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APERCU  DU  LIVRE  DE  JOSUE (3)


RAHAB (chapitre 2)
          Quelle initiative Josué prit-il avant de donner le signal du départ ?
          Qui était Rahab, et pourquoi les espions se sont-ils rendus chez elle ?
          En quoi Rahab est-elle une femme de foi digne d'être citée en exemple ?
LES ŒUVRES DE RAHAB
          Elle accepte de courir de grands risques
          Rahab implore le salut
          Elle fixe le cordon écarlate à la fenêtre de sa demeure
LE SALUT DE RAHAB
          A quoi cette femme perdue doit-elle son salut ?
          Quel enseignement concernant le salut pouvons-nous tirer de ce récit ?
RAHAB APRES LA PRISE DE JERICHO



RAHAB (chapitre 2)

            Jéricho est le premier obstacle que rencontrera Josué lorsqu’il aura franchi le Jourdain. Située face aux monts Pisga et Nébo, à l’extrémité ouest de la plaine de Guilgal, cette grande cité était entourée de puissantes murailles derrière lesquelles ses habitants pouvaient se croire à l’abri de l’envahisseur.

                        Quelle initiative Josué prit-il avant de donner le signal du départ ?  

            Il envoya secrètement deux espions avec la mission d’examiner le pays et surtout Jéricho (v. 1). Avait-il raison de les faire partir si l’on se souvient de l’expérience désastreuse racontée dans les chapitres 13 et 14 du livre des Nombres ? Il les envoya « secrètement » - littéralement : en silence. Sans doute tenait-il à ce que les Israélites aussi bien que les Cananéens ignorent l’envoi des espions. Il craignait certainement qu’un rapport défavorable de leur part ne décourage encore une nouvelle génération de ce peuple (voir Nom. 14 : 1-3).
            Il est certain que cette initiative a eu l’inconvénient de retarder la traversée du Jourdain de plusieurs jours (la mission des espions a duré au moins quatre jours (2 : 22). Néanmoins, Dieu s'est servi de ces deux hommes pour sauver Rahab et les siens. Comme eux, les habitants de Jéricho étaient en mesure d’entrer en rapport avec Josué, puisqu’ils étaient au courant de la présence des espions dans la ville (v. 2), donc de solliciter Josué pour obtenir la paix comme le fit la prostituée. Ces gens pouvaient ainsi échapper au massacre mais leur hostilité et leur endurcissement ont rendu vaine cette tentative miséricordieuse de Dieu. Tout espoir de salut a disparu avec le départ des espions.

                        Qui était Rahab, et pourquoi les espions se sont-ils rendus chez elle ?

            Rahab était une païenne vivant à Jéricho, de la race des Cananéens, sur lesquels pesait la malédiction de Dieu. Elle était destinée à subir le sort de ses compatriotes. Elle était aussi une prostituée, une femme dégradée et méprisée dans cette ville pourtant corrompue (2 : 1).
            Les espions sont allés chez elle :
                    -  D’abord parce que sa maison était située sur les remparts de la ville une situation de choix, propice à une éventuelle évasion (v. 15a). La prudence commandait de faire ce choix.
                    - Ensuite, parce que la demeure d’une prostituée est ouverte à tout venant ; les espions étaient sûrs de trouver chez elle l’hospitalité désirée.
                    - Surtout parce que Dieu avait compassion de cette femme. Les espions qui frappent à sa porte, c’est la main tendue du Dieu Sauveur.

            Ici est fournie la preuve que Dieu ne méprise ni ne repousse personne, car pour toute âme brille une lueur d’espoir. Il n’y a pas de vie trop avilie qui ne puisse être régénérée.

                        En quoi Rahab est-elle une femme de foi digne d'être citée en exemple ?

            L’épître aux Hébreux range cette femme parmi les héros de la foi : « Par la foi, Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n'avaient pas cru » (Héb. 11 : 31).

                                  D'où lui vient cette foi ?

            Paul déclare que « la foi vient de ce qu'on entend » (Rom. 10 : 17). C’est également vrai pour Rahab, très au courant des prodiges que l’Eternel a accomplis en faveur de son peuple : « Nous avons entendu comment l’Eternel a mis à sec les eaux de la mer Rouge devant vous, lorsque vous sortiez d'Egypte » (v. 10). Voilà un encouragement à annoncer la bonne nouvelle du Sauveur afin que naisse la foi chez ceux qui ignorent le Christ.

                                  Rahab croit en un Dieu souverain et Tout-puissant

            Les prodiges du passé (v. 10) sont la preuve éclatante que rien ne peut entraver l’accomplissement des desseins de Dieu, aussi Rahab considère-t-elle la conquête non seulement comme inévitable mais comme chose déjà faite : « Je sais que l’Eternel vous a donné le pays » (v. 9).

                                  Elle croit que l'Eternel est le seul Dieu de l'univers

            Pour elle, le vrai Dieu c’est l’Eternel, le Dieu d’Israël, Celui qui règne dans les cieux et sur toute la terre (v. 11). Les idoles cananéennes ne sont que néant, et d’aucun secours pour elle. Ignorer l’Eternel, c’est encourir sa colère ; c’est périr. Il faut donc se tourner vers Lui pour échapper au jugement qui vient.

                                  Elle croit en un Dieu saint et juste

            Les Cananéens idolâtres et corrompus ont irrité l’Eternel, qui a résolu de les châtier. Josué sera l’instrument de sa justice. Rahab se sait perdue, condamnée à périr avec les habitants de la cité, très consciente que les hautes murailles ne pourront rien contre la fureur divine. Aussi se tourne-t-elle vers les espions pour obtenir l'assurance d'être sauvée avec la maison de son père : « Vous sauverez nos âmes de la mort » (v. 13). En vérité, seuls les hommes convaincus de perdition cherchent le Sauveur de tout leur cœur.

                                  Elle croit en un Dieu miséricordieux qui bénit son peuple

            Aux yeux de cette femme, Israël est une nation que Dieu chérit, comble de ses faveurs et dote d’un héritage merveilleux. Or, d’origine cananéenne, elle est maudite, vouée à l’extermination. Sera-t-il possible, pour elle, de changer de camp, de devenir un membre à part de ce peuple béni ? Elle le croit, puisqu’elle choisit de se désolidariser de sa race pour se tourner vers l’Eternel. Hélas ! que de gens, à l’inverse de Rahab, laissent passer l’heure du salut, ne voulant pas rompre avec leur milieu social ou familial, leurs amis ou leur parti !

                                  Enfin, elle croit à la parole des espions et dans la valeur du moyen de salut qu'ils proposent

            Rahab prend très au sérieux les recommandations des deux hommes. Elle place sa confiance, non dans les fortifications de la ville ou dans la vaillance de ses soldats (6 : 2), mais dans le cordon écarlate pendu à la fenêtre.

 

LES ŒUVRES DE RAHAB

            Dans son épître, l’apôtre Jacques mentionne les œuvres de Rahab comme preuves de sa foi authentique (2 : 25). Quelles sont ces œuvres ? La foi se prouve par des actes. Celle de Rahab l’a conduite à agir. En effet :

                        Elle accepte de courir de grands risques

            Elle sait où se trouve son salut :
                    - Au péril de sa vie, elle accueille les espions (2 : 1).
                    - Elle sauve ces hommes pourchassés par le roi en les cachant sous des tiges de lin (v. 6).
                    - Elle ment aux serviteurs du roi et leur indique une fausse piste pour sauver les deux fuyards (v. 5). A ce sujet, notons que le Nouveau Testament fait l’éloge de Rahab non pour son mensonge mais pour sa foi.
                    - Elle renseigne les espions et leur apprend que toute la ville est saisie de panique à l’approche de l’armée d’Israël (v. 11).
                    - Enfin, cette femme facilite l’évasion des espions - les collines proches de Jéricho étaient creusées de grottes qui, certainement, offrirent durant trois jours un abri sûr à ces deux hommes (v. 22).

            Chacun de ces actes pouvait entraîner la mort de Rahab si elle était démasquée. Pourquoi expose-t-elle ainsi sa vie ? Parce qu’elle croit en la miséricorde du Dieu d’Israël.

                        Rahab implore le salut

            Elle ne se contente pas de vagues promesses en disant : Qui vivra, verra. Elle insiste auprès des espions pour obtenir l’assurance qu’elle sera épargnée, elle et les siens (v. 12-14). Le peu d’énergie dont font preuve la plupart des pécheurs qui prétendent chercher le Sauveur sans jamais le trouver montre éloquemment qu’ils doutent de Lui et de sa Parole.

                        Elle fixe le cordon écarlate à la fenêtre de sa demeure

            Elle n’attend pas passivement que vienne la délivrance (v. 21). Ce geste est un acte de foi.


LE SALUT DE RAHAB

                        A quoi cette femme perdue doit-elle son salut ?

            En tout cas pas à ses œuvres car elle ne peut quitter la ville menacée de destruction : « Jéricho était fermée, et avait barré ses portes devant les fils d'Israël ; personne ne sortait, et personne n'entrait » (6 : 1). Or, il n’y a aucune chance qu’au jour de la bataille cette femme soit reconnue et donc épargnée. Heureusement, les espions ont tout prévu. Ils recommandent à Rahab de signaler sa maison au moyen d’un cordon rouge attaché à la fenêtre (v. 18). Ce cordon sera son salut.
            A ce sujet, notons que :
                    - Le moyen de salut a été choisi par les espions, qui ont fourni, semble-t-il, le cordon rouge (v. 17-18). De même, Dieu n’a-t-il pas choisi de toute éternité le remède à notre état de péché et de perdition ? C’est le Fils, par son sacrifice, qui nous sauve de la condamnation et de la mort. Quand ce moyen nous apparaîtrait déraisonnable, plutôt que de discuter, imitons Rahab la croyante.
                    - Le cordon est de couleur écarlate - il est cramoisi, de la couleur du sang. Sans aucun doute, ce fil nous rappelle le sang de l’Agneau pascal appliqué sur les linteaux des portes de chaque maison israélite. Surtout, il annonce le salut « par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20).

                        Quel enseignement concernant le salut pouvons-nous tirer de ce récit ?

            - Le salut est acquis par la foi (Eph. 2 : 8). Pas une seconde, Rahab ne discute les ordres reçus (v. 21). Elle accroche le fil à la fenêtre conformément à la parole des espions. Alors, rassurée, elle peut dire : Je suis maintenant à l’abri ; l’épée ne peut m’atteindre. Je serai épargnée, car l’envahisseur verra le fil rouge. Quiconque est à l’abri du sang précieux goûte la paix de Dieu.

            - Le salut est immédiat, urgent. Notez que Rahab s’empresse d’accrocher le cordon rouge à la fenêtre alors qu’elle pouvait, sans inquiétude, attendre quatre ou cinq jours avant d’agir. Il fallait bien ce temps-là pour permettre aux espions de rejoindre Josué et au peuple de traverser le Jourdain et d’arriver jusqu’aux portes de la ville. Rahab était sage et craignait, en agissant trop tard, d’être surprise par l’arrivée de Josué comme ce fut le cas pour les vierges folles (Matt. 25 : 6-12). Femme de foi, elle nous enseigne qu’il ne faut pas renvoyer à demain le Sauveur. Sa venue sera soudaine comme l’éclair.

            - Un salut en espérance (v. 21). Sans doute Rahab se sait-elle sauvée dès l’instant où elle accroche le cordon cramoisi à la fenêtre. Pourtant, ce salut ne sera manifesté et définitif qu’à l’issue de la prise de Jéricho. Ici-bas, le chrétien n’est sauvé qu’en espérance. Ce qu’il croit fermement sera pleinement réalisé au retour du divin Josué seulement (1 Jean 3 : 1-3).

            - Un salut conditionnel. Pour échapper au massacre, Rahab et les siens doivent s’obliger de rester à l’abri dans la maison signalée par le fil rouge. C’est la recommandation expresse formulée par les espions avant de partir : « Quiconque sortira hors des portes de ta maison, son sang sera sur sa tête, et nous serons quittes » (v. 19). Autrement dit, Rahab subirait le sort des habitants de la ville si elle était surprise dans la rue à l’heure du combat.

            - Un salut affiché. Le cordon fixé à la fenêtre était visible de tous. Or, il est passé inaperçu pour la totalité des gens de Jéricho. Intrigués, certains auraient pu s’informer, chercher la signification de ce signal, et pourquoi pas, imiter Rahab pour échapper à la mort. En tout cas, cette femme nous rappelle qu’un chrétien authentique ne cache pas son drapeau.

            - Un salut partagé. Préoccupée des siens, Rahab reçoit l’assurance que sa famille sera épargnée aussi longtemps qu’elle demeurera dans la maison marquée par le fil rouge. Il est juste d’être soucieux de voir les nôtres et ceux que nous côtoyons se tourner vers le Christ Sauveur.

 

RAHAB APRES LA PRISE DE JERICHO

            Le cordon écarlate a bien rempli son rôle : 
                    - Rahab et tous les siens échappent à la mort (6 : 25a).
                    - Désormais, cette femme habitera au milieu d’Israël qui devient son peuple (6 : 25b).
                    - Elle épouse Salmon, un Israélite de la tribu de Juda (Matt. 1 : 5) ; peut-être est-il l’un des espions envoyés par Josué ?
                    - Mère de Boaz, elle sera l’ancêtre de David et des rois de Juda. Le Nouveau Testament la range parmi les ascendants de Jésus (Matt. 1 : 5). Quel honneur !

            L’histoire de Rahab est un puissant appel à nous confier uniquement dans l’œuvre du Sauveur.

 

D'après A. Adoul

 

A suivre