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Ce que le Père a trouvé bon devant Lui


Les reproches adressés par le Seigneur aux villes de la Galilée (v. 21-24)
La louange de Jésus au Père et sa parfaite soumission (v. 25-26)
La connaissance du Père et du Fils
Contemplons Christ par la foi et apprenons de Lui !
 

            « En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Matt. 11 : 25-26).

            Jésus avait envoyé des messagers à son peuple, chargés de lui dire une fois encore qu’Il était vraiment le Messie (Matt. 10 : 5-16). Mais, peu après, Il est l’objet d’un rejet encore plus complet de leur part. Cet ostracisme ne l’empêche pas de se réjouir et de louer Dieu le Père pour ses conseils en grâce (Luc 10 : 21).
            Que de sujets variés de peine et de souffrance Jésus a rencontrés au cours de tout son ministère, mais quel grand triomphe moral aussi ! Le chapitre 11 de Matthieu retrace une période très critique pour Israël. Leur « maison » va être bientôt laissée déserte (Matt. 23 : 38). Au chapitre 13 Jésus sort de la maison et s’assied près de la mer (v.1). Il se tourne ainsi vers les nations. Mais tout le chapitre 11 est illuminé par son auguste Personne. On y trouve de précieuses paroles prononcées dans cette triste situation. L’Ecriture les a soigneusement conservées. Lire aussi Luc 4 : 22.

                        Les reproches adressés par le Seigneur aux villes de la Galilée (v. 21-24)

            Jésus avait placé de grandes bénédictions à la portée des villes de Galilée, où Il avait opéré de grands miracles. Ces villes auraient dû Le recevoir avec joie ; elles s’étaient au contraire détournées de Lui, méprisant tout ce qu’Il leur offrait. Leur responsabilité devant Dieu s’en trouvait singulièrement accrue.
            Si le Seigneur avait décidé dans sa souveraineté de traiter de la même manière les villes de Tyr ou de Sidon - et même celle de Sodome -, elles se seraient depuis longtemps déjà repenties ! Il affirme que le sort de ces villes idolâtres serait « plus supportable », au jour du jugement, que celui de Chorazin, de Bethsaïda et surtout de Capernaüm. Dans celle-ci le Seigneur était « à la maison » (Marc 2 : 1), et elle avait été particulièrement bénie ; du fait de Sa présence, cette ville avait été « élevée jusqu’au ciel ». Elle sera « abaissée jusque dans l’hadès » (v. 21-24). Déjà ces trois petites villes ont pratiquement disparu de la carte géographique ; seule Tibérias - à laquelle le Seigneur ne fait pas de reproche - existe toujours.
            Ce qui est vrai de ces villes rebelles concerne également beaucoup d’autres villes, parfois de vastes métropoles. Par les effets de la grâce de Dieu, la Parole a été largement répandue au milieu d’elles. L’évangile du salut a été prêché par toutes sortes de moyens. Cependant, la plupart des habitants ont refusé la « lumière » que Jésus leur apportait. Les hommes ont préféré les ténèbres car leurs œuvres étaient mauvaises (Jean 3 : 19).
            La pensée d’un jugement « plus supportable » (v. 22, 24) laisse supposer que les souffrances éprouvées en enfer par les incrédules auront une intensité variable. Au ciel, les « récompenses » accordées par Dieu aux rachetés seront différentes (1 Cor 3 : 12-15).

                        La louange de Jésus au Père et sa parfaite soumission (v. 25-26)

            L’Ecriture rapporte ensuite des paroles que Jésus a prononcées à ce moment-là : «  Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre… » (v. 25). Cette louange de sa part est tout à fait remarquable. Dans des circonstances similaires, avec des déceptions bien moindres, la plupart d’entre nous montreraient certainement toute leur déception. L’Homme Christ Jésus donne toujours un merveilleux exemple d’humilité et de soumission aux disciples désireux de suivre ses traces. Que la grâce nous soit accordée de Lui ressembler mieux. Nous continuerons alors à bénir Dieu, à l’adorer, au moment où notre « faible » service semblera rester stérile, avec très peu de fruit à la gloire de Dieu. L’apôtre Paul a fait partie de ceux qui ont su offrir sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom (Héb. 13 : 15).
            Par son service parfait, le Seigneur a voulu satisfaire à tout prix le Père. Il a certes beaucoup souffert de l’endurcissement des hommes. Il s’écrie prophétiquement : « Pourquoi suis-je venu, et il n’y a eu personne ? » (Es. 49 : 4-6 ; 50 : 2). Il y avait vraiment peu de fruit visible au moment de son élévation dans la gloire (Act. 1 : 13-14). Toutefois, son zèle pour la Maison de Dieu l’a continuellement dévoré (Ps. 69 : 9).
            Enfants de Dieu, nous pouvons nous réjouir de ce que bientôt Christ « verra du fruit du travail de son âme et sera satisfait» (Es. 53 : 11). Des myriades de rachetés chanteront éternellement sa gloire, groupés autour de son trône.

                        La connaissance du Père et du Fils

            En dictant de telles pensées à Matthieu le publicain, l’Esprit de Dieu s’élève à des « hauteurs » inhabituelles dans cet Evangile.  Chacun les découvre plutôt en parcourant l’Evangile de Jean. Dieu se plaît à nous parler parfois du « Fils de David » ou du « Fils d’Abraham », mais Il met l’accent avant tout sur le « Fils éternel ». C’est Lui qui est venu accomplir ici-bas l’œuvre de la rédemption, à la gloire de Dieu.
            Le mystère de son incarnation, caché aux sages et aux intelligents, a été révélé aux petits enfants (v. 25 ; Luc 1 : 52-53) ! Jésus est le « Fils de l’homme », mais Il est aussi le « Fils éternel ». Le Père seul le connaît : « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils voudra le révéler », déclare Jésus lui-même (v. 27b).
            Il dit juste avant : « Toutes choses m’ont été livrées par mon Père » (v. 27a). Pour tout autre que Lui, de telles paroles seraient présomptueuses. Pour Jésus, elles sont la pure vérité. L’expression  « mon Père » est celle qui convient pour faire ressortir leur intime communion ; on la retrouve 14 fois dans les évangiles.
            Jésus a été rejeté de tous, mais sa marche parfaite a mis en évidence son excellente grandeur. L’Ennemi a cherché continuellement à Le faire déchoir de sa perfection ! Il s’est acharné à le faire tomber dans le péché. Mais c’est en vain qu’il a dirigé ses flèches contre Lui (Matt. 4 : 3-10 ; 16 : 23).
            Cette haine implacable du diable a été l’occasion pour le Saint Esprit de montrer davantage encore plusieurs aspects de la perfection incomparable de Jésus. Sa grâce, en particulier, brillait constamment de tout son éclat à l’égard des hommes qui l’entouraient !
            Au début du chapitre 53 de son livre, le prophète Esaïe pose une question restée longtemps sans réponse : « Qui a cru à ce que nous avons fait entendre, et à qui le bras de l’Eternel a-t-il été révélé ? ». Jésus seul pouvait être la réponse. Dieu l’a envoyé au moment convenable, « en ce temps-là » (v. 25). La mention du « bras de l’Eternel » est une grande manifestation de sa puissance ; elle est supérieure à d’autres  images qui se trouvent ailleurs dans l’Ecriture : celles d’un doigt ou d’une main.
            Jésus avait déployé sa puissance miraculeuse dans des villes auxquelles Il doit maintenant reprocher de ne pas s’être repenties, mais plutôt endurcies. Nombreux ont été les « sages » et les « intelligents » parmi « ceux qui « habitent sur la terre » qui ont lu et relu le chapitre d’Esaïe dont nous parlons, sans en comprendre le sens. Ils n’ont pas généralement avoué leur ignorance, à la grande différence d’un eunuque éthiopien qui l’a reconnue humblement  (Act. 8 : 31-35) ; il a ressenti le besoin d’être éclairé par un serviteur de Dieu pour discerner de qui Esaïe parlait. Ce sont aussi les précieux résultats du ministère du Saint Esprit chez les enfants de Dieu attentifs à sa voix. Remarquons que le même prophète Esaïe a annoncé que « la sagesse de ses sages périra » et que « l’intelligence de ses intelligents se cachera » (29 : 14). Cette pensée est reprise par l’apôtre Paul dans la première épître aux Corinthiens (1 : 20).
            Dans son immense grâce, Dieu a révélé ses mystères aux « petits enfants » - et à tous ceux qui ont le désir de leur ressembler - afin de leur faire connaître les choses profondes de Dieu (Matt. 18 : 3). C’est à eux seuls que Christ, « la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu », est révélé (1 Cor. 1 : 24).

                        Contemplons Christ par la foi et apprenons de Lui !

            Hâtons-nous donc, chers lecteurs chrétiens, de contempler le Seigneur, avec une humble foi enfantine. Esaïe rappelle qu’Il est monté devant Dieu comme un rejeton, comme une racine sortant d’une terre aride et sans eau. Il n’avait ni forme ni éclat ; rien de cette « apparence » si recherchée en général par les hommes (1 Sam. 16 : 7). Il n’y avait en Lui rien pour le faire désirer par un esclave de Satan. Ce passage de l’Ecriture fait d’ailleurs ressortir qu’Il a été « méprisé et délaissé des hommes » (Es. 53 : 1-3). 
            Etre ainsi rejeté était une grande tristesse pour le Seigneur. Il l’a d’autant plus ressentie que son amour pour son peuple Israël était parfait. Les blessures infligées à celui qui nous aime, mais que nous dédaignons, sont parmi les plus douloureuses (Ps. 109 : 4). Les « méchants » au milieu des Juifs ont osé traiter le Seigneur de « mangeur et de buveur ». Ils l’ont appelé par dérision « ami des publicains et des pécheurs » (v.19).
            Toutefois toutes les pensées du Fils ont toujours été tournées vers le Père. Il se confiait dans son amour et dans sa sagesse. Il n’y avait pas en Lui cette volonté propre qui nous cause tant de mal. Il s’en remettait à la seule volonté divine : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (v. 26). Luc 10 : 21 montre que c’est pour Lui l’occasion de « se réjouir en esprit », la seule fois dans l’Ecriture, alors qu’à trois reprises Il pleure. Ses regards restent fixés sur les petits enfants qui reçoivent l’évangile et se convertissent. C’est à eux qu’Il fait connaître avec joie de grandes choses (Col. 2 : 3). Quel que soit leur pays d’origine, leur part commune est d’être établis en Sion pour l’éternité (Ps. 87 : 4-5).
            Inlassablement, Jésus appelle encore : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est facile à porter et mon fardeau est léger » (v. 28-30). Ne nous tournons pas vers une autre personne ! Si fatigué ou désespéré que nous soyons, aussi lourd que soit notre fardeau, il faut tout simplement s’approcher de Lui.
            Apprenons de Lui (v. 29 ; Eph. 4 : 20-21) : Il peut et veut nous enseigner et Il répètera plusieurs fois, si nécessaire, la même leçon. Sa patience est infinie. On trouve en Lui deux choses, apparemment opposées mais en réalité complémentaires : le repos et le joug. Ce dernier est le symbole de l’obéissance, elle est liée au service. Ce joug proposé par le Seigneur est léger à porter. Il s’est soumis à la volonté de son Père, accomplir sa volonté était « tout son délice » (Jean 8 : 29). Si un homme se tourne délibérément vers le Seigneur qui l’appelle, il échange la fatigue et la « charge » si pénible du péché contre le dévouement joyeux de l’amour (2 Cor. 8 : 3-5).

            Contemplons Jésus trouvant son repos dans le dessein de Dieu, dans la perfection de ses voies, et acceptant avec reconnaissance ce que le Père a trouvé bon devant Lui. Par son exemple, alors que nous traversons des circonstances qui viennent contrarier nos projets (Job 17 : 11) et nous font souvent souffrir, Il veut nous apprendre à dire humblement : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi ». Il nous a délivrés du « fardeau de nos péchés » et Il désire nous conduire dans le chemin de la soumission à sa volonté, afin que nous trouvions déjà le repos de nos âmes, en attendant d’avoir part au repos sabbatique du peuple de Dieu (Héb. 4 : 9).

                                                                                                      Ph. L    le 01.11. 14