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Au sujet du mariage
                                                                                         

Lire
 : Genèse 2 : 18,24 ;  
Ephésiens 5 : 22,23 ;  Colossiens 3 : 18, 19 ;  1 Pierre 3 : 1-7

 
Le mariage, une institution divine 
Des instructions divines pour chacun des époux 
Une confiance totale entre les époux 
Un nouveau foyer où se manifeste la vie de Christ 

 
            Le chrétien doit réaliser qu'il entre, avec le mariage, dans une nouvelle phase de son existence sur la terre. Il lui faut être bien sûr qu'il agit selon la volonté de Dieu et non, comme il arrive si souvent dans le monde (et hélas ! parmi les chrétiens), par simple convenance, par passion, par calcul, souvent avec légèreté). Pour cela, il est nécessaire qu'il ait consulté Dieu et demandé sa direction, afin qu'aucun pas ne soit fait selon sa propre volonté ou ses pensées personnelles. Combien plus sérieux et solennel que tous les autres est le pas que l'on fait en entrant dans la vie nouvelle du mariage, dans cette existence à deux, où toutes les conditions sont différentes de celles dans lesquelles on a vécu jusqu'alors !
            Sachant que « la voie de l'homme n'est pas à lui, qu'il n'est pas au pouvoir de l'homme qui marche de diriger ses pas » (Jér. 10 : 23), le croyant fidèle agit donc sous le regard de Dieu et lui demande de le guider dans le choix d'une compagne. Quant à celle-ci, elle obtient par la prière la conviction d'agir selon la volonté de Dieu. C'est dans une telle voie de dépendance et de soumission que sera trouvée la bénédiction.
            Alors les enseignements de la Parole au sujet du mariage apparaissent revêtus d'un sérieux qu'on ne leur connaissait pas ; leurs conséquences dans la vie se présentent à l'esprit avec plus de clarté et de puissance ; on sent combien il est important qu'ils soient rappelés à l'âme et on éprouve la bonté de Dieu qui ne nous laisse pas sans lumière dans notre chemin ! « Ta parole est une lampe à mon pied, et une lumière à mon sentier » (Ps. 119 : 105).
 
 
 Le mariage, une institution divine :
 
            C'est Dieu qui a institué le mariage « dès le commencement », dit le Seigneur Jésus, rappelant et sanctionnant l'union indissoluble des époux (Matt. 19 : 4-6). Il est extrêmement touchant de voir le motif et le but de Dieu en instituant le mariage : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide qui lui corresponde » (Gen. 2 : 18). Quelle pensée de tendre bonté, de la part de Dieu, envers l'homme, sa créature ! Bien que comblé de ses dons, il lui en manquait un, le meilleur de tous ; il ne lui refusera pas. La solitude au milieu de tous les biens dont Dieu l'avait entouré, ne convenait pas pour l'homme. Il lui fallait quelqu'un pour les partager, en jouir avec lui et rendre grâces au Donateur ; quelqu'un qui puisse répondre à ses pensées, à ses sentiments, à ses affections, étant un avec lui et complétant ainsi son bonheur. Alors Dieu lui donne une compagne qui possède tout cela, qui lui correspond, et l'homme n'est plus seul !
            Selon sa parfaite connaissance des facultés et des besoins du coeur de l'être qu'il avait fait selon ses desseins, Dieu forme de sa main la compagne de l'homme et la lui donne. C'est Eve donnée à Adam, mais ne peut-on pas dire que, dans tout mariage selon Dieu, c'est Lui qui prépare la compagne et la conduit vers l'époux par les voies secrètes de sa providence ? Ayant formé lui-même l'homme, Il tire de celui-ci, et non de la poussière du sol, sa femme pour marquer qu'ils sont un, qu'il y a entre eux une dépendance mutuelle. Et ce qu'il a fait répond à sa pensée d'amour ; la lacune dans l'existence d'Adam est comblée. Il a une aide, mais une aide intelligente comme lui, douée d'affections comme lui : elle lui correspond !
 
            « Le péché est entré dans le monde » (Rom. 5 : 12) ; il a tout ruiné et bouleversé ; il a obscurci l'entendement, perverti les affections, diminué ou éteint le sens moral. Bien des choses, dès lors, ont été changées et altérées ; mais ce que Dieu a établi « dès le commencement » subsiste, comme nous le voyons par les paroles de Christ et des apôtres. Bien que l'homme déchu n'ait souvent plus compris ni la pensée de Dieu dans le mariage, ni la vraie place de la femme, et ce que comporte la relation d'époux ; bien qu'il ait de diverses manières profané cette union, il n'en reste pas moins vrai qu'il n'est pas bon que l'homme soit seul, que Dieu lui a donné dans la femme une compagne pour lui être une aide qui lui corresponde, et que le mariage est toujours selon l'ordre divin.
            L'homme a d'autant plus besoin aujourd'hui d'une lumière qui l'éclaire pour marcher dans un sentier qui soit selon Dieu. Un enseignement et des directions lui sont nécessaires ; seule la parole de Dieu les lui donne. En Eden, cela n'avait pas de raison d'être. Mais cela même aujourd'hui ne suffirait pas. Le chrétien a davantage ; il a ce qu'il faut pour mettre en pratique les enseignements de l'Ecriture. Une vie nouvelle lui a été communiquée, une vie divine au-dessus des choses terrestres, venant d'en haut. Et cette vie doit pénétrer son existence tout entière. Il n'y a pas deux vies pour le chrétien, l'une pour le monde et la terre, l'autre pour Dieu et le ciel. Il y a une vie unique qui règle et domine tout dans son existence ici-bas : c'est la vie de Christ. Il ne vit plus pour lui-même, mais pour celui qui, pour lui est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5 : 15), de sorte que, quoi qu'il fasse en parole ou en oeuvre, il fait tout au nom du Seigneur Jésus-Christ, et pour la gloire de Dieu (1 Cor. 10 : 31 ; Col. 3 : 17). Tout cela peut être vécu dans le mariage.
 
            Il est vrai que, dans le christianisme, il y a eu, et peut-être y a-t-il encore des serviteurs de Dieu qui, appelés à une vocation plus haute, ont estimé, comme Paul, qu'il leur était préférable de rester seuls pour vaquer au service du Seigneur (1 Cor. 7 : 35) ; c'est l'exception, mais la règle générale est qu'il n'est pas bon que l'homme soit seul. Et combien plus, dans l'état de ruine, a-t-il besoin d'une aide qui lui corresponde, mais dans un sens plus étendu, plus profond et plus intime peut-être.
 
 
 Des instructions divines pour chacun des époux :
 
            Voyons maintenant les directions que l'Ecriture donne aux époux chrétiens. A toute relation, a-t-on dit, correspondent des devoirs résultant de cette relation. Il est donc des devoirs propres aux époux ; comment les connaître ? Le chrétien a la vie de Dieu, il a l'Esprit de Dieu, mais c'est la parole de Dieu qui est son guide, la Parole reçue par la foi, expliquée et appliquée par l'Esprit. Les exhortations données quant au mariage sont simples et se résument d'après nos passages par ces deux points : de la part du mari, l'amour pour sa femme ; de la part de celle-ci, la soumission envers son mari.
            Mais à quelle hauteur la Parole nous élève en nous parlant de nos relations les uns avec les autres. Comme tout dans ces relations se trouve ainsi épuré et sanctifié ! Pour exprimer l'union intime des époux qui ne sont plus qu'un, l'Esprit Saint prend l'exemple de l'union de Christ et de l'Eglise.
            Pour modèle de l'amour du mari pour sa femme, c'est l'amour de Christ pour l'Eglise qui lui est proposé : « Maris, aimez vos propres femmes, comme aussi le Christ a aimé l'assemblée et s'est livré lui-même pour elle » (Eph. 5 : 25). C'est donc l'amour se manifestant dans le dévouement et les soins pleins de tendresse que nous voyons en Christ pour l'Eglise. Il s'est donné pour elle en renonçant à tout. Ainsi le mari doit aimer sa femme d'un amour de dévouement, de sacrifice, de renoncement, d'oubli de soi, sans égoïsme.
            Christ donne ses soins à l'objet de son amour : Il la nourrit, la chérit, la forme par l'enseignement de la Parole. Le mari doit à sa femme ses soins affectueux ; il aime sa femme comme lui-même et ne pourvoit pas seulement à ses besoins matériels. Il chérit son âme et la nourrit ; il s'occupe d'elle dans le domaine spirituel, l'aidant, la soutenant, l'enseignant, la formant, en se nourrissant d'abord lui-même, par la lecture de la Parole, accompagnée de la prière.
            L'apôtre Pierre nous présente la femme comme un « vase plus faible » (1 Pier. 3 : 7), délicat, non seulement dans son corps, mais dans les sentiments de son âme, et exhorte les maris à y avoir égard. Par suite de cette délicatesse plus grande, la femme sera plus facilement blessée, froissée, par une parole froide ou trop vive. Les maris doivent avoir égard à cette délicatesse ; ils doivent supporter et soutenir la faiblesse, avoir patience sans que jamais de l'aigreur se manifeste contre celle qui est leur compagne. Elle a dans sa tâche souvent difficile, besoin aussi d'encouragement et de tendresse. Qui en a plus que Christ envers l'Eglise ? Ainsi, chaque mari doit aimer sa propre femme comme lui-même » (Eph. 5 : 28), en lui prodiguant ses soins tendres, affectueux et délicats qui la réjouiront.
 
            Quant à la femme, c'est la soumission qui lui est demandée, son modèle étant la soumission de l'Eglise à son Seigneur. Mais cette soumission n'est pas celle de l'esclave. Bien qu'il ne soit pas dit aux femmes d'aimer leurs maris, la chose va de soi ; il est dans leur nature d'aimer, et d'ailleurs l'amour est le ressort de toute la vie chrétienne.
            La soumission de l'épouse, qui naît de l'amour, sera donc volontaire et heureuse. L'amour lui fait paraître aisé de complaire à son époux en ce qu'il lui demande ; elle va même au-devant de ses désirs ; son bonheur est de chercher à lui alléger sa tâche, souvent lourde, par son dévouement et son empressement à lui épargner tout souci. Avec discrétion, elle entre dans ce qui peut troubler son mari, et cherche à porter le fardeau avec lui. Elle n'oublie pas que si l'homme est le chef de la femme, elle reste cependant pour lui ce à quoi  Dieu l'a destinée au commencement : « une aide qui lui correspond », capable de comprendre ses peines, de porter avec lui le poids des soucis, de l'aider ainsi par son affection, ses consolations, et souvent aussi par ses conseils (Gen. 21 : 12).
 
 
 Une confiance totale entre les époux :
 
            La confiance mutuelle, pleine et entière, doit exister entre les époux. Christ ne dit-il pas ses secrets à l'Eglise, son Epouse, et l'Eglise ne verse-t-elle pas ses pensées dans le coeur de son céleste Epoux ? Ainsi doit-il en être dans le mariage.
            « Ils ne sont plus deux, mais ils sont un », dit le Seigneur ; l'amour les unit, comment y aurait-il des secrets entre eux ? Le mari pourrait craindre, par peur de troubler celle qu'il aime, de lui dire ce qui le peine et l'agite, si, dans sa profession ou ses relations extérieures, il rencontre des difficultés. Ce serait de sa part un amour mal entendu. Combien il montrerait par là qu'il connaît peu le coeur dévoué de sa compagne. La tendresse active de celle-ci devinera sans peine qu'il y a un nuage sur l'horizon de son mari. Pourquoi le lui cacher ? Ne sait-elle pas que, dans ce sentier où ils sont entrés ensemble, l'épreuve se trouve nécessairement ? Et ne sont-ils pas un pour la partager ?
            Si la soumission de la femme l'empêche de presser son mari de lui dire la cause de ce qu'elle a lu sur son front, si lui se tait sur ce qui lui donne du souci, elle en souffrira d'autant plus, et lui, portant seul son fardeau, en sentira d'autant plus le poids, et ne pourra que le montrer dans l'intérieur de la maison.
            « Maris, aimez vos femmes » (Col. 3 : 19) ; sachons les aimer assez pour avoir confiance en elles. Si douloureux que soit ce que nous aurons à dire à notre épouse, elle sera heureuse de le partager avec nous, et nous serons soulagés.
            Il arrive sans doute fréquemment que, bien qu'elle soit plus faible que son mari en bien des choses, la femme ait reçu de Dieu une plus grande mesure de foi et de confiance en Lui. Ayant appris à Le connaître plus intimement dans sa position plus humble et plus souffrante, sa foi, à l'heure de l'épreuve, soutiendra celle de son mari : elle lui sera une aide ; mais, pour cela, elle a besoin de savoir par quelle épreuve passe son mari. L'homme plus énergique, pourtant habitué au travail et à la lutte, se laisse souvent plus vite abattre ; la femme aimante, dévouée, soumise, espérant en Dieu, le soutient.
 
            La femme ne devra pas craindre non plus de tout dire à celui qui l'aime ; ses soucis et ses peines seront d'une autre nature, sans doute, mais à qui les dirait-elle, sinon à son mari ? Il doit être son confident. Qu'il y ait donc entre nous, jeunes époux, une entière communion de pensées. Que l'un ne réserve pas en lui-même quelque chose, qu'il voudrait cacher à l'autre. Sans doute, il faut qu'il y ait de la délicatesse, de la douceur, du discernement et de l'à-propos ; mais réalisons que nous sommes un ; ouvrons nos coeurs et nos pensées l'un à l'autre ; ne laissons jamais aucune barrière s'élever entre nous ; s'il y a un nuage, un malentendu quelconque, expliquons-nous sans tarder.
 
            Remarquons cette expression dans l'exhortation de Pierre aux maris : « afin que vos prières ne soient pas interrompues » (1 Pier. 3 : 7). Les prières font donc partie de la vie commune des époux, et il faut veiller à ce que rien ne vienne les interrompre. L'apôtre recommande au mari de traiter sa femme (un « vase plus faible ») avec honneur, et d'agir à son égard avec une entière délicatesse, avec respect, la plaçant sur le même pied que lui-même, comme héritant aussi de la grâce, de la vie éternelle.
            On rencontre parfois des hommes du monde qui ont pour la femme une déférence singulière, la traitent avec respect et témoignent à son égard d'une grande délicatesse de sentiments. A combien plus forte raison cela doit-il se trouver chez les chrétiens, et ne serait-il pas honteux qu'au lieu de leur porter honneur, ils laissent la femme dans un état d'infériorité ? D'un autre côté, est-ce lui témoigner cet honneur que de croire la femme incapable de partager les pensées, les soucis et les peines de l'homme, et d'entrer dans sa vie ? Dieu n'a-t-il pas dit : « Je lui ferai une aide qui lui corresponde » ? Si nous n'entretenons pas ce climat de confiance avec elle, comment nos prières seront-elles, comme elles doivent l'être, l'effet de la communion ? Pour prier ensemble, il faut avoir les mêmes pensées, il faut entrer dans les besoins l'un de l'autre, afin de dire ensemble à Dieu ce qu'on a sur le coeur.
            Et si quelque désaccord est survenu, comment sera-t-il dissipé ? N'est-ce pas en confessant et priant ensemble ? Si nous gardons le sujet du désaccord, nos prières seront interrompues, et la brèche s'élargira. S'il y a eu des torts, peut-être des querelles, comment la paix sera-t-elle rétablie ? N'est-ce pas en priant et confessant la chose ensemble ? Sans cela encore, nos prières seront interrompues, car pour prier ensemble, il faut qu'il y ait communion, et pour la communion, il faut des coeurs qui ne se cachent rien.
 
            Vivons donc, chers amis, dans une confiance mutuelle entière, sous le regard de Dieu, dans sa paix, avec prières et actions de grâces.
 
 
 Un nouveau foyer où se manifeste la vie de Christ :
 
             « L'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme » (Gen. 2 : 24). Un nouveau foyer s'est formé pour l'un et l'autre. L'homme, sorti d'une position de dépendance, est devenu chef lui-même et revêtu d'autorité.
            Cela veut-il dire que les anciennes affections qui reliaient les enfants aux parents seront brisées ou même affaiblies ? Loin de là, elles subsistent, et même souvent, pour la jeune femme surtout, elles semblent avoir acquis une force nouvelle, une intensité qu'elle n'avait jamais connue auparavant.
            Y aura-t-il, à cause de cela, de la jalousie dans le coeur de l'un ou de l'autre ? L'époux en ressentira-t-il en voyant sa jeune femme avoir son coeur fortement attaché à ses vieux parents, à ses frères et soeurs, à la famille où elle a passé ses jeunes et heureuses années ? La verra-t-il avec déplaisir rechercher encore les soins et les conseils maternels ? Pensera-t-il qu'elle l'aime moins ? Et elle, de son côté, éprouvera-t-elle de la peine dans son coeur en voyant son mari tourner volontiers ses pas vers l'ancienne demeure paternelle. Aura-t-elle l'idée qu'elle lui devient indifférente ? Non encore ; ne sont-ils pas un seul coeur ; ne comptent-ils pas l'un sur l'autre ? Une même pensée ne les anime-t-elle pas ? Voudraient-ils se confiner dans ce cercle étroit d'eux seuls ? Ce serait une sorte d'égoïsme. L'amour vrai ne connaît pas l'égoïsme ; il est large, au contraire. La famille de l'un n'est-elle pas devenue la famille de l'autre ? Ceux qu'aime l'un seront les objets de l'affection de l'autre. L'une des familles a acquis un fils, l'autre une fille ; le cercle pour aimer, s'est agrandi ; aimant ensemble dans une heureuse communion de coeur, la jalousie sera laissée dehors.
            Le mari comprendra que sa jeune femme a besoin de sa mère, et que son coeur reste attaché au père qui l'a soigné et aimé ; il n'en prendra point ombrage ; il entrera dans les mêmes sentiments, et ce sera une des applications de cette parole : « Maris, aimez vos femmes ».
            La femme à son tour, sera heureuse de voir son mari continuer à témoigner son affection à sa famille, à aimer ses frères et soeurs d'une affection qu'elle-même partagera.
            La jalousie jette sur les rapports entre époux une ombre fatale ; elle témoigne de la défiance ; elle est contraire à l'amour. Gardons-nous, chers amis, de la laisser entrer dans nos coeurs.
 
            La Parole divine, si riche, si pleine et complète, ne nous donne pas seulement des préceptes : elle présente aussi des exemples comme application de ces préceptes. Rappelons-en brièvement quelques-uns.
 
            Sara est montrée aux femmes comme modèle de soumission, de sainteté et d'espérance en Dieu (Gen. 18 : 6-8 ; Héb. 11 : 11).
            En Elkana, nous voyons pour les maris un exemple de tendre affection. Il est persuadé de valoir mieux à Anne que dix fils, tant est grand son amour pour elle, tant sont attentifs ses soins pour la consoler et la soutenir (1 Sam. 1 : 8).
 
            Le commencement de l'évangile de Luc décrit le caractère de Zacharie et d'Elisabeth. « Ils étaient tous deux justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements, et dans toutes les ordonnances du Seigneur, sans reproche » (Luc 1 : 6). Ils étaient âgés, sans doute, mais tels ils étaient dans leur vieillesse, tels ils avaient été jeunes, et il est bon d'entrer de bonne heure dans les sentiers de la justice pratique. N'est-ce pas d'ailleurs ce qui doit caractériser le chrétien ? « Si vous savez qu'il (Christ) est juste, sachez que quiconque pratique la justice est né de lui » (1 Jean 2 : 29). Le grand Pasteur nous conduit « dans des sentiers de justice à cause de son nom » (Ps 23 : 3). Nous avons donc, jeunes amis, à manifester ce caractère de justice dans toutes nos relations ; c'est l'un des caractères de la vie de Christ, et c'est devant Dieu que cela doit se réaliser, Lui qui sonde jusqu'aux replis les plus secrets du coeur.
            Mais comment être justes ainsi ? C'est en prenant pour docteur, pour guide et pour lumière, la parole de Dieu. Zacharie et Elisabeth étaient justes devant Dieu, en marchant dans tous les commandements et dans toutes les ordonnances du Seigneur. La Parole telle qu'ils l'avaient, possédait sa pleine autorité sur leurs âmes, et c'est en s'appliquant à la suivre qu'ils étaient justes devant Dieu. Qu'il en soit de même pour nous, jeunes époux. Que la parole de Dieu ait sa place dans notre maison, son autorité sur nos coeurs. Qu'elle règle et dirige nos pas en tout. Appliquons-nous à connaître par elle la volonté du Seigneur, afin de Lui être agréables à tous égards, en portant du fruit en toute bonne oeuvre.
            Combien est douce l'association de deux coeurs désireux d'accomplir la volonté de Dieu sans reproche ! La connaissance de la Parole, la soumission à son autorité les guideront dans l'accomplissement de leurs devoirs l'un envers l'autre. Quel encouragement nous trouverons dans l'étude à deux de la Parole ! Comme l'on apprend bien ensemble ! Il y a une sainte émulation à savoir et à pratiquer.
            Une atmosphère de paix enveloppera ainsi notre maison, et notre vie, sainte et juste, sera un témoignage à ceux qui sont ou qui entrent sous notre toit, ainsi qu'au monde.
            Appliquons-nous, dès le commencement de notre union, à marcher comme ces deux saints qui appartenaient encore à l'ancienne économie. Nous savons plus qu'eux, nous avons davantage de responsabilité. Que la vie de Christ se manifeste dans notre maison. Souvenons-nous que nous avons été rachetés pour vivre sobrement, justement et pieusement, en attendant la bienheureuse espérance et l'apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ (Tite 2 : 12-13).
 
            Le caractère de dévouement aux saints et à l'Assemblée est montré par l'exemple d'Aquilas et Priscilla. Ils n'étaient pas gens de condition élevée ; ils travaillaient de leurs mains pour gagner leur vie. Mais leurs occupations temporelles ne les absorbaient pas au point de les empêcher de travailler pour le Seigneur. Ce qui concerne Christ passait pour eux, et devrait passer pour nous, en premier lieu. Tout en fabriquant des tentes, ils trouvaient le temps d'instruire Apollos et probablement d'autres (Act. 18 : 2-3, 26). Ils recevaient les serviteurs de Dieu, tels que Paul, et exposaient leur vie pour eux ; ils réunissaient les saints dans leur maison (Rom. 16 : 4-5 ; 2 Cor. 16 : 19). Telle était leur activité au dehors, soutenue sans doute par leur vie intérieure, car si celle-ci n'avait pas été vraiment chrétienne, Paul aurait-il pu demeurer avec eux, et leur aurait-il été si attaché ?
            Sortant du cercle restreint de la vie domestique, n'aurons-nous pas, chers amis, l'occasion d'être dévoués pour l'assemblée, en accueillant les serviteurs du Seigneur, en visitant les malades et les affligés d'entre les saints ? Sans doute, dans le service, chacun a sa mesure ; mais quel privilège n'est-ce pas de pouvoir donner, ne serait-ce qu'un verre d'eau froide à l'un des petits, en qualité de disciple, et pour l'amour de Christ (Matt. 10 : 42) ?
 
            Comment une telle vie peut-elle se réaliser ? Ce ne peut être en regardant tous ces devoirs comme des obligations et une règle imposée. Nous ne sommes pas sous la loi. Le mobile d'une telle vie qui plaise au Seigneur, l'unique mobile, c'est l'amour. Non pas l'amour qui serait naturellement dans nos coeurs ; hélas ! nous ne sommes au fond que des égoïstes ; mais l'amour découlant de sa source divine, c'est-à-dire de Christ. Et pour cela que faut-il ? Que Christ devienne notre hôte, qu'il soit reçu dans nos coeurs et dans notre maison. Il daigna s'associer au festin des noces à Cana, et il contribua à la joie de ce festin, figure d'un plus excellent festin dans le siècle à venir (Jean 2 : 1). Nul doute que sa présence, en produisant la joie, y maintenait la sainteté. Qu'il en soit ainsi chez nous. Jésus voulait bien, le coeur rempli de son saint amour, entrer et s'asseoir chez ses amis Marthe, Marie et Lazare (Luc 10 : 38-39 ; Jean 12 : 1-3). Quelle paix, quelle lumière, quelle consolation apportait sa présence dans ce cercle intime ! L'amour, débordant de son coeur, se répandait dans celui de ses hôtes. Marie, assise à ses pieds, écoutait sa parole ou bien adorait. Marthe, dégagée enfin de ses soucis, servait son Seigneur avec un coeur heureux. Lazare, le mort rappelé à la vie, était assis à table avec Jésus et goûtait la douceur de sa communion. Jésus était là, l'hôte divin, et sa présence sainte et bénie suffisait au coeur, et faisait, de l'humble demeure de Béthanie, un paradis sur la terre.
 
            Que Jésus soit ainsi l'hôte de notre maison. Il ne refusera jamais d'y être reçu ! Un tiers dans un ménage, et surtout un jeune ménage, risque fort d'être importun. Sa présence peut gêner. Mais le Seigneur, témoin visible seulement aux yeux du coeur, sera le vrai lien d'amour, le maintien de la paix et de la joie ; Il sera le Consolateur dans l'épreuve, le Conseiller dans les moments difficiles, la force pour marcher, l'apaisement dans l'orage. Ses délices ne sont-elles pas avec les fils des hommes ? (Prov. 8 : 31). Il sera là spirituellement, près de nous. Il aime ceux qui l'aiment et le recherchent. Il fait entrer chez lui les deux disciples de Jean pour s'entretenir avec eux des choses célestes (Jean 1 : 40). Il entre avec les deux disciples à Emmaüs et fait brûler leur coeur de son amour (Luc 24 : 28-32). Il veut dès maintenant entrer chez vous et y demeurer (Jean 14 : 23). Accueillons-le, chers amis, et ayons soin que rien ne le contriste, qu'aucun nuage ne s'élève entre nous et Lui. « Je suis avec vous », dit-il, « jusqu'à la fin » (Matt. 28 : 20).
            Puisse notre vie se passer ainsi en la présence du Père et du Fils, dans leur communion bénie, réalisant cette parole : « Si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui » (Apoc. 3 : 20). Et que la bénédiction du Seigneur nous accompagne dans toutes nos voies !
 
 
                            D'après un article paru en 1912 dans le « Messager évangélique » (A. L)