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LE  SECRET  DE  LA  VICTOIRE (4)

 

LA  VICTOIRE  SUR  LE DIABLE – Les Cananéens


            « Et les fils d'Israël firent de nouveau ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel ; or Ehud était mort. Et l'Eternel les vendit en la main de Jabin, roi de Canaan, qui régnait à Hatsor; et le chef de son armée était Sisera, et celui-ci habitait à Harosheth des nations. Et les fils d'Israël crièrent à l'Eternel ; car Jabin avait neuf cents chars de fer, et il opprima fortement les fils d'Israël pendant vingt ans. Et Debora, une prophétesse, femme de Lappidoth, jugeait Israël en ce temps-là . Et elle habitait sous le palmier de Debora, entre Rama et Béthel, dans la montagne d'Ephraïm ; et les fils d'Israël montaient vers elle pour être jugés. Et elle envoya, et appela Barak, fils d'Abinoam, de Kédesh de Nephthali, et lui dit : L'Eternel, le Dieu d'Israël, ne l'a-t-il pas commandé ? Va, et rends-toi sur le mont Thabor, et prends avec toi dix mille hommes des fils de Nephthali et des fils de Zabulon ; et j'attirerai vers toi, vers le torrent de Kison, Sisera, chef de l'armée de Jabin, et ses chars, et sa multitude, et je le livrerai en ta main. Et Barak lui dit : Si tu vas avec moi, j'irai ; mais si tu ne vas pas avec moi, je n'irai pas. Et elle dit : J'irai bien avec toi ; seulement ce ne sera pas à ton honneur dans le chemin où tu vas, car l'Eternel vendra Sisera en la main d'une femme. Et Debora se leva, et s'en alla avec Barak à Kédesh. Et Barak rassembla Zabulon et Nephthali à Kédesh ; et dix mille hommes montèrent à sa suite, et Debora monta avec lui. (Or Héber, le Kénien, s'était séparé des Kéniens, fils de Hobab, beau-père de Moïse, et avait dressé sa tente jusqu'au chêne de Tsaannaïm, qui est près de Kédesh). Et on rapporta à Sisera que Barak, fils d'Abinoam, était monté sur le mont Thabor. Et Sisera rassembla tous ses chars, neuf cents chars de fer, et tout le peuple qui était avec lui, depuis Harosheth des nations, au torrent de Kison. Et Debora dit à Barak : Lève-toi, car c'est ici le jour où l'Eternel livrera Sisera en ta main. L'Eternel n'est-il pas sorti devant toi ? Et Barak descendit du mont Thabor, et dix mille hommes après lui. Et l'Eternel mit en déroute Sisera, et tous ses chars, et toute l'armée, par le tranchant de l'épée, devant Barak ; et Sisera descendit de son char, et s'enfuit à pied. Et Barak poursuivit les chars et l'armée jusqu'à Harosheth des nations ; et toute l'armée de Sisera tomba sous le tranchant de l'épée : il n'en resta pas un seul » (Jug. 4 : 1-16).


            Les Cananéens, avec Siséra comme capitaine de leurs armées, représentent le diable et son pouvoir. Nous verrons, dans la victoire qu’ont remportée Débora et Barak, la manière dont Satan a été vaincu, et peut encore l’être.
            Plusieurs particularités de ce récit prouvent qu’il illustre la domination du diable ainsi que sa défaite :
                  - Sisera était un grand dirigeant. Or son nom signifie : « Celui qui lie avec des chaînes ». Nous savons fort bien que celui qui capture les hommes est Satan lui-même. Sisera a finalement été vaincu par un instrument qui était très faible en soi : une femme lui a fracassé le crâne en se servant d’un pieu de tente. Le Seigneur Jésus, la descendance de la femme, a brisé la tête du serpent mais les hommes l’ont méprisé, parce qu’Il était doux et humble. Sa mort était à leurs yeux une preuve de faiblesse et une folie, mais comme le dit un poète chrétien:

                             A travers une apparente défaite
                             Il remporta le prix et la couronne ;
                             Il foula tous nos ennemis sous ses pieds
                             En étant Lui-même foulé aux pieds.

                  - C’est une femme qui fit monter le cantique de louange après la défaite de Sisera, ce qui relie notre récit à celui de la défaite du Pharaon à la Mer Rouge, et à celle de Goliath dans la vallée d’Ela. Chacun de ces événements met en évidence la victoire remportée par le Seigneur sur Satan. Ils ont tous un point remarquable en commun : les femmes reconnaissent la grandeur du triomphe. Lors de la défaite du Pharaon, « Marie … prit un tambourin en sa main, et toutes les femmes sortirent après elle, avec des tambourins et en chœurs ; et Marie leur répondait : Chantez à l’Eternel car Il s’est hautement élevé » (Ex. 15 : 21). Lors de la victoire sur Goliath, « les femmes … s’entre répondaient comme ils jouaient et disaient… David a frappé ses dix mille » (1 Sam. 18 : 17). Et dans notre récit, après la défaite de Sisera, Débora chante : « Moi, moi, je chanterai à l’Eternel ; je chanterai un hymne à l’Eternel, le Dieu d’Israël » (Jug. 5 : 3). Cela fait ressortir la grâce de Dieu d’une façon merveilleuse, car la femme a été la première à succomber devant les ruses de Satan.
            La femme symbolise l’Eglise, l’Epouse de l’Agneau, composée de tous ceux qui ont cru l’évangile de notre salut. Personne n’appréciera autant le triomphe du Seigneur sur la mort et le diable que ce peuple de rachetés (son Eglise), et ce sont eux qui feront monter le chant de louange le plus complet et le plus doux. Les anges se réjouissent probablement de la défaite de Satan ; mais nous, qui avons été trompés par ses mensonges, et qui avons connu l’amertume de son esclavage, pouvons apprécier bien plus réellement le triomphe que le Seigneur a remporté sur lui. Nous pouvons dire : « Bénissez le Seigneur ! ». Car, « là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom. 5 : 20).

                  - Enfin, c’est dans le cantique de Débora que nous trouvons pour la première fois dans l’Ecriture l’expression : « emmenée captive la captivité ». Sans aucun doute, cet énoncé renvoie à la victoire du Seigneur sur Satan, dont nous allons nous entretenir  maintenant.


                        Comment Satan travaille

            Il importe que nous comprenions clairement ce qu’est réellement la nature réelle du travail de Satan, et comment il est parvenu à réduire à l’esclavage toute l’humanité. Dès le commencement, le but de ses efforts a été d’aveugler les hommes quant au véritable caractère de Dieu, de sorte qu’au lieu de L’aimer et de Le louer, ils Le haïssent et Le maudissent ; et plutôt que de marcher dans le chemin de sa volonté, ils errent dans les sentiers sombres et détournés où les mènent leurs propres convoitises. C’est pourquoi, dans le récit qui nous occupe, nous n’avons pas de cantique de louange tant que Sisera n’est pas vaincu ; et Debora doit confesser que, tout au long des vingt années de captivité d’Israël sous le roi de Canaan  « les chemins étaient délaissés, et ceux qui allaient par les grands chemins allaient par des sentiers détournés » (Jug. 5 : 6).
            Nous savons que l’homme a été créé droit (Ecc. 7 : 29) et, aussi longtemps qu’il est resté fidèle à son Créateur, il a eu en sa possession tout ce qui était propre à faire de sa vie une hymne de joie continuelle. Après avoir considéré l’œuvre de ses mains, Dieu a vu que tout était très bon, alors que sa créature la plus noble se tenait devant Lui comme un instrument de louange bien accordé. Mais Satan est parvenu néanmoins à détourner l’homme de Dieu, de la lumière, de la liberté et de la louange. Il a contemplé cette scène de toute beauté avec des yeux pleins de malice ; et dans le but de la gâcher entièrement, il a menti au sujet de Dieu. Il a calomnié auprès de la femme le caractère de Dieu, et a ainsi démontré son droit au titre de « menteur et père du mensonge » (Jean 8 : 44). Sa suggestion était celle-ci : « Transgressez le commandement de Dieu et vous serez des dieux », ce qui signifiait : Dieu n’est pas aussi bon qu’Il prétend l’être. Ecoutez-moi, et vous obtiendrez mieux pour vous-mêmes que ce que Dieu vous a donné ; mettez le moi à la première place, et ne vous préoccupez pas de Dieu et de sa volonté.
            La tentation a réussi ; nos premiers parents ont cru au mensonge. Selon toute apparence, Dieu avait été défait et Satan triomphait, puisque, du cœur de l’homme, dans lequel Dieu aurait dû habiter, il faisait sa citadelle, et parvenait à entraîner les hommes dans sa rébellion contre Dieu. Jusqu’à ce jour il les tient captifs, en les maintenant dans les ténèbres, car nous lisons en effet que «  si même notre évangile est voilé, il est voilé en ceux qui périssent, les incrédules en qui le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées, pour que la lumière de l'évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu, ne resplendisse pas pour eux » (2 Cor. 4 : 3-4). Notre Seigneur a également déclaré : « Ceux qui sont le long du chemin sont ceux qui entendent ; ensuite vient le diable, qui ôte de leur coeur la Parole, de peur qu'ils ne croient et soient sauvés » (Luc 8 : 12). Il est donc très clair que, si Satan a acquis son pouvoir sur les hommes au commencement, c’est en les aveuglant quant au vrai caractère de Dieu. Et c’est de la même manière qu’il continue à les maintenir en esclavage.


                        Comment le pouvoir de Satan a-t-il été vaincu ?

            En relation avec la défaite de Sisera, nous trouvons trois choses essentielles. Tout d’abord nous avons Débora : son nom signifie « activité » ou « comme une abeille ». Deuxièmement, elle était mariée à « Lappidoth » dont le nom veut dire « lumière ». Enfin, dans son cantique, elle trouve un grand sujet de reconnaissance dans le fait que le peuple s’est offert lui-même volontairement :
                  - « Parce que le peuple a été porté de bonne volonté, bénissez l'Eternel ! » (Jug. 5 : 2).
                  - « Mon cœur est aux gouverneurs d'Israël qui ont été portés de bonne volonté parmi le peuple. Bénissez l'Éternel ! » (5 : 9).
                  - « Un peuple qui a exposé son âme à la mort » (5 : 18).

            Voici donc les trois facteurs essentiels à l’obtention de la victoire sur Satan : la lumière, l’activité et une offrande volontaire. Ils ont été vus de manière très précieuse dans le Seigneur Jésus Christ qui a ainsi remporté sur le diable une victoire complète. C’est dans l’évangile de Jean que nous trouvons cette parole : « Maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors » (Jean 12 : 31) et le même évangile nous présente les trois éléments dont nous venons de parler :
                  - « Je suis la lumière du monde » (Jean 8 : 12 ; 9 : 5)
                  - «  Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi aussi je travaille » (5 : 17). « Il me faut travailler… » (9 : 4).
            « Le bon berger laisse sa vie pour les brebis » (10 : 11). « Je laisse ma vie… » (10 : 17).

            Les ténèbres morales signifient l’ignorance de Dieu ; épaisses, elles aveuglaient le peuple lorsque Jésus est venu sur la terre révélant le véritable caractère de Dieu, et faisant connaître son cœur plein d’amour. Mais cette lumière n’était pas passive : elle resplendissait dans toutes les activités du Fils bien-aimé de Dieu. La lumière et l’activité étaient réunies en Lui ; d’ailleurs elles sont inséparables. Ses œuvres et ses paroles étaient empreintes de lumière. Il a nourri la multitude qui défaillait de faim. Il a apporté du soulagement là où régnait le chagrin. Il a guéri les malades et ressuscité les morts. Il a béni les enfants et pleuré sur les pécheurs ; mais, dans toutes ces activités, Il ne faisait que manifester le caractère de Dieu. Ses paroles et ses œuvres étaient toutes celles de son Père ; Il pouvait donc dire : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14 : 9). En vérité, la lumière qui resplendissait à travers les activités de sa grâce avait pour but de délivrer les hommes de la tyrannie de Satan, qui les avaient maintenus dans les ténèbres et l’ignorance de Dieu. Cette lumière n’a pas brillé en vain, puisque certaines personnes ont dit : « Et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1 : 14). Mais il fallait plus que la manifestation de Dieu dans sa vie : il lui fallait devenir une offrande volontaire. Car seule sa mort pouvait chasser le prince de ce monde et lui enlever le pouvoir de la mort (Héb. 2 : 14). La lumière de l’amour de Dieu ne pourrait vous atteindre, ainsi que moi, que par le moyen de la mort de Christ. Mais, dans cette mort, se combinaient la lumière de l’amour, l’activité d’une compassion infinie, et un sacrifice d’offrande volontaire.
            Reportons-nous à une scène mémorable : lorsque Pilate amena Jésus dehors, portant la couronne d’épines et le vêtement de pourpre, et que, Le présentant à la multitude, il s’écria : « Voici l’homme ! », le monde fut mis à l’épreuve. Dans ce moment crucial, est-il revenu pour se soumettre à son Créateur, et a-t-il manifesté ce retour en se prosternant humblement devant le Fils de Dieu qui se tenait  devant lui ? Non ! Les hommes ont plutôt crié : « Ote, ôte, crucifie-le ». Alors Pilate Le leur a livré pour être crucifié. « Ils prirent donc Jésus et l’emmenèrent » (Jean 19 :16). Dans cet acte où la rébellion atteignait son apogée, nous voyons à quel point Satan dominait sur les hommes. Ils étaient si complètement sous son emprise que, sans plus hésiter, ils perpétrèrent le meurtre de Celui qui était leur Dieu.
            Je suis convaincu que, si le Seigneur avait fait usage de son pouvoir, et avait détruit par le souffle de sa bouche cette multitude rebelle, trompée par Satan, ce dernier aurait comme atteint son objectif ; les hommes seraient restés éternellement ignorants de l’amour de Dieu, et le péché aurait supplanté la grâce divine. Toutes les puissances des ténèbres étaient donc liguées contre le Seigneur, et les hommes étaient si aveuglés et menés par ces mêmes puissances que rien ne pouvait calmer cette frénésie, si ce n’est Son amour. Le diable espérait-il qu’ils commettraient ainsi le péché qui ne peut être pardonné ? En déversant sa propre haine invétérée contre le Fils de Dieu, espérait-il entraîner toute l’humanité à sa suite dans sa propre ruine, irrémédiable et éternelle ? Pourtant sa défaite a été complète ! Car, au lieu de voir Jésus manifester sa gloire comme Juge de tous, nous lisons : « Portant lui-même la croix, il sortit et alla au lieu-dit du Crâne, appelé en hébreu Golgotha » (Jean 19 : 17). Il est sorti et s’en est allé, afin que le sang que des hommes pécheurs étaient déterminés à verser, pût être efficace pour leur rédemption.
            « Ils l’emmenèrent ». Leur culpabilité a atteint son point culminant. « Il sortit et s’en alla ». L’amour divin a remporté une grande victoire sur la haine de l’homme. Le Seigneur n’a pas été traîné, ni mené de force : « Il sortit et s’en alla ». Personne ne Lui a pris sa vie : Il l’a laissée de Lui-même. Les cris de la populace ont frappé ses oreilles. Avec une sainte sensibilité, Il les a ressentis vivement. Cependant, la pensée de se sauver Lui-même n’est jamais montée dans son coeur. Dans une solitude majestueuse, Il est sorti, portant sa croix afin d’accomplir l’œuvre pour laquelle Il était venu.
            Il savait ce que la croix, dans son extrême amertume, allait représenter. Il n’a pas été pris par surprise, et ne s’est pas avancé sur l’impulsion d’un moment (Luc 9 : 51). Au cours de la nuit passée dans le jardin de Gethsémané, Il a considéré les ténèbres et a pleinement mesuré le prix à payer. Il en avait parlé avec Moïse et Elie sur la sainte montagne. Cette heure avait été planifiée, dans le plan secret de l’éternité, bien avant sa venue, et Il ne pouvait reculer. Il n’a ni résisté ni regretté quoi que ce soit ; chaque pas qu’Il a fait en direction de Golgotha ébranlait le royaume du diable. « Ils le crucifièrent là » (Jean 19 : 18) : le Christ crucifié apporte la réponse de Dieu aux mensonges du diable en Eden. « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16). Il a entrepris de dissiper les ténèbres et de détruire le pouvoir du diable au moyen de la preuve puissante et convaincante de son amour à notre égard. Satan avait fait croire à l’homme que Dieu était un maître dur, récoltant là où il n’avait pas semé (Matt. 25 : 24). Dieu a prouvé qu’Il était rempli d’amour, en donnant ce que le ciel contenait de plus excellent, son propre Fils bien-aimé. Il l’a donné pour porter le châtiment de notre péché ; lorsque la lumière glorieuse de cet amour brille dans les cœurs des hommes, ceux-ci sont libérés de la servitude de Satan. Jésus ayant été élevé sur la croix, toute la vérité y a été révélée, et ceux qui la croient, sont attirés à Lui. Il est devenu notre grand Centre d’attraction, et désormais le diable ne nous tient plus comme sa proie. Le mensonge est mis à nu, les ténèbres de l’ignorance sont dissipées, et Dieu a triomphé. Car le prince de ce monde est chassé du cœur des croyants ; il ne les détient plus comme sa citadelle. Ils se sont abandonnés sans réserve à ce Dieu dont l’amour parfait a été démontré à la croix de Christ.
            Quelle splendeur émane du Calvaire ! Par sa lumière glorieuse nous avons été réveillés de notre sommeil nocturne, comme par le lever du soleil matinal. Nous avons été contraints de nous écrier : Ainsi, c’est donc bien vrai que Dieu nous a aimés ! L’entrée de Sa Parole a produit la lumière, et, avec elle, la liberté. Les ténèbres ont été déchirées comme un épais rideau et la lumière du jour a pénétré dans nos âmes.
            Certes, la lumière de l’amour divin nous fait entendre une douce mélodie, celle du ciel et nous fait retrouver le chant que nous avons perdu au jardin d’Eden ; seulement, la musique est plus douce, le ton plus élevé, et la louange plus glorieuse et plus merveilleuse. Alors que nous contemplons Celui qui est maintenant sur le trône, et sur la face duquel resplendit toute la clarté de la grâce divine, nos cœurs sont gardés à l’unisson, et nos âmes tout entières vibrent de reconnaissance et de louange devant l’amour de Dieu.
            Nous n’avons pas non plus le moindre doute quant à la perfection du triomphe de Jésus puisqu’Il est ressuscité d’entre les morts et qu’Il nous a adressé ses paroles glorieuses : « Ne crains pas ; moi, je suis le premier et le dernier, et le vivant ; et j'ai été mort, et voici je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et de l’hadès » (Apoc. 1 : 17-18).
            Le Seigneur ayant remporté une victoire si notoire sur Satan, ceux qui ont été délivrés de son pouvoir ont le privilège d’être également victorieux ; ils sont « plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37).

            Revenons au récit de la défaite de Sisera, et nous verrons de quelle manière nous pouvons obtenir la victoire.

                        Barak « de Kédesh »

            Barak habitait à Kédesh, qui signifie « sanctuaire, lieu de refuge ». Kédesh était, en fait, la première des villes de refuge mentionnées dans la Parole (Jos. 20 : 7) – ces villes de refuge étaient celles où l’homicide involontaire en Israël pouvait se réfugier et habiter en sécurité. Barak avait-il été contraint d’y chercher refuge de devant le vengeur du sang ? Nous ne pouvons pas le savoir, mais c’est figurativement à partir de Kédesh, que nous sortons pour faire la guerre à l’Ennemi. Christ est l’antitype véritable de Kédesh. Le jugement que méritaient nos péchés, c’était la mort, et la terreur de la mort nous maintenait esclaves. Mais nous nous sommes « enfuis » vers le seul refuge, le seul espoir pour des pécheurs condamnés à mort : le Seigneur Jésus Christ (Héb. 6 : 18). En Lui, nous avons le salut, et une parfaite délivrance de la crainte de la mort. Le diable ne peut nous tenir plus longtemps dans cet esclavage par la pensée de la mort, car Jésus est mort pour délivrer « tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage » (Héb. 2 : 15). Et, étant à l’abri en Christ, habitant dans le vrai Kédesh, nous pouvons affronter hardiment l’Ennemi, et entonner le cantique de triomphe : « Où est, ô mort, ton aiguillon ? Où est, ô mort, ta victoire ? » (1 Cor. 15 : 55-56).
            Cependant, notre grand ennemi est plein de ruse. Les activités de Satan sont infatigables, et il nous tendra plus d’une embûche afin de nous prendre au piège. Si nous voulons être vainqueurs, nous devons être sobres et vigilants.
 

                        Comment vaincre ?

            Certains s’imaginent que le chemin du chrétien est un chemin facile. Ils pensent que, puisque l’avenir lui est entièrement assuré, tout doit être paix désormais. Il peut rêvasser jusqu’à ce qu’il atteigne le ciel sans connaître ni trouble ni difficulté. Quelle erreur ! Nous avons la paix avec Dieu, et pouvons toujours goûter la paix de Dieu quant à nos circonstances. Mais il ne doit pas être question de paix avec l’Ennemi.
            Nous sommes exhortés à ceci :
                  - « Fortifiez-vous dans le Seigneur… revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, pour pouvoir tenir ferme contre les artifices du diable : car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les pouvoirs, contre les autorités… » (Eph. 6 : 10-12)
                  - « Ne donnez pas occasion au diable » (Eph. 4 : 27)
                  - « Résistez au diable, et il fuira loin de vous » (Jac. 4 : 7)
                  - « Résistez-lui, étant fermes dans la foi » (1 Pier. 5 : 9).
            Il n’est pas question de paresser sur un lit mais de nous rendre sur le champ de bataille et, pour cela, il nous faut être bien équipés si nous voulons être vainqueurs dans la bataille.
            Souvenons-nous que, dans la victoire contre Siséra, trois choses avaient déjà été mises en évidence : la lumière, l’activité, et le sacrifice volontaire. Elles se trouvaient manifestées en perfection dans le Seigneur, et nous devons les reproduire également si nous voulons devenir des vainqueurs.
 

                                La lumière : vainqueurs du diable par la Parole de Dieu

            « Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le Méchant » (1 Jean 2 : 14). Voici la lumière. En effet, l’Ecriture dit : « L’entrée de tes paroles illumine » (Ps. 119 : 130). Les jeunes gens, au sens chrétien du terme, connaissent Dieu dans son vrai caractère. Cette lumière est en eux, elle les affermit, les rend forts, de sorte que le diable ne peut pas les ébranler. En outre, la Parole de Dieu les rend capables de le vaincre, et de le faire fuir. Le diable ne peut nous mettre en déroute qu’en se servant des ténèbres et de mensonges  mais ces derniers doivent s’enfuir devant la lumière et la vérité.
            Les Ecritures doivent être le constant sujet de notre étude, et c’est ainsi que nous pourrons nous édifier nous-mêmes sur notre très sainte foi (Jude 20). Alors la vérité divine sera notre abri et notre bouclier. C’est par la Parole de Dieu que Jésus a vaincu le diable ; si celle-ci est cachée dans nos cœurs, nous l’aurons toujours à notre disposition pour faire face à l’ennemi.
            De nombreux chrétiens, ayant réellement cru au Sauveur, sont encore terriblement harcelés par le diable, et sont maintenus dans le doute et la crainte, parce qu’ils ne possèdent pas la pleine lumière de l’évangile. S’il en était autrement, ses attaques seraient vaines. Quand Satan présenta à Luther la longue liste de ses péchés, dans l’espoir de le terrasser et de l’effrayer, sa réponse fut : « Le sang de Jésus-Christ, son Fils, me purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7). Etant donné que cette précieuse vérité l’habitait, il fut rendu capable de triompher du diable.
            D’autres sont, dans les temps de stress et d’épreuve, attaqués par l’Ennemi d’une autre manière. Il veut les porter à douter de l’amour de Dieu à leur égard : Comment Dieu peut-il m’aimer et permettre que je me trouve dans des circonstances aussi éprouvantes ? - question qui s’élève de bien des cœurs. Un chrétien, face à une telle tentation, s’écria un jour : Même s’il me faisait périr, je me confierai en Lui. Et le diable fut mis en fuite. Les chrétiens qui affrontent cette tentation, ne devraient-ils pas s’attacher fermement à cette pensée qu’ils sont aimés d’un amour invariable et tout-puissant, au lieu de laisser place aux doutes, aux murmures et aux plaintes dans leur vie ? Ainsi Satan n’aurait-il aucun pouvoir pour les amener à douter du Dieu qu’ils connaissent.
            Souvenons-nous que Satan remporte la victoire quand il nous amène à douter de Dieu. C’est ainsi qu’il a triomphé dans le jardin d’Eden ; c’est encore ainsi qu’il triomphe; et c’est seulement dans la mesure où la vérité divine demeure en nous que nous aurons la force de  résister à ses attaques.


                                 L’activité : vainqueurs du diable par l’action de la grâce divine

            Ayant été richement bénis, allons-nous nous installer à notre aise, et jouir égoïstement pour nous-mêmes de notre heureuse part ? Non ! Faire ainsi, ce serait manquer complètement à ce que Dieu attend de nous, et prouver de ce fait que Satan a remporté l’avantage sur nous: car nous sommes appelés à manifester ici-bas le caractère de Dieu, et lorsque nous le falsifions, Satan triomphe.
            « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20 : 21). Ces paroles sont merveilleuses pour nous ; elles fixent la norme élevée qui gouverne notre vie ici-bas. L’intention de Dieu est que nous soyons gardés par les effets de sa grâce, manifestant ses caractères à l’endroit précis où Il nous a placés.
            Certaines personnes aiment beaucoup citer Luc 10 : 18-42 pour mettre Marie, assise aux pieds de Jésus, en contraste avec Marthe, qui s’activait pour servir ; mais le récit est souvent placé sous un faux éclairage, et son interprétation en est, par conséquent, très obscurcie. Retournons en arrière et considérons les paroles du Seigneur, qui précèdent cet incident. Dans le verset 37, il y a deux mots « va » et « fais » qui sont parmi les plus courts de notre langue, mais qui revêtent néanmoins un sens très fort. Ils sont vigoureux et énergiques ; ils constituent le commandement de Jésus. Mais Il y ajoute : « de même », et si nous nous laissons pénétrer par la signification de ces deux mots, nous comprenons tout de suite la nécessité de nous asseoir aux pieds du Seigneur. Comment pourrions-nous aller et faire comme Lui, si nous n’avons pas appris de Lui ? C’est en cela que Marthe a manqué. Elle avait retenu les mots « va » et « fais », mais elle avait oublié le qualificatif « de même ». Par conséquent, son service s’était trouvé gâché par le souci et les contrariétés, et elle servait dans un état d’esprit malveillant et agacé. Certainement, la place de Marie aux pieds de Jésus doit être la nôtre. C’est l’attitude que notre âme devrait toujours adopter. Soyons certains que ce sont ceux qui prennent cette place qu’on trouvera occupés aux activités de la grâce de Dieu, avec le plus de réalité et de constance.
            Cette grâce doit premièrement se manifester dans notre cercle d’intimes, parmi les chrétiens, sans quoi notre service dans le monde en sera grandement compromis ; et le diable s’efforce de nous faire trébucher précisément dans ce cercle intérieur : cela ressort clairement de la seconde épître de Paul aux Corinthiens. Il y avait dans cette assemblée un frère qui avait gravement péché, mais la repentance avait fait son œuvre ; il était rempli de tristesse et aspirait à retrouver le réconfort et la communion des enfants de Dieu. Mais eux, manifestement, le tenaient à distance et n’étaient pas prêts à lui pardonner. L’œil clairvoyant de l’apôtre voit, dans cette réticence de leur part, une ruse de Satan, et il leur écrit très sérieusement de laisser libre cours à la grâce, sans quoi Satan gagnerait un avantage. S’ils n’avaient pas agi comme Paul les pressait de le faire, ils auraient manqué à manifester le caractère de Dieu. Le frère repentant aurait été submergé de tristesse, et Satan aurait triomphé des deux côtés (2 Cor. 2).
            Tel était l’esprit dans lequel le Seigneur voulait que ses disciples agissent. Ce fait s’est évidemment imposé à Pierre, lorsqu’il dit : « Seigneur, combien de fois mon frère pèchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je ? Jusqu’à sept fois ? Jésus lui dit : je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (Matt. 18 : 22). Il ne doit pas y avoir de limite aux activités de la grâce dans ce domaine. Nous ne devons pas nous lasser en faisant le bien, mais devons toujours garder à l’esprit ces mots : « de même ».
            Prenons conscience du fait que la dureté et le légalisme, dans nos relations les uns avec les autres, représentent des victoires pour Satan. Souvenons-nous aussi que la bonté, la patience et l’amour sont pour la gloire de Dieu.
            Mais ces activités se manifestent aussi dans la recherche du bien des âmes. Quand Christ est monté au ciel, Il a accompli le cantique prophétique de Débora, et a emmené captive la captivité. De cette position de puissance, Il a répandu des dons sur les hommes, pour l’édification et l’accroissement des siens - cela afin que, malgré tous les efforts de l’Ennemi pour les renverser, et malgré son habileté et ses ruses, ils ne soient pas trompés par lui ou détournés de la vérité (Eph. 4 : 9-14). C’est à la portée de tous ceux qui sont près du Seigneur, de faire part à d’autres de pensées bienfaisantes concernant Christ. Ceci aura pour résultat que la joie remplacera le découragement dans le cœur de ceux qui écoutent, et que les tentations de Satan perdront ainsi de leur attrait.

            C’est aussi notre privilège de marcher sur les traces de Jésus, notre Seigneur et Modèle, et d’apporter à ceux qui sont tombés sous le pouvoir du diable ce qui peut les délivrer complètement. « Ce qu'il a pris sera-t-il enlevé à l'homme fort, et celui qui est justement captif sera-t-il délivré ? » (Es. 49 : 24). Cette question a été posée il y a bien longtemps. Aujourd’hui, nous avons la réponse, car l’évangile touchant le Fils de Dieu possède une puissance libératrice, et chaque âme sauvée est une nouvelle parcelle de terrain arrachée à la domination de Satan et ajoutée au royaume du Seigneur. Combien il est  glorieux de voir  d’une part le drapeau noir baissé, et le diable chassé de cet endroit et d’autre part, le Seigneur prendre possession de cette nouvelle parcelle de territoire et en faire usage, comme d’une position élevée à partir de laquelle de nouvelles victoires peuvent être remportées.
            C’est l’œuvre du Seigneur, mais Il prend plaisir à la confier à ceux qu’Il a délivrés, car nous lisons :
                  - « Comment en entendront-ils parler sans quelqu’un qui prêche ? » (Rom. 10 : 14).
                  - « Ils parlèrent de telle sorte qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent » (Act.14 : 1).
                  - « Celui qui aura ramené un pécheur de son égarement sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés » (Jac. 5 : 20).
            Mais le combat est réel et acharné, car le diable disputera pouce par pouce le terrain qu’il possède. Nous avons besoin de réaliser que nous sommes confrontés à son pouvoir, afin de ne pas mettre notre confiance dans notre prétendue sagesse ou force illusoire, pour nous tourner vers le Seigneur seul. Nous désirerons ardemment proclamer la bonne nouvelle, mais nous chercherons constamment la vraie force et la sagesse là où elles se trouvent – c’est-à-dire dans la présence du Seigneur – et nous ferons ainsi l’expérience que la dépendance de Lui seul est le chemin de la victoire.
            « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ;  revêtez-vous de l'armure complète de Dieu, pour pouvoir tenir ferme contre les artifices du diable : car notre lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les pouvoirs, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes. C'est pourquoi prenez l'armure complète de Dieu afin qu'au mauvais jour vous puissiez résister et, après avoir tout surmonté, tenir ferme. Tenez donc ferme : mettez autour de vos reins la ceinture de la vérité, revêtez la cuirasse de la justice,  et chaussez vos pieds de la préparation (pour être prêts à annoncer) de l'évangile de paix.  Par-dessus tout cela, prenez le bouclier de la foi grâce auquel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Méchant. Prenez aussi le casque du salut et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu ; priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l'Esprit, et veillez à cela avec toute persévérance ; faites des supplications en faveur de tous les saints et pour moi, afin que, quand j'ouvrirai la bouche, la parole me soit donnée pour faire connaître avec hardiesse le mystère de l'évangile, pour lequel je suis un ambassadeur lié de chaînes, afin que j’aie la hardiesse d’en parler comme je le dois » (Eph. 6 : 10-20).
            L’évangile de la grâce de Dieu ouvre le chemin pour ce qui en découle ; ayant ce but en vue, les chrétiens sont exhortés à combattre et prier, car le résultat ultime de l’annonce de l’évangile, sera le triomphe de ce que Dieu est dans sa nature et ses actes, et la déroute finale de l’Ennemi.
            « Maudissez Méroz ». Parmi ceux qui se disent chrétiens, certains sont-ils indifférents à ce conflit ? Qu’ils écoutent ces paroles solennelles : « Maudissez Méroz, dit l'Ange de l'Eternel ; maudissez, maudissez ses habitants ! Car ils ne sont pas venus au secours de l'Éternel, au secours de l'Éternel, avec les hommes forts » (Jug. 5 : 23). Pourquoi donc Ruben est-il resté entre les barres des étables pendant que le conflit faisait rage ? (voir v. 16). Pourquoi donc les chrétiens d’aujourd’hui, aimant leurs aises et leur confort, demeurent-ils « à l’abri des étables », tandis que le glorieux évangile de Dieu est proclamé, et rencontre l’opposition de tout le pouvoir et l’ingéniosité de Satan ? Certainement, là où une telle indifférence existe, les ruses de Satan ont réussi et c’est lui qui a  l’avantage. Que le Seigneur nous fasse la grâce de nous oublier nous-mêmes, et de nous avancer au devant du conflit. Que nous y soyons conduits par la lumière que donne la connaissance de sa Personne, et des activités de sa grâce ; jusqu’à ce que le matin se lève, où tous ses ennemis périront, et où ceux qui l’aiment seront « comme le soleil quand il sort dans sa force » (Jug. 5 : 31).


                                Le sacrifice volontaire : vainqueurs de Satan par le « sacrifice » de nous-mêmes

            Si le diable ne parvient pas à nous faire douter de l’amour et de la bonté de Dieu, et à nous empêcher de rechercher le bien des autres, il cherchera à nous vaincre en nous amenant à avoir une haute opinion de nous-mêmes – à mettre le moi à la première place plutôt que Dieu. Ce fut la première preuve évidente du fait que l’homme s’était détourné de Dieu, en Eden. Eve a pensé à elle-même et, quand elle a avancé la main pour prendre du fruit de l’arbre, elle a démontré qu’elle avait commencé à aimer le moi plutôt que Dieu ; depuis ce triste jour, cette attitude a toujours été naturelle à l’homme. C’est d’ailleurs cet argument que Satan brandit devant Dieu, quand il affirme dans la présence du Tout-Puissant : « Peau pour peau, et tout ce qu'un homme a, il le donnera pour sa vie ; mais étends ta main et touche à ses os et à sa chair : [tu verras s'il ne te maudit pas en face » (Job 2 : 4-5). Satan avait très bien compris le caractère de la chute : il savait que les hommes étaient devenus foncièrement égoïstes, et qu’ils seraient prêts à sacrifier n’importe quoi, même leur Dieu, pour s’épargner eux-mêmes.
             Le  Seigneur Jésus Christ, notre Modèle et notre Guide, nous offre un exemple parfait. Il a tout sacrifié volontairement, même sa vie. Quand Satan L’a tenté pour l’amener à s’apitoyer sur Lui-même, et à refuser la croix, Il a poursuivi son merveilleux chemin de parfait dévouement à Dieu. Il aimait le Seigneur son Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force ; et devant cette terrible tentation, sa réponse parfaite a été : « La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? » (Jean 18 : 11).
            A travers Lui, les croyants remportent la victoire, et Satan sera bientôt brisé sous leurs pieds (Rom. 16 : 20). Le caractère de cette victoire nous est clairement révélé dans Apocalypse 12 : « J'entendis alors une grande voix dans le ciel, disant : Maintenant est venu le salut, et la puissance, et le royaume de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ, car l'accusateur de nos frères, qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit, a été précipité. Eux l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage ; et ils n'ont pas aimé leur vie, même jusqu'à la mort » (v. 10-11). Il s’agit bien ici d’une victoire sur Satan ; car, en dépit de toutes ses subtilités et ses tentations, nous trouvons là des hommes qui ont aimé Dieu plus qu’eux-mêmes, et qui ont volontairement donné leur vie pour Son témoignage. Dieu était plus pour eux que la vie elle-même. Voilà le triomphe de Dieu sur Satan, dans les cœurs des Siens. Ils aiment Dieu, mais cela résulte de Son amour pour eux qu’il leur a manifesté par le sang de l’Agneau. Ce sang est pour nous le gage indéniable d’un amour capable de surmonter toute opposition ; un amour qui n’a pu être submergé par les eaux de la mort. Et il triomphe et captive si bien leur cœur que cet amour, ainsi que la vérité du Dieu dont il émane, devient tout pour eux – tout le reste ne compte pour rien. Il en a été ainsi des martyrs, qui chantaient leurs chants de triomphe au milieu des flammes du bûcher. Il en sera toujours ainsi, là où l’amour de Dieu étreint le cœur.
            Mais qu’en est-il de nous ? De nos jours, nous ne sommes pas appelés à aller, à proprement parler, au martyr pour le nom de Christ ; c’est pourtant notre privilège de montrer chaque jour que nous L’aimons plus que nous-mêmes. N’est-ce pas le secret pour être un vrai disciple ? Les paroles du Seigneur ne le montrent-elles pas clairement : « Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses soeurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple » (Luc 14 : 26-27) ?
            « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive : car celui qui voudra sauver sa vie la perdra ; et celui qui perdra sa propre vie à cause de moi et de l'évangile la sauvera » (Marc 8 : 34-35). Ici, ce n’est pas le renoncement à soi, c’est l’abandon complet de soi – ou le sacrifice continuel de soi,  puisque tel est le sens de l’expression « porter la croix ». En agissant ainsi, en perdant notre vie de cette manière, nous marchons sur les traces de Celui qui était toujours victorieux. Comme on l’a dit : « Il foula tous nos ennemis sous ses pieds, en étant Lui-même foulé aux pieds ».
            En suivant ce sentier, nous sommes plus que vainqueurs par Lui. Quelqu’un a posé la question : Que signifie être « plus que vainqueur » ? On a répondu : « Tuer six hommes et être prêt à en tuer un septième ». Mais est-ce la réponse juste ? Sûrement pas ! C’est même exactement le contraire ! C’est se laisser tuer six fois, puis être prêt à se laisser tuer encore une fois. « A cause de toi, nous sommes mis à mort - non pas nous tuons - tout le jour » (Rom. 8 : 36). Quand nous sommes ainsi prêts à nous sacrifier nous-mêmes pour Lui, nous avons la victoire, et Dieu est glorifié en nous.
            Mais remarquez ce qui précède et ce qui suit le verset cité, et vous comprendrez le secret de cette victoire. Vous verrez comment nous, qui par nature sommes toujours centrés sur nous-mêmes, pouvons nous réjouir en souffrant. « Qui est-ce qui nous séparera de l'amour du Christ ? Tribulation, détresse, persécution, famine, dénuement, péril, épée ? » (v. 35). Aucune de ces souffrances physiques ne peut nous séparer de Son amour, bien que souvent nos âmes  en perdent le sentiment. C’est alors que nous sommes abattus, et enclins à nous plaindre de l’épreuve : et c’est ainsi que Satan remporte un avantage. Mais, si nos cœurs sont droits, et si nous sommes dépendants du Seigneur, notre grand Intercesseur, les difficultés  ne font que nous rapprocher de Lui ; nous sommes ainsi amenés à éprouver tout à nouveau le bonheur de cet amour, qui surpasse la plus grande épreuve.
            Dans ces conditions, nous pouvons nous glorifier dans la tribulation : alors les larmes que nous versons se transforment en de précieux joyaux, et nous sommes satisfaits et heureux de la manière dont Dieu agit pour nous. Nous sommes de vrais vainqueurs. Suit alors cette heureuse conclusion : « Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni pouvoirs, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (v. 38-39). Si le verset 35 dresse la liste des souffrances physiques, dans lesquelles nous avons besoin de l’amour de Christ pour nous soutenir, les versets 38 et 39 dénombrent nos ennemis spirituels auxquels Dieu Lui-même est opposé. Ils ne peuvent nous séparer de Son amour, car il est plus grand et plus puissant qu’eux tous. Toute la puissance de ces réalités spirituelles s’était liguée pour nous séparer de l’amour de Dieu et nous tenir en esclavage, mais la croix de Christ a détruit leur domination. Et, par son précieux sacrifice, l’amour de Dieu nous a mis à l’abri, malgré tous ces ennemis. Ceci est un fait bien certain, c’est pourquoi nous n’avons rien à craindre. Que la lumière de cet amour sans égal remplisse et étreigne nos cœurs, afin que nous soyons toujours prêts à être mis à mort tout le jour pour l’amour de Jésus. Ainsi nous serons plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés.

 

D’après J. T. Mawson


A suivre