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DES CHOSES TRES SAINTES (1)


1-  Le lieu très saint
2 - L'autel d'airain
 

            Il est de la plus haute importance pour le croyant d'être bien au clair quant à la position de sainteté ou de parfaite acceptation qu'il occupe devant Dieu.
            Cette position parfaite et assurée à perpétuité découle du fait que Christ est lui-même au ciel devant Dieu après avoir accompli, au prix de sa vie offerte sur la croix, l'œuvre de la rédemption.
            Il nous a « maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour nous présenter saints, et irréprochables et irrépréhensibles devant Lui » (Col. 1 : 21-22).
            Ces trois caractères : « saints, irréprochables, irrépréhensibles », revêtus par le croyant, ne sont nullement une question d'expérience ou de progrès réalisés. Ces qualités appartiennent à tout racheté dès qu'il est devenu, par grâce, un enfant de Dieu. Le croyant se trouve, en Christ devant Dieu, dans toute la perfection, la bonne odeur et l'acceptation du Sauveur ressuscité qui « paraît maintenant pour nous devant la face de Dieu » (Héb. 9 : 24).

            Le sens de ces trois termes peut être précisé de la façon suivante :
                        - « Saint » exprime le fait que le croyant lavé dans le sang précieux de Christ est parfaitement propre pour se tenir en la présence de Dieu, d'un Dieu qui est saint, ne souffrant aucun mal devant Lui.
                        - « Irréprochable » a comme terme équivalent en Hébreux 9 : 14 : «sans tache», c'est-à-dire que Celui qui a les yeux trop purs pour voir le mal ne peut plus rien découvrir sur le croyant qui soit en désaccord avec sa propre nature.
                        - « Irrépréhensible », enfin, implique la «qualité de quelqu'un à la charge duquel on ne peut rien mettre».

            « Saints et irréprochables devant Lui en amour » (Eph. 1 : 4) ! Quel motif de louanges à faire monter devant Dieu pour une telle position occupée auprès de lui « à la louange de la gloire de sa grâce » !
            Un de nos (anciens) frères a écrit : « Dieu est parfaitement saint ; il n'y a en lui que de la lumière… Etant amour, il veut nous faire participer à cette sainteté et il ne peut pas former un désir plus profond d'amour, une pensée plus admirable que de nous faire participer à sa nature, quand il veut nous rendre heureux… Quel amour de la part de Dieu de nous communiquer la vie de son Fils, par laquelle nous pouvons avoir communion avec la sainteté de Dieu, sans en être effrayés » (J.N.Darby - M.E. 1963, p.127-128).

            Au contraire, sous l'ancienne alliance, on comprend sans peine combien grands étaient l'effroi et la crainte qui saisissaient Moïse, Esaïe, Daniel, pour ne citer qu'eux, lorsqu'ils étaient mis en présence de quelques rayons de cette sainteté  éclatante. N'est-elle pas célébrée autour du trône, aussi bien par les séraphins d'Esaïe 6 que par les animaux d'Apocalypse 4 qui ne cessent de répéter jour et nuit : « Saint, saint, saint, Seigneur, Dieu, Tout-puissant »? Possédant d'aussi grands privilèges, revêtus, de par notre position, d'une sainteté parfaite, il ne nous conviendrait sûrement pas d'oublier que cette sainteté constitue en même temps la mesure de notre responsabilité quant à notre marche ici-bas en sainteté pratique. La séparation d'avec le mal est, en effet, le caractère primordial de la vocation du croyant. « Affranchis du péché… vous avez votre fruit dans la sainteté » (Rom. 6 : 22). Cette séparation effective pour Dieu précède toute consécration, quel que soit son aspect (2 Cor. 7 : 1). Dans ce domaine, il est évident que nous aurons toujours des progrès à réaliser, des manquements à confesser, des faiblesses à déplorer. C'est pourquoi, nous avons à veiller sans cesse, regardant à Celui qui prie le Père pour nous afin qu'il nous garde du mal (Jean 17 : 15-19).
            Retenons bien malgré tout que, si faibles qu'en soient les manifestations, nous marchons «en nouveauté de vie» dans ce sentier de sainteté, non pour devenir saints, mais parce que nous avons été faits tels. Nous le sommes en Christ (1 Cor. 1 : 30). Il a aimé l'assemblée, il la sanctifie… par la Parole et va se la présenter, bientôt, à lui-même. Elle sera alors sainte et irréprochable (Eph. 5 : 26-27). Les pains sans levain que l'on mangeait avec la Pâque illustrent, pour celui qui se trouve à l'abri du sang de la rédemption, une marche en sainteté pratique qui marque toute sa vie (7 jours ; 1 Pier. 1 : 15 ; Lév. 20 : 7). La conscience à cet égard est tenue en éveil par le fait que, sans cette sainteté, « nul ne verra le Seigneur » (Héb. 12 : 14). Liée à l'amour, qui en est le point de départ, lorsqu'il est versé dans nos cœurs, la sainteté aura son terme lorsque le Seigneur présentera tous les saints ensemble « en sainteté devant notre Dieu et Père » (1 Thes. 3 : 13).
            Pour les souillures contractées en chemin, nous ne manquons pas des ressources nécessaires. Lui-même, si regrettables qu'elles soient, s'en occupe comme Avocat auprès du Père. La cuve d'airain contient la provision désirable à la purification - le lavage des mains et des pieds - rendant l'adorateur propre à pénétrer dans le sanctuaire !

            Ces choses élémentaires et bien connues rappelées, il ne sera pas sans profit de considérer quelles sont les « choses très saintes » dont la famille d'Aaron avait à s'occuper durant les jours de sa consécration.
            Le sacerdoce que Dieu leur avait donné comme « un pur don » (Nom. 18 : 7), les introduisait dans des privilèges variés tels que d'admirer, de constituer, de manger ou d'assurer le transport et la conservation de ces « choses très saintes ».
            Pour nous, ces « ombres des biens à venir » ont un sens et un langage magnifiquement élargis. Leur richesse d'enseignement typique nous fait entrer dans « l'excellence de la connaissance du Christ Jésus ». Comme on l'a dit, le Nouveau Testament n'est-il pas caché dans l'Ancien et l'Ancien révélé dans le Nouveau ?
            Chaque disposition de détail relevant de l'activité de cette famille privilégiée d'Aaron se trouvait déterminée par l'Eternel lui-même (Nom. 3). En abordant cet intéressant sujet, ne manquons pas de faire remarquer comment le caractère de Dieu en sainteté est proclamé dès qu'il vient faire son habitation au milieu de son peuple après l'avoir délivré de l'esclavage d'Egypte. Le Dieu Sauveur est un Dieu saint. Le peuple, mis à part pour être à lui, sanctifié par cette présence, devait hélas bien vite faillir sur ce point primordial (Ex. 29 : 45-46 ; Lév. 20 : 26 ; 22 : 32-33, etc.). Les cantiques de Marie et de Zacharie en Luc 1 ne proclament-ils pas la même vérité (1: 49-75) ?
 

1-  Le lieu très saint

            C'est l'expression qu'emploie l'Esprit Saint pour désigner la partie du tabernacle ou du temple que l'Eternel allait remplir de sa gloire. Elle ne peut manquer de nous frapper : un lieu « très-saint » ou le « saint des saints » (voir Ex. 26 : 33 ; 1 Rois 6 : 16 ; Ezé. 41 : 4). Où que ce soit que Dieu habite, c'est un lieu solennel, impressionnant. Qui aurait pu en supporter l'éclat ? Ensuite, il est non moins significatif que les ustensiles du tabernacle, annonçant avec tant de beauté les gloires, les dignités ou les offices du Fils unique qui un jour paraîtrait sur la terre en vue de faire connaître le Père, soient appelés « très-saint ». En effet, au jour où la Parole devint chair et « dressa tabernacle » au milieu de nous (Jean 1 : 14), il dira : « Moi et le Père, nous sommes un ». Aucune différence de nature : Ils sont « très saints ».
            Les ustensiles du tabernacle qualifiés de « très saints » - dont nous parlons - sont au nombre de sept et sont ceux qui sont oints de l'huile sainte. Considérés ensemble en Exode 30 : 26-29, ce sont : la tente d'assignation, l'arche du témoignage, la table des pains, le chandelier, l'autel d'or, l'autel d'airain et la cuve d'airain, il est dit : « ils seront très-saints ».
            Outre cette énumération, il y a plusieurs autres cas d'emploi de ce terme « très saint » qui ne sont pas moins remarquables. Utilisés par l'Esprit de Dieu, ils désignent certains de ces ustensiles déjà indiqués, ou des sacrifices - du moins ce que l'on en mangeait - ou encore des substances à l'usage du culte, ou enfin le service lui-même accompli par le sacerdoce. Nous n'avons pas d'autre but que de les énumérer brièvement pour en tirer quelques considérations profitables. En effet, les écrits nombreux et variés, déjà anciens ou plus récents, qui développent ces sujets si riches, nous ont été laissés pour nous stimuler à lire la Parole. Le champ qu'ils ouvrent est incomparable.
 

2 - L'autel d'airain

            Nous le trouvons appelé « très saint » deux fois, en Exode 29 : 37 et 40 : 10. Il revêtait ce caractère après la propitiation et la sanctification qu'il convenait d'effectuer avant son utilisation. Quelle évocation solennelle que celle de l'autel d'airain ! Le lieu, en effet, où Dieu rencontre le péché selon tous les droits de sa sainteté inflexible.
            Cet autel érigé dans le parvis nous conduit à Lui, le bien-aimé Sauveur élevé sur la croix. Il est « élevé de la terre » sainte Victime égorgée à l'autel, là où son sang précieux est répandu. « C'est le sang qui fait propitiation pour l'âme ». « Je vous l'ai donné sur l'autel », dit l'Eternel (Lév. 17 : 11).
            C'est le lieu qu'Abraham vit de loin. C'est le « lieu du Crâne » : « ils le crucifièrent là ». « Le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville » (Jean 19 : 20). Il a souffert hors de la porte, « afin de sanctifier le peuple par son propre sang » (Héb. 13 : 12). Celui qui n'avait pas connu le péché était fait péché pour nous, traité « comme » le péché doit l'être au regard de la sainteté parfaite, celle du Saint des Saints (2 Cor. 5 : 21).
            Pour nous maintenant, à l'abri de son sang, c'est le salut, la justice, la faveur divine dans laquelle nous sommes reçus, réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils (Rom. 5 : 10).
            C'est en adorant que nous évoquons le sang répandu, le feu de l'autel, la coupe emplie de courroux, les heures ténébreuses de l'abandon, l'angoisse, l'effroi de nos péchés sans nombre.

                                   O jour d’écrasante peine,
                                   Jour d’insondable douleur !
                                   Des tourments de la géhenne
                                   Ton âme éprouve l’horreur.

            L'efficace de l'œuvre permet à Dieu de recevoir encore aujourd'hui un misérable pécheur qui, son iniquité ôtée à la croix, devient un bienheureux racheté. Quelle chose très sainte que son œuvre !


P. Finet – « Messager évangélique » 1974 p. 47-53


A suivre