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Dans la caverne
 
Lire : 1 Samuel 22 : 1-2
 
            Epoque étrange dans l'histoire d'Israël ! Bien que condamné par Dieu, Saül continue d'occuper le trône, tandis que son remplaçant désigné, David, est chassé, proscrit, obligé de se réfugier dans cette caverne d'Adullam. Il y compose deux psaumes qui, l'un et l'autre, nous apprennent où il trouve son vrai refuge (Ps. 57 : 1 ; 142 : 4-5). Le second se termine sur une certitude : « Les justes m`environneront, parce que tu m`auras fait du bien » (v. 7).
            Les justes ? Peut-il s'agir de ces hommes dans la détresse, les dettes et l'amertume qui, après ses frères, rejoignent David dans cette caverne ? Des justes vraiment, ces gens sans aveu, hors-la-loi, aigris contre la société ? Nous les appellerions plutôt des individus dangereux, des brigands. Mais Dieu ne voit pas les choses comme nous-mêmes ; ceux qui aiment son « oint », qui ont choisi de le suivre, il les appelle des justes. Ils sont venus avec leur détresse et leur misère, mais du moment qu'ils ont rejoint David, il ne sera plus question de leur triste passé. Ils ont reçu une justice, étant devenus de ces hommes de foi, dont « le monde n'était pas digne, errant dans les déserts et les montagnes, les cavernes et les trous de la terre » (Héb. 11 : 38).
            Ce court tableau illustre, nous le comprenons, la position actuelle de Jésus, le Roi rejeté. Ses « frères », les premiers, se sont joints à lui ; l'Eglise a été d'abord composée de disciples juifs. Puis d'autres (tout homme, quiconque croit) sont venus et ont trouvé place autour de Christ, centre de rassemblement.
            Qui sont-ils ? Des gens qui n'ont plus rien à faire valoir et que le monde n'a pu satisfaire.
            Qu'apportent-ils ? Leur misère pour l'échanger contre sa justice.
            Que trouvent-ils ? Un Chef, une Personne capable de contenter leurs affections. Mais aussi, inévitablement, des souffrances et des renoncements. Le monde ne se fera pas faute de le souligner. Pour lui, les croyants sont de pauvres gens, privés de tout ce qui rend l'existence agréable. Ecoutons les propos que tient Saül à ses serviteurs au verset 7 : Le fils d'Isaï vous donnera-t-il « des champs et des vignes », des postes importants à la cour ? Ces choses n'ont aucune valeur pour les compagnons du bien-aimé ! Certes une caverne est loin d'être un endroit confortable, et y vivre entraîne un certain nombre de privations. Mais dans celle d'Adullam, il y avait David. Et sa présence y rendait l'existence plus heureuse qu'en un palais. Sans doute, aucun de ces quatre cents hommes ne l'aurait échangée contre une place à la cour de Saül.
            Auprès de David on trouvait encore deux précieuses ressources. Deux hommes qui avaient quitté Saül étaient là, à la disposition des privilégiés de la caverne : Gad le prophète (v. 5), image de la divine Parole, puis Abiathar (v. 20), figure de la sacrificature de Christ.
            Voilà ce que l'enfant de Dieu trouve auprès de Jésus ! Est-ce tout ? Non ! Il goûte aussi là une paix parfaite, une entière sécurité. Combien est rassurante et touchante cette promesse du verset 23 : « Demeure avec moi, ne crains point ; car celui qui cherche ma vie, cherche ta vie, et près de moi tu seras bien gardé » ! Ne nous semble-t-il  entendre telle ou telle parole du Sauveur à ses disciples craintifs (par exemple Jean 15 : 20 et 10 : 27, 28) ?
            Enfin, à côté des ressources dont jouissent les occupants de la caverne – et les disciples du Seigneur – quelque chose encore s'offre à eux, ne l'oublions pas : ce sont les occasions de servir leur maître et de combattre pour lui. L'exemple de dévouement de trois hommes forts sera fidèlement raconté (2 Sam. 23 : 13-17). Ils s'étaient tenus assez près de leur capitaine pour avoir connaissance de son désir. Et le Seigneur nous rappelle qu'une coupe d'eau froide, donnée en son nom, ne perdra pas sa récompense (Matt. 10 : 42).
            Un lien unit entre eux les hommes de la caverne : la foi en leur chef. Ils le reconnaissent sans hésitation comme étant le roi véritable ; ils discernent sa gloire future au-delà de son rejet présent. Certitude qui les soutient au travers des combats et des privations !
                                                                                                                                                            
            L'avenir ne leur donnera-t-il pas raison ? Au jour de son accession au trône, David n'a pas oublié ses compagnons d'Adullam. Ceux qui avaient jadis partagé ses souffrances partagent maintenant ses gloires. La liste des hommes forts est publiée, à un moment où il n'y a plus de force à déployer. Ils sont là, chacun à son rang, à sa place (2 Sam. 23).
 
            Prenons exemple, chers amis, sur ces hommes forts de David. Exerçons-nous à être pour le temps présent « de bons soldats de Jésus Christ », en nous souvenant que « si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2 : 3, 12).
 
 
                                                         J. Koechlin – article paru dans « Feuille aux jeunes »