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Veiller une heure
 
 
Lire Matthieu 26 : 36-46
 
            Le Fils de l'homme, méprisé, s'engage dans l'ultime passage d'un chemin de souffrance, de larmes, de combats. Derrière lui, Judas, le traître, s'entretient avec les hauts dignitaires du peuple sur le moyen de le faire mourir ; puis, la foule qu'Il a tant de fois comblée de ses bienfaits, à laquelle Il a adressé ses appels les plus tendres, attend, frémissante, avant de s'écrier : « Crucifie-le ! » Devant lui, la croix, l'abandon de Dieu, l'expiation des péchés, la mort. Avec lui, ses onze disciples.
            Gethsémané ! C'est l'heure de l'angoisse, de la tristesse jusqu'à la mort !
            O Jésus ! qui comprendra la souffrance qui saisit ton âme sainte ? Qui viendra t'apporter une parole de sympathie, une pensée d'amour ? Comme une faveur particulière, tu demandes à trois de tes disciples : « Demeurez ici et veillez avec moi » (Matt. 26 : 38), parce que ton coeur aurait tant besoin de cette communion d'amour dans cet abîme de souffrance. Puis tu t'avances, seul, dans la nuit, pour alors te jeter sur ta face et supplier ton Père de faire passer la coupe loin de toi : « toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux  » (v. 39). Le combat est terrible, ta sueur ruisselle en gouttes de sang ! Puis tu reviens vers tes trois disciples ; mais quelle peine ton coeur doit-il éprouver ? Pas de communion dans ta souffrance de leur part, pas de sympathie pour l'amertume de ton calice : ils dorment ! Et par trois fois tu reviens chercher une pensée d'amour, un regard de consolation, mais ô Sauveur adorable, tu es laissé seul dans la lutte suprême, seul dans l'angoisse : pas un coeur ne vient répondre à l'effroi de ton âme !
 
            Quel tableau ! Combien nos coeurs se serrent en pensant d'un côté à l'angoisse profonde de notre précieux Sauveur et de l'autre côté à la faiblesse de ses trois disciples qui dorment, n'ayant pas une seule pensée d'affection, pas une seule parole d'encouragement pour leur Seigneur engagé dans le plus terrible des combats. Et pourtant, si c'est à ses trois disciples que Jésus adressa cette parole : « Ainsi vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi ? » (v. 40), c'est aussi à nous qu'Il l'adresse aujourd'hui. Ne nous sommes-nous pas, nous aussi, endormis ? Allons-nous laisser le Seigneur veiller seul, prier seul, travailler seul, appeler seul ? Ne voulons-nous pas répondre à son appel si tendre et si pressant : « demeurez ici et veillez avec moi » ? Désirons-nous, de tout coeur, sincèrement, nous réveiller une fois pour toutes et veiller avec lui, alors que « la nuit est déjà fort avancée » (Rom. 13 : 12) et que l'aube va se lever d'un moment à l'autre ?
 
 
Veiller une heure avec Lui pour prier :
            Où en sommes-nous avec la prière ? Ne devons-nous pas baisser la tête en pensant au peu d'énergie, au peu de persévérance que nous manifestons pour prier ? Pensons à l'exemple de Daniel qui, ses fenêtres étant ouvertes du côté de Jérusalem,  « s'agenouillait sur ses genoux trois fois le jour, et priait et rendait grâce devant son Dieu » (Dan. 6 : 10). Prions-nous trois fois par jour, avec la foi de cet « homme bien-aimé » (10 : 11)?
 
Veiller une heure avec Lui pour lire la Parole :
            Paul disait à Timothée : « Attache-toi à la lecture » (1 Tim. 4 : 13), parce qu'il en savait toute l'importance. Aujourd'hui, le Seigneur nous demande de veiller avec lui une heure pour lire sa Parole ; combien de temps lui accordons-nous ? Oh ! Il a tant de choses à nous dire, à nous enseigner, tant de grâces à nous communiquer ; allons-nous le laisser veiller seul, dans l'impossibilité de nous faire part de ses richesses parce que nous ne venons pas l'écouter ? « Marie s'était assise aux pieds de Jésus et « écoutait sa Parole » ; imitons cette femme qui « a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée » (Luc 10 : 39, 42).
 
Veiller une heure avec Lui pour se souvenir de lui :
            Chers jeunes croyants qui n'avez pas encore répondu à l'invitation du Seigneur, laisserez-vous votre siège vide à sa Table ? Ne voulez-vous pas participer à ce repas d'amour et de souvenir  «  en mémoire de lui », par amour pour lui, « pour annoncer sa mort jusqu'à ce qu'il vienne » ? (1 Cor. 11 : 26).
 
Veillez une heure avec Lui pour témoigner de lui, portant son opprobre :
            Notre vie est-elle vraiment un reflet de celle de Christ ? Pourrait-on dire à notre sujet  ce que la Parole nous dit de Pierre et de Jean : « ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » ? (Act. 4 : 13). Et lorsque les moqueries ou le mépris ou même les persécutions surviennent, pouvons-nous comme les premiers disciples « nous réjouir d'avoir été estimés dignes de souffrir les opprobres pour le Nom » ? (Act. 5 : 41). Jésus nous demande si nous sommes prêts à témoigner pour lui, avec lui ; allons-nous le laisser appeler en vain, en restant dans notre tiédeur, en marchant un pied dans le monde et un pied dans son chemin, ayant honte de son opprobre et de son Nom ?
 
Veiller une heure avec Lui pour le servir :
            « Une heure ! », c'est l'heure présente, c'est maintenant ; ce n'est pas quand nous serons plus âgés, quand nous croirons avoir acquis beaucoup de connaissance, qu'il faudra commencer de veiller une heure avec lui pour le servir. C'est maintenant, à cet instant même ; demain, Il sera peut-être venu et ce sera trop tard, éternellement trop tard. Nous ne pourrons alors qu'éprouver le regret des disciples lorsqu'ils ont entendu cette parole : « Dormez dorénavant et reposez-vous, car l'heure s'est approchée » (Matt. 26 : 45). L'occasion sera manquée pour toujours, l'occasion de veiller pour le servir, pour répandre quelque chose de son amour autour de nous ; le servir dans notre famille, dans l'assemblée, parmi les enfants pour leur parler du beau nom de Jésus ; parmi les malades pour leur apporter quelque sympathie, quelque parole de secours ou de salut ; parmi les affligés pour les consoler ; parmi les déshérités pour leur faire part de nos biens matériels et spirituels ; parmi la foule des âmes perdues pour proclamer la Bonne Nouvelle par tous les moyens que Dieu met à notre disposition.
            Souvenons-nous que « nous avons été tournés des idoles vers Dieu pour servir le Dieu vivant et vrai » (1 Thes. 1 : 9). L'amour de Christ nous étreint-il comme il étreignait le coeur de l'apôtre afin « que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » ? (2 Cor. 5 : 14, 15). Vivons-nous pour nous-mêmes, ou veillons-nous avec lui, pour vivre pour lui et pour le servir ?
 
 
            Chrétiens, que Celui qui  nous a « achetés à prix » (1 Cor. 6 : 20) nous donne réellement, sincèrement et dès maintenant,  de « demeurer ici et de veiller avec lui », en l'attendant.
            « Veillez donc ; car vous ne savez pas quand le maître de la maison viendra, le soir ou à minuit ou au chant du coq, ou au matin ; de peur qu'arrivant tout à coup il ne vous trouve dormant. Or ce que je vous dis à vous, je le dis à tous : VEILLEZ ! » (Marc 13 : 35-37).