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LA  REVELATION  PROGRESSIVE  DE  DIEU  (1)


DIEU EN LUI-MEME
DIEU S’EST REVELE PROGRESSIVEMENT
LES NOMS PRINCIPAUX DE DIEU DANS L’ANCIEN TESTAMENT
 

DIEU EN LUI-MEME
                      
            « L’Eternel a dit qu’il habiterait dans l’obscurité profonde » (2 Chr. 6 : 1). Lorsque la nuée, présence de Dieu, a rempli le tabernacle ou le temple, ni les sacrificateurs, ni même Moïse en son temps, ne pouvaient y pénétrer, « car la gloire de l’Eternel remplissait la maison de Dieu » (Ex. 40 : 35 ; 2 Chr. 5 : 14). Il « habite la lumière inaccessible, lui qu’aucun homme n’a vu, ni ne peut voir » (1 Tim. 6 : 16). Autrement dit, Il est inconnu sur la terre, inaccessible dans la lumière céleste. Lorsque Moïse désire voir la gloire de Dieu, l’Eternel lui répond : « Tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre » (Ex. 33 : 20).
 
            Pourtant à travers les siècles, comme le dit Paul aux Athéniens, quelques-uns ont cherché Dieu, « s’efforçant si possible de le toucher comme à tâtons et de le trouver » (Act. 17 : 27). Même un philosophe grec comme Platon n’a pu que « tâtonner ». Il fallait que Dieu se révèle.

 

DIEU S’EST REVELE PROGRESSIVEMENT
 
            1 Corinthiens 1 : 21 nous dit que « le monde, par le moyen de la sagesse, n’a pas connu Dieu ». De sa propre initiative, il a plu alors à Dieu de se révéler progressivement.
 
                    1. « Ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste... Ce qu’il y a d’invisible en Lui, c’est-à-dire à la fois sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne au moyen de l’intelligence, d’après les choses créées » (Rom. 1 : 19-20). Le Dieu créateur, sa puissance éternelle et sa divinité, se révèlent « par les choses créées ». « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue annonce l’ouvrage de ses mains. Il n’y a point de langage, il n’y a point de paroles ; toutefois leur voix est entendue» (Ps. 19 : 1, 3).
 
                    2. A Adam, Dieu s’est fait connaître comme « l’Eternel Dieu ». Il l’a comblé de ses soins ; mais l’homme a transgressé le seul commandement qui lui était imposé et a été chassé du jardin. Toutefois, en Genèse 4 : 26, après la naissance de son petit-fils Enosh (homme mortel), « on commença à invoquer le nom de l’Eternel ». Hénoc marche avec Dieu ; puis Dieu se manifeste aux patriarches. Noé est averti divinement du déluge et par la foi construit l’arche (Héb. 11 : 7).
            Avec l’appel d’Abraham commence une nouvelle période où Dieu se fait connaître. Babel avait amené la confusion. L’idolâtrie s’était répandue (Jos. 24 : 2). L’Eternel dit alors à Abram : « Va-t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai » (Gen. 12 : 1). En Actes 7 : 3, la parole rapportée par Etienne est plus précise : « Sors de ton pays... Viens au pays que je te montrerai ». A plusieurs reprises, Dieu apparaît à Abraham. Il est pour lui « le Dieu Tout-puissant » (Gen. 17 : 1). Il se révélera à Isaac, puis à Jacob sous le même nom (Gen. 28 : 2-5 ; 35 : 11-12).
            Les siècles s’écoulent ; une nouvelle révélation est faite à Moïse avec l’apparition au buisson (Ex. 3) et surtout au Sinaï. Et tout le long de la carrière du conducteur, l’Eternel parlera avec lui «bouche à bouche... face à face » (Nom. 12 : 8 ; Deut. 34 : 10).
 
                    3. Pourtant, quand approche le départ de Moïse, à la fin du Deutéronome, il doit être dit : « Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; et les choses révélées sont à nous et à nos fils » (Deut. 29 : 29). Que de choses il y avait encore à révéler au-delà de la loi !
 
                    4. Hébreux 1 résume le chemin parcouru jusqu’à Christ : « Après avoir autrefois, à bien des reprises et de bien des manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, Dieu nous a parlé dans le Fils » (v. 1-2).
 
                    5. Le Seigneur Jésus est venu sur la terre et a commencé son ministère. Il enseignait ses disciples (Matt. 5 à 7). Il parlait aux foules en paraboles (Matt. 13 : 34), mais à ses disciples, Il expliquait celles-ci dans le particulier (Marc 4 : 10-11 ).
 
                    6. Mais lorsque Jésus va quitter les siens, Il leur déclare : « J’ai encore beaucoup à vous dire ; mais vous ne pouvez pas le supporter maintenant. Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16 : 12-13).
 
                    7. Le Saint Esprit va révéler « la sagesse de Dieu ». 1 Corinthiens 2 : 7-16 nous en donne le cheminement.
            La sagesse de Dieu en mystère était cachée, préétablie avant les siècles pour notre gloire (v. 7). Dieu nous l’a révélée par son Esprit (v. 10). Ce « nous » se réfère à ceux que Dieu a choisis pour être des vases de sa révélation et la transmettre (v. 10-11).
            Ayant reçu l’Esprit de Dieu, ceux-ci ont pu connaître « ce qui nous a été librement donné par Dieu » (v. 12) ; puis, divinement inspirés, ils ont pu en parler, « non selon des paroles enseignées par la sagesse humaine, mais selon des paroles enseignées de l’Esprit » (v.13). Non seulement les pensées générales révélées par Dieu ont été exprimées, mais même les paroles pour les transmettre ont été enseignées de l’Esprit. Les choses spirituelles ont été communiquées « à des hommes spirituels » et non à « l’homme naturel » qui « ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu» (v. 13-14). « Celui qui est spirituel discerne tout » (v. 15). « Nous, nous avons la pensée de Christ » (v. 16).
 
                    8. Restait encore à révéler « le mystère du Christ » ; il n’avait pas été donné à connaître précédemment, mais maintenant il était mis en lumière, « c’est-à-dire que les nations seraient cohéritières, feraient partie du même corps et participeraient aussi à la promesse dans le Christ Jésus, par le moyen de l’évangile » (Eph.  3 : 4-6). Par l’apôtre Paul, et d’autres « prophètes », ces « richesses insondables du Christ » ont été annoncées devant tous.
 
                    9. Quant à l’avenir, nous avons la « Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses esclaves ce qui doit arriver bientôt » (Apoc. 1 : 1). Les écrivains des épîtres en avaient déjà parlé, mais il a fallu cette révélation pour que l’Ecriture soit complète, et il n’y a rien à retrancher et rien à ajouter à la Parole de Dieu (Apoc.  22 : 18-19).

 

LES NOMS PRINCIPAUX DE DIEU DANS L’ANCIEN TESTAMENT
 
            Dans cette révélation progressive, Dieu prend des noms en rapport avec cette révélation. Dans toute la Parole, le nom, c’est la personne (voir Matt. 18 : 20 ; 1 Jean 5 : 13). Ses noms font donc partie intégrante de sa révélation. Il vaut la peine d’en considérer au moins les plus essentiels sous lesquels Il s’est donné à connaître.
 

                        Elohim

            La Genèse s’ouvre majestueusement par ces mots : « Au commencement Dieu » : ici c’est Elohim (pluriel de Eloah, le Fort - surtout dans Job), le Dieu suprême, la déité dans le sens absolu. Le mot Elohim est au pluriel, mais le verbe « créa », au singulier, ce qui constitue une première allusion, d’emblée, à la Trinité qui ne sera révélée pleinement que dans le Nouveau Testament. En effet, au verset 26, Dieu parle au pluriel : « Faisons... notre... nous » (1 : 26 ; 3 : 22). Elohim revient environ 2 300 fois dans l’Ancien Testament.


                        Yahveh, traduit par l’Eternel

            Ce nom se trouve environ 6 500 fois dans l’Ancien Testament. L’essence même de Dieu est, dans l’original, désigné par le tétragramme sacré : YHVH, nom que les Juifs ne prononçaient même pas ; pour l’écrire, les rabbins devaient se laver et prendre chaque fois une nouvelle plume.
            Dans le peuple terrestre de Dieu, on parlait du « Seigneur » : Adonaï (voir § 3), dont on aurait introduit les voyelles dans YHVH, pour en faire Yahveh, plus tard transformé en Jéhovah, nom de Dieu qui se retrouve dans plusieurs traductions de la Bible en notre langue (ainsi que son abréviation JAH).
            Yahveh est Celui qui est, qui vit, qui existe en Lui-même, mais qui se révèle. « Je suis » (Ex. 3 : 14), est la première personne de la racine (HVH = être) du nom de Yahveh.
            Yahveh-Elohim, l’Eternel Dieu, désigne, par exemple en Genèse 2 : 4 et 3 : 8, Dieu en relation avec l’homme, le Dieu de l’alliance et de la rédemption (Gen.  3 : 21 ; Ex. 3 : 13-17 ; 6 : 2-4, 8).
            Yahveh est son nom de relation spéciale avec Israël, le « Je suis celui qui suis » de Exode 3 : 14, précisé en 6 : 2-3 : « Je suis l’Eternel (Jéhovah). Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme le Dieu Tout-puissant (El-Shaddaï - voir § 4) ; mais je n’ai pas été connu d’eux par mon nom d’Eternel ». A noter que, si Dieu est appelé l’Eternel dès le début de la Genèse, ce n’était pas son nom de révélation à l’époque, mais celui dont l’écrivain (Moïse) se servait pour parler de Lui.
 
            Tout au long de l’Ancien Testament, on trouve plusieurs noms, sous lesquels Dieu se révèle, composés avec Yahveh. Par exemple, Jéhovah-Jiré en Genèse 22 : 14 (l’Eternel y pourvoira) ; Jéhovah-Shamma : l’Eternel est là (Ezé. 48 : 35).


                        Adonaï : le Seigneur, le Maître

            Ce nom se trouve environ 427 fois dans l’Ancien Testament, parfois sous une forme composée : Seigneur Eternel (Gen. 15 : 2, 8 ; 18 : 3 ; Ex. 9 : 1, 13 (Moïse) ; Dan. 9 ; etc).
            C’était le nom usuel parmi les Juifs, soulignant la souveraineté de Dieu : l’homme est son « vassal » ; il lui appartient comme Maître, lui obéit et dépend de Lui. Ce nom correspond dans le Nouveau Testament à Kurios = Seigneur (Phil.  2 : 11), dont Paul s’intitule « esclave » (Phil. 1 : 1).


                        El-Shaddaï : « Dieu le Tout-puissant »
 
            Dieu s’est révélé ainsi à Abraham (Gen. 17 : 1), puis à Isaac (28 : 3), et enfin à Jacob (35 : 11). Celui-ci avait demandé à l’Homme qui avait lutté avec lui à Peniel quel était son nom, sans obtenir de réponse (Gen. 32 : 29). Il a fallu qu’il se réconcilie d’abord avec Esaü son frère (Gen. 33), puis qu’il ôte les dieux étrangers que sa famille avait conservés depuis son séjour chez Laban (35 : 4). Il monte alors à Béthel, où Dieu lui était apparu lorsqu’il s’enfuyait ; là Dieu lui apparaît de nouveau à son retour, le bénit, et se révèle à lui comme le Dieu Tout-puissant (v. 11).
            Dans le livre de Job, ce nom de Tout-puissant revient 31 fois. C’était la relation de Dieu avec les patriarches. Il le rappelle à Moïse, en Exode 6 : 3. Maintenant, comme signe de son alliance avec son peuple, qu’Il va constituer, dit-Il, « pour être mon peuple, et je vous serai Dieu », Il prend le nom d’Eternel (YHVH, comme nous l’avons vu). Il répétera tout le long des livres de Moïse : « Je suis l’Eternel ».


                        Elion : le Très-Haut

            C’est le nom que fondamentalement Dieu prend pour ceux à qui Il se révèle, mais qui ne sont pas d’Israël, par exemple un Melchisédec « sacrificateur du Dieu Très-Haut » (Gen. 14 : 18), ce personnage mystérieux, qui apparaît à Abraham lorsqu’il revenait de la défaite des rois, et le bénit de la part du Dieu Très-Haut.
            Abraham est ainsi fortifié dans sa foi, et lorsque le roi de Sodome lui dit : « Donne-moi les âmes (voir la note) et prends les biens pour toi » (v. 21), le patriarche peut carrément refuser. Il y a ici un enseignement bien important pour les pères de famille, auxquels l’Ennemi chuchoterait : pourvu que tu acquières les biens, qu’importe ce qui concerne tes enfants - sous-entendu : j’aurai leur âme !
            On trouve aussi souvent ce nom du « Dieu Très-haut » dans le livre de Daniel où Dieu se révèle d’une façon particulière en relation avec les nations (Dan. 7 : 18, 22, 25, 27).

 
G. André – « Simples réponses bibliques »