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LE  SECRET  DE  LA  VICTOIRE (2)

 

LA  VICTOIRE  SUR  LE  MONDE  - La Mésopotamie : image du monde opposé à Dieu

            « Et les fils d'Israël habitèrent au milieu des Cananéens, des Héthiens, et des Amoréens, et des Phéréziens, et des Héviens, et des Jébusiens. Et ils prirent leurs filles pour femmes, et donnèrent leurs filles à leurs fils, et servirent leurs dieux. Et les fils d'Israël firent ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel, et ils oublièrent l'Eternel, leur Dieu, et servirent les Baals et les ashères. Et la colère de l'Eternel s'embrasa contre Israël, et il les vendit en la main de Cushan-Rishhathaïm, roi d'Aram-Naharaïm. Et les fils d'Israël servirent Cushan-Rishhathaïm huit ans. Et les fils d'Israël crièrent à l'Eternel ; et l'Eternel suscita aux fils d'Israël un sauveur qui les délivra, Othniel, fils de Kenaz, frère puîné de Caleb. Et l'Esprit de l'Eternel fut sur lui, et il jugea Israël ; et il sortit pour la guerre, et l'Eternel livra en sa main Cushan-Rishhathaïm, roi d'Aram, et sa main fut forte contre Cushan-Rishhathaïm. Et le pays fut en repos quarante ans. Et Othniel, fils de Kenaz, mourut » (Jug. 3 : 5-11).

            « Et ensuite les fils de Juda descendirent pour faire la guerre au Cananéen qui habitait la montagne, et le midi et le pays plat. Et Juda s'en alla contre le Cananéen qui habitait à Hébron (or le nom de Hébron était auparavant Kiriath-Arba), et ils frappèrent Shéshaï, et Akhiman, et Thalmaï. Et de là il s'en alla contre les habitants de Debir ; or le nom de Debir était auparavant Kiriath-Sépher. Et Caleb dit : A qui frappera Kiriath-Sépher et la prendra, je lui donnerai ma fille Acsa pour femme. Et Othniel, fils de Kenaz, frère puîné de Caleb, la prit ; et [Caleb] lui donna sa fille Acsa pour femme. Et il arriva que, comme elle entrait, elle l'incita à demander à son père un champ. Et elle descendit de dessus l'âne ; et Caleb lui dit : Qu'as-tu ? Et elle lui dit : Donne-moi une bénédiction ; car tu m'as donné une terre du midi, donne-moi aussi des sources d'eau. Et Caleb lui donna les sources du haut et les sources du bas » (Jug. 1 : 9-15).


                        Qu’est-ce que le monde ?

            La Mésopotamie représente le monde, non pas son aspect matériel visible, mais ses principes et ses voies, ses motifs et ses maximes qui gouvernent et dominent les hommes qui ne sont pas soumis à Dieu. Le monde matériel est la sphère dans laquelle l’esprit du monde évolue ; son apparat et sa gloire dérivent de la volonté humaine. Mais ce qui en est l’esprit et la vie, ce sont la volonté et les efforts des hommes en vue de leur propre plaisir et de leur exaltation, tandis que le monde matériel en constitue la scène.
            Dans ce caractère, le monde est opposé à Dieu ; il est comme une forteresse qui abrite des hommes en rébellion contre leur souverain légitime. Tous ceux qui sont en bons termes avec lui sont opposés à Dieu, car il est écrit : « L’amitié du monde est inimitié contre Dieu ; ainsi, quiconque voudra être ami du monde se constitue ennemi de Dieu » (Jac. 4 : 4). Le monde éveille les convoitises intérieures des hommes, comme le verset suivant nous le résume : « parce que tout ce qui est dans le monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l'orgueil de la vie - n'est pas du Père, mais est du monde » (1 Jean 2 : 16). Il est évident que le monde n’a rien de commun avec Dieu. Qu’il soit cultivé ou dépravé, religieux ou profane, il est Son grand rival, tenant sous son emprise, par sa force d’attraction, le cœur des hommes qui devraient être soumis à Dieu.


                        Les trois grands caractères du monde

            Ils sont apparus pour la première fois lors de la tentation au jardin d’Eden.
            Sous le pouvoir de Satan, Eve a vu que l’arbre défendu était (Gen. 3 : 6 ; 1 Jean 2 : 16) :

                 (1) bon à manger                                 - la convoitise de la chair
                 (2) un plaisir pour les yeux                   - la convoitise des yeux
                 (3) désirable pour rendre intelligent     - l’orgueil de la vie             

              Comme des feuilles arrachées par un tourbillon de vent à l’arbre qui leur avait donné la vie, la femme puis l’homme furent chassés loin de Dieu après cette attaque de l’Ennemi. Dieu fut détrôné de leur cœur : c’est à leur « moi » qu’Adam et Eve ont accordé la place centrale de leur vie. Désormais, l’homme a été gouverné par la convoitise de ce qu’il n’a pas, et l’orgueil de ce qu’il a. Caïn et ses descendants nous montrent qu’il est devenu aisé pour la race humaine de se procurer pour elle-même, et dans l’indépendance de Dieu, un bonheur éphémère dont Dieu est exclu. (Gen. 4 : 16-22).


                        Appel d’Abraham hors de la Mésopotamie

            Dieu a appelé Abraham hors de la Mésopotamie (Gen. 12 : 1). Au sens figuré, cet appel représente celui de l’Evangile aujourd’hui. Le but ultime de la proclamation de la Bonne Nouvelle n’est pas d’améliorer le monde tant sur le plan moral que social, mais de délivrer les hommes de ses séductions, et de les appeler hors du monde, à suivre Dieu. C’était la volonté de Dieu de délivrer son peuple de l’esclavage et de la puissance du monde ; mais pour cela, un grand sacrifice devait avoir lieu. Celui-ci a été offert, car notre Seigneur Jésus Christ « s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous retirer du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, à qui soit la gloire aux siècles des siècles ! » (Gal. 1 : 4-5). L’évangile de la grâce de Dieu, qui parle du grand sacrifice que l’Amour divin a accompli, est libérateur : il affranchit les hommes des illusions et des séductions d’un monde qui est destiné au jugement, et leur donne une espérance céleste et éternelle. Il les lie au ciel, pour que celui-ci devienne leur patrie et leur domicile. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d'entre les morts, pour un héritage incorruptible, sans souillure, inaltérable, conservé dans les cieux pour vous » (1 Pier. 1 : 3-4).
            Le ciel est la patrie de tous ceux qui ont cru à l’Evangile, et c’est précisément dans la mesure où nous le réaliserons que nous serons étrangers et pèlerins (littéralement : résidents provisoires) sur la terre.
            Dieu a donc appelé Abraham à sortir de Mésopotamie afin de faire désormais de lui et de ses descendants son propre peuple ; et, parce qu’ils ont obéi à l’appel de Dieu, il est évident que le roi de ce pays-là n’avait désormais plus de droit sur eux. De même, il est tout aussi clair que ceux qui ont cru à l’Evangile, et appartiennent à Christ, ne sont pas du monde, car Jésus a dit : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17 : 14). Mais Israël s’est détourné de Dieu et, de ce fait, a échangé la joie et la liberté de Le servir, contre un esclavage amer. Le premier roi sous le joug duquel les Israélites ont été asservis était Cushan-Rishataïm, roi du pays qu’Abraham avait été appelé à quitter. De la même manière, bien souvent, les chrétiens se détournent de la vraie source de la vie et du bonheur, pour chercher leur satisfaction dans le monde ; ils deviennent esclaves de ce qu’ils recherchent et poursuivent, perdant ainsi leur liberté et leur joie. Ce danger nous guette tous ; c’est pourquoi nous devons tenir compte de l’exhortation : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde » (1 Jean 2 : 15).


                        Le roi de Mésopotamie

            Le nom de ce roi signifie « double méchanceté » et, en ceci, il représente bien le monde, car nous savons que celui qui le domine est le méchant, le diable (1 Jean 5 : 19). C’est lui qui est aux commandes en coulisses. Il a offert toute la gloire de ses royaumes au Seigneur; il l’offre encore aux hommes, et son éclat les ensorcelle et détruit leurs âmes. Sa méchanceté à cet égard a un double caractère, car il est à la fois le dieu de ce siècle et le prince de ce monde dont il a le contrôle (Jean 12 : 31 ; 2 Cor. 4 : 4).
            Les Israélites ont commencé à ressentir le joug de fer auquel ils étaient asservis et, dans leur détresse, ils ont crié à l’Eternel. Il a entendu leurs cris, et a donné un libérateur parfaitement capable de venir à bout de toute la puissance mésopotamienne.


                        Le libérateur

            L’homme dont Dieu peut se servir pour libérer son peuple s’appelle Othniel, qui signifie « puissant homme de Dieu ». Il nous est présenté au chapitre premier. Là, son caractère est pleinement mis à l’épreuve. Il reçoit pour récompense la fille de Caleb comme épouse et, avec elle il reçoit une terre du midi - un lieu ensoleillé et fertile - ainsi que les sources du haut et les sources du bas.
            C’est lui que Dieu utilise pour remporter la victoire sur le roi de  Mésopotamie.
Dans ces jours bénis de la grâce, Dieu se sert de la loi de « l’attraction ». Il veut nous détacher de ce qui est mauvais, par l’attrait puissant de sa bonté et de son amour et chasser le monde de nos cœurs, par le « pouvoir attractif » d’une chose meilleure : la terre du midi, avec ses sources du haut et ses sources du bas.


                        La terre du midi

            La beauté de ce merveilleux héritage se présente à nos yeux dans l’évangile de Jean. C’est d’ailleurs dans les écrits de Jean, plus que dans toute autre portion de l’Ecriture que nous sommes mis en garde contre le danger du monde puisqu’un antagonisme perpétuel oppose  ce que Dieu tient en réserve pour nous, et le monde. On ne peut les réunir ou les réconcilier.
            L’évangile de Jean, quant à lui, revêt un caractère tout particulier. Le Seigneur ne nous est pas présenté comme l’Homme pauvre n’ayant pas un lieu où reposer sa tête, mais comme « le Fils unique, qui est dans le sein du Père » (Jean 1 : 18) : c’est son domicile, son repos, et le lieu de sa joie. Il peut parler à ses disciples de ce qui Lui appartient, et le mot qui caractérise cet évangile est le déterminant possessif « Mon ». Dans les chapitres 14 à 17, le Seigneur l’utilise environ trente fois. Il se trouve là au milieu des choses qui ont tant de prix pour Lui - les choses qu’Il peut appeler siennes : « la maison de mon Père », « mon Père », « ma joie », « mon chemin », « mon nom », « ma paix », « ma gloire »… C’est notre heureux privilège de Le contempler comme le Fils unique, se réjouissant dans la lumière perpétuelle de son héritage. Néanmoins, Il est venu dans ce monde pour y chercher et  y trouver des compagnons avec qui Il  partagerait son héritage pour toujours.
Ainsi, le Christianisme ne se compose pas seulement de dogmes et de profession de foi ; il est réel et vivant, et consiste à jouir des choses dont le Seigneur parle ici.
            Il désire que tous ceux qu’Il peut appeler siens jouissent de ces choses, puisqu’Il dit : « Je vous donne ma paix » (Jean 14 : 27). « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous » (Jean 15 : 11). « La gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée » (Jean 17 : 22). « Mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17). Il nous associe à Lui en tant que ses frères pour que ces choses nous appartiennent. Sa joie est de nous donner ce merveilleux héritage, mais non comme le monde donne, et de le partager avec nous. Il nous a amenés à Lui, pour que nous connaissions ce qui est sa part la plus précieuse : l’amour de son Père. Il veut que nous en jouissions, car Il a prié son Père afin, disait-Il, que « le monde connaisse que c’est toi qui m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jean 17 : 23). Et encore : « Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux » (v. 26).
            Ici, nous sommes placés devant l’infini et l’éternité de l’amour divin, trop vaste pour être compris ; mais, bien que nous effleurions à peine la précieuse signification de ces paroles, nous sentons qu’elles sont réellement les paroles de la vie éternelle. Le fait de les entendre réjouit notre cœur et le fait vibrer en réponse à cet amour infini.


                        Comment profiter de cet héritage

            Nous pouvons comprendre que le Seigneur, parce qu’Il était le Fils de Dieu, se réjouissait dans cette « terre du midi » où tout est de Dieu. Mais nous, comment pouvons-nous saisir cette position qu’Il nous donne en nous associant à Lui, et en jouir ?
            Dieu nous a donné l’Esprit de son Fils - le Saint-Esprit qui nous rend non seulement capables de crier « Abba, Père » (Gal. 4. 6), mais qui nous révèle également ce qui appartient à Christ, et nous permet d’y goûter. C’est ainsi que par l’Esprit qui nous est ainsi donné, nous possédons les « sources du haut » et les « sources du bas » (Jug. 1 : 15).
Nous jouirons pleinement de ce lieu de bénédiction, quand nous atteindrons la maison du Père. Mais, dans son amour envers nous, Il ne veut pas nous faire attendre ce moment où nous atteindrons cette demeure bénie. Il nous a donné son Esprit pour que nous profitions dès maintenant de ces bénédictions.


                        Les ressources du monde

            « Mésopotamie » signifie « le pays des deux fleuves », un autre élément qui le caractérise comme figure du monde. On aurait tort de supposer que le monde n’a rien à nous offrir puisque les deux fleuves qui le traversent lui semblent nobles et répondant à ses besoins. Mais ils sont cependant trompeurs ; ils ne peuvent étancher la soif du cœur. Pourtant, les hommes, refusant la vérité, recherchent aveuglément ce que le monde peut donner, exactement comme Naaman qui, dans son orgueil, s’écriait : « L’Abana et le Parpar, rivières de Damas, ne sont-ils pas meilleurs que toutes les eaux d’Israël ? » (2 Rois 5 : 12).
            L’évangile de Jean met en relief le caractère décevant de ces deux grands fleuves dont le monde se glorifie. Ils sont une contrefaçon de ce que Dieu a en réserve pour l’homme. Ces fleuves s’appellent le plaisir et la religion ; ils font appel aux deux penchants de la nature humaine. Mais, quant au premier, le Seigneur de vérité déclare : « Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif » (Jean 4 : 13). Et, lors de la grande journée de la plus grande des fêtes religieuses, regardant avec compassion la multitude insatisfaite, Jésus s’écrie : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive » (Jean 7 : 37).

            De même que toutes les rivières se jettent dans la mer, et cependant celle-ci n’est pas remplie (voir Ecc. 1 : 7), ainsi toutes les eaux que le monde offre peuvent couler dans le cœur de l’homme sans jamais le satisfaire. Celui-ci est trop grand pour le monde ; il a été créé pour Dieu, et Dieu seul peut en étancher la soif. Les plaisirs du monde ne peuvent lui procurer une joie durable, et sa religion ne peut ni sauver ni encourager son âme.


                        Le don de l’Eternel : les sources du haut et les sources du bas

            Quel bonheur de découvrir que le Seigneur est prêt, aussi bien à satisfaire la soif du cœur de celui qui recherche les plaisirs, qu’à combler les aspirations de ceux qui ont fait l’expérience que les cérémonies d’une religion creuse étaient incapables de les remplir. Il propose aux hommes de les rendre indépendants de ce monde, par ces paroles merveilleuses : « Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, moi, n'aura plus soif, à jamais ; mais l'eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle » (Jean 4 : 14). Il leur propose également de les rendre capables de contribuer à répondre aux profonds besoins des âmes assoiffées de ce monde : « En la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là, et il cria : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, comme l'a dit l'Ecriture, des fleuves d'eau vive couleront du plus profond de son ventre. (Or il disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l'Esprit n'était pas encore venu, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié) » (Jean 7 : 37-39).Y a-t-il  une chose plus merveilleuse ? Posséder une profonde source de satisfaction intérieure, qui jaillit en vie éternelle - qui s’élève jusqu’à sa Source et à son Donateur dans une appréciation et une adoration profondes -, voilà les sources du haut ! Puis quand les mêmes eaux coulent abondamment pour rafraîchir les autres pour leur bénédiction, voilà les sources du bas.
Ces choses ne sont pas de la pure imagination ; ce sont de solides vérités divines, parfaitement tangibles et réelles pour ceux qui L’aiment.
            Il n’est pas difficile de constater que, dans la mesure où le cœur jouira de cet héritage merveilleux, le monde perdra de ses attraits. Ses sourires ne le séduiront pas, et sa désapprobation ne le troublera pas ; l’âme, délivrée des liens du monde, en sera libre.
            Seuls ceux qui possèdent cet héritage et en jouissent sont de véritables Othniel (des hommes de Dieu). Etant libres, ils sont en mesure de délivrer les autres.
            Il ne s’agit pas de nous refuser les plaisirs du monde en nous y appliquant avec notre énergie naturelle ou en y déployant de grands efforts (en nous mortifiant) : cette lutte-là n’aurait pour fin qu’un légalisme misérable, nos efforts n’aboutiraient qu’à l’échec. Ce n’est qu’en croyant à ces vérités, en y entrant par la foi, et en y prenant plaisir que nous trouverons notre joie dans les commandements du Seigneur. Nous ferons l’expérience qu’ils ne sont pas pénibles  « parce que tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde ; et la victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi » (1 Jean 5 : 4). « Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (v. 5).


                        Notre exemple par excellence

            Il n’y a eu qu’un seul homme parfait sur la terre, qui, en dépendant de son Dieu, a parcouru un chemin de victoire permanente. Il nous a laissé un exemple afin que nous suivions ses traces (1 Pier. 2 : 21). Si nous L’aimons, nous trouverons notre bonheur à le suivre, et découvrirons que son joug est « facile à porter » et que son fardeau est « léger » (Matt. 11 : 30). L’évangile de Luc nous présente le Seigneur dans un caractère particulièrement attirant, celui de l’homme qui dépend de Dieu. C’est précisément dans cet Evangile que le diable Le confronte aux trois tentations qui avaient amené un tel désastre en Eden.

            La tentation au désert (Luc 4 : 1-13) se composait de :

                  - la convoitise de la chair : « Dis à cette pierre qu’elle  devienne du pain »
                  - la convoitise des yeux : « Tous les royaumes de la terre habitée »
                  - l’orgueil de la vie : « Jette-toi d’ici en bas »

            Jésus a contré la première attaque en fournissant une réponse parfaite : « Il est écrit : « L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu » (Luc 4 : 4). Certes, Il avait le pouvoir de transformer ces pierres en pains, mais Il n’était là que pour faire la volonté de Dieu seul. Il n’a jamais fait usage de son pouvoir pour son propre compte. De plus, Il refusait de regarder vers la terre pour y trouver la réponse à ses besoins, mais Il regardait vers Dieu. Il ne recherchait pas sa nourriture ici-bas mais en haut. Dieu remplissait son cœur, et fournissait la réponse à la tentation du diable. La convoitise de la chair avait entraîné la chute d’Adam et d’Eve ; ils avaient mis le moi avant Dieu : c’est ce qui avait entraîné leur chute. Jésus a tenu ferme ; le diable a été déjoué et repoussé.
            L’attaque a été renouvelée sur un autre front. Toute la splendeur des royaumes du monde a été déployée devant les yeux de Jésus. Mais le pouvoir, le faste et la grandeur - choses qui éblouissent et fascinent les hommes, et pour lesquelles ils sont prêts à vendre leurs âmes et à renier leur Dieu - n’avaient pas d’attrait pour Jésus. Rien ne pouvait Le détourner de son but. Ses yeux étaient tournés vers Dieu, et Il a surmonté la tentation par cette réponse : « Il est écrit : Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul » (Luc 4 : 8). Celui qui honore vraiment Dieu est quelqu’un dont le cœur est rempli de Sa gloire. Il en était toujours ainsi de Jésus quand Il était sur la terre, et dans ce cœur rempli il n’y avait aucune place pour le monde ; la splendeur éphémère de celui-ci ne l’attirait pas. « Dieu » était donc également sa réponse à cette deuxième tentation.
            Cependant, le diable est encore revenu à la charge, et Lui a suggéré de se jeter du haut du temple, sous les yeux de la multitude qui se trouvait en bas. En faisant ainsi, Il prouverait qu’Il était le Fils de Dieu - l’objet des soins particuliers de Dieu selon les promesses de sa Parole. Mais le piège a été tendu en vain. Jésus voulait attendre le moment choisi par Dieu pour manifester sa gloire au monde. Il ne voulait pas tenter Dieu, en prenant Lui-même les choses en main et en faisant valoir ses droits. Il a donc répondu : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu » (Luc 4 : 12).
            « Dieu » a été de nouveau la réponse de l’Homme vraiment dépendant, et ainsi toujours victorieux. Il était inattaquable, car Il se proposait toujours l’Eternel devant Lui (Ps. 16 : 8). Il regardait à « Dieu » pour sa nourriture. « Dieu »  remplissait son cœur à l’exclusion de toute autre chose. « Dieu » était sa confiance, de sorte qu’Il laissait ses temps entièrement dans ses mains, ce qui le rendait imperturbable.
            Satan est revenu à l’attaque, alors que l’ombre de la croix se profilait sur le chemin du Seigneur. L’Ennemi cherchait toujours à Le détourner du chemin de l’obéissance. Ayant échoué en Lui présentant les attraits du monde et ses faveurs, il s’est donc servi de ses terreurs et de ses menaces (Matt. 16 : 21). Le Seigneur a commencé à annoncer à ses disciples qu’Il devrait souffrir de la part des hommes et mourir. Toute l’horreur de cette perspective pesait sur son esprit ; alors, saisissant l’occasion, Satan Lui dit par la bouche de Pierre : « Seigneur, Dieu t'en préserve, cela ne t'arrivera pas ! » (Matt. 16 : 22). Cependant, le Seigneur a immédiatement décelé l’Ennemi, qui s’était déguisé en ami, et Il répond à sa subtilité par une sévère réprimande : « Va arrière de moi, Satan, tu m'es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes » (v. 23).
            Il avait encore « Dieu » devant Lui, comme sa seule raison de vivre ici-bas. Il ne voulait pas se sauver Lui-même - Il n’était pas venu pour cela. Ainsi c’est en vain que l’Ennemi a déployé toute la batterie de ses armes contre Lui. Le Seigneur est sorti victorieusement du combat. Satan, le prince de ce monde est venu, mais n’a découvert chez Lui aucun point vulnérable. Sa défaite a été complète. Comment aurait-il pu en être autrement, alors qu’il se mesurait à Celui dont les premières paroles qui nous sont rapportées sont : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » (Luc 2 : 49). Il vivait pour son Père seul, et ne s’est jamais détourné de son chemin, ni à droite ni à gauche, jusqu’au jour où Il a dit : « C’est accompli » (Jean 19 : 30).
            Il a vaincu le monde qui lui a tendu ses pièges et déployé ses attraits en vain. Son cœur était satisfait. Toutes les aspirations de son âme étaient soumises à Dieu lui-même. Il est notre Modèle et notre Guide, et toute la grâce et la puissance dont nous avons besoin se trouvent en Lui, pour marcher sur ses traces sans chanceler.
            Nous devons tout au dévouement et à l’amour du Seigneur Jésus Christ ; nos cœurs ont appris à apprécier Celui en qui nous avons trouvé une beauté qui surpasse tout. Mais comment le monde L’a-t-il traité? Les hommes ont été les témoins de ses œuvres merveilleuses, et ont été contraints de déclarer : « Il fait toutes choses bien » (Marc 7 : 37). Ils ont entendu les paroles de sa bouche et ont reconnu : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jean 7 : 46). Pourtant, à la fin de son chemin, ils Lui ont craché au visage, L’ont couronné d’épines et L’ont crucifié entre deux malfaiteurs. Il n’y avait pas de place dans le monde pour l’Homme de Nazareth, solitaire et merveilleux. Il a été haï et rejeté. Que tous ceux qui Lui appartiennent se le rappellent ; qu’ils se souviennent aussi que ce monde ne s’est jamais profondément repenti de ce crime devant Dieu, qu’il ne lui a jamais exprimé de tristesse relativement à cet acte et qu’il reste toujours coupable du sang du Fils bien-aimé de Dieu.
            Devant ce constat, interrogeons-nous sur ce que devrait être notre attitude envers ce monde. Faut-il s’étonner que Paul soit amené à dire : « Pour moi, qu'il ne m'arrive pas de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde » (Gal. 6 : 14) ? Ou encore, de ce qu’il est écrit pour notre instruction et notre avertissement : « Ne savez-vous pas que l'amitié du monde est inimitié contre Dieu ? Ainsi, quiconque voudra être ami du monde se constitue ennemi de Dieu » (Jac. 4 : 4) ?


D’après J. T. Mawson


A suivre