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Le témoignage d’Etienne, le premier martyr

 

Etienne, un homme ayant un bon témoignage
Le discours d’Etienne
La lapidation d’Etienne

 

            Le beau tableau de l’Assemblée à ses débuts (Act. 2 : 42 à 4 : 32) est vite assombri quand des murmures - des réclamations que l’on n’ose pas formuler à haute voix - s’élèvent au milieu des disciples qui se multiplient. En effet, des Juifs de diverses origines affirment que leurs veuves sont négligées dans le service journalier (6 : 1) ! Veillons à faire taire de tels murmures de mécontentement ou de jalousie, d’abord dans notre cœur. Par ce moyen très classique, le destructeur, Satan, s’efforce de troubler continuellement la communion des enfants de Dieu (voir 1 Cor. 10 : 10). Pour chercher à remédier à cet état de choses, les apôtres interviennent et sept serviteurs sont choisis, dont Etienne (Act. 6 : 2-3) ; afin de pouvoir « servir aux tables », ils devaient être « pleins de l’Esprit Saint ». C’est l’état normal d’un chrétien ; nous devons avoir le bon désir que le Saint Esprit occupe toute la place dans le temple de notre cœur.

 

Etienne, un homme ayant un bon témoignage

            Dieu honore Etienne, le premier à être désigné au verset 5 ; son nom signifie « couronne ». Il aura désormais une activité différente, qu’il s’appliquera à remplir par la force que Dieu lui fournira (1 Pier. 4 : 10-11). Etienne avait « un bon témoignage » ; il était plein « de sagesse » (v. 3), « de l’Esprit Saint » (v. 3, 5 ; 7 : 55), « de foi » (v. 5), « de grâce et de puissance » (v. 8). L’Esprit brillait chez lui sous ses trois caractères, de puissance, d’amour et de conseil - ou de sagesse (voir 2 Tim. 1 : 7)
            Ainsi, par ses œuvres - « des prodiges et de grands miracles » (v. 8 ; Héb. 2 : 3-4) - et par ses paroles (v. 10), Etienne fermait la bouche à ses nombreux adversaires (v. 9 ; Luc 21 : 15). Ceux-ci en sont finalement réduits à soudoyer contre lui de faux témoins, comme ce fut le cas pour Jésus (Matt. 26 : 59). Ils soulèvent le peuple contre Etienne, se saisissent de lui et, en compagnie de leurs faux témoins, l’amènent devant le sanhédrin, le tribunal juif seul compétent pour Jérusalem et la Judée (v. 12-13).
            Devant ces juges, les faux témoins se servent de paroles qu’Etienne avait sûrement prononcées, mais ils en déforment totalement le sens - les principaux sacrificateurs et le sanhédrin avaient agi de même avec le Seigneur Jésus (voir Jean 2 : 19-22 ; Marc 14 : 57-59). Ils affirment qu’il a proféré, à plusieurs reprises, « des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu » (v. 11) et également « contre le saint lieu (le temple) et contre la Loi » (v.13). Tous ceux qui siégeaient dans le sanhédrin, et avaient les yeux fixés sur Etienne, voient son visage « comme un visage d’ange » (v.15) !
            « Le souverain sacrificateur dit alors : En est-il vraiment ainsi ? » (7 : 1). La parole est à Etienne, mais il ne cherche pas à se justifier des fausses accusations dont il est l’objet. Le Saint Esprit lui dicte « à l’heure même » ce qu’il doit répondre (Luc 12 : 11-12). Il va le faire dans l’ordre convenable. Il parle d’abord de Dieu (v. 1-16), puis de Moïse et de la Loi (v. 17-43), et enfin, juste avant d’être lapidé, il évoque brièvement le temple (v. 44-50). Il se sert de l’histoire d’Israël pour exposer les voies de Dieu et sa fidélité. Elles sont en contraste absolu avec l’infidélité continuelle de son peuple, au point qu’Israël a toujours, par sa désobéissance chronique, retenu Dieu d’exécuter ses promesses. Finalement, Israël a été jusqu’à crucifier Jésus, « le Juste », le « garant » de leur accomplissement !

 

Le discours d’Etienne

            Le « moment » où Etienne prononce ce discours est important. Sa lapidation, qui fait suite, a eu des conséquences très importantes dans les voies de Dieu envers Israël. Tout au long de ce récit, Dieu nous avertit ainsi d’une façon solennelle de la condamnation qu’Il porte sur les « fruits de la chair ». Israël en a fait, et il en fait encore, la tragique expérience. La grande patience de Dieu a un terme.
            Israël, dans sa folie, a choisi au Sinaï de se placer sous le régime de la Loi. Ils ont affirmé : « Toutes les paroles que l’Eternel a dites, nous les ferons » (Ex. 24 : 3). En réalité, ils en étaient incapables - et tous les hommes le sont aussi. C’était le temps de la mise à l’épreuve de l’homme en Adam. La grâce seule, basée sur l’œuvre parfaite de Christ qui a répondu aux droits de la justice divine, permet à un croyant d’être en paix avec Dieu et introduit dans Sa faveur !
            Durant ce discours, Etienne est conduit par l’Esprit à se servir de « types ». Ils appartiennent tous à l’histoire d’Israël. Dieu s’est suscité des témoins, Il voulait s’en servir en faveur de son peuple pour le ramener à Lui. La vie d’Abraham, de Joseph, de Moïse est retracée, ainsi que l’opposition qu’ils ont dû affronter, appuyés sur les ressources divines. Nous sommes ainsi également enseignés et avertis, « nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10 : 11).

                        L’appel et les promesses faites à Abraham (v. 2-8)

            Abraham, appelé par le « Dieu de gloire », sort de l’idolâtrie. Il obéit et se dirige par la foi vers le lieu qu’il doit recevoir en héritage - sans savoir où il va (Héb. 11 : 8). Après un séjour à Charan où Térakh, son père, meurt, Dieu lui-même le « fait passer » dans la terre de la promesse. Il y séjourne dans une tente, comme dans une terre étrangère. Remarquons que ceux auxquels Etienne s’adresse se trouvaient aussi en Canaan (v. 4). Abraham s’empare aussi « par la foi » des promesses que Dieu lui fait, avant même la naissance d’Isaac (Gen. 15 : 13-16) ; elles ne se limitent pas à la terre (Héb. 11 : 10) !
            Etienne rappelle que les descendants d’Abraham ont dû séjourner en Egypte, asservis et opprimés durant quatre cents ans. Ensuite, Dieu juge l’Egypte et la postérité du patriarche sort d’Egypte, à main forte et à bras étendu. Elle aurait dû servir l’Eternel sur la terre de Canaan, car Dieu avait dit : « ils me rendront culte en ce lieu-ci » (Act. 7 : 7). Une parole qui, après tant d’errements, aurait dû transpercer la conscience de ce peuple indocile et rebelle.
            Dieu, en grâce, avait donné à Abraham l’alliance de la circoncision ; c’était un signe de sa « mise à part » pour Dieu et de sa descendance aussi. Cette circoncision était synonyme de soumission et d’obéissance. Abraham avait veillé à circoncire Isaac le huitième jour, mais ses descendants s’en sont glorifiés, tout en suivant un chemin de rébellion perpétuelle !
            Plus loin, Etienne reprend sévèrement ses interlocuteurs : « Gens de cou raide et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit Saint ! Tels furent vos pères, tels vous êtes » (v. 51). La vraie circoncision, chez le croyant, est celle du cœur !

                        Joseph - méprisé d’abord - reconnu ensuite par ses frères (v. 9-16)

            Devant le sanhédrin, Etienne parle ensuite de Joseph. C’était l’un des petits-fils d’Isaac – et l’un des fils de Jacob. Ses frères, appelés ici des patriarches, étaient « pleins de jalousie » à son égard. Ils le vendent à des Madianites qui passent par là. Joseph est amené en Egypte, « mais Dieu était avec lui » (v. 9). « Il le délivra de toutes ses détresses et lui fit trouver grâce et sagesse devant le Pharaon » (v. 10).
            Ce récit concernant Joseph, rejeté par ses frères et exalté ensuite par le Pharaon, est une illustration remarquable de la haine des Juifs contre Christ, et de la position glorieuse que Dieu lui a conféré, après l’avoir délivré de toutes ses afflictions. Il l’a couronné de gloire et d’honneur. Remplis de joie, nous chantons : « Déjà, Seigneur, tes gloires suivent les douleurs qui furent ta part » !
            Joseph a été finalement reconnu par ses frères (Gen. 45 : 14) ; le Rédempteur d’Israël le sera par son peuple dans les derniers jours. Quand Joseph meurt, ses os sont déposés en Canaan, selon sa requête, dans ce tombeau acheté par Abraham aux habitants de Sichem (v. 16). C’était un acte de foi de la part de Joseph ; il avait vécu presque toute sa vie en Egypte, mais il n’avait pas oublié le pays de ses pères. Il croyait que l’Eternel y ramènerait certainement son peuple élu (Héb. 11 : 22).

                        Moïse, le libérateur, refusé par son peuple en Egypte et repoussé comme législateur au désert 

            Joseph avait envoyé chercher son père Jacob et ses frères étaient montés également de Canaan. Ils avaient connu un temps paisible en Egypte dans la région de Goshen ; cependant, ils étaient devenus nombreux et le nouveau Pharaon, qui n’avait pas connu Joseph (v. 18), les avait opprimés de plus en plus. Il voulait empêcher le peuple de Dieu de se multiplier ; il avait donc donné l’ordre de tuer tous les enfants mâles, dès la naissance !
            Moïse naît et la foi de ses parents se montre. Ils se confient en Dieu pour sauver cet enfant, même qu’il leur faut finalement le déposer sur le Nil. Dieu fait, une fois encore, travailler ensemble toutes choses pour le bien de ceux qui l’aiment, de ceux qui sont appelés selon son dessein (Rom. 8 : 28). Il place cet enfant sous la plus haute protection humaine de l’époque. Il est recueilli par la fille du Pharaon. Elle voudrait en faire son fils. Il reçoit donc une éducation en rapport avec la haute position qu’il est censé occuper plus tard.
            Les faux témoins avaient accusé Etienne de proférer des paroles blasphématoires contre Moïse. Il parle au contraire avec respect de ce patriarche. Il évoque la beauté que Dieu a trouvée dans cet enfant dès sa naissance (v. 20), sa puissance en paroles et en actes (v. 22), l’amour pour ses frères qui l’a poussé à les « visiter » à l’âge de 40 ans (v. 23). Etienne insiste sur l’incompréhension que Moïse a rencontrée de la part de ses frères alors qu’il voulait les délivrer (v. 25, 35). Autant de traits qui auraient dû porter les regards de ceux qui composaient le sanhédrin sur le précieux Sauveur qu’ils avaient, eux aussi, rejeté.
            Moïse s’était enfui et il avait vécu pendant quarante ans, étranger dans ce pays de Madian. Il avait eu deux fils dans ce pays, où Dieu l’avait instruit au désert. Ainsi, toute la science reçue en Egypte avait été mise de côté. Pendant de longues années, Moïse s’était occupé d’un troupeau. Ensuite, un ange lui était apparu dans la flamme de feu d’un buisson au Sinaï. C’était une image d’Israël éprouvé sans pour autant être détruit. L’Eternel avait décidé de délivrer son peuple de l’esclavage.
            Le Saint Esprit, par la bouche d’Etienne, rappelle que c’est ce Moïse qu’ils avaient rejeté dont Dieu va se servir comme chef et juge. Moïse est une image de Jésus, rejeté par les siens, mais établi par Dieu « Prince et Sauveur » (Act. 5 : 31).
            Moïse avait annoncé au peuple la venue d’un Prophète en l’exhortant à l’écouter (v. 37). Pierre - avant Etienne - a lui aussi, cité le verset 15 du chapitre18 du Deutéronome : il a parlé de Jésus, le Nazaréen, « accrédité de la part de Dieu », qu’ils avaient cloué sur une croix (Act. 3 : 22-23). Un double témoignage avait donc été rendu à l’accomplissement de l’Ecriture.
            Etienne souligne aussi que c’est Moïse qui s’est occupé de l’assemblée au désert. Il a été appelé à monter sur la montagne du Sinaï. Là, un ange lui a remis les « oracles vivants » de la Loi. Les fils d’Israël n’ont pas voulu s’y soumettre et ils sont retournés de leurs cœurs en Egypte, demandant à Aaron : « Fais-nous des dieux qui aillent devant nous » (v. 39-40). Sans élever d’objections, il leur cisèle un « veau d’or » et ils l’adorent (v. 41).
            Etienne rappelle aussi plusieurs versets du prophète Amos (5 : 25-27). Les fils d’Israël n’ont pas offert de sacrifices à l’Eternel au désert ; ils servaient des idoles, Moloch et Remphan !

                        Le tabernacle au désert

            A la suite des accusations dont il a été l’objet, Etienne désire présenter l’habitation de Dieu dans le tabernacle et le temple. Le tabernacle était une demeure visible de Dieu au milieu de son peuple, durant son voyage dans le désert. Cette habitation se montait et se démontait lors des haltes (v. 44). Josué a ensuite succédé à Moïse. Il a introduit le peuple dans le pays de Canaan. Dieu chassait les nations devant eux (v. 45) !
            Les promesses divines étaient donc accomplies, mais l’infidélité des juges et des sacrificateurs (1 Sam. 2 : 12, 17) devait entraîner l’abandon de l’arche (Jér. 7 : 12). La nuée avait quitté le temple à la suite de l’idolâtrie d’Israël (Ezé. 10 : 18) ; et pour la même raison, le temple avait été brûlé par le roi de Babylone. Un résidu du peuple emmené en captivité avait pu remonter à Jérusalem et rebâtir ce temple beaucoup plus simple (Esd. 6 : 14), mais il n’y a plus trace de l’arche ni de la nuée. 
            Hérode avait, lui aussi, construit un temple, mais où Dieu habitait-il ? Ce n’était pas « dans des demeures faites de main », déclare Etienne (v. 48). L’édifice n’est pas indispensable si la foi est vivante. Il est présomptueux de faire dépendre la gloire de Dieu d’une maison où Il avait daigné habiter. « Le ciel est mon trône et la terre le marchepied de mes pieds » (v. 49 ; Es. 66 : 1).

 

La lapidation d’Etienne

            Ce peuple, a été idolâtre et insoumis dès le début de son histoire, malgré les plus grands témoignages d’amour et de patience reçus de la part de Dieu. Leurs cœurs n’avaient pas changé ! Ils venaient de tuer leur Messie, ils s’apprêtent à tuer Etienne, le premier martyr chrétien dans l’Ecriture. La longue patience de Dieu touchait à son terme. Mais rien ne peut faire obstacle à ses desseins et Il préparait Saul de Tarse à entrer à Son service. Il annoncerait aux nations le grand salut de Dieu.
            Les vêtements des témoins sont déposés aux pieds du futur apôtre Paul, qui consentait à la mort d’Etienne (v. 58). Le martyr prie pendant qu’on le lapide : « Seigneur Jésus reçoit mon esprit » (v. 59). « S’étant mis à genoux, il cria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché. Ensuite, il s’endormit » en Jésus (v. 60).
            Il ressemble encore plus au Seigneur au moment de sa mort. Il remet son esprit au Seigneur, comme Celui-ci l’avait fait au Père. Et comme Lui, il demande que le péché de ces hommes ne leur soit pas imputé.
            Le dernier martyr dans l’Ancien Testament, Zacharie, était mort en demandant vengeance (2 Chr. 24 : 22). Quel contraste avec l’attitude d’Etienne ! On voit bien que ce dernier avait été « façonné » par la croix et qu’il connaissait la grâce divine sans borne ! Puissions-nous chercher le bien de ceux qui nous persécutent et surmonter le mal par le bien (Rom. 12 : 14, 21).

 

Ph. L  - le 28-06-2015