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MEDITATIONS SUR LE MINISTERE D'ELISEE (1)

 

Préface de l'auteur
« ET ELISEE PASSA »
            Elisée franchit le Jourdain
            Le prophète de la grâce
            « L'homme de Dieu »
            Jésus traversant le fleuve de la mort
            Contemplons un Sauveur mort et ressuscité

 

Préface de l'auteur

            Les dernières paroles que Simon Pierre adresse au peuple de Dieu, qu’il aimait tant, sont des paroles fortes et pleines de sagesse. Sur le point de « déposer sa tente » (2 Pier. 1 : 14) - c’est ainsi qu’il évoquait son prochain martyr - que dire à ceux qui devraient continuer à faire face aux nombreuses questions et difficultés qui surgiraient dans leurs expériences personnelles, et traverser les vicissitudes de l'existence dans un monde dont Satan est le dieu ? Il avait connu pour lui-même l’expérience d’une chute. Qu’est-ce qui l’avait soutenu à travers elle, et l’avait rendu plus que vainqueur à la fin ? La grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Il ne pouvait séparer la grâce de Celui en qui elle se trouvait, et il ne cherchait pas à le faire. C’est ainsi qu’il écrivait : « Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. A lui la gloire, et maintenant et jusqu'au jour d'éternité ! Amen » (2 Pier. 3 : 18). Il ne pouvait rien ajouter à cela. C’est là que résidait et réside encore le secret de tout affranchissement spirituel, de toute vraie joie et de toute vraie victoire. Et c’est sur ces mots qu’il achève sa vie de dévouement au service du Seigneur et de son troupeau.

            C'est avec le profond désir d'être en aide au moins à quelques-uns de ceux qui composent ce troupeau, acheté au prix du sang de l'Agneau, à croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, que je présente ces méditations sur Elisée, le prophète de la grâce.

 

« ET ELISEE PASSA »

            « Et il (Elisée) releva le manteau d'Elie qui était tombé de dessus lui, et s'en retourna, et se tint sur le bord du Jourdain ; et il prit le manteau d'Elie qui était tombé de dessus lui, et frappa les eaux, et dit : Où est l'Eternel, le Dieu d'Elie ? - Lui aussi frappa les eaux, et elles se divisèrent deçà et delà ; et Elisée passa.
            
Et les fils des prophètes qui étaient à Jéricho, vis-à-vis, le virent... Et ils allèrent à sa rencontre, et se prosternèrent devant lui en terre » (2 Rois 2 : 13-15).

 

                        Elisée franchit le Jourdain

            Une foule composée d'une bonne cinquantaine de jeunes gens, debout, suit intensément du regard un personnage solitaire descendant les rives escarpées du fleuve. Ils ont absolument besoin d’un conducteur et d'un chef, et cet homme pourrait être celui qu'il leur faut. Ils n'en sont pas encore sûrs, mais la façon dont il va traverser ce fleuve tumultueux sera décisive. C’est un moment d'une importance capitale, un instant critique pour eux comme pour lui. La manière dont il agit, face au fleuve, est très simple. Il ne fait que le frapper avec son manteau, et s'adresse à Dieu. Or voici que les eaux se partagent en deux, de sorte qu'il traverse le fleuve, comme on traverserait une route. Alors tous, comme un seul homme, se prosternent jusqu’en terre devant lui ; ils reconnaissent sa puissance et font de lui leur maître, leur chef et leur conducteur.

 

                        Le prophète de la grâce

            L'homme qu’ils viennent de reconnaître, c'est Elisée, le prophète désigné par Dieu pour Israël. Son nom signifie « Dieu est Sauveur » ; il représentai un Dieu-Sauveur, plein de grâce envers un peuple dans le besoin et accablé. Parmi tous les hommes qui servaient Dieu aux jours de l’Ancien Testament, il ressort comme le prophète de la grâce. En cela, il préfigure notre Seigneur Jésus Christ, à la place qu’Il occupe maintenant sur le trône de la grâce dans le ciel, comme Administrateur de la grâce de Dieu envers les hommes. Remarquez bien qu'il ne s'agit que d'une figure, et non de la réalité. Et, de même que la figure n’est rien devant la réalité, Elisée n’est rien, si ce n’est dans la mesure où son histoire passionnante nous présente en image la grâce pleinement suffisante de notre Seigneur Jésus Christ. Il vaut bien la peine de méditer ces choses, car qui peut se passer du Sauveur et de sa grâce ? Ni vous ni moi, cher lecteur.
            Dans ces pages, une procession de personnes dans le besoin, avec leurs fardeaux,leurs maladies, leurs problèmes et leurs chagrins défile devant Elisée. Les voyant aller et venir, nous reconnaissons qu'ils dépeignent nos propres besoins spirituels. Et, de même qu'Elisée était l'homme qu'il leur fallait, son grand antitype, Christ, est Celui dont nous avons besoin. Lecteur, avez-vous goûté que le Seigneur est bon ?

 

                        « L'homme de Dieu »

            L’histoire d’Elisée, c'est comme le jardin de Dieu dans une terre aride, une oasis dans le désert. Elle éclaire l'esprit et charme le cœur. Dieu est avec Elisée, qui est appelé à juste titre « l’homme de Dieu » (2 Rois 4 : 22). Il n’est jamais pris au dépourvu, il reste maître de toute situation, et égal à lui-même face à toutes les demandes. Toutes sortes de gens viennent à lui - des rois, des capitaines, des lépreux, des femmes riches et des veuves au bord de la faillite, et ils trouvent la bénédiction en venant à lui. Il rencontre des amis et des ennemis, des bons et des méchants, des Israélites et des Gentils, et il répand librement ses bienfaits sur eux tous, car la grâce de Dieu ne peut se confiner dans les limites d'une nation ou d’une classe sociale.
            La vie du prophète est une vie joyeuse et féconde ; car c'est une joie pour Dieu de donner et de pardonner, de soulager et de bénir, et les instruments qu'il s'est choisis la partagent. Le ministère d'Elisée répond presque à tous les besoins de l'homme, dans leur diversité. Il a des limites, bien sûr, car c'est un homme faillible, un faible instrument qui n'est que l’ombre du Sauveur pleinement suffisant qui va venir, éternellement glorieux et parfait. Seul Jésus a pu dire : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matt. 11 : 28). Il a prononcé ces paroles, et ses actes ne sont pas moins merveilleux que ses paroles.

 

                        Jésus traversant le fleuve de la mort

            Remarquons qu’Elisée atteint le lieu où son ministère va s'exercer en traversant le fleuve du Jourdain. Dieu est avec lui alors qu'il s'approche du fleuve, et les eaux sont contenues devant lui, pas une goutte d’entre elles ne mouille les sandales de ses pieds.
            Comme il en a été différemment pour Jésus, lorsqu'il a rencontré la mort, dont le Jourdain est une figure ! Il était nécessaire qu’Il affronte la mort, la goûte et passe à travers elle, s'Il devait être exalté et élevé sur le trône de la grâce, pour y être « Prince et Sauveur » (Act. 5 : 31). Il devait la rencontrer dans toute sa rigueur. Il n'y a eu aucun miracle opéré en sa faveur dans cette heure terrible. Aucun chemin n'a été frayé pour Lui à travers elle. Le Jourdain débordait « par-dessus tous ses bords » quand Il s’en est approché (Jos. 3 : 15), et personne ne pouvait le traverser avec Lui pour lui venir en aide. Par anticipation, Il a exprimé la profonde agonie de son âme par des paroles que nous ne pouvons oublier : « Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ; mais c'est pour cela, pour cette heure, que je suis venu. Père, glorifie ton nom » (Jean 12 : 27-28). Et, alors qu’Il descendait les rives du fleuve, avant que ses pieds n'entrent en contact avec ses eaux débordantes, Il a prié : « Si c'est possible, que cette coupe passe loin de moi » (Matt. 26 : 39). Mais ce n’était pas possible, et Il a dû s’écrier : « Les eaux me sont entrées jusque dans l'âme. Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n'y a pas où prendre pied ; je suis entré dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge » (Ps. 69 : 1-2). « Un abîme appelle un autre abîme à la voix de tes cataractes ; toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi » (Ps. 42 : 7). Sa mort était une nécessité. Sans elle, celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, n’aurait jamais pu être réduit à l'impuissance, et nous n’aurions jamais été délivrés de son pouvoir. Nous n'aurions jamais pu connaître l'amour de Dieu, car c'était le seul moyen par lequel cet amour pouvait nous être révélé dans sa plénitude et avec justice. Mais maintenant « Dieu met en évidence son amour à lui envers nous en ceci : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5 : 8). Sans sa mort, pas de pardon possible pour nos péchés, pas de salut et de bénédiction pour nous, pas de salut par grâce pour des pécheurs. Notre Seigneur aurait quand même eu un trône haut élevé au-dessus de tout, parce qu'Il est Dieu. Mais cela n’aurait pas été, cela n’aurait pu être, un trône de grâce.
            Voilà l’évangile qui nous a été prêché : « Je vous ai communiqué en tout premier lieu ce que j'ai aussi reçu : Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures ; il a été enseveli, et il a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » (1 Cor. 15 : 3-4). Et la glorieuse histoire de l’amour rédempteur va même plus loin : « Que toute la maison d'Israël le sache donc avec certitude : Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Act. 2 : 36). Il est devenu « obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus se plie tout genou ... et que toute langue reconnaisse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2 : 8-11).


                        Contemplons un Sauveur mort et ressuscité

            Il est bon pour nous de considérer notre Seigneur descendant dans les profondeurs de la mort pour nous, de même que ces fils des prophètes considéraient Elisée descendant les rives du Jourdain. Il est également bon pour nous de le considérer sortant de la mort en résurrection. Car en vérité un Sauveur mort ne nous aurait été d’aucun profit. Il n’aurait pas été un Sauveur, s’il n’était pas sorti de la mort, car « si Christ n'a pas été ressuscité… vous êtes encore dans vos péchés » (1 Cor. 15 : 17). Si la mort L’avait submergé et vaincu, nous aurions pu nous émerveiller de l’amour qui L’avait conduit à mourir pour nous, mais nous aurions à jamais mené deuil à son sujet, sans qu'aucun espoir, aucune joie, ou aucun cantique ne dissipent jamais notre chagrin et notre tristesse. Nous n’aurions eu ni Sauveur, ni Seigneur, ni Conducteur - personne à qui apporter nos besoins et nos soucis, personne pour nous enrichir et nous combler par sa grâce.
            « Mais, en réalité, Christ a été ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis » (1 Cor. 15 : 20). C’est Lui, ce n’est pas la mort qui a triomphé. Il est apparu à ses disciples et leur a dit : « Voyez mes mains et mes pieds : c'est moi-même ! Touchez-moi et voyez : un esprit n'a pas de la chair et des os, comme vous constatez que j'ai » (Luc 24 : 39). Et cette apparition nous a été rapportée dans les Saintes Ecritures de Dieu, afin que nous puissions en saisir la portée par la foi, tomber aux pieds de Jésus ressuscité des morts, et nous écrier comme Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20 : 28).
            Les jeunes gens qui se sont inclinés devant Elisée et ont reconnu en lui leur chef ont eu raison. C’était la volonté de Dieu qu’ils reconnaissent de cette manière le prophète qu'Il avait choisi et oint, et c'était de la sagesse de leur part de faire la volonté de Dieu. C’est la volonté de Dieu que toute langue confesse Jésus comme Seigneur. « Si, de ta bouche, tu reconnais Jésus comme Seigneur, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé » (Rom. 10 : 9). Ceux qui renient le Maître qui les a achetés font venir sur eux une prompte destruction ; mais ceux qui se courbent devant Lui, le confessent et s’attachent à Lui d'un cœur ferme, sont enrichis par la grâce dont Il est le dispensateur. Car la position et le titre de Seigneur qui Lui sont conférés ne signifient pas seulement qu’Il a l’autorité suprême, mais font de Lui le Dispensateur de la grâce variée de Dieu envers les hommes. Et c’est à travers Lui, qui est à la droite même de Dieu, qui aussi intercède pour nous, que nous sommes « plus que vainqueurs » (Rom. 8 : 37).

               Qui jamais nous condamnera, nous, élus pour la vie ?
               
Qui même nous accusera, nous, que Dieu justifie ?
               
Le Fils du Père, mort et ressuscité,
               
Ceint de lumière, dans les cieux est monté.
               
Pour nos faiblesses, nos langueurs, il intervient lui-même,
               
Et nous sommes plus que vainqueurs en Celui qui nous aime.


D'après J.T. Mawson