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LE  TEMOIGNAGE  DE  DIEU  (2)

 

« JESUS CHRIST, LE TEMOIN FIDELE ET VERITABLE »
            Sa qualification
            Sa fidélité
            Effets de ce témoignage
            Le témoin qui demeure

 

 « JESUS CHRIST, LE TEMOIN FIDELE ET VERITABLE »

            « Le témoin fidèle et véritable » (Apoc. 3 : 14). Il n'en est qu'un, et ce ne peut être que Jésus Christ, fidèle dans l'accomplissement de sa mission, et véritable, non seulement véridique — celui qui ne peut mentir — mais ayant seul droit au titre de porteur du témoignage de Dieu dans sa plénitude et dans sa parfaite authenticité.

 

                         Sa qualification

            Il est qualifié pour être ce témoin, à la fois par ce que sa Personne a d'unique, et par ce qu'a d'unique sa mission.

            La Personne. Dieu et homme, il est à la fois le témoin, l'objet du témoignage, et le témoignage lui-même. Un témoignage vivant. Pas un simple instrument qui, si excellent qu'il puisse être, ne peut que transmettre un message, ou une voix comme l'était Jean le Baptiseur, mais une Personne, ne faisant qu'un avec ce qu'elle dit (Jean 8 : 25). Et quelle Personne ! De quel autre que du Fils pouvait-il être parlé comme de la Parole faite chair, cette Parole qui était auprès de Dieu, et qui était Dieu ? « Dieu nous a parlé dans le Fils » (Héb. 1 : 1). Une Personne de la Trinité a été présente ici-bas, rendant témoignage non en tant que Dieu tout-puissant confondant la créature coupable, mais comme un homme parmi les hommes, le Fils de l'homme qui est dans le ciel, et qui est descendu du ciel, apportant la grâce et la vérité. « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même » (2 Cor. 5 : 19).
            C'est principalement dans l'évangile de Jean, dont le sujet est le Fils de Dieu homme, que Jésus est vu comme le témoin céleste sur la terre, avec des preuves à l'appui. Il en fournit particulièrement en deux circonstances.
            En Jean 5 : 31, cet homme va lui-même au-devant de l'objection de ceux qui le contestaient « parce qu'il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu » (v. 18). Soit, « si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai », dit-il, mais j'ai pour répondants des témoins que vous ne pouvez pas récuser. Et il énumère :
                   - Jean le Baptiseur, qui l'avait annoncé (Matt. 3 : 11), puis présenté non seulement comme l'Agneau de Dieu mais comme le Fils de Dieu (Jean 1 : 29, 34) ;
                   - les œuvres qu'Il accomplissait, et qui portaient, comme celles de la création, la marque divine ;
                   - le Père lui-même, qui avait rendu et qui allait rendre encore publiquement témoignage à son Fils (Matt. 3 : 17 ; Jean 2 : 28) ;
                   - les Ecritures, qui toutes rendaient témoignage de Lui.

            En Jean 8 : 13-18, il en va autrement. Jésus venait de proclamer : « Moi, je suis la lumière du monde », et l'objection est aussitôt soulevée : « C'est toi qui rends témoignage de toi-même ; ton témoignage n'est pas vrai ». Il répond cette fois comme Dieu à cette provocation d'aveugles niant la lumière alors qu'elle luit. Il affirme d'autorité divine son témoignage, le témoignage de Celui qui sait d'où il est venu et où il va. Eux jugeaient selon la chair, mais même ainsi ils auraient dû reconnaître devant eux deux témoignages, celui du Père et le sien : et si le témoignage de deux hommes est vrai, que dire de deux personnes divines ? Le Père est avec Lui, qui peut juger et qui pourtant ne juge personne, comme il vient de le montrer en libérant la femme adultère. Mais seule la foi peut voir le Père dans le Fils.

             La mission. Nul autre que le Fils ne pouvait révéler le Père, et le révéler en devenant homme. «  Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître » (Jean 1 : 18). « Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père » (8 : 19). « Celui qui m'a vu a vu le Père » (14 : 9). Il apporte plus que la Parole de Dieu prêchée et les œuvres de Dieu accomplies, mais Dieu révélé dans ce qu'Il est - lumière et amour, ce qui dans un monde de péché s'exprime par « la grâce et la vérité ».
            Venu du ciel, il rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu, que nul autre n'avait pu voir ni entendre, les choses du ciel, le langage du ciel (Jean 3 : 13, 32). Il en rend témoignage en parlant en paroles données par son Père, et en faisant les œuvres qu'il lui donnait à faire (Jean 17 : 8 ; 12 : 49-50 ; 5 : 36).
            Il confirme tous les témoignages précédemment rendus par des hommes de Dieu, les paroles des prophètes ; il les complète, mais pour conduire plus haut que les choses terrestres, et révéler les choses d'en haut (3 : 11, 13). Il est le témoin de la fidélité de Dieu à ses promesses et à son propos éternel, savoir d'établir une création nouvelle, par lui, le Christ abaissé puis glorifié.
            « Je suis venu dans le monde », dit-Il à Pilate, « pour rendre témoignage à la vérité » (18 : 37). C'est pour cela qu'Il était né, et c'est pour cela qu'Il était venu dans le monde. Il témoignait de la vérité sur Dieu (1 : 18). Il en a fait connaître les perfections multiples : « J'ai annoncé ta justice… ta fidélité… ton salut… ta bonté, … ta vérité » (Ps. 40 : 9-10). Jean avait bien déjà « rendu témoignage à la vérité » (Jean 5 : 33), mais il n'était pas la lumière, il rendait seulement témoignage de la lumière : avec Jésus la lumière était là, plus éblouissante que le soleil, « éclairant tout homme » (1 : 8-9).
            Et par là Jésus témoignait de la vérité sur le monde, dévoilant son terrible état de péché. « Je rends témoignage à son sujet », disait-il à ses frères, « que ses œuvres sont mauvaises » (7 : 7 ; voir 3 : 19-20). Non pas seulement du monde en général, mais de « tout homme » ; chacun de nous est mis à découvert par cette lumière. L'état de l'homme en Adam est démasqué. Il ne cache rien de ce qu'il lit dans nos cœurs, et il le fait pour notre bien : c'est un bonheur qu'il n'ait pas caché nos péchés, car il est venu pour les porter, et seul il pouvait les porter, pour les expier.

 

                        Sa fidélité

             Tous les traits de ce témoin véritable, au cours de sa carrière, le montrent comme le témoin fidèle. Ils sont en parfaite harmonie avec son message de grâce et de vérité. Ses paroles, nous l'avons vu, le Père les lui a commandées. Ses œuvres, il les tient du Père et les fait avec Lui. Il accomplit tout en serviteur fidèle, d'une obéissance unique parce que volontaire, une obéissance parfaite.
            Il n'a jamais failli. On ne pouvait le prendre en défaut ni dans ses paroles (« jamais homme n’a parlé comme cet homme » : Jean 7 : 46), ni dans ses actes (« celui-ci n'a rien fait qui ne doive pas se faire » : Luc 23 : 41).
            Cette fidélité et cette intégrité s'accompagnaient d'une humilité allant jusqu'au renoncement total à soi-même (Matt. 12 : 19). De là cette douceur exquise, cette débonnaireté propres à l'« ami des pécheurs », aussi bien que cette vigueur avec laquelle la méchanceté est dénoncée et l'hypocrisie confondue. Tout est grâce et vérité dans le comportement de Celui qui allait de lieu en lieu faisant du bien. Il ne rend témoignage de lui-même que lorsqu'il est nécessaire d'établir que Dieu est là non pour juger le monde mais pour le sauver.
            Puis, après avoir constamment « pris nos langueurs » et « porté nos maladies », il donne la manifestation suprême de ce qu'Il est et de ce qu'est Dieu, par le sacrifice de lui-même et sa mort sur la croix. Il rend témoignage à la vérité en laissant sa vie. Par là seulement toute la sainteté et toute la justice de Dieu sont revendiquées et satisfaites ; et par là est manifesté l'amour de Dieu (1 Jean 4 : 9), aussi bien que l'amour de Jésus pour le Père et pour les pécheurs que nous sommes.
            En contrepartie, l'homme a dû mettre là en évidence toute la méchanceté de son cœur et son assujettissement à Satan, mais c'est là aussi que Christ, « ayant dépouillé les pouvoirs et les autorités », les « a donnés en spectacle, triomphant d'eux en la croix » (Col. 2 : 15).


                        Effets de ce témoignage

             La croix, venons-nous de dire, a rendu manifeste ce que tout le ministère du Seigneur avait déjà fait apparaître : l'inimitié de l'homme contre Dieu. La perfection du témoignage de Dieu en Jésus est comme un réactif de notre état moral. C'est pourquoi on n'a pas voulu de lui. La pureté de sa vie fait ressortir notre souillure, son humilité notre orgueil, son renoncement notre égoïsme, son obéissance notre col roide, sa vérité notre mensonge. En lui on a haï le bien, on haïssait Dieu. Celui qui n'a pas cherché à plaire à lui-même, on l'outrageait ; pourquoi ? Il donne la réponse : « Les outrages de ceux qui t'outragent sont tombés sur moi » (Ps. 69 : 9 ; Rom. 15 : 3).
            Rien n'est solennel comme le fait que le monde n'a pas reçu le témoignage de Dieu rendu par son Fils. « Pourquoi suis-je venu, et il n'y a eu personne ? Pourquoi ai-je appelé, et il n'y a eu personne qui répondît ? » (Es. 50 : 2). « Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage » (Jean 3 : 11). « La lumière brille dans les ténèbre ; et les ténèbres ne l'ont pas comprise » (1 : 5). La lumière physique chasse les ténèbres, rien n'est caché à la chaleur du soleil, mais le monde aveuglé par le dieu de ce siècle refuse le Témoin fidèle, et offense Dieu qui parle par Lui. S'ils ont vu, c'est pour haïr : « Ils ont à la foi vu et haï aussi bien moi que mon Père » (Jean 15 : 24). Méconnu par le monde, rejeté par les siens, et dès le début (Luc 4 : 29), l'Homme de douleurs l'a été toujours davantage jusqu'à ce qu'on croie s'être débarrassé de lui en le crucifiant.
            Le refus n'a pas, il est vrai, toujours revêtu la forme violente, mais, violent ou non, c'est le refus du témoignage de Dieu, et ce témoignage accuse et jugera ceux qui n'en ont pas voulu (Jean 3 : 32-36 ; 12 : 47-48). Une indifférence méprisante était tout aussi significative, et plus encore une acceptation apparente, au vu des miracles, mais sans la foi : la conscience n'étant pas atteinte, il n'y avait pas de repentance (Jean 2 : 23-25). Une religion de plus, ou un peu plus de religion charnelle, mais pas de nouvelle naissance. Il en est toujours de même. La responsabilité n'en était (et n'en est) pas moins engagée, et le jugement sera plus grand pour ceux qui auront goûté plus que d'autres quelque chose de la lumière et s'en sont détournés. Le Seigneur fait peser cette responsabilité sur les villes de Galilée (Matt. 11 : 20-24).
            Mais « à ceux qui l'ont reçu », il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir « à ceux qui croient en son nom ». Celui qui croit « a scellé que Dieu est vrai » (Jean 3 : 33). Quel contraste avec celui qui fait Dieu menteur !
            Ils étaient en petit nombre, ceux qui croyaient le Témoin véritable - un petit troupeau écoutant la voix du vrai Berger. Il se les est associés, aussi ignorants et lents à comprendre qu'ils fussent. Il leur signifie, avant « d'aller à Dieu », qu'ils seront ses témoins (Jean 15 : 27 ; Act. 1 : 8), et une fois qu'il aura quitté la scène, ils lui rendront effectivement témoignage, avec et par l'Esprit Saint envoyé du ciel, mais comme à Celui qui, mort et ressuscité, est glorifié et va revenir. Dans le monde laissé dans les ténèbres Il place ses luminaires. Le temps de l'Eglise s'ouvre.


                        Le témoin qui demeure

             L'Eglise manquera, comme l'homme responsable a toujours manqué, au témoignage qu'elle est appelée à rendre à son Epoux céleste. Mais le Témoin fidèle et véritable n'a jamais laissé Dieu sans témoignage.
            Aussi voyons-nous l'apôtre Jean, avant de parler des « choses qui sont », savoir l'histoire, affligeante, de l'Eglise sur la terre, s'adresser aux sept assemblées « de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle » (Apoc. 1 : 5). Il le demeurera à travers toutes les circonstances de l'Eglise, l'objet de la foi des fidèles pour qui sa présence au ciel atteste leur parfait salut. Il est le modèle et la force des vrais témoins, comme Dieu s'en est toujours suscité, de même qu'il porte témoignage, devant tous les cieux, que l'œuvre est accomplie qui permettra l'accomplissement des desseins de Dieu, et par laquelle le péché est aboli.
            Et quand, au moment où va se clore l'ère de la chrétienté, que la vraie Eglise va être enlevée, que Laodicée est sur le point d'être vomie, absorbée comme Sardes dans ce qui va se développer sur la terre comme Babylone, la grande prostituée, on retrouve le Témoin (Apoc. 3 : 14), affirmé à nouveau comme le fidèle mais aussi le véritable, en contraste avec cette contrefaçon de l'Eglise dont la fin sera la destruction. Il aura été la ressource pour les fidèles des siècles précédents, il l'est pour Philadelphie, et pour le croyant isolé de Laodicée.
            Puis il prendra en main lui-même le témoignage de Dieu, qui est indestructible. Dans les temps prophétiques de la fin les fidèles n'auront pas le Saint Esprit habitant ici-bas, mais ils auront « le témoignage de Jésus », qui est « l'esprit de prophétie » (Apoc. 19 : 10). Ils tiendront ferme les promesses, en face de Satan déchaîné contre eux après avoir été chassé du ciel. Jésus témoignera par eux, jusqu'à son apparition en gloire comme le Fidèle et le Véritable (12 : 17 ; 20 : 4 ; 19 : 11).

 

A. Gibert – « Messager évangélique » 1976 p. 113-117