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PARDONNER  DE  TOUT  NOTRE  CŒUR  A  NOTRE  FRERE


Le pardon de Dieu et le pardon des croyants
Autres enseignements du Nouveau Testament au sujet du pardon
Exemples de l’Ancien Testament
 

             Tous les rachetés du Seigneur sont les objets de ce merveilleux pardon des péchés, totalement immérité (Luc 3 : 3 ; 24 : 47). Jésus s'est livré pour nous en sacrifice, rien n'a pu arrêter son ineffable amour. Nous sommes incapables d'estimer l'immense prix que Jésus a payé, à notre place, à la croix, pour satisfaire les droits de la justice de Dieu. Il nous convient de nous prosterner et d'adorer - sans comprendre - l'amour qui, des hauts cieux, a fait descendre Jésus, « à ce Gethsémané, ce sanglant Golgotha, où Il a été transpercé des traits de Jéhovah », ainsi que l'exprime un cantique.

 

Le pardon de Dieu et le pardon des croyants

« Mais toi, tu es un Dieu de pardons, faisant grâce, et miséricordieux, lent à la colère, et grand en bonté » (Néh. 9 : 17).

« Je savais que tu es un Dieu qui fais grâce et qui est miséricordieux, lent à la colère et grand en bonté et qui te repens du mal dont tu as menacé » (Jon. 4 : 2).

                        Le pardon de Dieu en Christ

            Nous avons tous besoin de pardon, demandons à Dieu de nous l'accorder : « Pardonne tous mes péchés » (Ps. 25 : 18). La source du pardon est en Lui seul. « Sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission » (Héb. 9 : 22). Le seul sacrifice acceptable a été offert par l'Agneau de Dieu, son sang versé ôte le péché du monde (Jean 1 : 29). Dieu a fait par ce merveilleux moyen tout ce que l'homme était incapable de faire pour retrouver sa communion avec Dieu. Il s'est montré prêt à sacrifier son propre Fils, par amour pour sa créature déchue. Ainsi la source de son pardon se trouve dans sa grâce et dans sa miséricorde.
            L'homme, purifié par le sang de Christ, est définitivement pardonné devant Dieu : son péché est effacé (1 Jean 1 : 7-10). Il sait que Dieu a « éloigné » ses transgressions, « autant l'orient est loin de l'occident » (Ps. 103 : 12). Il a jeté nos iniquités derrière son dos (Es. 38 : 17). Il les a effacées et ne s'en souvient plus (Es 43 : 25 ; Jér. 31 : 34). Du moment que Dieu les a ainsi oubliées, quelle folie ce serait de revenir sur nos péchés, de nous culpabiliser à nouveau et d'attendre, de façon illusoire, un « meilleur » pardon ! C'est une injure que nous ferions à Son amour incomparable. « Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16).

                        O bonheur ineffable !
                        Immense charité !
                        Dieu pardonne au coupable

                        Contre Lui révolté.
                        Pour porter nos forfaits,
                        Pour sceller notre paix,
                        Jésus s’est présenté.    
                   
        

                        Pardonner comme Dieu, en Christ, nous a pardonné

            Chaque croyant est un bienheureux (Ps. 32 : 1-2 ; Rom. 4 : 7). Il goûte la communion avec Dieu, marche dans sa lumière, animé du désir de Le suivre et de Lui obéir. Il cherche à Lui plaire à tous égards, à porter les mêmes caractères que Lui (Col. 1 : 10). Or, un point sur lequel Jésus insiste beaucoup est le pardon. Celui auquel Dieu a tellement pardonné, doit être toujours prêt à accorder son propre pardon à son prochain.
            Jésus a dit à ses disciples « Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi à vous ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs fautes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes » (Matt. 6 : 12, 14-15). Mettre en pratique un enseignement aussi important montre que nous avons un peu compris l'immense pardon divin dont nous avons été les objets et la grande différence qu’il y a entre l'énorme dette que Dieu nous a remise (Esd. 9 : 6)  et ces petites « créances » que nous devons remettre à ceux qui nous ont offensés. Souvent, d’ailleurs, notre susceptibilité nous fait trop vite parler d'offense ! Examinons donc humblement les faits à la lumière divine avant d'affirmer qu'il s'agit bien d'une offense.

                        Le parfait modèle de Christ

            C’est au milieu des pires douleurs et des plus cruelles offenses que le Seigneur implore le pardon du Père en faveur de ceux qui l’ont crucifié entre deux malfaiteurs : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34). Il ne prie pas pour Lui-même mais pour ses meurtriers. Il demande que le péché du peuple ne lui soit pas compté comme un meurtre, ce péché par fierté pour lequel il n’y avait pas de pardon, mais comme un homicide commis par mégarde. Ainsi seulement, la ville de refuge par excellence, Christ, leur serait encore accessible ! Telle est sa réponse sublime à tout le mal que Lui faisaient les hommes. S’ils se repentent, leur crime – le plus grand de l’humanité – sera expié par sa mort même. Le noble exemple de l’Homme saint, parfait, glorieux, est une source de grâce efficace. 

 

Autres enseignements du Nouveau Testament au sujet du pardon

                        Matthieu 18 : 21-22

            L'évangile de Matthieu a en vue le royaume des cieux et s'adresse d'abord aux chrétiens d'origine juive. Mais les enseignements spirituels qu'il contient concernent tous les enfants de Dieu. Au chapitre 18, le Seigneur explique comment les torts doivent se régler entre frères (v. 15-17). Il devrait y avoir seulement entre eux des rapports de communion dignes du Seigneur. Cependant il peut arriver qu'un frère soit gravement offensé par un autre. Si l'offensé est « spirituel », il agira avec douceur et discernement (Gal. 6 : 1). D'abord, il ne commencera pas par en parler à d'autres frères. Jésus déclare : « Va, reprends-le, seul à seul ». Il ne faut pas « agresser » son frère, mais l'écouter exposer ses motifs et, peut-être alors, chercher à l'éclairer davantage. La situation peut ensuite parfois paraître très différente. Le but final peut être déjà atteint : gagner son frère ! Sinon des témoins - et peut-être même l'assemblée - devront être concernés.
            Pierre s'approche et pose une question à Jésus : « Seigneur, combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je ? Jusqu'à sept fois ? ». C'était sans doute pour lui une limite extrême, quasi impossible à atteindre (v. 21) ! Or le Seigneur donne à son disciple sa mesure « divine » : « soixante-dix fois sept fois » », c'est-à-dire en pratique un pardon illimité. Chez un croyant, le pardon est un fruit de l'amour, de cet amour qui « couvre une multitude de péchés » (1 Pier. 4 : 8). Lémec donne un triste contre-exemple, celui de la méchanceté sans borne d'un homme, hélas, pétri d'orgueil. Il déclare : « Je tuerai un homme pour ma blessure… si Caïn est vengé sept fois, Lémec le sera soixante-dix-sept fois » (Gen. 4 : 24).
            La portée morale de la parabole qui suit est claire, elle concerne la période chrétienne (Matt 18 : 23-34). Jésus Christ est « Seigneur » de tous ceux qui font profession d'être chrétiens – qu’ils aient ou non la vie : ils se sont tous placés sous son autorité. Le prix auquel les « croyants » parmi eux ont été rachetés est inestimable : la dette énorme supposée de 10 000 talents n'en donne qu'une faible idée. L'esclave supplie son seigneur de patienter et lui affirme qu'il paiera ; or celui-ci sait bien que c'est impossible. Il le libère de sa dette, dans un esprit de grâce. Le pardon de Dieu est souverain, il nous est offert en Christ qui a payé toute notre dette. Ce grand salut divin s'adresse à tous les hommes. Mais seuls en bénéficient ceux qui se reconnaissent irrémédiablement perdus et acceptent sa grâce gratuite.
            Cet esclave « sans pitié » sort de devant son seigneur sans avoir pris conscience de l'immensité de sa dette et de la générosité de celui qui l'avait épargné ! Un « chrétien de nom » se contente facilement de « formes » de piété et il méconnaît le cœur de Dieu. Il pense avoir des ressources en lui-même, alors qu'il n'en a aucune. Il se montre un créancier sans pitié, qui « étrangle » celui qui ne lui doit, après tout, qu'une somme ridicule : « Paie ce que tu dois ! » (v. 28). A la supplication que lui adresse alors son débiteur, il répond en le jetant en prison (v. 30).
            Lecteurs chrétiens, de quel esprit sommes-nous animés dans notre pratique quotidienne ? Avons-nous toujours le même esprit de compassion, de grâce et de miséricorde que le Seigneur ?

                        Ephésiens 4 et Colossiens 3

            « Que toute amertume, tout emportement, toute colère, tout éclat de voix, toute injure soient ôtés du milieu de vous, de même que toute méchanceté ; mais, les uns à l'égard des autres, soyez bons, compatissants, vous pardonnant les uns aux autres, comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné » (Eph. 4 : 31-32).
            Cette épître présente le croyant dans sa position céleste. Il habite « en haut », par la foi en Christ ! Il est humiliant que des recommandations aussi élémentaires doivent être adressées à ceux qui sont « assis dans les lieux célestes » - par exemple celle du verset 18 du chapitre 5. Dans l'épître aux Colossiens, on lit également : « Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d'affection miséricordieuse, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience, vous supportant l’un l'autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l'un a un sujet de plainte contre un autre ; comme le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même » (Col. 3: 12-13).
            Nos manquements à cet égard sont fréquents ; il faut le reconnaître, les confesser et les abandonner, avec l'aide du Seigneur. Sinon, de graves désordres peuvent surgir dans notre vie chrétienne pratique et l'assemblée, au milieu de laquelle Christ est présent (Matt. 18 : 20), s’en trouve souillée. L'état intérieur des croyants est essentiel, mais souvent négligé.
 

Exemples de l’Ancien Testament

                        Nécessité de la confession pour que le pardon puisse s’exercer 

                                    Joseph et ses frères

            Joseph désire amener ses frères à la confession de leurs fautes passées, à son égard et à celui de Jacob, leur père. C’est seulement après leur confession qu’il se fera connaître à eux. Leur culpabilité ôtée par la grâce de Joseph, ils vont pouvoir jouir de la communion avec lui. Mais ils étaient encore loin du compte lorsqu’ils déclaraient qu’ils étaient « d’honnêtes gens » (Gen. 42 : 11) ! Joseph a été un bon instrument dans la main divine ; il a pleuré souvent en secret, mais il a su aussi par différents moyens pénibles amener leur conscience à être enfin travaillée (43 : 21-23). Souvent Dieu procède ainsi : mis à l’écart, contraints de réfléchir, nous voyons enfin les choses à Sa lumière. Finalement Juda, qui avait une grande responsabilité, devient le porte-parole de ses frères : « Dieu a trouvé l’iniquité de tes serviteurs » (Gen. 44 : 16). 

                                    David et Absalom

            La qualité de la vie de piété de David a baissé après sa chute, et son comportement vis-à-vis d’Absalom déçoit. Celui-ci était un très bel homme, son fils « préféré ». Après l’inconduite d’Amnon à l’égard de Tamar, leur sœur, Absalom le fait assassiner traîtreusement et s’enfuit à Gueshur. Or malgré la grandeur de ce crime, David languit après Absalom. Avec une fâcheuse faiblesse, il voudrait aller vers lui (2 Sam. 13 : 39) ! Joab, habile, s’en aperçoit. Il se sert d’une femme, de la même trempe. Elle persuade le roi - par une petite parabole suivie de paroles très flatteuses  - de rappeler Absalom à Jérusalem.
            Celui-ci revient sans repentance, nullement disposé à confesser ses fautes. David le laisse deux ans à Jérusalem, sans qu’il change d’attitude. Pourtant, David,  contre toute justice l’embrasse et lui redonne une place dont il va abuser. Ce roi s’est rendu coupable comme serviteur de Dieu. Rusé, ambitieux, sans piété ni affection naturelle, Absalom ira de mal en pis et il mourra dans son péché. David, trop tard, mesure le désastre et sa propre responsabilité.

                        Place importante de la prière dans l'exercice pratique du pardon

                                    Moïse (Nombres 12)

            Moïse était certainement douloureusement touché par les accusations portées contre lui par Marie et Aaron et prononcées sous l'effet de leur jalousie (Nom. 12 : 1). Cependant, il crie aussitôt à l'Eternel pour sa malheureuse sœur devenue lépreuse : « O Dieu ! je te prie, guéris-là, je te prie » (v. 13). Sa prière très courte, est remplie de ferveur. Moïse, un type de Christ, est souvent un exemple pour nous. L'Eternel accède à sa requête et répond aussitôt dans sa grâce. Toutefois avant que la guérison qu’Il promet soit effective, un temps de réflexion est nécessaire - pour Marie et pour le peuple tout entier aussi. Marie doit être exclue ; elle comprend mieux la gravité de sa faute. Elle reste « hors du camp » durant sept jours ; le peuple est arrêté dans sa marche vers le pays promis. Il ne repartira pas avant que Marie soit « recueillie » (v. 15). Belle expression qu’il faut méditer et imiter quand le besoin se fait sentir. Alors la marche en avant, entravée jusqu’ici, peut reprendre pour tout le peuple de Dieu.

                                    Job

            Job déclare à la fin de son livre : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon œil t'a vu : C'est pourquoi j'ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (42 : 5-6). Il a appris à se connaître - une étape si importante dans chacune de nos vies - et il connaît Dieu beaucoup mieux. Criblé comme on crible le blé (Luc 22 : 32), il est maintenant prêt à fortifier ses frères et à prier pour ses « amis » (v. 10). L’Eternel blâme ceux que Job avait appelés « des consolateurs fâcheux » (16 : 2). Ils n'ont pas parlé à Job de Dieu « comme il convient » (v. 7). Il leur faut maintenant venir le voir, en apportant les sacrifices convenables - essentiellement des holocaustes. Puis l’Eternel dit : « Mon serviteur Job priera pour vous : car, lui, je l'aurai pour agréable » (v. 8). Ils obéissent et l’Éternel a Job pour agréable. Il le rétablit dans son ancien état - il reçoit même le double - quand il a prié pour ses amis !
             Ce récit montre la nécessité d'une préparation personnelle préalable. Job a fait d’abord l'expérience de la grâce de Dieu en sa faveur. Il doit maintenant agir aussi en grâce vis-à-vis des autres. Dieu désirait qu'il agisse ainsi envers ceux qui l'avaient profondément blessé. Ils sont les objets de sa sollicitude et il prie pour eux. Job n’a pas d'amertume dans son cœur, aucun désir de vengeance ! Sommes-nous animés du même esprit avant de prier pour le pardon de nos frères ?

 

L’attitude de Jonas, un avertissement solennel pour chaque chrétien

            Nous désirons laisser aussi sur notre cœur l’exemple négatif donné par le prophète Jonas, qui a été pourtant un merveilleux objet de la grâce divine. Hélas, le prophète semble ensuite s'enfoncer encore plus dans son orgueil et son égoïsme. Ces tristes dispositions ne se cachent-elles pas également dans nos cœurs ? Elles sont toujours prêtes à se manifester, si elles ne sont pas tenues dans la mort ? Il est vrai, hélas, que nous sommes tous des Jonas « en puissance ».
            Jonas est renvoyé par l’Eternel à Ninive (3 : 1). Il crie à travers cette grande ville : « Encore quarante jours, et Ninive sera renversée » (v. 4). Le seul message répété ! Or les habitants de cette méchante cité, et leur roi en tête, craignent l’Eternel, croient sa Parole et se repentent. Dieu voit leurs œuvres - leur grand deuil, leur jeûne - et Il leur fait grâce (voir Jér. 18 : 7-8).
            Jonas pense sans doute que du fait de cette nouvelle grande grâce de Dieu, il va lui-même être ridiculisé et passer peut-être pour un faux prophète. Il « oublie » qu'il est lui-même un « tison sauvé du feu » (Zach. 3 : 2). Il n'éprouve aucune joie devant la miséricorde de Dieu et semble seulement préoccupé de son bien-être. Nous sommes tout à fait capables, nous aussi, de nous irriter pour de « toutes petites choses ». Au moindre petit kikajon, un abri précaire que Dieu juge bon de nous enlever, quelle « tempête » peut s'élever dans notre esprit ! Et cela alors que la vie éternelle d’une multitude d'êtres humains autour de nous est en suspens et que le terme s’approche inexorablement, où la porte sera alors définitivement fermée (Matt. 25 : 10-11)
            Jonas ne cesse de « murmurer » à son poste d'observation (v. 5) d'où Il voulait voir ce qui arriverait à la ville (4 : 5) ; il espère apparemment encore sa destruction. Il avait pourtant devant lui - et nous avons souvent aussi - un service magnifique. Il aurait pu retourner dans cette ville repentante et y proclamer le nom du Dieu Tout-puissant qu'il connaissait pour lui-même comme miséricordieux, grand en bonté - ce qu’Il venait de confirmer de façon éclatante en faveur de cette ville (v. 2-3). Occasion exceptionnelle pour Jonas… occasion perdue !

            A cause de notre égoïsme et de notre dureté de cœur, nous risquons de manquer les occasions que Dieu place encore aujourd'hui devant chacun des siens (2 Rois 7 : 9). S'agit-il de pardonner à notre frère, selon le titre de cet article ? Retenons que « Celui qui voit dans le secret » nous demande expressément de le faire, « de tout notre cœur » (Matt. 18 : 35). 

 

Ph. L  -   Le 04. 11. 14