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LE  SAINT  ESPRIT (3)


Le jour de la Pentecôte
Dans la chair et dans l’Esprit
L’onction, le sceau et les arrhes
Le seul corps
Son œuvre dans l’assemblée

 

Le jour de la Pentecôte

            Ce fut un jour merveilleux dans l’histoire des voies de Dieu. La rédemption était alors accomplie. Christ était glorifié comme homme à la droite de Dieu. Le moment était venu pour que Dieu accomplisse ses conseils formés dès avant la fondation du monde. C’est ainsi que l’Esprit de Dieu est descendu selon la promesse du Seigneur Jésus. Les disciples attendaient. Il leur avait été enjoint de rester à Jérusalem jusqu’à ce qu’ils soient revêtus de la puissance d’en haut. Le jour de la Pentecôte était arrivé et ils étaient réunis ensemble, d’un même accord, en un même lieu. C’était le premier jour de la semaine, le jour de rassemblement de ceux qui croient en Jésus, le jour de sa résurrection glorieuse d’entre les morts. Etant ensemble, « il vint tout à coup du ciel un son, comme d’un souffle violent et impétueux, qui remplit toute la maison où ils étaient. Et il leur apparut des langues divisées, comme des flammes de feu ; elles se posèrent sur chacun d’eux » (Act. 2 : 2-3). Telle a été la manière dont le Saint Esprit est descendu. Jamais auparavant Il n’était venu du ciel pour habiter dans les saints et avec eux. Il avait opéré en eux, bien sûr, produisant dans un premier temps le sentiment de péché, puis la foi dans le Dieu vivant ; mais il n’avait jamais été donné de Dieu comme son sceau sur qui que ce soit. Il était venu sur certaines personnes, comme les prophètes, à certains moments pour des raisons bien spéciales, mais le temps était maintenant venu pour quelque chose de plus grand que tout cela. Au cours de la période actuelle, Il habite en chaque croyant, ce qui fait de son corps son temple. Le sang ayant été versé et aspergé, l’huile suit, pour utiliser le langage du type (Lév. 8)
            Mais, demandera-t-on, pourquoi devrait-Il venir sur les disciples sous la forme de langues de feu, alors qu’Il est descendu sur le Seigneur Jésus comme une colombe ? - La réponse se trouve dans le « caractère » des bénéficiaires et du témoignage qu’ils ont été appelés à rendre. Le Seigneur était ici comme l’expression de la grâce et de l’amour de Dieu. Il est venu non pas pour juger le monde, mais afin qu’il puisse être sauvé par Lui. Personnellement Il était l’Homme doux et humble : en ce qui Le concerne quel emblème plus approprié que celui d’une colombe ? Quant aux disciples, leur témoignage était à la fois très solennel et très béni. La Parole de Dieu, à travers eux, en même temps qu’elle apportait la paix et la bénédiction à tous ceux qui la recevaient, jugeait aussi tout devant elle, et ne laissait aucune place à quoi que ce soit du premier homme. Leur témoignage devait s’étendre à la fois aux Juifs et aux Gentils, d’où « des langues divisées ».
            Le premier effet de la présence de l’Esprit était qu’ils « commencèrent à parler d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer » (v. 4). C’est ainsi que Dieu a surmonté la confusion introduite à Babel (Gen. 11), même si le temps n’était pas encore venu d’en finir tout à fait avec cette division. Il offrait l’évangile à chaque créature. La Loi avait été donnée dans une seule langue, et pour un seul peuple ; mais l’évangile de la grâce de Dieu, précieux témoignage de Dieu concernant son Fils, ne pouvait pas être ainsi limité. Les Gentils et les Juifs étaient tous dans le même besoin, et tous devaient pouvoir recevoir l’offre du Sauveur. Les premiers chrétiens ont été lents à l’apprendre. Ils étaient prêts à prêcher Christ aux enfants d’Israël, alors Dieu a dû intervenir spécialement pour que Pierre ouvre la porte aux Gentils, même si déjà un début de mission avait été clair (Act. 10 ; Luc 24 : 47 ; Act. 1 : 8). Le cœur est lent à saisir l’étendue de la pensée de Dieu en grâce !
            Les langues, ai-je besoin de le dire, avaient une origine miraculeuse. Pierre et les autres n’avaient pas appris ces langues, mais ils furent soudainement rendus capables de les parler. Qui d’autre que Dieu aurait pu opérer cela ? La foule était étonnée. Puisque c’était la fête de la Pentecôte, il y avait à Jérusalem beaucoup de Juifs venus de toutes les parties de l’empire romain, et tous ont entendu ces hommes - évidemment tous des Galiléens - déclarer dans leurs propres langues les merveilles de Dieu. Certains avaient de la droiture, et se sont enquis de cette merveille. Comme toujours, les moqueurs ne manquaient pas et ils attribuèrent ce miracle au vin. L’heure matinale de la journée (la troisième) aurait dû les préserver d’une telle insinuation ; Pierre l’a tout de suite souligné.
            Ce n’était pas de l’excitation charnelle, mais la puissance de Dieu ! Une autre personne divine était descendue de la gloire dans laquelle Christ venait d’entrer pour témoigner de Lui et de son œuvre accomplie. Il en était ainsi ce jour-là. Pierre était l’instrument choisi. Il avait tout récemment renié son Seigneur avec des serments et des imprécations, mais il avait été entièrement restauré par la grâce. Il était maintenant aussi hardi qu’un lion. Il pouvait charger le peuple juif du péché même dont il avait lui-même été coupable (Act. 3 : 14). Aussi rassurante est la grâce du Seigneur. Pierre a rappelé à la multitude la prophétie de Joël. Dieu avait parlé d’une effusion de l’Esprit, avant le grand et terrible « jour du Seigneur » : ils ne devaient donc pas s’étonner de ce qui venait d’avoir lieu. Ensuite Pierre a rappelé à leur conscience leur terrible péché à l’égard de Jésus. Ils L’avaient rejeté et tué, mais Dieu L’avait ressuscité et exalté. Il prouve tout cela de façon concluante à partir de leurs propres Ecritures ; Pierre pouvait comprendre la portée de tous ces passages maintenant que le Saint Esprit était venu.
            Nous connaissons le résultat. Trois mille personnes ont été sauvées et ajoutées au petit groupe du début (Act. 2 : 41). C’est ainsi que l’Assemblée de Dieu a commencé, bien que la vérité la concernant n’ait pas été déclarée avant que Paul ait été appelé quelque temps plus tard.

 

Dans la chair et dans l’Esprit

            Romains 8 est le sommet d’une série d’instructions très importantes. La plupart des lecteurs ont sans doute observé que l’épître est divisée en trois parties. La première partie comprend les chapitres 1 à 8, et montre la plénitude du salut de Dieu. La deuxième partie, chapitres 9 à 11, est « dispensationnelle » et explique les voies actuelles de Dieu par l’évangile en rapport avec les promesses spéciales faites à Israël. Les derniers chapitres, 12 à 16, exhortent les bénéficiaires de la miséricorde de Dieu à une marche convenable ici-bas.
            La première partie a aussi des subdivisions. Jusqu’en Romains 5 : 11, l’apôtre aborde la question des péchés, et montre comment nous sommes complètement justifiés par la mort et la résurrection de Christ. A partir du chapitre 5 : 12 jusqu’à la fin du chapitre 8, il est question du péché, et de la façon dont nous sommes complètement délivrés de notre ancien état et de notre esclavage précédent par un Christ ressuscité. Nous étions autrefois en Adam sous la mort et la condamnation (Rom. 5), et sous l’esclavage du péché (Rom. 6), comme Israël autrefois sous la main du Pharaon en Egypte. Les croyants d’origine juive en tout cas étaient sous la loi avec toutes ses conséquences solennelles pour nos âmes (Rom. 7).
            Mais nous avons été délivrés de tout cela. Nous sommes sortis de notre ancienne position par la mort et sommes maintenant devant Dieu, en Christ, ressuscités. C’est ce que Romains 8 place pleinement devant nous. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (v. 1). La clause que certains ont ajoutée gâte la beauté des paroles de l’Esprit. Notre position ne dépend en aucune façon de notre marche, même si c’est nécessaire pour la jouissance de cette position. « En Christ » décrit notre nouvelle position devant Dieu, par grâce. Nous avons en Lui une vie que la mort ne peut pas toucher, et qui est au-delà de toute condamnation. Nous avons tous les avantages de sa position de ressuscité. Tout ce qui est à Lui en vertu de son œuvre  accomplie est aussi nôtre. La même faveur et le même amour qui reposent sur Lui, reposent aussi sur nous qui sommes « en Lui ». Quelle merveilleuse place ! Quel grand changement par rapport à notre état précédent dans le premier homme, où toutes les conséquences apportées par la chute d’Adam étaient nôtres, à cause de notre relation avec lui comme notre Chef. Adam est devenu le chef d’une race après la chute, et tous avaient alors sa position, avec tout ce qui s’y attache. Christ est devenu le chef d’une nouvelle race après sa résurrection, et tous ceux qui sont en Lui partagent la bénédiction qui est la sienne, nos péchés ayant été mis de côté pour toujours, le péché ayant été condamné dans sa mort et la justice établie.
            Mais si « en Christ » exprime notre nouvelle position devant Dieu, « dans l’Esprit » nous caractérise désormais comme des hommes marchant ici-bas. L’épître aux Romains ne nous considère pas dans les lieux célestes, comme celle aux Ephésiens, mais comme ceux qui ont été libérés du joug de Satan pour marcher à la gloire de Dieu sur la terre. « Dans la chair » caractérisait notre ancien état. La chair était la source de toutes nos pensées et de toutes nos actions. La chair est opposée à Dieu et ceux qui sont en elle ne peuvent pas Lui plaire. La pensée de la chair n’est pas soumise à la loi de Dieu ; elle ne le peut même pas. Suivre la chair ne peut conduire qu’à la mort, comme l’apôtre dit : « la pensée de la chair est la mort… car si vous vivez selon la chair, vous mourrez » (Rom. 8 :  6, 13).
            Nous ne sommes plus maintenant dans la chair (Rom. 7 : 5 ; Rom. 8 : 9), mais la chair est encore en nous. Elle n’a plus de pouvoir de contrôle, et ne caractérise plus nos vies comme avant. La foi la traite comme une chose condamnée, et ne lui donne plus de place. Si elle agit, elle nous éloigne du Seigneur dans une sorte de « détour » de péché engendrant de la tristesse. Nous ne lui sommes aujourd’hui plus débiteurs, pour vivre selon elle. « Or vous, vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il n’est pas de lui » (Rom. 8 : 9). Le Saint Esprit est le grand don de Dieu pour chaque croyant ; et c’est lui qui, en contraste avec la chair, donne maintenant caractère à toute notre marche. Il nous donne la connaissance heureuse que Christ est en nous - comme lui-même a dit : « En ce jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous » (Jean 14 : 20). Il forme toutes nos pensées et nos désirs, nous apprend à prier, nous permet de porter du fruit pour Dieu, nous fortifie pour tous nos conflits avec l’Ennemi, et soutient nos cœurs le long de la route en nous apportant Christ. Il est notre Conducteur, et par sa puissance, nous sommes rendus capables de faire mourir les actions du corps.
            Chacun ferait bien de regarder devant le Seigneur dans quelle mesure il le réalise en pratique. C’est une chose de le savoir et de l’accepter comme doctrine, une autre que de marcher dans la puissance de l’Esprit. Chaque chrétien vit dans l’Esprit, sinon il ne serait pas chrétien, mais chaque chrétien ne marche pas nécessairement par l’Esprit (Gal. 5 : 25). Nous ne devrions pas non plus oublier qu’il est parfaitement possible pour un vrai croyant de semer pour la chair et non pour l’Esprit. Lot en est un exemple douloureux dans l’Ancien Testament. Cela nous conduit dans les voies gouvernementales de Dieu. « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6 : 7). C’est aussi vrai pour un chrétien que pour les incrédules ; même s’il n’est pas possible, par la grâce de Dieu, qu’un croyant perde la vie éternelle qu’il a reçue dans le Fils.
            « La pensée de l’Esprit est vie et paix » (Rom. 8 : 6). Le secret, par conséquent, d’une marche paisible est de suivre la conduite en grâce de l’Hôte divin. Si l’on juge et tient habituellement la chair dans la mort, et qu’on donne sa vraie place à l’Esprit de Dieu, nos âmes prospèreront et se développeront. Les choses qui perturberaient et causeraient une douleur amère, ne peuvent pas s’introduire. Si l’Esprit n’a pas besoin de nous occuper de nous-mêmes et de notre état, Il est libre de nous conduire à une meilleure connaissance de Christ, ce qui est son plus grand plaisir.
            L’apôtre, en Romains 8, décrit aussi l’œuvre de l’Esprit en nous et pour nous, en vue de la résurrection. « Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous » (v.11). Notre corps étant le temple de l’Esprit Saint, le Dieu qui a ressuscité Jésus d’entre les morts ne le laissera pas sous la domination de la mort. « A cause de son Esprit », Il le ressuscitera à l’heure assignée, et le rendra conforme à l’image de son Fils.

 

L’onction, le sceau et les arrhes

            A la fin du premier chapitre de la deuxième épître aux Corinthiens, l’Esprit de Dieu nous est présentée sous trois figures frappantes. « Or celui qui nous lie fermement avec vous à Christ et qui nous a oints, c’est Dieu, qui aussi nous a marqués de son sceau, et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs » (v. 21-22). L’apôtre fait ressortir la position de bénédiction dans laquelle Dieu a introduit tous ceux qui croient en Jésus. Nous ne sommes plus en Adam, exposés à la mort et à la condamnation, mais en Christ en qui nous trouvons chaque bénédiction accomplie pour toujours. Mais la grâce de notre Dieu abonde tellement au-dessus de tout cela, qu’Il nous donne aussi le Saint Esprit comme onction, sceau et arrhes. Il habite en nous.

                    L’onction. Le Seigneur Jésus a reçu l’Esprit de cette manière quand Il était comme un homme sur la terre : « ton saint Serviteur Jésus que tu as oint » (Act. 4 : 27) ; « Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance » (10 : 38). C’était une expression du plaisir que Dieu trouvait dans sa Personne. Le Père a vu en Lui une dépendance parfaite et une obéissance sans faute ; l’Esprit a été envoyé sur Lui comme marque de sa pleine approbation et de sa satisfaction complète. Il était la vraie offrande de gâteau « ointe d’huile » (Lév. 2 : 4). Les croyants sont oints avec le Saint Esprit sur la base d’un principe entièrement différent. Ce n’est pas à cause de ce que Dieu voit en nous, mais à cause de ce que ses yeux ont vu et de ce que son cœur a trouvé en Christ ressuscité et exalté. L’un des grands résultats de l’onction est que nous partageons la pensée de Dieu. Le Saint Esprit nous introduit dans le cercle des pensées de Dieu, comme révélées dans sa Parole. Ce n’est pas assez que nous soyons nés de nouveau ; nous devons aussi posséder l’Esprit avant de pouvoir faire des progrès dans les choses de Dieu. C’est ainsi que l’apôtre bien-aimé, avertissant les petits enfants contre les plusieurs antichrists qui étaient sortis dans le monde, fait référence à deux choses comme sauvegardes : d’abord, l’enseignement des apôtres : « que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous » (1 Jean 2 : 24), puis « l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous… » (1 Jean 2 : 27). Les âmes qui demeurent ainsi dans le cercle de l’instruction de l’Esprit, sont préservées des nombreux efforts de l’Ennemi. Nos cœurs jouissent alors de ce que l’Esprit donne et sont donc en mesure de rejeter la contrefaçon du diable. Il peut ne pas y avoir la capacité à exposer l’erreur qui est présentée, mais il suffit pour une âme simple de connaître qu’elle n’est pas la vérité (voir Jean 10 : 5). En considérant l’onction, nous nous souvenons aussi de notre position royale et sacerdotale. Les rois et les sacrificateurs étaient tous intronisés dans leur fonction de cette façon. Nous possédons cette double dignité par la grâce de Dieu. Les croyants sont maintenant « un saint sacerdoce », avec le privilège de s’approcher de Dieu à travers le voile déchiré et ils régneront avec Christ, dans le jour qui approche, quand toutes choses seront livrées entre ses mains par Dieu. En attendant, notre part est de souffrir.

                    Le sceau. Le Seigneur Jésus a pu dire en parlant de Lui-même : « c’est lui sur qui le Père, Dieu, a mis son sceau » (Jean 6 : 27). La même chose est vraie de tous ceux qui croient par sa mort et sa résurrection. Le sceau suit la foi. Cela est tout à fait clair en Ephésiens 1 : 13 : « le Christ… en qui aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse ». Nous notons ainsi deux opérations distinctes de l’Esprit de Dieu : d’abord Il travaille en nous pour produire la foi en Dieu et en son Fils, puis Il est donné comme le sceau de Dieu. Les croyants sont ainsi marqués comme appartenant à Dieu. Notre relation avec le monde a été rompue, les chaînes avec lesquelles Satan nous avait une fois attachés ont été rompues, et nous sommes maintenant la possession de notre Dieu (1 Pier. 2 : 9). Nos cœurs y répondent-ils fidèlement ? Nous donnons-nous, corps, et âme et esprit, à Lui, pour son service et sa gloire ? Hélas, nous retenons très souvent une partie du prix pour nous-mêmes. Combien de propre volonté ! Combien le monde s’attache vite à ceux qui appartiennent en réalité vraiment au Seigneur Jésus ! Que chacun d’entre nous puisse reconnaître de façon plus approfondie ses exigences en grâce et se livrer entièrement à Lui.
            Quel réconfort immense de savoir que ce sceau divin ne peut jamais être retiré même du plus faible croyant. Beaucoup se trompent sur ce point et craignent que le Saint Esprit leur soit retiré à cause de leur marche défaillante. Il n’en est pas ainsi. Dieu m’a donné son Saint Esprit en sachant bien ce dont je suis capable, et non pas à cause de ce qu’Il a vu en moi, mais en raison de ce qu’Il a vu en Christ ! Cela ne changera jamais. Mais Il attend toutefois une marche soigneuse et sainte de notre part. « Et n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption » (Eph. 4 : 30).

                    Les arrhes : « les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs ». C’est en vue de notre héritage futur. Dieu s’est proposé de donner à son Fils bien-aimé toutes les choses dans les cieux et sur la terre. L’usurpateur peut détenir actuellement une partie de ses possessions, mais la puissance divine les lui arrachera prochainement et les donnera au Seigneur Jésus. Il partagera avec nous cet héritage universel. Tel est le propos de son cœur. Mais il ne peut pas encore nous être donné. Il y a encore des propos qui restent à accomplir, et des ennemis à soumettre. L’Esprit de Dieu habite donc en nous comme les arrhes (ou gages) de tout ce qui est à venir. Il est « les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise » (Eph. 1 : 14 ; 2 Cor. 5 : 5). Nous attendons ainsi avec confiance que Dieu accomplisse toute sa Parole. Comme sceau, l’Esprit est la marque des droits de Dieu sur moi ; comme arrhes, Il est la marque des promesses que Dieu m’a données par grâce.
            Il n’est pas les arrhes de l’amour divin, ni de notre relation avec Dieu. Nous les connaissons et en jouissons déjà maintenant. Nous sommes déjà dans le cercle de l’amour immuable et infini, car toutes les affections du cœur du Père reposent sur nous dans le Christ Jésus, et nous sommes déjà enfants de Dieu. Mais l’héritage n’est pas encore nôtre, car il n’est pas encore entre les mains de Christ - d’où les arrhes de l’Esprit. Christ attend à la droite du Père ; nous attendons ici-bas le même moment. Le Saint Esprit est actuellement le lien béni.

 

Le seul corps

            Nous avons vu l’œuvre de l’Esprit de Dieu dans le croyant individuellement ; nous allons maintenant examiner ses opérations en grâce à l’égard de l’assemblée de Dieu. Il n’y a pas seulement des bénédictions et des responsabilités d’un caractère individuel, que tout croyant devrait connaître, mais il y en a aussi d'ordre collectif. La réception de l’Esprit Saint introduit le croyant dans l’unité merveilleuse appelée dans l’Ecriture « le corps de Christ ». L’apôtre Paul a été l’administrateur honoré de la vérité à ce sujet. Ni Jean ni Pierre ne nous disent quoi que ce soit dans leurs épîtres à propos de l’Assemblée. La conversion de Paul, connu auparavant comme Saul de Tarse, a été très remarquable dans son caractère. Il n’a pas été amené à la connaissance de Christ par la prédication de l’Evangile (la façon d’agir habituelle de Dieu), mais il a été arrêté par le Seigneur Jésus sur le chemin de Damas alors qu’il était engagé activement dans la persécution de Ses saints.
            Lors de cette occasion mémorable, Paul a appris, entre autres choses, les grandes vérités suivantes :
                        - Jésus de Nazareth, dont le nom était si méprisé, était un homme glorifié dans le ciel ;
                        - Il reconnaissait ses saints sur la terre comme faisant partie intégrante de Lui-même. Le Seigneur n’a pas parlé d’eux comme de ses disciples, ni même comme ses frères, mais comme « moi » (Act. 9 : 4).
            Paul a donc été l’instrument choisi par le Seigneur pour dévoiler aux saints le grand propos formé dans le cœur divin avant la fondation du monde concernant Christ et l’Assemblée. Ce propos n’était pas connu à l’époque de l’Ancien Testament, car nous lisons : « Ce mystère, en d’autres générations, n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes comme il a été maintenant révélé à ses saints apôtres et prophètes par l’Esprit » (Eph. 3 : 5). Il était « caché en Dieu », pas même dans les Ecritures, comme certains l’ont affirmé, maintenant que la vérité est révélée, quoique la foi puisse aujourd’hui revenir aux écrits de l’Ancien Testament, et y trouver de nombreuses images frappantes.
            Le sujet du corps du Christ est traité en particulier dans l’épître aux Ephésiens et la première épître aux Corinthiens. En Ephésiens, nous avons l’aspect céleste ; en 1 Corinthiens, le côté terrestre. En Ephésiens nous avons les conseils divins, et nos nombreuses bénédictions en association avec la Tête ressuscitée dans le ciel ; en 1 Corinthiens nous avons plutôt nos responsabilités en tant que membres de Christ et les uns les autres appelés à marcher ensemble ici-bas.
            Notons soigneusement que Christ est devenu chef du corps, de l’assemblée, dans la résurrection (Eph.1 : 20-23). Les Ecritures n’enseignent jamais l’union de Christ avec les siens par l’incarnation, tout au contraire. Il était impossible que le saint Jésus puisse s’unir à des hommes pécheurs et déchus. Le grain de blé devait tomber en terre et mourir, ou bien rester seul pour toujours (Jean 12 : 24). Dieu soit loué, Il est mort, effaçant tous nos péchés par son sacrifice, et Il est maintenant dans la gloire un Homme contre lequel aucune accusation ne peut être intentée. Par conséquent, en vertu de la présence du Saint Esprit sur la terre, chaque croyant est un avec Lui en haut. La distinction entre Juif et Gentil n’a plus sa place dans ce cercle merveilleux de bénédiction. Le premier était extérieurement proche de Dieu, ayant le sanctuaire, la loi, etc ; celui-là était loin de Dieu, n’ayant aucune part aux promesses, et aucune espérance (Eph. 2 : 12). Maintenant, le mur de séparation est détruit. Dieu qui l’avait élevé, l’a démoli, l’inimitié entre Juif et Gentil ayant été abolie par l’œuvre de Christ. Chacun de ceux qui croient en Lui est amené dans une toute nouvelle position de bénédiction. Nous avons été approchés par le sang, nous avons accès par l’Esprit au Père, et partageons avec Celui qui est exalté tout ce qui est sa part suite à toutes ses souffrances. Quelle position pour le chrétien ! Béni comme Christ est béni, aimé comme Christ est aimé, accepté aussi selon sa propre acceptation. Que chaque saint puisse y entrer avec une foi simple. Nous ne verrions pas alors tant d’âmes fidèles marcher tristement jour après jour comme c’est trop souvent le cas.
            Dans le chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens, nous avons le côté de la responsabilité. Cette épître nous présente l’Assemblée de Dieu, non pas comme bénie dans les lieux célestes en Christ, mais dans son aspect pratique sur la terre. L’apôtre utilise l’expression « le Christ » pour décrire le Seigneur et ses saints : « tous les membres du corps… sont un seul corps, ainsi est aussi le Christ » (v.12). Cela nous aide à comprendre le « me » d’Actes 9 : 4. Il montre que cette unité est due au baptême du Saint Esprit. La foi ne nous unit pas à Christ, c’est l’Esprit qui est le lien. Il est important de bien le comprendre. Cela aide aussi à distinguer les limites du corps de Christ dans le temps. Il a commencé lorsque le Saint Esprit est descendu à la Pentecôte ; il sera complet lorsque l’Esprit de Dieu quittera ce monde à la venue du Seigneur. Les croyants des dispensations précédentes et suivantes n’en font pas partie. Ils auront bien sûr leur propre part de bénédiction mais ils ne font pas partie de l’assemblée de Dieu.
            Viennent ensuite les exhortations pratiques (1 Cor.12). L’apôtre établit que chaque membre a son rôle assigné par Dieu ; il n’y a donc pas de place pour le mécontentement (v.14-18). L’oreille, l’œil et le pied ont leurs propres fonctions. Tous sont nécessaires. Il n’y a pas de membres sans responsabilité dans le corps de Christ. Il ne doit pas y avoir de mécontentement, mais le mépris est aussi proscrit (v.19-25). Les plus doués ne doivent pas traiter légèrement les autres, comme s’ils n’étaient d’aucune valeur. On ne peut se passer de personne. Qu’il y ait des faibles donne occasion à l’exercice de l’amour et de la patience (Rom. 14 : 1-6) et « ceux qui ne sont pas décents » doivent aussi être pris en charge, « les défaillants » étant couverts en grâce, et non pas exposés. Il doit généralement y avoir des soins et de l’affection selon Dieu, et on doit reconnaître le fait profond et divin que nous sommes tous membres les uns des autres, comme aussi de la Tête ressuscitée en haut.
            L’apôtre conclut l’enseignement de ce chapitre en disant : « Or vous êtes le corps de Christ, et ses membres chacun en particulier » (1 Cor. 12 : 27). Dans les premiers jours de l’assemblée, tout cela était compris, au moins dans une mesure, et on s’y appuyait par la foi : mais qu’en est-il maintenant ? Cette grande vérité a été complètement perdue durant de nombreux siècles, et elle est aujourd’hui encore peu comprise. Nous entendons beaucoup parler « d’assemblées » que les hommes ont formées, et de personnes qui en sont membres ; mais combien peu la vérité « d’un seul corps et d’un seul Esprit » sur la terre est aujourd’hui saisie ! Lorsqu’on l’apprend de Dieu, la séparation de tout ce qui est de l’homme doit en découler. Non pas que l’assemblée de Dieu puisse maintenant être reconstruite comme au début, mais le Seigneur ne manquera jamais de bénir ces quelques-uns qui se contentent d’être ensemble simplement comme membres du corps du Christ, dans la dépendance du Saint Esprit. Le Seigneur sait comment bénir et soutenir les siens.
            La vérité du seul corps trouve sa grande expression dans la fraction du pain. « Car nous, qui sommes un grand nombre, sommes un seul pain, un seul corps : en effet, nous participons tous à un seul et même pain » (1 Cor. 10 : 17). Le sectarisme n’y a pas sa place. En tant que membres d’un seul corps, c’est notre privilège de nous rassembler, et de nous souvenir simplement du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne (1 Cor. 11 : 26).


Son œuvre dans l’assemblée

            Il existe deux aspects de l’œuvre de l’Esprit parmi les chrétiens : dans le croyant, et dans l’Assemblée de Dieu. Ce dernier aspect n’est pas aussi bien compris que le premier. De très nombreux croyants comprennent son opération dans l’individu, mais assez peu parmi eux entrent dans la signification et la bénédiction de son action dans l’assemblée de Dieu.
            Nous retrouvons les deux choses clairement identifiées en 1 Corinthiens 6 : 19 : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et que vous avez de Dieu ? ». Le contexte montre que les croyants sont vus ici individuellement, car l’apôtre les exhorte à la sainteté personnelle. En 1 Corinthiens 3 : 16, nous lisons : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? ». Là, il s’occupe de « l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe » (1 : 2), d’où une instruction d’un caractère très différent.
            Que l’Assemblée soit « une habitation de Dieu par l’Esprit » (Eph.1 : 22) est une vérité essentielle du christianisme. Dieu a habité autrefois dans le tabernacle au milieu de son peuple racheté, puis dans le temple que Salomon avait construit pour Son nom. Mais il y avait toujours une distance entre Dieu et le peuple. Le voile maintenait Dieu à l’intérieur, et le peuple à l’extérieur. Il n’y avait pas d’approche de Dieu dans le sanctuaire (Héb. 9 : 8). Mais l’œuvre accomplie par Christ a apporté de puissants changements. Non seulement le péché est mis de côté, de sorte que chaque croyant peut avoir une conscience purifiée, mais l’Esprit de Dieu est aussi descendu du ciel pour former l’assemblée et y habiter. Nous lisons: « Nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple » (2 Cor. 6 : 16). Dieu le Saint Esprit habite dans l’assemblée, pour garder la seigneurie de Christ et conduire les saints dans toutes leurs activités envers Dieu. Cela est très peu compris. On le croyait complètement dans les premiers jours de l’assemblée de Dieu. Le bâtiment ébranlé (Act. 4 : 31) et la mort d’Ananias et de Sapphira (Act. 5 : 1-11) étaient des preuves frappantes qu’une Personne divine était vraiment au milieu d’eux. Et si même nous n’avons plus de signes extérieurs maintenant, sa présence est toutefois aussi réelle et vraie ; la foi n’a qu’à s’y appuyer.
            Il est le conducteur et le guide entièrement suffisant de l’assemblée. Lorsque nous sommes ensemble pour le culte ou la prière, quel besoin avons-nous d’avoir quelqu’un pour réglementer ou surveiller ? Ces dispositions humaines ont été introduites seulement là où l’on a perdu de vue la vérité de la présence de l’Esprit. En 1 Corinthiens 12 : 10-11, il est établi que l’Esprit distribue ses dons à tous les saints comme Il veut. Il y a une grande variété de dons, et tous sont nécessaires pour l’édification et la bénédiction de l’ensemble. L’idée moderne est la concentration, non pas la distribution, comme s’il était possible pour un membre du corps de Christ de posséder tout ce qui est nécessaire à l’aide et à l’avancement de tous. Ceux qui agissent sur ces principes souffrent assurément profondément dans leurs âmes en conséquence.
            1 Corinthiens 14 est d’une grande valeur pour nous enseigner au sujet du fonctionnement pratique de l’assemblée de Dieu. La règle d’or qui y est établie est que tout doit être fait pour l’édification. Pour cette raison, ceux qui, à Corinthe, possédaient le don des langues ne devaient pas l’exercer, sauf s’il y avait un interprète. Il y est parlé de prière, de chant et de prophétie. Le verset 26 semble montrer qu’il y avait un empressement considérable dans l’assemblée à Corinthe à prendre part dans les rassemblements publics des saints. Les frères ne sont toutefois pas enjoints à garder le silence et à se replier sur un conducteur officiel, mais il leur est tout simplement dit : « Que tout se fasse pour l’édification ». La liberté est maintenue comme étant de Dieu, mais l’apôtre donne son conseil. Les seules personnes qui doivent garder le silence dans l’assemblée sont les femmes, et cela pour des motifs naturels aussi bien qu’autres. S’ils se confient vraiment dans l’Esprit de Dieu, les croyants ne se réuniront pas en vain. Aussi peu nombreux et faibles qu’ils soient, l’Hôte divin ne manquera pas de leur donner à travers l’un ou l’autre ce que leurs âmes désirent et dont elles ont besoin.
            L’incrédulité a longtemps perduré dans la chrétienté à ce sujet. Certains demandent l’Esprit de Dieu, comme s’il n’était pas encore venu ; d’autres ne font que reconnaître sa présence comme doctrine. Tout cela est un grave déshonneur pour Dieu, même involontaire. Notre prière fervente et incessante est que Dieu amène dans sa grâce toute l’Assemblée à un sentiment plus profond de la réalité de la présence de l’Esprit Saint, et à un plus simple recours à Lui pour tous les besoins de nos âmes jusqu’à ce que le Seigneur Jésus vienne.


W.W.Fereday (traduit de l’anglais)