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Stéphanas

Lire : 1 Corinthiens 16 : 15-18

Le service de Paul envers les Corinthiens
Une première allusion à la maison de Stéphanas
L’état de l’assemblée à Corinthe
La maison de Stéphanas, prémices de l’Achaïe
Des croyants voués au service des saints
Stéphanas auprès de Paul avec deux compagnons
Des serviteurs à reconnaître


Le service de Paul envers les Corinthiens

            Une assemblée nombreuse s’était formée à Corinthe par le ministère de Paul. Le Seigneur lui avait dit dans une vision : « J’ai un grand peuple dans cette ville », et l’apôtre avait été conduit à rester là durant un an et demi pour enseigner la parole de Dieu (Act. 18 : 9-11). Depuis lors, il continuait à veiller avec sollicitude sur eux, à la fois comme évangéliste zélé et comme pasteur dévoué.
            La première lettre qu’il leur écrit est adressée aussi à « tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Cor. 1 : 2) - c’est-à-dire à tous les enfants de Dieu. Nous sommes donc tous concernés par les enseignements et les exhortations qu’elle contient. Arrêtons-nous un moment sur ce qu’elle nous rapporte au sujet de Stéphanas et de sa maison.
 

Une première allusion à la maison de Stéphanas

            « Je n’ai baptisé aucun de vous, sinon Crispus et Gaïus… J’ai bien aussi baptisé la maison de Stéphanas » (1 Cor. 1 : 14-16).
            L’apôtre avait été averti par les proches de Chloé, une sœur manifestement fidèle, que des dissensions et des rivalités avaient surgi au sein de l’assemblée à Corinthe (1 : 11). Dans sa lettre, Paul aborde énergiquement ce problème, avec beaucoup de tristesse. « Chacun de vous dit : Moi, je suis de Paul ; et moi, d’Apollos ; et moi, de Céphas ; et moi, de Christ. Le Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous ? ou avez-vous été baptisés pour le nom de Paul ? » (v. 12-13). S’il est vrai que, dans le monde, les querelles sont monnaie courante, dans l’assemblée, elles sont en profonde contradiction avec le fait qu’elle est le corps de Christ (1 Cor. 12 : 12). Nous sommes « membres les uns des autres » (Rom. 12 : 5), et sur le plan pratique, nous devons être « parfaitement unis dans un même sentiment et dans un même avis » (1 Cor. 1 : 10).
            Les Corinthiens ne pouvaient pas ignorer les réponses aux questions posées par Paul. C’est le Seigneur Jésus qui avait pris leur place sur la croix ; ce n’était pas l’apôtre. S’il avait baptisé beaucoup de Corinthiens, ceux-ci auraient pu le considérer comme leur chef et, vu leurs tendances, un nouveau parti aurait pu surgir. Or il peut remercier Dieu de n’avoir baptisé que Crispus, Gaïus, et « la maison de Stéphanas ». Ce dernier est ainsi brièvement mentionné, avec sa famille, au début de l’épître. Il faut attendre le dernier chapitre pour entendre à nouveau parler de lui.
 

L’état de l’assemblée à Corinthe

            Les Corinthiens avaient perdu de vue l’importance de la sainteté pratique. Outre leurs rivalités, il y avait parmi eux de nombreuses souillures. Le mariage n’était pas tenu en honneur, et même ils n’avaient pas jugé un grave désordre moral se trouvant parmi eux - un désordre tel qu’il n’existait pas même dans le monde qui les entourait (5 : 1-2). Il y avait des procès entre frères devant les tribunaux des hommes (6 : 1). Certains d’entre eux se croyaient libres d’aller dans des temples d’idoles manger de la viande sacrifiée aux idoles (8 : 10). Il y avait, au cours de leurs agapes, des excès dans le manger et le boire (11 : 20-22, 33-34). Une certaine confusion s’était produite dans leur esprit entre la Cène et un repas ordinaire, et ils n’entraient pas vraiment dans la signification de la Table du Seigneur. Il y avait un manque de maturité dans leur usage souvent désordonné des nombreux dons spirituels que la grâce de Dieu leur avait confiés (1 : 5-7; 14 : 9, 20, 23). De plus, plusieurs points de doctrine - en particulier concernant la résurrection - étaient restés flous pour eux (15 : 12).
            A la fin de sa lettre, l’apôtre les exhorte : « Veillez, tenez ferme dans la foi ; comportez-vous en hommes, fortifiez-vous. Que tout parmi vous se fasse dans l’amour » (16 : 13-14). Il les avait déjà encouragés à faire « tout pour la gloire de Dieu » (10 : 31), « pour l’édification » (14 : 26), « avec bienséance et avec ordre » (14 : 40).
            Que tout se fasse dans l’amour ! - cela concerne aussi bien les sœurs que les frères. C’est ainsi seulement que les travaux pour le Seigneur peuvent être menés à bien. Le parfum répandu par ce moyen a une grande portée ; il permet à notre entourage de comprendre que nous sommes vraiment des disciples de Jésus (Jean 13 : 35). Les cœurs sont alors mieux disposés à recevoir notre témoignage.
 

La maison de Stéphanas, prémices de l’Achaïe

            « Or je vous exhorte, frères - vous connaissez la maison de Stéphanas, vous savez qu’elle est les prémices de l’Achaïe, et qu’ils se sont voués au service des saints -, je vous exhorte à vous soumettre, vous aussi, à de tels hommes, et à quiconque coopère à l’œuvre et travaille » (1 Cor. 16 : 15-16).
            Tout au long de cette épître, écrite « avec serrement de cœur » et « avec beaucoup de larmes » - comme nous l’apprend la seconde (2 : 4) -, Paul a dû dénoncer le désordre qui gagnait du terrain dans l’assemblée à Corinthe. C’est avec d’autant plus de joie que, dans le dernier chapitre, il peut rendre témoignage de l’excellent état de la maison de Stéphanas. Elle était « les prémices » de la moisson pour Christ en Achaïe - les premiers, dans cette région, à se convertir - comme Epaïnète en Asie (Rom. 16 : 5). L’Achaïe était alors une province romaine, au sud de la Grèce actuelle. Corinthe était la ville principale. Il y avait une autre assemblée, à Cenchrée, dans laquelle se trouvait la sœur Phœbé, que Paul appelle « servante de l’assemblée »  à la fin de l’épître aux Romains (16 : 1).
            Stéphanas et les siens avaient donc été le début prometteur de ce « grand peuple » que le Seigneur voulait avoir pour lui à Corinthe (Act. 18 : 10). Ce croyant ne se contentait pas d’être sauvé. Il avait réalisé qu’il faisait partie du peuple de Dieu pour annoncer - en montrant d’abord par son témoignage pratique - les vertus de Celui qui l’avait « appelé des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pier. 2 : 9-10). Son désir était désormais d’être le premier dans les bonnes œuvres (Tite 3 : 8, 14).
            Si Paul abondait dans l’œuvre du Seigneur, Stéphanas agissait de la même manière, mais dans un cadre plus restreint, et toute sa maison avait adopté le même comportement. L’apôtre exhorte donc les Corinthiens à « se soumettre à de tels hommes, et à quiconque coopère à l’œuvre ».
Sachant que nous avons tous reçu un service, recherchons la pensée du Seigneur et ayons le fervent désir d’avancer dans la communion avec Lui. Il en résultera certainement une plus grande disponibilité pour Lui, et nous deviendrons moins préoccupés par nos propres intérêts.
 

Des croyants voués au service des saints

            Toute la famille de Stéphanas « s’était vouée au service des saints » (1 Cor. 16 : 15). Leur vie était orientée par cette belle préoccupation, en suivant l’exemple que nous a laissé notre grand Modèle (1 Pier. 2 : 21).
            Quelle grâce si, dans une famille, chacun obéit joyeusement au Seigneur ! Alors Il peut dire à l’un d’entre eux : « Va, et il va ; à un autre : Viens, et il vient » ; à son esclave : « Fais cela, et il le fait » (Mat. 8 : 9).
            En communion avec le Maître de la moisson, ceux qui appartenaient à la maison de Stéphanas cherchaient à aider spontanément et avec zèle tous ceux qui, parmi les frères et sœurs de Corinthe ou d’ailleurs, pouvaient avoir des besoins d’ordre spirituel. Ainsi, ils n’agissaient pas à la suite d’un ordre reçu ; il n’était pas nécessaire de leur demander tel ou tel service, car ils étaient attentifs aux besoins des croyants et cherchaient les occasions d’accomplir un travail utile pour eux. Ils s’étaient attachés à suivre le « chemin bien plus excellent », celui de l’amour (1 Cor. 12 : 31 ; 13 : 4-13). Ayons à cœur de suivre leur exemple. Par son Esprit, Dieu donne les ressources pleinement suffisantes pour discerner les besoins des autres.
 

Stéphanas auprès de Paul avec deux compagnons

            « Je me réjouis de la venue de Stéphanas, de Fortunat et d’Achaïque, parce qu’ils ont suppléé à ce qui a manqué de votre part ; en effet, ils ont réconforté mon esprit et le vôtre : reconnaissez donc de tels hommes » (1 Cor. 16 : 17-18).
            Stéphanas, tout en faisant partie de ceux qui conduisent bien leur propre maison (1 Tim. 3 : 12), s’est toutefois séparé des siens pour faire un long voyage jusque dans la région d’Ephèse. C’était une conséquence de son désir profond et constant : se consacrer au service des saints. Il ne cherchait pas son confort, et acceptait les privations et les difficultés qu’impliquait un tel voyage.
            Ne cessons pas de prier pour nos frères et sœurs auxquels le Seigneur met à cœur de quitter le milieu familial pour aller visiter d’autres enfants de Dieu dans le champ du Maître. Beaucoup de croyants habitent dans des pays défavorisés, sont dans une grande pauvreté, subissent même des persécutions à cause de leur fidélité au Seigneur. Ils ont besoin d’aide et d’encouragements.
            L’apôtre s’était réjoui dans son esprit de cette visite de Stéphanas, accompagné de Fortunat et d’Achaïque. Leur sollicitude fraternelle avait eu des conséquences heureuses. Il en résultait un nouvel élan chez Paul, conforté dans son activité pour Christ. Dans une autre circonstance, nous voyons comment, arrivant près de Rome après un voyage exténuant, Paul « rendit grâces à Dieu et prit courage » quand il vit les frères (Act. 28 : 15).
            Paul dit : « Ils ont réconforté mon esprit et le vôtre ». La visite de Stéphanas et de ses compagnons a été bénéfique non seulement à l’apôtre, mais aux Corinthiens. Cet exemple doit nous engager à faire de telles visites, avec joie, sous la direction du Seigneur.
            Ces serviteurs avaient travaillé ensemble à l’œuvre du Seigneur à Corinthe. Une heureuse communion entre eux s’en était suivie. Maintenant, ils avaient suppléé à ce qui avait manqué de la part des Corinthiens à l’égard de Paul - comme d’autres frères le feront à d’autres occasions (2 Cor. 11 : 9 ; Phil. 2 : 30). Il y avait dans le cœur de l’apôtre de la fermeté mais aussi beaucoup de douceur et aucune place pour l’amertume.
            Les visiteurs de l’apôtre lui avaient probablement fait un don personnel. Mais cette visite avait surtout été l’occasion d’encourager Paul, et de le tenir au courant de l’état de l’assemblée à Corinthe.
 

Des serviteurs à reconnaître

            « Reconnaissez donc de tels hommes » (v. 18). C’est par cette exhortation aux Corinthiens que l’apôtre conclut ce qu’il dit de Stéphanas et de ses compagnons. Au verset 16, il leur a déjà recommandé de « se soumettre à de tels hommes et à quiconque coopère à l’œuvre ». L’autorité morale de tels serviteurs doit être respectée.
            Ces exhortations portent nos pensées sur des enseignements semblables dans d’autres épîtres. « Obéissez à vos conducteurs, et soyez soumis, car ils veillent pour vos âmes, comme ayant à rendre compte ; afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, car cela ne vous serait pas profitable » (Héb. 13 : 17). « Or nous vous prions, frères, de reconnaître ceux qui, parmi vous, travaillent, sont à la tête dans le Seigneur et vous avertissent : estimez-les très haut en amour à cause de leur œuvre » (1 Thes. 5 : 12-13).
            L’état de l’assemblée à Corinthe préoccupait beaucoup l’apôtre. Stéphanas et ses compagnons ont pu participer à ses exercices de cœur. Ces trois frères en activité sur place ont pu se joindre, à distance, à l’intercession que Paul faisait constamment monter vers Dieu et dont il rend témoignage lorsqu’il dit : « Il y a ce qui me tient assiégé tous les jours, la sollicitude pour toutes les assemblées » (2 Cor. 11 : 28).
            Demandons au Seigneur de nous accorder, dans sa bonté fidèle, des serviteurs comme Stéphanas - des serviteurs qui s’appliquent à marcher sur les traces de Christ en servant les siens avec amour et dévouement. « Par amour, servez-vous l’un l’autre » (Gal. 5 : 13). Servir nos frères, c’est servir le Seigneur (Mat. 25 : 34-40). Sa Parole nous dit : « Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore » (Héb. 6 : 10).


Ph. L  - « Messager évangélique » (sept. 2015)