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LE LIVRE DE JOSUE (5)

ou l'ombre de la plénitude des bénédictions à venir en Christ

 

 

Premier acte en Canaan   (Josué 4 : 1-8 , 10-13, 15-24)

            « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Eph. 1 : 3).

            Avant la traversée du Jourdain, l'Eternel avait ordonné à Josué de choisir « douze hommes des tribus d'Israël, un homme par tribu (Jos. 3 : 12). Ils devaient se tenir prêts à accomplir leur mission après avoir traversé le lit asséché du fleuve. Dieu voulait qu'Israël rende clairement témoignage des merveilles qu'Il avait opérées. Il commanda donc aux responsables du peuple que chacun soit prêt à agir selon sa pensée.

                        Douze pierres tirées du Jourdain

            Quand toute la nation eut achevé de passer le Jourdain, Dieu donna à Josué un ordre précis : « Enlevez d'ici, du milieu du Jourdain, de là où se sont tenus les pieds des sacrificateurs, douze pierres ; et vous les transporterez avec vous, et vous les poserez dans le lieu où vous passerez cette nuit » (Jos. 4 : 3). Par son obéissance à Josué, Israël reconnaissait publiquement le miracle que l'Eternel avait opéré en sa faveur. Cet ordre fut exécuté – il est important de s'en souvenir – quand « tous » eurent achevé de passer en Canaan.
            Ces pierres proclamaient de précieuses réalités. Retirées du lit asséché du fleuve, elles  étaient la preuve évidente de la puissance de Dieu qui avait fendu les eaux devant l'arche de son alliance. Au nombre de douze – une par tribu –, elles déclaraient aussi que tout Israël était entré dans le pays de la promesse. Dressées ensemble sur le rivage, elles témoignaient de l'unité du peuple en Canaan. En outre, elles constituaient pour la nation un mémorial de ce que l'Eternel avait opéré pour elle.
            Ces pierres, tout d'abord, rappelaient l’œuvre merveilleuse de l'Eternel pour son peuple : le Jourdain vidé de ses eaux devant l'arche de l'alliance, et Israël par là même introduit dans la plénitude de ses bénédictions.
            Aujourd'hui, si nous reconnaissons vraiment que nous sommes introduits, en Christ, dans les lieux célestes, que ferons-nous ? Certainement, comme Israël, nous exalterons Dieu pour la puissance qu'Il a déployée pour nous introduire dans une telle bénédiction. C'est dans ce but que l'apôtre demande à Dieu de nous donner « l'esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance , les yeux de notre cœur étant éclairés, pour que nous sachions… quelle est l'excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons (Eph. 1 : 17-19). Christ – notre arche – est descendu pour nous dans la mort, dont Il a vaincu le pouvoir et annulé la puissance ; et à nous qui étions morts dans nos péchés, Dieu nous a donné la vie, étant ensemble avec Christ ressuscité d'entre les morts, lui qui nous a fait asseoir en Lui dans la plénitude de la bénédiction. Tout comme Israël devait habiter en Canaan après avoir traversé le Jourdain, les saints se trouvent maintenant en Christ dans les lieux célestes.
            Pour bien comprendre cette grâce, il faut que nos cœurs se souviennent de la grandeur de la puissance que Dieu a manifestée envers nous. L’apôtre parle de « l’opération de la puissance de sa force, celle qu'Il a déployée dans le Christ en le ressuscitant d'entre les morts » (Eph. 1 : 20). Et, pour employer les termes de notre récit, quand le chrétien a « achevé de passer » le Jourdain, sa première pensée devrait être de reconnaître dans son cœur ce que Dieu a fait. Il peut dès lors confesser ouvertement que, par l’œuvre de Dieu, tous les vrais chrétiens sont assis dans le Christ Jésus dans les lieux célestes (Eph. 2 : 4-6). Et en déclarant que nous sommes dans les lieux célestes, ne manquons pas d'attribuer cette bénédiction qui est la nôtre à Christ seul, qui est descendu dans la mort pour nous. Nous sommes de l'autre côté du fleuve de la mort. A Dieu, par Christ, soit la louange !          

                        Un témoignage de l’unité du peuple

            Ces douze pierres, « selon le nombre des tribus des fils d'Israël » (Jos. 3 : 5, 8), parlaient de l’ensemble du peuple de Dieu. Il est vrai que deux tribus et demie s'étaient établies en deçà du fleuve, et que seules neuf tribus et demie étaient entrées dans le pays de Canaan proprement dit. Cependant, douze pierres furent enlevées de l'endroit même où l'arche avait fait halte. Dieu n'avait pas ordonné que neuf pierres et demie seulement soient ramassées comme si les fils d'Israël n’avaient qu’en partie traversé le Jourdain ! Il avait donné l'ordre que soient dressées ces douze pierres qui évoquaient la nation au complet, là à Guilgal où, selon sa pensée, Israël tout entier devait camper avant de partir à la conquête de son héritage (ch. 4 : 19-20).
            Lorsqu’un homme entre quelque peu dans les pensées divines, il en résulte des actes qui glorifient Dieu. C'est ce que nous voyons dans le cas d'Elie qui rendit un magnifique témoignage de à l'unité d'Israël dans les jours mêmes où la nation était devenue apostate, car en la présence des prêtres de Baal eux-mêmes, il bâtit à l'Eternel un autel de « douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob » (1 Rois 18 : 31). Le prophète reconnaissait le dessein divin à l’égard du peuple de l'Eternel, alors même que son état présent était apparemment désespéré. C'est dans le même esprit que l'apôtre Paul, alors qu'il se trouvait devant Agrippa, rendit témoignage de « l'espérance en la promesse faite par Dieu à nos pères… dont nos douze tribus, en servant Dieu sans relâche nuit et jour espèrent atteindre la réalisation » (Act. 26 : 7) ; et pourtant, alors qu'il parlait ainsi, dix de ces tribus étaient dispersées sur la surface de la terre, et deux étaient coupables de la mort de leur Messie ! Mais le point de vue de l'apôtre était celui de la foi dans les conseils de Dieu.
            Ces pierres tirées des profondeurs du fleuve devaient rappeler aux fils d’Israël comment ils étaient entrés dans le pays de la promesse. C'est le désir de Dieu que Ses saints gardent toujours dans leurs cœurs le souvenir de la mort de Christ. Le croyant est mort avec Christ ; il est aussi ressuscité avec Lui, et toujours il devrait se souvenir de ce que le Seigneur a enduré en mourant pour lui. C'est pourquoi, délivrés par Sa mort de notre ancienne condition et ressuscités en Lui, chargeons sur nos épaules – avec la force qui nous est donnée d'en haut, et dans la puissance de l'Esprit – notre pierre tirée du lit du Jourdain, « portant toujours, partout, dans le corps, la mort de Jésus afin que la vie de Jésus, aussi, soit manifestée dans notre corps » (2 Cor. 4 : 10).
            Les douze pierres dressées ensemble en Canaan formaient donc un monument qui témoignait de l'unité d'Israël. Pratiquement, ce qui importe aux chrétiens, ce n’est pas une unité nationale mais celle qui est spirituelle, c'est-à-dire selon cette vérité que tous les saints, de toutes nations, ne font qu'un aux yeux de Dieu et dans ses desseins. Les croyants sont « assis ensemble dans les lieux célestes en Christ ». C'est là l'unique terrain où se réalise la bénédiction pour tous ceux qui croient. Une seule famille, un seul peuple d’adorateurs, voilà ce qui caractérise tous les rachetés, et tous occupent également la position la plus haute et la meilleure. Et de même que chaque croyant individuellement possède pour lui-même la vie avec Christ ressuscité (Eph. 2 : 5), tous les croyants ont en commun les privilèges les plus élevés. Dieu les a fait « asseoir ensemble » (2 : 6).         

                        Un mémorial de ce que Dieu a accompli

            Le monument des douze pierres, dressé à Guilgal, devint pour la nation un mémorial de ce que l'Eternel avait accompli pour elle. A la question : « Que signifient pour vous ces pierres ? » (Jos. 4 : 6) que poseraient les enfants à l’avenir, leurs pères devaient répondre en leur racontant ce que l'Eternel avait fait : « Les eaux du Jourdain furent coupées devant l'arche de l'alliance de l'Eternel ; lorsqu'elle passa dans le Jourdain, les eaux du Jourdain furent coupées » (4 : 7). Les chrétiens peuvent bien, eux aussi, raconter à leurs enfants ce que Dieu a fait ! Nos petits enfants doivent être nourris des grandes vérités de la Parole de Dieu. Tous les faits relatifs à la rédemption, à la résurrection et à l'ascension du Seigneur doivent être gravés dans leur esprit et dans leur mémoire.
            Ces pierres du témoignage, enlevées du lit du Jourdain, ont disparu depuis longtemps, mais dans les jours à venir, le monde entier pourra constater l'unité d'Israël en Canaan. Le monument du témoignage pour le chrétien, c'est la Parole de Dieu, qui ne sera jamais ôtée. C'est là qu'est proclamé le fait que le peuple de Dieu ne forme qu'une seule famille, un seul corps. Dans ses pages est consignée, d'une manière indélébile, cette vérité selon laquelle tous les saints ne font qu'un. Quelles que fussent autrefois les différences entre Juifs et Gentils, Dieu n'en reconnaît aucune aujourd'hui. Tous les saints ne font qu'un en Christ : « car aussi nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Cor. 12 : 13). Les pierres de notre témoignage déclarent ce fait et, en racontant l’œuvre du Seigneur, les croyants, dans leurs âmes, saisissent mieux cette vérité. L'âme est élevée lorsqu'elle déclare ce que Dieu a fait et quels sont Ses desseins.
            Il fut un temps où les Gentils étaient totalement séparés des Juifs, mais aujourd'hui, par la croix de Christ, le mur qui les séparait a été détruit. Christ Lui-même, la paix de tous les saints, a réuni en un Juifs et Gentils. Dans sa propre chair, sur la Croix, Il a aboli l'inimitié. Il a créé les deux – qui étaient naturellement séparés et ennemis l'un de l'autre – pour être un seul homme nouveau (Eph. 2 : 11, 22).
            Allons jusqu'au lit du Jourdain, là où ceux qui portaient l'arche de l'alliance « s'arrêtèrent de pied ferme », et méditons sur les voies de Dieu. Le fait de contempler Christ souffrant pour nous tous et, par sa mort, faisant des Siens un seul homme nouveau, a le pouvoir merveilleux d'unir les cœurs entre eux. L'inimitié religieuse, ce terrible levain de division, est vaincue à la vue de Jésus mourant pour tous sans distinction.
             Les enfants de Dieu sont tous ressuscités avec Christ, aussi bien les uns que les autres, et lorsque nous parlons de cette « vie de résurrection », rappelons-nous que la vie éternelle que reçoit chacun de nous, est maintenant reçue de lui ressuscité, et que tous les chrétiens ont été vivifiés ensemble par Dieu, avec Christ. Encore une fois, sachons bien que tous les enfants de Dieu, sans distinction, sont assis en Christ dans les lieux célestes. Il n'y a pas deux niveaux de bénédiction en Christ pour les saints, mais uniquement celui-là, le plus élevé et le plus merveilleux de tous.

                        Les rachetés unis à Christ, membres de son corps

            Le Saint Esprit de Dieu, envoyé sur la terre par notre Seigneur monté au ciel, a uni chaque croyant à Christ. Il les a aussi tous unis entre eux, un seul corps en Christ. Ils sont donc tous membres les uns des autres, parce que tous sont membres de Christ.
            Que certains croyants, comme les deux tribus et demie, s'établissent spirituellement en deçà du fleuve, du côté du désert, et que d'autres comme les neuf tribus et demie, fassent de notre Canaan céleste leur demeure spirituelle, cela ne change rien au fait que la foi dresse toujours les douze pierres dans notre Guilgal, car ce que Christ a fait en mourant pour nous, Il l'a fait pour tous les saints. Admettre, ne serait-ce qu'un instant, qu'il n'y a pas « un seul corps », serait déshonorer Christ qui est la Tête du corps ; et supposer que certains saints appartiennent plus que d'autres à ce « seul corps » serait nier la réalité de ce dernier.
            Tout cercle d'intérêts plus étroit que celui de « tous les saints » est nécessairement sectaire, de tels intérêts étant limités à une partie de ce qui, pour Dieu, forme un tout. De quelle manière pouvons-nous donc réaliser pratiquement cette unité ? Quel est le véritable principe d'unité entre les membres du corps de Christ ? Le Saint Esprit de Dieu, qui, de tous les saints, a formé le « seul corps » de Christ, est un. Il ne peut ni penser ni agir contre Lui-même. Que l'Esprit de Dieu demeure dans les milliers et des milliers de croyants, sous toutes les latitudes, de toutes nations, tous tempéraments et toutes mentalités, Il n'en est pas moins le seul et même Esprit. Quelque divers que soient ses modes d'expression, ceux-ci doivent nécessairement être marqués du sceau de l'unité. Ses actions diverses procèdent de la volonté de Dieu qui est une. Si nous voulons être fidèles à la vérité de la personne bénie de l'Esprit de Dieu, cela exige notre adhésion totale au fait que Sa pensée est une.

                        Garder l’unité de l’Esprit

            Il n'y a pas deux esprits dans le corps de Christ. « Il y a un seul corps et un seul Esprit » (Eph. 4 : 4), et il est bien vrai que l'union pratique entre les chrétiens procède de l'Esprit Saint. Il demeure dans chaque croyant, et, pour autant que chaque membre du corps de Christ est soumis à l'Esprit et se laisse guider par Lui, il garde l'unité de l'Esprit avec ses frères et sœurs dans la foi. Chaque membre de Christ doit s'efforcer ardemment de maintenir l'unité de pensée de Celui qui demeure dans les enfants de Dieu, s'appliquant à « garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix. » Chaque croyant est certainement conscient de l'existence en lui-même d'une volonté propre, et du fait qu'il y a dans son cœur les germes de toutes les formes d'insoumission à Christ qui tendent à engendrer la division dans le camp et la séparation entre les soldats. C'est pourquoi tous les croyants devraient être prêts à se blâmer personnellement, plutôt qu'à blâmer les autres, pour avoir déshonoré le nom de Christ par les divisions des enfants de Dieu au sein de la chrétienté. S'il en était ainsi, de plus grands espoirs d'unité pourraient naître, car le principe d'après lequel l'unité peut parvenir à s'exprimer est essentiellement pratique. Il tient dans ces mots : « Je vous exhorte donc, moi... »  - parce que tous les saints ne font qu'un : comparer Eph. 3 : 1 et la fin du ch. 2 avec le ch. 4 - « … à marcher d'une manière digne de l'appel dont vous avez été appelés... » - l'appel de Dieu adressé à son peuple céleste, composé de Juifs et de Gentils, pour qu'ils soient un - « … avec toute humilité et douceur » - dans l'esprit du Seigneur Jésus lui-même débonnaire et humble de cœur - « avec patience, vous supportant l'un l'autre dans l'amour » - marchant comme Christ a marché, dans un esprit de grâce les uns envers les autres - « vous appliquant (ardemment) à garder l'unité de l'esprit par le lien de la paix ». Un caractère semblable à celui de Christ (humble et débonnaire) ne manquera pas de produire entre nous un comportement semblable à celui de Christ (la patience et le support dans l'amour). Ainsi, dans l'amour mutuel, qui est de Dieu, et dans le lien de la paix qui nous unit, est maintenue l'unité de l'Esprit. Garder son âme dans la sainteté, ressembler à Jésus lui-même, et agir comme Lui a agi sur cette terre, voilà le secret d'une marche digne de l'appel dont nous avons été appelés.
            Les croyants ne peuvent réaliser l'unité de l'Esprit de Dieu, et la maintenir en vérité, qu'en gardant leurs âmes dans la dépendance de Dieu, jour après jour, heure après heure. Si dans deux croyants l'Esprit de Dieu n'est pas contristé, ces croyants garderont ensemble l'unité de l'Esprit. S'il en est de même pour deux mille croyants, eux aussi garderont cette unité et marcheront dans l'obéissance à l'Ecriture. Le monde attache beaucoup de prix aux apparences. Il fait grand cas de l'uniformité, des actions d'ensemble, du maintien d'un credo ou de modalités dont on convient ensemble et auxquelles on obéit, ce qui lui confère une apparence extérieure d'unité. Mais pour garder l'unité de l'Esprit de Dieu, pour être fidèle à la pensée une et indivisible de cet Hôte béni qui demeure dans tous les saints, il est indispensable que Son action ne soit pas entravée. C'est cette action qui engendre une conduite reflétant celle de Christ, ainsi que l'obéissance à l'Ecriture. Selon que nous nous conformons à l'Esprit de Christ, ou, au contraire, que nous prenons avec Lui nos distances, nous sommes personnellement plus ou moins près de garder l'unité de l'Esprit.
            Que signifient pour vous cette extraordinaire puissance de Dieu lorsqu'il assécha devant vous les eaux du Jourdain, lorsqu'Il a ressuscité Christ d'entre les morts ? La meilleure réponse à de telles questions est l'exemple de nos vies vécues non pour nous-mêmes, mais pour Celui qui est mort pour nous et qui est ressuscité.

 

Le mémorial et la gloire du Conducteur (Josué 4 : 9-14)

            « Or, qu'il soit monté, qu'est-ce, sinon qu'il est aussi descendu dans les parties inférieures de la terre ? Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplisse toutes choses... » (Eph. 4 : 9-10).
            L'Eternel avait opéré des « merveilles » pour Israël au Jourdain, dans l’œuvre effectivement accomplie en leur faveur et dans le sens caché de cette œuvre. Ce type montre un aspect important des conseils de Dieu.
µ            « Et Josué dressa douze pierres au milieu du Jourdain, à la place où s'étaient tenus les pieds des sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance ; et elles sont là jusqu'à ce jour » (v. 9). Quand ces choses furent écrites, les flots tumultueux du Jourdain n'avaient pas encore emporté le mémorial de la traversée du fleuve que le conducteur du peuple avait lui-même dressé. Le mémorial érigé par Israël en Canaan devait être vu de tous, dans le pays de la promesse. C'était un « mémorial aux fils d'Israël pour toujours » (v. 7). Celui de Josué, au contraire, dressé dans le lit du Jourdain, devait être complètement invisible lorsque le fleuve regorgeait d'eau. Mais c'était un mémorial pour le conducteur lui-même. On pourrait même, très justement, dire que ses pensées les plus profondes avaient pour centre ce fleuve. C'est là, où les sacrificateurs s'étaient arrêtés de pied ferme. L'arche portait toute la responsabilité de la sécurité d'Israël. Le secret de la puissance et de la bénédiction de tout Israël à son entrée en Canaan étaient là.

                        Josué, type de Christ ressuscité

            Josué en Canaan est lui aussi un type de Christ, d'un Christ ressuscité. Notre Seigneur n'a pas oublié les eaux profondes à travers lesquelles Il est passé – les souffrances endurées jusqu'à la mort. C'est par elles qu'Il a vaincu celui qui avait le pouvoir de la mort (c'est-à-dire le diable), et qu'il a aussi ouvert aux siens l'accès de leur héritage céleste. Sur son trône il rappelle à nos cœurs le travail de son âme, la Croix, sa honte et ses douleurs. Son œuvre a introduit le peuple de Dieu dans les lieux célestes. Il a traversé ces eaux profondes pour nous amener à son Dieu et Père. Béni soit son nom !
            Les enfants de Dieu s'occupent beaucoup de leurs bénédictions, et il est nécessaire que leurs cœurs en soit d'abord remplis. Avant d'apprendre comment les croyants sont bénis dans les lieux célestes, il est difficile de méditer sur la manière dont notre Seigneur nous a introduits dans ces bénédictions. Certes, « les pierres de notre mémorial » nous parlent des profondeurs du Jourdain, de ce que Christ a souffert par amour pour nous, et de nos bénédictions ; mais gardons-nous d'oublier son mémorial ! Dans la gloire, Il porte encore les marques des blessures de la Croix. Parlant de sa mort, il dit aux siens : « Souvenez-vous de moi. »
            Le souvenir du lieu où il s'arrêta « de pied ferme », lorsque les flots de la colère divine passèrent sur Lui, doit toujours être présent dans nos cœurs. Il est vrai qu'Il a cessé de souffrir, que ses douleurs sont passées pour toujours, qu'il est le Fils de l'Homme monté au ciel, triomphant dans sa victoire remportée sur la mort ; mais le souvenir de sa mort remplira le cœur des siens à toujours. De ces « pierres du témoignage » du Seigneur, il sera dit éternellement : « elles sont là jusqu'à ce jour ».

                        Le Seigneur élevé très haut

            L'Eternel « éleva » Josué, à l'occasion de la traversée du Jourdain, lui conférant, aux yeux des fils d’Israël, le titre de conducteur. « En ce jour-là, l'Eternel éleva Josué aux yeux de tout Israël, et ils le craignirent comme ils avaient craint Moïse, tous les jours de sa vie » (v. 14).
           La place haut élevée qu'occupe aujourd'hui le Seigneur Jésus en tant qu'Homme lui a été donnée par son Dieu et Père. Ses gloires et son élévation sont la réponse bénie à ses souffrances et à son humiliation. « Or, qu'il soit monté, qu'est-ce, sinon qu'il est aussi descendu dans les parties inférieures de la terre ? Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu'il remplisse toutes choses... » (Eph. 4 : 9-10). Le Seigneur Jésus, le Fils de l'Homme, qui est descendu des cieux, et là, il témoigne solennellement, dans sa Personne, de ce qui a eu lieu à Golgotha. A cause de son obéissance jusqu'à la mort, et à la mort de la Croix, « Dieu l'a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Phil. 2 : 8-9). Il a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, et Dieu le Père « l'a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de tout pouvoir, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir » (Eph. 1 : 20-21).
            Le Seigneur est pleinement honoré par son peuple quand sa gloire présente, comme chef sur toutes choses, est reconnue. C'est en voyant son élévation actuelle en tant qu'homme, de l'autre côté de la mort que l'on peut discerner toute sa grandeur comme Seigneur. Il a été mort et il est ressuscité. C'est comme le Premier-né d'entre les morts, le chef sur toutes choses en particulier sur l'assemblée qui est son corps qu'il est monté. Plus notre cœur saisit ses gloires et plus nous réalisons ce qu'il a fait pour nous en mourant sur la Croix !
            Le Conducteur céleste est présenté en type aux rachetés du Seigneur à travers les enseignements de ce livre. Même sur la terre, l'influence d'un chef sur ceux qui le suivent dépend de l'honneur dont il jouit. Christ est maintenant dans le ciel et dans la gloire. C'est dans la mesure où sa grandeur et sa majesté, sa force et son pouvoir, sont saisis par la foi que son influence s'exerce sur les âmes et la vie des siens. La bénédiction des rachetés dépend de sa position glorieuse et de sa victoire. La plénitude de la bénédiction des membres dépend de la gloire de Celui qui est le chef du corps. Son honneur et leur bénédiction sont inséparables. Notre position céleste en Christ est exclusivement le fait de la grâce divine. Elle est, présentement, un objet de foi, mais bientôt elle sera révélée dans la gloire, et tout œil verra que cette révélation est à l'honneur de notre glorieux Sauveur, Jésus Christ le Seigneur.

 

D’après H. F. Witherby