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Rêves et visions dans l’Ecriture


Les songes, un moyen de communication de Dieu avec l’homme
La Parole de Dieu, moyen essentiel de communication de Dieu avec l’homme
 

            On trouve dans la Bible de nombreuses occasions où Dieu a choisi de faire connaître sa pensée aux siens, mais aussi à des païens, au moyen d’un songe ou d’une vision. Avant d’en rappeler quelques exemples, nous nous arrêterons un peu sur cette façon de communiquer. Puis nous verrons que si Dieu a pu parler ainsi à l’homme, Il se révèle avant tout par sa Parole qui « opère » en ceux qui croient (1 Thes. 2 : 13) et par son Esprit qui conduit le croyant « dans toute la vérité » (Jean 16 : 13).
 

Les songes, un moyen de communication de Dieu avec l’homme

            Remarquons pour commencer qu’il est toujours nécessaire, quand nous étudions comment Dieu agit ou communique, de considérer la période, ou dispensation, dans laquelle Il le fait. Une dispensation, dans l’Ecriture, est une période de temps où Dieu se révèle et agit d’une façon particulière, liée à cette époque. L’épître aux Hébreux, par exemple, décrit d’emblée un changement caractéristique de la manière dont Dieu a parlé au cours du temps (1 : 1). Sans vouloir traiter ce sujet des dispensations, mais afin toutefois de poser de saines bases à notre réflexion sur les rêves et les visions, distinguons brièvement les périodes suivantes :
               - la période de l’Ancien Testament, prolongée, pour ainsi dire, par ce que nous trouvons dans les Evangiles ;
               - la période du début du christianisme depuis la Pentecôte, mais où l’on quitte peu à peu le judaïsme, caractérisée non seulement par des visions accordées à des apôtres, mais par des interventions angéliques et des miracles ;
               - la période chrétienne actuelle, où les miracles et les communications de caractère miraculeux sont très rares.

                        La révélation de la pensée de Dieu par des songes

            Salomon déclare que « le songe vient de beaucoup d’occupations » (Ecc. 5 : 3), ce qui doit nous inciter à être prudents à l’égard des rêves. Le Prédicateur affirme encore : « Dans la multitude des songes il y a des vanités, et aussi dans beaucoup de paroles » (v. 7). La conclusion à retenir est à la fin de ce verset : « Mais crains Dieu ».
            Dans l’Ecriture, l’appréciation de plusieurs hommes de Dieu à l’égard des songes est plutôt négative. Rappelons par exemple les paroles de Job : « Alors tu m’effrayes par des songes, tu me terrifies par des visions » (7 : 14). Ces paroles sont très différentes de celles de son visiteur Elihu : « Car Dieu parle une fois et deux fois - et l’on n’y prend pas garde - dans un songe, dans une vision de nuit, quand un profond sommeil tombe sur les hommes, quand ils dorment sur leurs lits : alors il ouvre l’oreille aux hommes et scelle l’instruction qu'il leur donne, pour détourner l’homme de ce qu’il fait ; et il cache l’orgueil à l’homme ; il préserve son âme de la fosse, et sa vie de se jeter sur l’épée » (Job 33 :14-18). Il faut remarquer que Job était alors dans un état de faiblesse physique extrême ; il faisait d’affreux cauchemars et était persuadé que Dieu se servait de tels rêves pour épouvanter les hommes.
            La réponse d’Elihu à Job doit retenir notre attention. L’Eternel l’avait envoyé faire part de Ses pensées au patriarche. Job était amer, irrité à la suite des paroles de « ses amis » qui n’étaient que des consolateurs fâcheux. Elihu insiste auprès de Job sur la souveraineté de Dieu, il confirme que toutes Ses actions ont un sens profond qui ne se discerne pas toujours de prime abord. Il n’agit jamais sans raison, comme le font si souvent les despotes dans ce monde. Dieu, en grâce, cherche constamment à créer ou à garder la relation avec sa créature. Il cherche à l’inciter à revenir vers Lui si nécessaire. Il veut toujours la bénir et la protéger des conséquences du mal qui règne dans ce monde dominé par Satan. Dans ce but, Il peut parfois se servir d’un songe pour avertir d’un péril tout proche - s’Il estime ce moyen approprié. Mais souvent, au lieu d’écouter la voix divine, l’homme se détourne et poursuit son chemin dans l’indifférence.
            Le roi Saül, sous le jugement de Dieu et tout près de la mort, doit reconnaître que Dieu ne lui répond plus, « ni par les songes, ni par l’urim, ni par les prophètes » (1 Sam. 28 : 6 ; Prov. 1 : 24-28). Il se tourne alors vers une femme qui évoque les esprits, lui qui les avait jadis retranchés du pays, en obéissance à la Loi (Deut. 13 : 1-5). A la surprise générale, Samuel apparaît, envoyé par Dieu. A lui aussi, Saül confesse la terrible situation dans laquelle il se trouve, mais c’est trop tard (v. 25) !

            Il convient donc de distinguer dans un songe entre ce qui peut venir de Dieu et ce qui est de l’homme. Dieu a certainement su se manifester d’une façon suffisamment claire pour qu’il n’y ait aucun doute dans l’esprit de ses interlocuteurs. Retenons donc que si Dieu peut parler en songe, selon les paroles d’Elihu, le songe peut n’être aussi que le résultat de l’agitation de notre esprit, selon les paroles de Salomon.

                        Quelques exemples de rêves ou visions dans la Parole de Dieu

                                 Dans l’Ancien Testament

            La parole de l’Eternel a été adressée à Abraham dans une vision : « Ne crains point ; moi, je suis ton bouclier et ta très grande récompense » (Gen. 15 : 1). Abram répond : « Seigneur Eternel, que me donneras-tu ? Je m'en vais sans enfants » (v. 2). Dieu lui promet qu'il en aura un, sorti de ses entrailles. Il lui dit, en lui montrant la voûte étoilée : « Ainsi sera ta semence » (v. 5). La foi d'Abram s'empare de cette promesse (Rom. 4 : 20-21) ; il croit, ce qui suffit pour le rendre juste (v. 3).
            Dans un songe, Dieu a dit à Abimélec : « Voici, tu es mort à cause de la femme que tu as prise, car elle est une femme mariée » (Gen. 20 : 3). Or Abimélec ne s’était pas approché d’elle. Il demande à l’Eternel : « Feras-tu périr même une nation juste ? » (v. 4). Dieu lui répond par un autre songe. Il y révèle qu’Il a « retenu » le roi de Guérar de s’approcher de Sarah. Elle doit être rendue promptement à son mari. Abraham priera pour lui, car il est prophète (v. 6-7).
            Jacob a un rêve étrange : il voit une échelle sur laquelle montent et descendent des anges. Or l’Eternel s’y tient et Il lui dit : « Je suis l’Eternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac ; la terre, sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, et à ta semence ; et ta semence sera comme la poussière de la terre » (Gen. 28 : 13-14). Ce même Jacob, qui s’est occupé pendant 21 ans des troupeaux de Laban, a un autre songe à la fin de cette période (31 : 10). Dieu l’a permis pour sa bénédiction. L’Ange de Dieu lui dit encore en songe : « Jacob ! », et il répond : « Me voici ». Il entend alors ces paroles : « …J’ai vu tout ce que t’a fait Laban. Je suis le Dieu de Béthel… Lève-toi, retourne au pays de ta parenté » (v. 12-13). Il obéit mais s’enfuit avec ses deux épouses ! Alors Dieu dans sa grâce parle la nuit en songe à Laban qui les poursuit : « Garde-toi de parler à Jacob, ni en bien ni en mal » (v. 24). Des visions de la nuit ont encore été destinées à Jacob, objet de l’amour patient de l’Eternel. Sous les effets de Sa fidèle discipline, Jacob, le trompeur, est devenu un homme dépendant ! Il hésite donc à répondre à l’appel de Joseph, son fils retrouvé. Il est toujours aussi attaché à l’héritage. Comment quitter la terre que Dieu a donnée à son grand-père Abraham ? Il s’arrête donc avec les siens à Beër-Shéba, à l’extrême limite du pays, et offre des sacrifices « au Dieu de son père Isaac » (46 :1). Alors « Dieu parla à Israël dans les visions de la nuit, et il dit : Jacob ! Jacob !... Moi, je suis Dieu, le Dieu de ton père : ne crains pas de descendre en Egypte ; car je t’y ferai devenir une grande nation. Moi, je descendrai avec toi en Egypte, et moi je t’en ferai certainement remonter ; et Joseph mettra sa main sur tes yeux » (v. 2-4). Réconforté par de si précieuses promesses, Jacob se lève ; il emmène toute sa descendance avec lui en Egypte. Ils vont demeurer désormais dans le pays de Goshen (v. 28).
            Les songes occupent une place importante dans la vie de Joseph, qu’il s’agisse de ses propres songes, de ceux des officiers du Pharaon, ou du monarque lui-même. Il y a d’abord les songes durant sa jeunesse. Dieu daignait par ce moyen le préparer à traverser une longue période douloureuse avant de connaître un avenir glorieux (Gen. 37). Ces prédictions s’accompliront quand ses frères, contraints par la famine à venir en Egypte, devront se prosterner devant lui (42 : 6). Le chef des gardes lui confie un jour deux grands officiers du Pharaon, emprisonnés pour avoir péché contre lui. Un matin, Joseph les trouve tristes et s’enquiert avec bonté des motifs de leur peine. Chacun a eu un songe, mais il n’y a personne pour le leur interpréter ! Joseph leur dit : « Les interprétations ne sont-elles pas à Dieu ? Je vous prie, contez-moi vos songes » (40 : 8). Ce que Joseph leur annonce ensuite, de la part de Dieu, arrive. Dieu prend soin de son fidèle témoin. Le Pharaon, à son tour, fait deux songes. Anxieux, troublé dans ses pensées, il consulte en vain ses sages : personne n’est capable d’interpréter ses songes. Alors, subitement, l’échanson se souvient de Joseph. Il dit devant le Pharaon : « Je me souviens de mes fautes » et il lui parle du « jeune hébreu » et de ses capacités hors du commun. On fait donc accourir Joseph de la fosse. Il se rase, change de vêtements et le voilà prêt à donner - avec la sagesse d’en haut - une réponse de paix au Pharaon. Au début, il ne manque pas de déclarer, à la gloire du Tout-Puissant, que les songes et leur interprétation viennent de Dieu (comparer avec Daniel 2 : 28). Un chrétien qui connaît sa Bible, en sait davantage sur l’avenir du monde que les hommes politiques les plus avisés ! Par son Esprit, Dieu a donné une intelligence aux siens (1 Jean 2 : 20 ; 5 : 20).
            Gédéon a « entendu » le récit d’un songe (Jug. 7). Dieu voulait encourager son serviteur inquiet qui réalisait sa faiblesse au moment de partir au combat contre Madian, un ennemi puissant. L’Eternel commande à Gédéon de descendre « cette nuit-là » au camp de Madian ; Gédéon y arrive au moment précis où l’un des Madianites raconte à son compagnon le songe qu’il vient de faire : il a vu un gâteau de pain d’orge rouler jusqu’à la tente de Madian et la renverser. Il entend également la réponse du compagnon : « Ce n’est pas autre chose que l’épée de Gédéon : Dieu a livré Madian en sa main » (v. 13-14). Gédéon se prosterne, retourne au camp d’Israël et dit à sa petite troupe : « Levez-vous, car l’Eternel a livré le camp de Madian en votre main » (v. 15).
            L’Eternel est apparu à Salomon dans un songe de la nuit (1 Rois 3). Il a dit à ce jeune souverain : « Demande ce que tu veux que je te donne » (v. 5). Salomon exprime humblement le désir d’avoir « un cœur qui écoute » (v. 9). Il n’est pas sage à ses propres yeux et se désigne lui-même comme un « jeune garçon ». Cette parole est bonne aux yeux du Seigneur. Il bénit Salomon de toutes manières et lui fait des promesses s’il se montre fidèle. Salomon se réveille et s’aperçoit que c’était un songe. Sans hésiter, il offre à l’Eternel des holocaustes et des sacrifices de prospérités (v.15).
            Dieu s’est servi aussi de songes pour révéler à Nebucadnetsar, un monarque païen, sa volonté et ses intentions concernant un avenir immédiat et un autre plus lointain. Daniel, agissant avec la sagesse de Dieu, sera seul capable de reconstituer le songe et de l’interpréter. Il en donnera, de la part l’Eternel, le « sens prophétique ». Plus tard, à la fin du règne de Belshatsar, le petit-fils de ce Nebucadnetsar, Daniel sera seul capable d’interpréter ce qu’une « main d’homme mystérieuse vient d’écrire » sur la muraille, durant une orgie royale. Dieu annonce par ce moyen très spécial le jugement très proche et la mort de ce roi impie, brusquement saisi par la terreur (Dan. 5 : 5-6 ; 24-28).

                                 Dans le Nouveau Testament

            Joseph, voyant sa fiancée Marie enceinte, se propose de la répudier secrètement. Mais un ange du Seigneur lui apparaît en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre auprès de toi Marie ta femme… » (Matt. 1 : 20). Le fils qui naîtra doit être appelé Jésus, « car c’est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés ». Réveillé de son sommeil, Joseph agit comme l’ange le lui a ordonné (v. 24). Plus tard, après la naissance de Jésus et la visite des mages, un ange du Seigneur apparaît encore en songe à Joseph et lui commande de fuir en Egypte - car Hérode cherchera à faire périr le petit enfant Jésus. Joseph obéit encore : il se lève de nuit, prend le petit enfant et sa mère et se retire en Egypte (Matt. 2 : 13-14). 
            Lors du procès inique de Jésus, juste avant sa crucifixion, alors que Pilate siégeait au tribunal, sa femme lui envoya dire : « N’aie rien à faire avec ce juste ; car j’ai beaucoup souffert aujourd’hui à son sujet dans un songe » (Matt. 27 :18-19). Nous avons tout lieu de croire que le songe était d’origine divine. Ainsi le double témoignage, celui de sa femme et celui de sa conscience, aurait dû confirmer à ce gouverneur romain qu’il avait affaire à un Juste. Il aurait agi justement à l’égard de Jésus, au lieu de le livrer à la mort pour complaire aux Juifs remplis de haine à l’égard du Seigneur.
             Dieu se sert de divers moyens pour faire connaître son œuvre de salut. Un ange du Seigneur est apparu à Philippe pour lui confier un service à l’égard d’un Ethiopien, eunuque, homme puissant à la cour de la reine Candace (Act. 8 : 26-29).
            Pour Saul, l’un des redoutables ennemis des chrétiens d’alors, ce sera une vision en plein midi. Cet homme, brusquement jeté à terre sur le chemin de Damas, entend une voix lui dire : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9 : 4). Frappé de cécité, il est conduit par la main dans la ville. Il y reste trois jours sans voir, ni manger ni boire. Le Seigneur apparaît en vision à l’un de ses disciples nommé Ananias : il doit se rendre auprès Saul de Tarse, qui prie. Il a eu, lui aussi, une vision : il a vu ce disciple qu’il ne connaissait pas encore venir lui imposer les mains pour qu’il retrouve la vue. Le Seigneur répond aux craintes d’Ananias en l’éclairant sur ses plans à l’égard de Saul. Obéissant, ce disciple se rend auprès de Saul. Il l’appelle « Saul, frère » et il s’occupe de lui à tous égards, en lui rendant d’abord la vue.
            Le récit que nous trouvons au chapitre 10 de ce même livre a également un grand intérêt pour tous ceux qui appartiennent aux « nations » - c’est-à-dire probablement pour la plupart de nos lecteurs ! Dieu avait déjà confié à Pierre le précieux service d’ouvrir les portes du royaume des cieux aux nations (Matt.16 : 19). Il prépare d’abord cet apôtre à remplir une mission si exceptionnelle et s’occupe aussi de Corneille, un homme des nations, qui est à Césarée et sera le premier à recevoir cette merveilleuse grâce ! Pierre et Corneille sont justement occupés l’un et l’autre à prier. C’était pour Pierre, ce croyant pieux d’origine juive, une démarche très difficile. Mais Dieu, dans sa souveraineté, avait décidé que les nations devaient, elles aussi, hériter du salut. Pour « éclairer » Pierre, Dieu va se servir d’une extase (v. 10).
            Au moment où la petite délégation envoyée par Corneille approche de Joppé, l’apôtre a subitement très faim. On lui prépare un repas, mais à ce moment-là, une extase survient : le ciel s’ouvre, un vase descend et une sorte de grande toile se déroule sur la terre ; elle renferme tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre, et tous les oiseaux - une bonne partie d’entre eux étaient impurs, selon les commandements de la Loi. Une voix se fait entendre : « Lève-toi, Pierre, tue et mange » (v. 14). Pierre, horrifié, s’y refuse, malgré sa faim. La même voix insiste : « Ce que Dieu a purifié, toi, ne le considère pas comme souillé » (v. 15). La vision se répète trois fois, ce qui prouve sa très grande importance. Pierre est vraiment perplexe, il médite sur ce que peut bien signifier une telle vision. Alors, pour l’aider, l’Esprit l’avertit clairement : « Voici trois hommes qui te cherchent ; lève-toi donc, descends, et va avec eux sans hésiter, parce que c’est moi qui les ai envoyés (v. 20). Dans ce moment capital, Dieu veut que Pierre comprenne que le moment est venu où sa grâce veut introduire les nations dans les mêmes privilèges et la même proximité que son peuple élu. L’apôtre comprend que Dieu veut attirer tous les hommes à Lui (v. 34) : Il offre son salut à tous (v. 28, 43).  Avant que Pierre ait fini de présenter Jésus, le Fils de Dieu et d’exposer le plan de la grâce divine à ceux que Corneille avait réuni chez lui - l’Esprit Saint vient sceller ceux qui entendent la Parole ; les frères de la circoncision qui ont accompagné Pierre s’étonnent de ce don du Saint Esprit qui permet à ceux des nations de glorifier Dieu dans leur propre langue (v. 44).
            Au chapitre 16, les apôtres cherchent depuis déjà un certain temps à discerner la volonté divine en vue de poursuivre leur service avec intelligence ; mais tous les chemins qu’ils ont envisagé d’emprunter se ferment l’un après l’autre. Le Saint Esprit ne leur permet pas de s’y engager. Ils n’auront aucun doute de la fiabilité du message que Paul reçoit par le moyen d’une vision. Il voit un Macédonien qui se tient debout et le prie : « Passe en Macédoine et aide-nous ! » (v. 9). Ils se hâtent alors de trouver un moyen de passer en Europe, « concluant que le Seigneur » les appelait à évangéliser les habitants de cette province romaine » (v. 10).
            Au chapitre 22, de retour à Jérusalem, Paul évoque une circonstance où il priait dans le temple. Il est en extase et voit le Seigneur qui lui dit : « Hâte-toi, sors au plus tôt de Jérusalem, car ils ne recevront pas ton témoignage à mon égard… Va, car je t’enverrai au loin vers les nations » (v.17-21).
            Plus tard, au chapitre 27, l’apôtre se trouve sur un bateau en perdition, sur une mer déchaînée. Un ange lui apparaît et lui dit : « Ne crains pas, Paul, il faut que tu comparaisses devant César ; et voici, Dieu t’a accordé la vie de tous ceux qui naviguent avec toi » (v. 24). Ainsi un chrétien dépendant est « dirigé » par une main sûre. Il ne l’est pas par les circonstances, favorables ou non, mais par les divers moyens que Dieu choisit, parmi lesquels il y a essentiellement la Parole de Dieu, éclairée par l’Esprit qui habite en nous.
 

La Parole de Dieu, moyen essentiel de communication de Dieu avec l’homme

                        La place prééminente des Ecritures

            Il faut insister sur la place prééminente que les « Ecritures » (Rom. 4 : 3 ; 2 Tim. 3 : 16 ; 2 Pier. 3 : 16) occupent parmi les « moyens » dont Dieu s’est servi et se sert encore pour faire connaître ses pensées à ses créatures sur la terre. Elles sont centrées sur le Fils de son amour – « la Parole du Christ » (Col. 3 : 16 ; voir aussi Jean 5 : 39).
            Les Ecritures, appelées encore l’Ecriture ou la Parole de Dieu, forment un tout, d’une harmonie parfaite, et ne contiennent aucune erreur. Elles sont l’œuvre du Saint Esprit qui a guidé, ou inspiré, chacun des écrivains, de l’Ancien comme du Nouveau Testament, pour qu’ils transcrivent littéralement la pensée de Dieu dans sa perfection et sa pureté sans aucune altération. « De saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint » (2 Pier. 1 : 21). « Toute écriture est inspirée de Dieu » (2 Tim. 3 : 16)
            Dieu a confié la garde de l’Ancien Testament, au fur et à mesure qu’il se formait sous Sa direction, au peuple d’Israël qu’Il avait choisi (Rom. 3 : 1-2). Quant au Nouveau, plusieurs écrivains reconnaissent les écrits les uns des autres et les mettent au même rang que les écritures de l’Ancien Testament (1 Tim. 5 : 18 ; 2 Pier. 3 : 15-16). Si Dieu a inspiré des hommes pour écrire la Bible, Il en a aussi préparé pour reconnaître ce qui est inspiré.
            Au fur et à mesure qu’elle s’est ainsi formée, la Parole de Dieu était la seule autorité à laquelle se référaient les croyants fidèles, leur seul guide sûr, qui est également le nôtre.
            Notons aussi ce qu’a exprimé un serviteur de Dieu : « La différence entre un écrit inspiré et n’importe quel autre écrit n’est pas que l’inspiré est simplement vrai et que l’autre est nécessairement faux. Il y a beaucoup plus que cela : il donne la vérité comme Dieu la voit, et avec le but spécial que Dieu a toujours en vue quand Il fournit un récit quelconque. Par exemple, un évangile n’est pas une simple biographie, mais le récit de Dieu au sujet de Christ, gouverné par un but moral spécial qu’il Lui a plu d’y imprimer. Ceci est caractéristique de tous les écrits inspirés. Si elle exclut sans aucun doute l’erreur, l’inspiration fait bien plus que cela : elle inclut un but divin pour l’instruction des croyants quant à la manifestation de la gloire de Dieu en Christ » (d’après W. Kelly).
            Depuis longtemps - dès le premier siècle après Jésus Christ -, la Bible est complète, sa valeur absolue et définitive. Tout ce que l’on a cherché à y ajouter depuis est non seulement sans valeur mais très souvent empoisonné. On comprend ainsi toute l’importance pour un croyant de s’appuyer, avant tout, sur l’Ecriture pour connaître la volonté divine !

                        La révélation de la pensée de Dieu par sa Parole et par le Saint Esprit

            Après le ministère du Seigneur ici-bas, sa mort sur la croix, sa résurrection triomphante et son élévation dans la gloire, le Saint Esprit a été envoyé sur la terre et habite désormais dans l’Assemblée et chez chaque croyant (Act. 2). Celui-ci est ainsi aidé à discerner la vérité contenue dans l’Ecriture. L’Esprit Saint prend de ce qui est à Christ et nous l’annonce (Jean 16 : 14). Le Saint Esprit éclaire la Parole à chaque enfant de Dieu qui cherche à connaître Sa volonté pour la mettre en pratique dans sa vie personnelle, celle de sa famille et de l’assemblée.
            Le livre des Actes des apôtres couvre la période de « transition » entre le judaïsme, qui est désormais mis de côté et peu à peu remplacé par le christianisme. C’est probablement pour cette raison que l’on y trouve des songes et des visions, ce qui ne sera plus vraiment le cas pour les Epîtres. En 2 Corinthiens 12, l’apôtre Paul mentionne bien une vision absolument extraordinaire, mais il le fait quatorze ans après qu'elle ait eu lieu, et cela presque contre son gré - comme David quand il mentionne sa victoire sur le lion et l'ours (1 Sam. 17 : 34-35). Si la vision de Paul était tout à fait réelle, elle n'était pas ce qu’il cherchait à mettre en avant. Dans l'expression « j'en viendrais à des visions et à des révélations du Seigneur », peut-être peut-on distinguer d'un côté les visions que l’apôtre a pu avoir comme encouragement et les révélations qui lui ont été faites comme enseignement (1 Cor.11 : 23 ; 1 Cor. 15 : 51 ; 1 Thes. 4 : 15 ; Eph. 3 : 3) ?
            Dès qu’il s’agit aujourd’hui d’un prétendu message transmis par un autre canal que l’Ecriture, il faut s’assurer très soigneusement, avant de le recevoir, de son origine et de sa fiabilité. Faisons attention aux supercheries de Satan : elles sont de plus en plus fréquentes ! Les hommes encore incrédules en sont malheureusement friands et leur crédulité est souvent sans borne.
            Les « rêves » et les prétendues « visions » se multiplient dans un monde d’où Christ a été rejeté, et où un usurpateur - Satan - règne encore (Jér. 23 : 25-29). Certaines personnes, qui pourtant affichent une profession chrétienne, sont atteintes d’une forme de maladie d’ordre spirituel. Elles ont en abondance des « rêves » et des « visions » (voir Jude 8), ce qui souvent se traduit par un grave désordre nerveux. Il s’agit en général d’attaques d’origine satanique. Pour troubler les âmes, le diable excelle à user des esprits séducteurs (2 Cor. 11 : 13-15). Ces âmes sont toutefois « libérées » si d’autres croyants se servent, avec foi, de la Parole et de la prière (Eph. 6 : 17-18). Crions avec elles à Celui qui, dans une telle détresse, peut seul arrêter la tempête dans notre esprit et envoyer un grand calme dans nos pensées (Ps. 107 : 28-30).
            L'Ecriture, éclairée par le Saint Esprit, est constamment à la disposition des croyants pour leur donner tout le discernement indispensable. L’apôtre écrit : « Bien aimés, ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour voir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde » (1 Jean 4 : 1). Demandons à Dieu le secours ; il est  « toujours facile à trouver » (Ps. 46 : 1). Jamais le Saint Esprit n’envoie à un enfant de Dieu un message qui n’est pas en accord étroit avec l’Ecriture ; celle-ci est notre seule véritable pierre de touche. Tout le reste n’est que sables mouvants, pensées sorties de l’imagination de l’homme (Eph. 4 : 14).
            Les disciples d'Emmaüs ont eu le privilège extraordinaire de voir le Seigneur ressuscité mais, avant toutes choses, Il a dirigé leurs pensées sur les Ecritures et sur les paroles qu'Il leur avait dites pendant sa vie comme étant les bases solides sur lesquelles devaient reposer leur foi et leur témoignage (Luc 24 : 25, 44-45). Nous sommes parfois « lents de cœur » à écouter ce que le Seigneur veut nous dire, d’abord par le moyen de sa Parole. Et nous sommes prêts à nous tourner légèrement d’un autre côté ! Mais dans sa grâce Il répète ses leçons avec une grande patience (Gen 41 : 32 ; Ps. 62 : 11).

            « Ecoutez mes paroles », a dit l’Eternel en s’adressant à Aaron et à Marie, coupables d’avoir parlé contre Moïse, son serviteur fidèle sur toute sa maison. Et Il a ajouté : « s’il y a un prophète parmi vous, moi l’Eternel, je me ferai connaître à lui en vision, je lui parlerai en songe » (Nom. 12 : 6-8). Nous avons vu que cette façon de communiquer avec l’homme est beaucoup moins fréquente depuis que la Parole est complète. Recevons-la avec foi et humilité, en demandant au Seigneur qu’Il ouvre notre cœur (Act. 16 : 14) et notre intelligence (Luc 24 : 45). Par le Saint Esprit, nous pourrons alors saisir son sens profond et recevoir la force pour la mettre en pratique. Le prophète Amos a écrit : « Or le Seigneur, l’Eternel, ne fera rien qu’il ne révèle son secret à ses serviteurs les prophètes » (3 : 7). Souvenons-nous que « nous serions plus en état de saisir la pensée de Christ, si nous étions toujours avec Lui dans notre cœur » (J-N Darby).


                                                                                                       Ph. L - le 14-10-2014