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APERCU  DU  LIVRE  DE  JOSUE (11)


DOUBLE COALITION  (chapitres 10 et 11)
            La coalition des rois du midi (ch. 10)
            L’appel au secours des Gabaonites
            Le miracle opéré par Dieu
            La victoire sur Hatsor et les Anakim (ch. 11)
            Les ruses du diable
            Le secret des victoires de Josué
            La grande part de Dieu dans la victoire


DOUBLE COALITION  (chapitres 10 et 11)

                        La coalition des rois du midi (ch. 10)

            Adoni-Tsédek, qui est l’instigateur de la coalition des rois du midi, a de sérieuses raisons d’être inquiet (v. 2). Jérusalem, dont il est le roi, ne devrait pas tarder à subir les assauts de l’armée israélite. Jusqu’ici, Adoni-Tsédek pensait pouvoir compter sur la puissante Gabaon (v. 2), une cité en mesure de contenir l’envahisseur ou de retarder son avance. Or, les Gabaonites ne viennent-ils pas de passer traîtreusement à l’ennemi, lui apportant son appui et ses ressources ? Par cette défection, une large brèche vient d’être ouverte dans le centre du pays, laissant la voie libre à Josué. Jérusalem est située au sud-ouest de Gabaon, à deux ou trois heures de marche seulement (environ 12 kilomètres). Le danger est donc réel.
            La rapidité d’action d’Adoni-Tsédek s’explique. D’une part, Jérusalem est menacée, et l’attaque de la ville est imminente. D’autre part, le roi doit profiter de l’éloignement momentané de Josué (il est à Guilgal avec ses troupes) pour combattre et punir Gabaon, la ville traîtresse. En s’attaquant à elle, le chef de la coalition pense priver Israël du soutien de son nouvel allié (en définitive, cette coalition s’est formée pour s’opposer au peuple de Dieu).

                                    Les rois participant à cette coalition

            Pour prévenir le péril et s’assurer le succès des opérations, Adoni-Tsédek fait appel aux forces de quatre rois du midi, ses voisins, eux aussi en danger d’extermination (v. 3-5). Ces cinq rois coalisés, tous de race amoréenne, représentent l’ensemble de la population du sud (v. 5). Qui sont ces rois ?
                  - Le roi d’Hébron. Cette ville, située dans la région montagneuse, à quelque trois cents mètres d’altitude, est distante de Jérusalem de 30 kilomètres environ (au sud-ouest). C’est là qu’Abraham ensevelit sa femme Sara, dans la caverne de Macpéla (Gen. 23).
                  - Le roi de Jarmuth. Cette ville (aujourd’hui : Yarmük) est dans la plaine, à environ 26 kilomètres au sud-ouest de Jérusalem.
                  - Le roi de Lakis (ou Lakisch), ville identifiée à Tell-ed-Duweir, à 48 kilomètres de Jérusalem, et à 24 kilomètres à l’ouest d’Hébron.
                  - Le roi d’Eglon, ville du bas pays, dont l’identification est incertaine. Elle se trouvait vraisemblablement sur la route de Jérusalem à Gaza.

 

                        L’appel au secours des Gabaonites

            Josué pouvait avoir de justes prétextes pour laisser les Cananéens du sud détruire Gabaon, car il avait été trompé. Il avait conclu une alliance avec les Gabaonites, persuadé que ces gens déguisés en lointains pèlerins n’étaient pas de race cananéenne. Cependant, le fils de Nun n’a pas allégué la supercherie dont il avait été la victime pour se libérer de son serment coupable. Il a tenu parole et a épargné la ville de Gabaon (ch. 9).
            Maintenant les gens de Gabaon, gravement menacés, réclament l’aide de Josué en vertu du traité d’alliance conclu avec lui (v. 6). L’intervention des rois du midi ne serait-elle pas providentielle ? Après tout, ces rois ne seraient-ils pas les instruments de Dieu pour punir cette ville de menteurs et débarrasser ainsi Israël de païens encombrants ? En tout cas, l’occasion est belle de laisser ces gens à leur sort. Ils le méritent. Et puis, Dieu n’a-t-Il pas dit : « Pas de pitié pour Canaan » ? Josué ne raisonne pas ainsi ; il ne voit pas la main de Dieu là où elle n’est pas. Pour lui, un serment fait devant l’Eternel est sacré. On ne le rompt pas sans se parjurer, sans déplaire au Seigneur.
            Sans tergiverser, Josué vole au secours de son allié et fait de nuit une marche forcée depuis Guilgal (v. 9). Jouant de l’effet de surprise, il tombe sur les forces coalisées et les met en déroute (v. 10), grâce à l’intervention de Dieu. Ce récit est un bel exemple de fidélité à la parole donnée.
            
Au sujet de la victoire de Gabaon, notons la succession des événements :
                  - C’est l’Eternel qui met en déroute : « Car l’Eternel combattait pour Israël » (v. 14).
                  - Dieu intervient par une pluie de pierres pour frapper les fuyards (v. 11). Certains ont vu dans ce phénomène un fort orage de grêle, providentiel, d’autres une chute d’aérolithes… Peu importe !
                  - Exauçant la prière de Josué résolu à empêcher les rescapés de la bataille de se regrouper dans quelque ville fortifiée, Dieu arrête le soleil pour laisser à son serviteur le temps de mener le combat jusqu’au bout (v. 12-13).
                  - Josué frappe sans pitié les rois emmurés dans la grotte de Makkéda (v. 16-27).
                  - Israël fait la conquête du midi et prend toute une série de villes fortes, selon l’ordre de l’Eternel. Josué mène une guerre de destruction et d’extermination et non d’occupation par une installation immédiate.

            Citons les villes conquises dans le midi : Makkéda (v. 28) ; Eglon (v. 34) ; Libna (v. 29) ; Hébron (v. 36) ; Lakis (v. 31) ; Debir (v. 38). Il frappa « tout le pays », la montagne, et le midi, la plaine et les coteaux (v. 40).

 

                        Le miracle opéré par Dieu

            L’auteur du livre de Josué cite un écrit intitulé « le livre de Jashar » ou le livre du Juste (v. 13), qui est sans doute un recueil de chants à la louange des héros d’Israël. Ce livre est mentionné une autre fois dans 2 Samuel 1 : 18, à l’occasion du cantique de David sur la mort de Saül et de Jonathan.
            Le livre du Juste contient la prière de Josué : Soleil, arrête-toi sur Gabaon (v. 12) et rappelle l’exaucement qui s’ensuivit : Le soleil s’arrêta au milieu du ciel. Ce phénomène étonnant se produisit donc au moment où l’astre était au zénith, dans le milieu du jour. Josué se trouvait alors avec ses soldats à l’ouest de la ville, poursuivant les Amoréens en déroute. L’après-midi paraissant insuffisant au chef d’Israël désireux d’en finir avec l’ennemi, Dieu lui accorde, sur sa demande et par un prodige sans précédent, le temps nécessaire d’une victoire complète : « Il n’y a point eu de jour comme celui-là, ni avant ni après » (v. 14).
            Que s’est-il passé exactement ? Personne ne pourra le dire avec certitude, les hypothèses avancées étant loin d’être convaincantes. Les uns acceptent tel quel le récit et croient à un arrêt ou à un ralentissement de la marche du soleil. D’autres pensent à un phénomène d’optique, qui aurait prolongé la clarté du jour de dix à 24 heures. D’autres précisent que la mention de ce prodige est tirée d’un poème. Donc son auteur userait ici d’un langage imagé pour dire qu’Israël avait consommé la défaite des Cananéens avant que vienne la nuit. Puisque nous en sommes réduits à des hypothèses qui, en définitive, ne sont ni sûres ni pleinement satisfaisantes, il apparaît plus sage de laisser à Dieu ce mystère en se gardant de douter de la toute-puissance du Créateur. Le besoin de trouver une explication cache souvent de l’incrédulité. Celui qui a fait le soleil (quelle œuvre fantastique !) est bien capable, si tel est son dessein, de l’arrêter sans pour autant désorganiser le système planétaire (Héb. 1 : 3). Qui l’en empêchera ? Si la prière est capable de transporter des montagnes, elle peut alors obtenir que soit retardée la venue de la nuit.
            Le verset 15 est omis dans la version des Septante, sans doute parce qu’il est identique au verset 43. Il semble évident que Josué ne retourna à Guilgal qu’après la défaite totale de l’ennemi. En effet, l’expédition racontée dans les versets 16-42 se rattache immédiatement à la défaite de Gabaon, et ce n’est qu’à la fin de la campagne du sud que les combattants rentrèrent au camp. On n’abandonne pas la lutte tant que l’adversaire n’est pas totalement vaincu.

 

                        La victoire sur Hatsor et les Anakim (ch. 11)

            Les succès foudroyants de Josué alarment les populations du nord. Jabbin, le roi de Hatsor, prend l’initiative de former une coalition avec les rois voisins pour tenter de contrer les troupes israélites. Son appel aux armes mobilise toutes les forces du nord (v. 1-3) : « Un peuple nombreux, en multitude comme le sable » (v. 4) se rassemble près des eaux de Mérom (aujourd’hui : lac Houlé, en partie asséché). La puissance de cette armée réside dans le nombre de ses soldats et dans l’utilisation d’un important matériel de guerre : « des chevaux et des chars en très grand nombre » (v. 4). Sa faiblesse réside dans le fait qu’elle est composée de différentes armées peu préparées à combattre ensemble.
                  - Une fois de plus Dieu apaise les craintes de son serviteur en l’assurant de sa présence et de son action (v. 6).
                  - Par sa rapidité d’action, cette fois encore, Josué surprend, sème la panique dans ses rangs et met en déroute cette immense armée (v. 7-8).
                  - Josué poursuit les fuyards jusque dans l’extrême nord (Sidon), sur la côte à l’ouest (Misrephoth-Maïm), et à l’est, au sud de l’Hermon (vallée de Mitspa) (v. 8).
                  - La ville d’Hatsor, forte de quelque 40 000 habitants (d’après l’estimation des archéologues) capitule, et son roi est tué (v. 10). La destruction de la cité assure la conquête de la partie nord du pays.
                  - Alors toute résistance est brisée, et les Cananéens qui subsistent dans le pays sont incapables de reprendre la lutte.
                  - Si le pays est dans le repos, il reste encore un grand pays à conquérir (13 : 1) et des populations à soumettre (v. 22 ; 13 : 2-7). De fait, Josué a seulement exterminé les peuples qui se sont obstinés à faire la guerre à Israël (v. 20).
                  - Les versets 16 à 23 donnent un résumé de la conquête de Canaan.

 

                        Les ruses du diable

            La lutte qui oppose Josué aux Cananéens illustre bien le combat quotidien que doit livrer l’enfant de Dieu aux puissances mauvaises qui le harcèlent. L’apôtre Paul ne nous exhorte-t-il pas à « tenir ferme contre les artifices du diable » (Eph. 6 : 11) ? Il est le grand adversaire qui œuvre sans relâche pour nous entraîner loin de Dieu. Le livre de Josué nous éclaire sur ses méthodes. Passons en revue les obstacles que le chef d’Israël rencontra sur sa route.

                                    Jéricho, l’obstacle insurmontable (ch. 6)

            C’est la première difficulté (et elle est de taille) que rencontre Israël. Aucune armée ne peut violer cette bastille. Confiant, Josué croit en l’intervention divine, agit selon les instructions de son Chef et… les murailles s’écroulent.
            Il n’est pas rare, à la conversion ou à tout nouveau départ dans la vie chrétienne, que Satan place un obstacle d’apparence insurmontable dans le but d’émouvoir et d’arrêter celui qui vient de s’engager dans la voie de l’obéissance. Ici, Josué nous enseigne, devant l’impossible, à ne pas renoncer à la lutte mais à s’attendre à l’intervention de Dieu.
            « Dans la tranquillité et la confiance sera votre force » (Es. 30 : 15).

                                    Aï, le petit obstacle

            Grisés par leur récent exploit, les Israélites sous-estiment la vaillance de cette cité de moindre importance : deux ou trois mille hommes suffiront pour battre Aï, pensent-ils (7 : 3). Imbus de leur puissance propre, ils n’ont que faire des instructions et de la présence de l’Eternel. Josué agit avec précipitation, sans le consulter… et c’est la débâcle.
            Satan est rusé. Après une victoire éclatante, il place un petit obstacle, en apparence insignifiant. Et le chrétien s’y achoppe lamentablement, parce qu’il se croit en mesure de le balayer sans problème. L’orgueil spirituel nous guette ; il entraîne les plus forts. Laissons tout succès à Dieu et ne gardons rien pour nous-mêmes, pas même « un beau manteau de Shinhar » (7 : 21). Selon le conseil de l’apôtre, revêtons-nous d’humilité et prenons « l’armure complète de Dieu, pour pouvoir tenir ferme » (Eph. 6 : 10-11). En vérité, il n’y a pas de petits obstacles, de petites tentations, de petites victoires. « Le diable…  rôde… cherchant qui dévorer » (1 Pier. 5 : 8).

                                    Gabaon, ou les faux appuis

            Ici, l’adversaire réussit à faire perdre aux enfants d’Israël le sens de la dépendance de Dieu. D’une part, il les effraie par un spectacle angoissant : une coalition de six rois (9 : 1-2) ; d’autre part, il fournit aussitôt un moyen de se tirer d’affaire : une troupe de lointains pèlerins offrent leurs services (9 : 11). Aubaine inespérée ! Sans consulter l’Eternel, Josué s’engage et signe alliance avec… des Cananéens. Certes, il découvre la supercherie, mais trop tard. Le monde, sous des dehors de piété, est désormais introduit au sein du peuple de Dieu.
            Que d’églises locales ont subi le contrecoup d’une alliance avec le monde ! Que d’œuvres chrétiennes ont périclité pour de semblables motifs ! Que de croyants, pour avoir négligé de consulter l’Eternel dans le choix d’une profession ou d’un conjoint, sont spirituellement perturbés durant toute leur vie !

                                    L’attaque de Gabaon, ou le moyen diabolique d’obéir à Dieu

            Hier, Josué commettait une faute aux graves conséquences : il concluait une alliance avec les Gabaonites. Aujourd’hui, une formidable armée marche sur cette ville (10 : 4). Quelle merveilleuse occasion, sans doute providentielle, de laisser exterminer cette population afin d’être libéré d’un serment coupable ! Josué reste lucide. Fidèle à la parole donnée, il vole au secours de la ville menacée.

                                    Mérom

            Lorsque Satan ne peut entraîner le croyant qui se confie en Dieu, il l’attaque de front, massivement. C’est l’assaut formidable, la persécution sous toutes ses formes : un peuple immense (11 : 4) lui barre la route.
            La persécution est le lot inévitable du chrétien. Jésus l’a annoncé aux siens : « Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde » (Jean 16 : 33). L’apôtre, lui aussi, avertit ses lecteurs : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » (2 Tim. 3 : 12). Pour tenir bon, recherchons la présence du Seigneur. Cachés en Lui, nous serons à l’abri des coups de l’Adversaire.

 

                        Le secret des victoires de Josué

            La victoire sur les forces adverses exige quatre qualités que possédait Josué :
                    - La foi
                           
Ce capitaine partait toujours en vainqueur. Non parce qu’il se montrait téméraire ou inconscient, mais parce qu’il croyait fermement en la Parole de L’Eternel. La victoire était pour lui chose assurée, et il osait l’affirmer publiquement pour entraîner ses troupes : « L’Eternel vous a donné la ville » (6 : 16) ; « L’Eternel, votre Dieu, la livrera en vos mains » (8 : 7).  « Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent » (Héb. 11 : 30). « La victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi » (1 Jean 5 : 4).

                    - L’obéissance aveugle
                           
Elle n’est pas la moindre des conditions : « Josué leur fit comme l’Eternel lui avait dit » (11 : 9) – il exécuta l’ordre de l’Eternel, il ne négligea rien de tout ce que l’Eternel avait ordonné, il s’empara du pays selon tout ce que l’Eternel avait dit à Moïse.

                    - Le zèle
                           
Josué ne laissait aucun répit à l’adversaire, agissant promptement, sans tergiverser : « de bonne heure le matin » (6 : 12 ; 8 : 10) ; « ils coururent » (8 : 19) ; « Josué arriva sur eux tout à coup » (10 : 9) … Donc, pas de paresse ! Le royaume de Dieu doit être notre priorité : « Chaussez vos pieds de la préparation de l’évangile de paix » (Eph. 6 : 15)

                    - L’esprit de prière
                           
Après chaque victoire, Josué retournait au camp, à Guilgal ; là il consultait l’Eternel tandis que ses soldats prenaient du repos. Il est bon de faire halte pour renouveler ses forces auprès du Seigneur.

 

                        La grande part de Dieu dans la victoire

            a) Il commande les opérations, donnant des directives précises pour mener le combat (1 : 2 ; 6 : 2-3 ; 9 : 24, etc.).

            b) Il intervient miraculeusement lorsque c’est nécessaire (3 : 16 ; 6 : 20 ; 10 : 10-13).

            c) Il est en définitive le seul artisan du succès (23 : 3 ; 24 : 12, 18). Ainsi, toute victoire doit être pour nous l’occasion de bénir Dieu.

 

D'après A. Adoul

 

A suivre