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Est-ce moi ou est-ce le Seigneur?

 
            «Et Moïse dit à l'Eternel: Pourquoi as-tu fait ce mal à ton serviteur? Et pourquoi n'ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi le fardeau de tout ce peuple? Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple? Est-ce moi qui l'ai enfanté, pour que tu me dises: Porte-le dans ton sein, comme le nourricier porte l'enfant qui tette, jusqu'au pays que tu as promis par serment à ses pères? ... Je ne puis, moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi. Et si tu agis ainsi avec moi, tue-moi donc, je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur»
(Nombres 11: 11-15).

 
            Nous trouvons ici l'esprit de Moïse accablé sous la lourde responsabilité qui lui était confiée; il exprime la peine de son coeur dans ces paroles.

            Evidemment, Moïse abandonne un poste d'honneur. Si Dieu se plaisait à faire de lui l'unique instrument pour conduire l'assemblée, Il lui conférait, en réalité, une dignité et un privilège particulièrement grands. La responsabilité était très lourde, il est vrai, mais la foi reconnaissait que Dieu était amplement suffisant pour permettre à son serviteur d'y faire face.

            Cependant, ce précieux serviteur manqua d'assurance dans les ressources de Dieu. Il dit: «Je ne puis, moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi». Il ne lui était pourtant pas demandé de porter seul le peuple, car Dieu était avec lui. Il n'était que le moyen que Dieu employait. Moïse aurait aussi bien pu dire de sa verge qu'elle portait le peuple. Or, qu'était-il lui-même, sinon un simple instrument dans la main de Dieu, comme la verge dans la sienne?

             C'est ainsi que les serviteurs de Dieu sont souvent défaillants. Un tel manquement est d'autant plus dangereux qu'il est revêtu d'une apparence d'humilité. Reculer devant une lourde responsabilité semble résulter de la méfiance de soi-même et d'une profonde humilité d'esprit. Mais, il faut rechercher à savoir si vraiment Dieu m'a imposé cette responsabilité. Si oui, Il m'accompagnera certainement dans l'exercice de celle-ci. Lui étant avec moi, je peux toutes choses. Avec Lui, le poids d'une montagne n'est rien; sans Lui, le poids d'une plume est accablant!

            C'est une chose toute différente si un homme, dans la vanité de ses pensées, s'engage à prendre sur ses épaules un fardeau que Dieu n'a jamais eu l'intention de lui faire porter et, par conséquent, ne l'y a jamais préparé. Nous pouvons donc, certainement, nous attendre à le voir accablé sous son poids. Mais si Dieu le place sur lui, Il le qualifiera et le fortifiera pour en assumer la charge.

            Ce n'est jamais le fruit de l'humilité que de quitter un poste où l'on a été établi par Dieu. Au contraire, la plus grande humilité aura son expression si l'on y reste dans une simple dépendance de Dieu. Reculer devant un service en prétendant en être incapable montre que l'on est occupé de soi-même. Dieu ne nous appelle pas au service en raison de nos capacités, mais des siennes; aussi, à moins que je ne sois rempli de pensées au sujet de moi-même ou que ma confiance en Dieu fasse défaut, les lourdes responsabilités du service ou du témoignage ne pourront être abandonnées.

            Toute puissance est à Dieu: que cette puissance soit exercée par un seul agent ou soixante-dix, elle est absolument la même. Par conséquent, si un agent refuse cette dignité, c'est bien dommage pour lui! Dieu n'oblige pas un serviteur à demeurer dans une position d'honneur, s'il ne met pas sa confiance en Lui pour l'occuper. Le chemin est toujours libre pour abandonner cette dignité: ainsi en a-t-il été de Moïse. Comme il se plaignait du fardeau, celui-ci lui a été rapidement retiré, avec le grand honneur d'être admis à le porter. «Et l'Eternel dit à Moïse: assemble-moi soixante-dix des anciens d'Israël, que tu sais être les anciens du peuple et ses magistrats, et amène-les à la tente d'assignation, et ils se tiendront là avec toi. Et je descendrai, et je parlerai là avec toi, et j'ôterai de l'Esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu'ils portent avec toi le fardeau du peuple, et que tu ne le portes pas toi seul» (Nombres 11: 16-17).

            Nous ne voyons pas l'introduction de puissance nouvelle. C'est le même Esprit, que ce soit en un seul ou en soixante-dix. Il n'y a ni plus de valeur ni plus de vertu dans la chair de soixante-dix hommes que dans la chair d'un seul. «C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne profite de rien» (Jean 6: 63). En fait de puissance, rien n'a été gagné; mais en fait de dignité, beaucoup a été perdu par ce refus de Moïse.

            Un peu plus loin, au chapitre 11 des Nombres, nous trouvons Moïse qui exprime des paroles d'incrédulité attirant de la part de l'Eternel une répréhension sévère. «La main de l'Eternel est-elle devenue courte? Tu verras maintenant si ce que j'ai dit t'arrivera ou non». En comparant les versets 11 à 15 aux versets 21 et 22, nous découvrons un enseignement bien  solennel: l'homme qui recule devant la responsabilité, en s'abritant derrière sa faiblesse, est en grand danger de mettre en doute la plénitude et la suffisance des ressources de Dieu.

             Toute cette scène enseigne une leçon très précieuse à tout serviteur de Christ qui peut être tenté de se sentir seul ou accablé dans son travail. Que celui-là ait bien à l'esprit que le  travail opéré par le Saint Esprit avec un seul instrument est aussi bon que s'Il en utilise soixante-dix. S'Il n'agit pas, soixante-dix ne valent pas plus qu'un seul! Tout cela dépend de l'énergie du Saint Esprit. Avec Lui, un seul homme peut tout faire, tout endurer, tout supporter. Sans lui, soixante dix hommes ne peuvent rien faire.

            Que le serviteur solitaire se souvienne, pour la consolation et l'encouragement de son coeur abattu, que comptant sur la présence et la puissance du Saint Esprit,  il n'a pas lieu de se plaindre de son fardeau ni de soupirer après un partage du travail. Si Dieu honore un homme en lui donnant beaucoup de travail à faire, qu'il se réjouisse en cela et ne murmure pas; car s'il murmure, il risquerait de perdre rapidement cet honneur. Dieu n'est pas embarrassé pour trouver des instruments. Il pourrait, des pierres, susciter des enfants à Abraham. Il peut, de ces mêmes pierres, susciter les agents nécessaires pour poursuivre son oeuvre glorieuse!

            Oh, qu'un coeur prêt à son service est désirable! Un coeur patient, humble, débarrassé de lui-même, dévoué! Un coeur prêt à servir en compagnie d'autres serviteurs, prêt à servir seul. Un coeur si rempli d'amour pour Christ, qu'il trouvera sa joie à Le servir, quel que soit ce service!

            C'est assurément un besoin bien actuel. Que le Saint Esprit réveille donc nos coeurs à un sentiment plus profond de la grande valeur du nom de Jésus. Que nous soyons rendus capables de répondre d'une façon plus claire, plus compète, non équivoque, à l'amour immuable de son coeur!