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LA PRESENCE ET L'ACTIVITE DU SAINT ESPRIT (3)


DANS L'EPITRE AUX ROMAINS
            L'amour de Dieu versé dans nos coeurs
            L’affranchissement
            La loi de l’Esprit de vie
            Marcher selon la chair ou selon l’Esprit
            Etre dans la chair ou dans l’Esprit
            Qui a le Saint Esprit ?
            L’Esprit et la résurrection
            Par l’Esprit, faire mourir les actions du corps, et être conduits par l’Esprit
            L’Esprit et notre esprit
            Les prémices de l’Esprit
            L’Esprit nous est en aide dans notre faiblesse
            Fervents en esprit

 

DANS L'EPITRE AUX ROMAINS

                        L'amour de Dieu versé dans nos coeurs

            Le grand sujet de l’épître aux Romains est la relation individuelle de l’homme avec Dieu. Ce livre nous fait connaître le salut que Dieu offre à l’homme pécheur, moyennant la foi. Il nous révèle ce salut dans ses divers aspects et dans sa plénitude. Il y a d’abord, jusqu’au milieu du chapitre 5, la délivrance de nos péchés : la justification par la foi au Seigneur Jésus, sans œuvres. Ensuite, il y a la délivrance du péché, de la nature corrompue qui est la source des péchés.
            Au début du chapitre 5, Paul résume en quelques grands traits le salut que nous possédons lorsque nous avons reçu le Seigneur Jésus par la foi. Nous sommes justifiés, nous avons la paix avec Dieu, nous sommes dans la faveur de Dieu et nous nous glorifions dans l’espérance de sa gloire.
            L’apôtre nous montre alors comment la jouissance de ce salut merveilleux nous place au-dessus des circonstances difficiles et douloureuses de la vie. Les tribulations – et l’apôtre n’en rencontrait pas peu – sont un sujet de se glorifier, si l’on pense à leurs résultats. Elles produisent la patience – vertu chrétienne de grand prix ! – qui elle-même permet de faire l’expérience du secours divin. Or cette expérience fortifie l’espérance du croyant. L’apôtre ajoute : « L’espérance ne rend point honteux, parce que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (5 : 5).
            Même si la délivrance complète est encore future, nous possédons actuellement un trésor qui est le garant de ce que nous recevrons bientôt. Dieu a mis en nous son Esprit, et celui-ci produit dans nos cœurs la conscience et la jouissance de l’amour de Dieu. Il éveille aussi en nous une réponse à cet amour, et l’amène à déborder envers ceux qui nous entourent – ou du moins il devrait en être ainsi. L’amour est le premier fruit de l’Esprit (voir Gal. 5 : 22).

                        L’affranchissement

            Depuis le milieu du chapitre 5, l’épître nous présente la délivrance de notre nature de péché, l’affranchissement de notre esclavage du péché, par le fait de notre identification avec Christ dans sa mort. « Notre vieil homme a été crucifié avec lui », et nous avons à nous tenir « pour mort au péché » (6 : 6, 11). Notre nature morale héritée d’Adam étant ce qu’elle est – foncièrement mauvaise et incurable – la loi et les commandements divins ne peuvent l’amener à produire de bons fruits (ch. 7). Or, par la mort de Christ, Dieu nous a délivrés de tout assujettissement à la loi. Il a prononcé sur cette vieille nature un jugement absolu et a mis dans ses rachetés la source de la puissance dont ils manquaient totalement, celle du Saint Esprit. C’est ce que présente de façon très complète le chapitre 8, sur lequel nous nous arrêterons maintenant.

                        La loi de l’Esprit de vie

            « La loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » (8 : 2). Le mot loi utilisé deux fois dans ce verset désigne le principe, l’action naturelle (un peu comme lorsqu’on parle des lois de la nature). La loi du péché est cette tendance indéracinable de notre nature pécheresse à produire des péchés, et par conséquent la mort. Mais Dieu a mis son Esprit en nous. Et celui-ci a aussi une action naturelle : produire le bien, ce qui glorifie Dieu. Toute la puissance divine est là. Par cette puissance, le croyant est « affranchi de la loi du péché », c’est-à-dire de la nécessité de suivre le mouvement de sa nature corrompue. Cette nature sera en lui jusqu’à son dernier souffle, mais une puissance infiniment supérieure – la loi de l’Esprit de vie – est présente en lui pour tenir le vieil homme en échec et produire le bien.

                        Marcher selon la chair ou selon l’Esprit

            La loi – ici la loi divine donnée par Moïse – exigeait le bien, et l’homme était incapable de l’accomplir. Elle était « faible par la chair » (8 : 3). Mais le résultat de l’œuvre de Christ est que « la juste exigence de la loi est accomplie » en ceux qui ne marchent pas selon la chair, mais selon l’Esprit (v. 4).
            Deux manières de marcher sont placées devant nous ici. Ou bien nous laissons l’Esprit agir en nous, former nos pensées et nos désirs, et produire ses bons fruits : nous marchons selon l’Esprit. Ou bien nous laissons la chair former nos pensées et diriger notre conduite : nous marchons selon la chair.
            L’état normal du chrétien est celui où il marche selon l’Esprit. Il a saisi par la foi que Dieu a « condamné le péché dans la chair » à la croix de Christ (v. 3). Il a accepté le verdict divin sur l’homme naturel. Il sait que toutes ses bonnes résolutions – qui ne feraient que trahir de la confiance en soi – sont inutiles et ne mènent qu’à la déception (7 : 19-24). Dans la conscience de sa grande faiblesse, il s’appuie sur la puissance de Dieu, et il fait l’expérience de sa réalité.
            Il est important de saisir que le salut que nous avons reçu ne détruit pas la racine de mal qui est en nous. Cette racine est attachée à notre corps mortel, et tant que nous sommes dans celui-ci, du mal peut être produit, si nous ne sommes pas vigilants. « La pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu ; en effet, elle ne le peut même pas » (v. 7). Cette présence du péché en nous n’est en aucune manière un motif de condamnation pour nous : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (v. 1). Mais elle nous amène à soupirer : « Nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l’Esprit nous soupirons intérieurement, attendant l’adoption, la délivrance de notre corps » (v. 23). Alors notre salut sera complet.

                        Etre dans la chair ou dans l’Esprit

            Dans plusieurs passages, le petit mot « dans » sert à exprimer la position ou la condition de l’homme devant Dieu. Ainsi, au premier verset du chapitre 8, les croyants sont vus étant « dans le Christ Jésus ». C’est leur sécurité, comme c’était la sécurité des membres de la famille de Noé d’être dans l’arche, lors du déluge.
            L’homme non régénéré est dans la chair. « Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent pas plaire à Dieu » (v. 8). Devant Dieu, ils sont dans leur état naturel, un état de pécheurs perdus hérité d’Adam, auquel ils ont ajouté la culpabilité et la souillure qui résultent de leurs propres péchés. Mais les croyants sont dans une autre condition devant Dieu. « Or vous, vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous » (v. 9). L’Esprit donné aux croyants de la période de la grâce est un élément si caractéristique qu’ils sont vus « dans l’Esprit ».
            Il ne s’agit pas là de l’état pratique, ni de la marche, mais d’un privilège lié à la position chrétienne.

                        Qui a le Saint Esprit ?

            « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il n’est pas de lui » (8 : 9). Donc, ceux qui sont « de Christ » ont son Esprit. Etre « de Christ » ou « du Christ », c’est appartenir à Christ, être l’un de ses rachetés (voir Marc 9 : 41 ; 1 Cor. 15 : 23 ; Gal. 3 : 29 ; 5 : 24). Le fait d’avoir l’Esprit est une marque de l’appartenance à Christ.
            Les disciples dont il est parlé en Actes 19 : 1-7 étaient encore, quant à leur condition de croyants, des disciples de Jean le Baptiseur. Ils n’étaient pas sur le terrain chrétien. Lorsqu’ils y ont été amenés, ils ont reçu le Saint Esprit.
            L’Esprit qui est dans le croyant est appelé ici l’Esprit de Christ. Ainsi, par son Esprit, Christ est dans le croyant. C’est pourquoi le verset 10 peut utiliser l’expression : « Christ est en vous ».

                        L’Esprit et la résurrection

            Au verset 11 de ce chapitre 8, l’Esprit de Dieu est appelé « l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts ». Le fait qu’un tel hôte ait habité dans le corps du croyant est un motif pour que son corps mortel soit un jour vivifié par la puissance divine. « Celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous ».
            Ce verset met aussi en évidence le lien entre Christ et les siens. Christ a été ressuscité, les siens le seront aussi.
            D’autres passages des épîtres soulignent la dignité qui s’attache à nos corps par le fait que le Saint Esprit habite en eux, et la nécessité de les garder dans la sainteté (voir 1 Cor. 6 : 15-20 et 1 Thes. 4 : 3-8).

                        Par l’Esprit, faire mourir les actions du corps, et être conduits par l’Esprit

            L’apôtre attire ensuite notre attention sur notre responsabilité. Il dit : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez » (8 : 13). La mort est l’aboutissement d’une vie selon la chair, c’est-à-dire dans le péché. De même, la vie, la vie éternelle, est l’aboutissement d’une marche sous la conduite du Saint Esprit. Etre « conduit par l’Esprit de Dieu » est même le signe distinctif de ceux qui sont « fils de Dieu » (v. 14).
            
« Si, par l’Esprit, vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (v. 13). L’Esprit, avec toute sa puissance, est dans le croyant. La chair aussi est là, avec tous ses mauvais désirs, et son inimitié contre Dieu. Le croyant va-t-il se considérer « débiteur… à la chair » (v. 12), va-t-il « prendre soin de la chair pour satisfaire ses convoitises » (13 : 14) ? S’il est dans un bon état, dans un état normal, il se laissera conduire par l’Esprit. Dans la conscience de sa propre faiblesse, il s’appuiera sur la puissance divine. Il laissera l’Esprit accomplir son œuvre en lui. C’est ainsi qu’il « fera mourir les actions du corps » - c’est-à-dire de la chair.
            Le livre des Actes nous a montré l’aspect pratique de la vie des croyants sous cette conduite de l’Esprit. Méfions-nous de ce que peut produire notre propre chair, parfois même sous de belles apparences, et soyons attentifs à cette voix intérieure qui nous montre le chemin dans lequel nous pourrons glorifier Dieu.

                        L’Esprit et notre esprit

            Dans certains passages, l’Esprit lui-même et l’esprit du croyant caractérisé par sa présence et sa puissance sont souvent si intimement liés qu’il est difficile de les distinguer et de les séparer l’un de l’autre (voir notes de la version Darby à Rom. 1 : 4 et 8 : 9). En revanche, dans d’autres passages, ils sont parfaitement distingués.
            C’est le cas du verset suivant : « L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu » (8 : 16). Notre esprit saisit les déclarations des Ecritures concernant notre salut par Jésus Christ, et les reçoit avec foi – par exemple le verset : « A tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu » (Jean 1 : 12). Nous nous appuyons sur cette déclaration, et cela remplit nos cœurs de joie. Mais de plus, l’Esprit qui demeure en nous met en nos cœurs la certitude de notre relation avec Dieu comme Père. Il rend témoignage avec notre esprit, et produit cette expression d’intimité : « Abba, Père » (v. 15).
            En raison de cette action de l’Esprit en nous, il est appelé ici : « l’Esprit d’adoption ». Par Lui nos cœurs peuvent s’adresser à Dieu dans la conscience qu’ils s’adressent à leur Père qui les aime.
            Ceci rejoint ce que nous avons vu précédemment : « L’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (5 : 5).

                        Les prémices de l’Esprit

            Au verset 18 de ce chapitre 8 de l'épître aux Romains, l’apôtre aborde le sujet des souffrances qui appartiennent à notre condition actuelle, et de l’état de « servitude » qui caractérise toute la création, depuis que le péché est entré dans le monde. Un jour, l’œuvre de Christ déploiera ses conséquences bénéfiques pour toute la création, qui actuellement « soupire », « est en travail » et « attend la révélation des fils de Dieu » (v. 22, 19).
            Nous possédons dès maintenant le salut parfait de nos âmes et une relation inaltérable avec Dieu. Mais une partie de notre salut est encore future : nous attendons « la délivrance (ou la rédemption) de notre corps » (v. 23). En raison de la faiblesse et du péché qui sont liés à ce corps, « nous soupirons en nous-mêmes ». Mais nous possédons déjà les arrhes de la délivrance complète qui nous est réservée : « nous avons les prémices de l’Esprit ».

                       L’Esprit nous est en aide dans notre faiblesse

            Une dernière mention de l’Esprit dans ce chapitre place encore devant nous son action en notre faveur dans notre vie personnelle de croyants.
            La faiblesse liée à notre condition humaine, de même que les difficultés des situations dans lesquelles nous pouvons nous trouver, sont telles que nous ne savons pas ce que nous devons demander à Dieu comme il convient. Mais l’Esprit lui-même, au-dedans de nous, « intercède par des soupirs inexprimables (8 : 26). Même si le désir de notre cœur est confus, il monte vers Dieu, et « celui qui sonde les cœurs sait quelle est la pensée de l’Esprit » (v. 27).
            Quelle richesse dans ce que nous présente ce chapitre 8, qui nous révèle l’activité de l’Esprit dans le croyant qui se tient pour mort au péché ! Le mot « Esprit » le remplit, en contraste avec les mots « je » et « moi » qui caractérisent les débats du chapitre 7.

                        Fervents en esprit

            Depuis le chapitre 12, l’épître aux Romains présente des exhortations pratiques fondées sur la doctrine qui a été exposée précédemment. Ceux qui ont été les objets des merveilleuses « compassions de Dieu » ont à vivre pour lui avec des cœurs réellement engagés (v. 1). Dès le verset 9, nous avons une série de brèves exhortations, parmi lesquelles nous trouvons :
            « Quant à l’activité, pas paresseux ; fervents en esprit (ou : fervents par l’Esprit), servant le Seigneur » (12 : 11).
            Nous sommes mis en garde ici contre la paresse spirituelle. Dieu a préparé de bonnes œuvres sur notre chemin. Lorsque nous les rencontrons, ne les évitons pas.
            Mais il ne suffit pas d’être actif. Ce verset nous interpelle quant à l’esprit dans lequel nous accomplissons les diverses activités chrétiennes auxquelles nous sommes appelés ? Il est facile de se laisser gagner par la routine. Dans notre service, et même dans nos cantiques et nos prières, nous pouvons manquer de la ferveur qui caractérise des cœurs attachés au Seigneur.
            David écrit : « Je célébrerai l’Eternel de tout mon cœur » (Ps. 9 : 1). L’Eternel rend témoignage à son sujet : « Mon serviteur David… gardait mes commandements et marchait après moi de tout son cœur (1 Rois 14 : 8). Et il est dit d’Ezéchias : « Dans toute œuvre qu’il entreprit, dans le service de la maison de Dieu… il agit de tout son cœur, et prospéra (2 Chron. 31 : 21). Voilà la ferveur !
            Une note à ce verset de Romains 12 attire notre attention sur le fait que le sens est aussi : « fervents par l’Esprit ». L’action de celui qui se laisse conduire par l’Esprit, de celui qui est « rempli de l’Esprit » sera nécessairement marquée par la ferveur. Non pas d’une excitation intempestive et fugitive, mais d’une saine et sobre ferveur qui manifeste un cœur rempli du Seigneur et engagé pour Lui. C’est ainsi que nous pourrons Le servir véritablement.

            « Que le Dieu d’espérance vous remplisse de toute joie et paix en croyant, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’Esprit Saint ! » (15 : 13).


J-A Monard

A suivre