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LA  PREDICATION  DE  PAUL  A  ANTIOCHE  DE  PISIDIE
 

Lire : Actes 13 : 14-43

La venue de Paul et de Barnabas dans la synagogue d’Antioche de Pisidie
Le contenu de la prédication de Paul
Les réactions à la suite de la prédication de l’évangile

 

            Ce discours de l’apôtre Paul, clair et concis, est un bon exemple, applicable en tout temps et valable pour tous ceux qui présentent l’Evangile. Il nous montre ce qu’une prédication doit avoir en vue de présenter avant tout : Christ, sa personne, son œuvre. Nous y trouvons aussi les heureux effets d’un témoignage fidèle.
            On ne trouve pas moins de quatorze prédications dans le livre des Actes. Pierre en a prononcé six (chap. 2, 3, 4, 5, 10 et 15). D’autres, également au nombre de six, sont de Paul (chap. 13, 14, 17, 20, 23 et 26). Un long et remarquable témoignage est donné par Etienne, avant sa lapidation (chap. 7). Jacques prend aussi la parole - après Pierre, Barnabas et Paul - à la conférence de Jérusalem (chap. 15).

 

 

La venue de Paul et de Barnabas dans la synagogue d’Antioche de Pisidie

                        Deux apôtres, d’abord simples auditeurs (v. 14-15)

            Paul et Barnabas arrivent à Antioche de Pisidie, dans la province romaine de Galatie. C’est le jour du sabbat : ils entrent donc dans la synagogue et s’y asseyent humblement, comme le font de simples auditeurs (v .14). Sans aucune prétention, ils s’attendent simplement au Seigneur, conscients qu’Il les a envoyés dans cette ville pour lui rendre témoignage.
            Or, après la lecture de la Loi et des Prophètes, les chefs de la synagogue  leur font dire : « Frères, si vous avez une parole d’exhortation pour le peuple, parlez » (v. 15).

                        Paul s’adresse respectueusement à tout l’auditoire (v. 16)

            Alors Paul se lève, fait un signe de la main et dit : « Israélites, et vous qui craignez Dieu, écoutez… » (v. 16). L’apôtre s’adresse ainsi à deux groupes de personnes : les Juifs et les prosélytes (« vous qui craignez Dieu »), c’est-à-dire les non-Juifs convertis au Judaïsme (voir chap. 2 : 5-11).C’était une bonne façon de débuter cette prédication et de gagner la confiance de tous les auditeurs. Puis, sans parler de lui-même, l’apôtre va commencer par faire un récit simple et clair de l’histoire d’Israël.
 

Le contenu de la prédication de Paul

                        Un bref résumé de l’histoire du peuple que Dieu a élu (v. 17-25)

            Paul démontre avec quelle bonté Dieu a agi à l’égard de son peuple terrestre. Celui-ci a d’abord été élevé « bien haut » en Egypte, puis délivré d’un esclavage cruel. Durant 40 ans au désert, l’Eternel prend soin de lui. Il est ensuite introduit en Canaan et l’Eternel lui donne ce pays en héritage. C’est d’abord le temps des « juges » ; il est suivi par le service du prophète Samuel et celui du roi que le peuple a réclamé : Saül. Enfin, le règne de David est établi par Dieu ; c’est « un homme selon Son cœur » (1 Sam. 13 : 13-14).
            L’apôtre donne ensuite les preuves que c’est bien de la descendance de David que Dieu, conformément à sa promesse, a envoyé « un Sauveur à Israël : Jésus » (v. 23). Immédiatement avant la venue de Jésus sur la terre, Jean-Baptiste a prêché au désert le « baptême de la repentance » à tous ceux d’Israël qui, réalisant leur état misérable, venaient vers lui. Ils ont donc été nombreux à l’entendre rendre témoignage. Avant d’achever sa course, il disait à la foule : « Il en vient un après moi, lui dont je ne suis pas digne de délier la sandale » (v. 23-25). Jean faisait ainsi allusion au Messie, à Christ (Jean 1 : 20, 25-28).

                        L’accomplissement des Ecritures et le rejet du Messie (v. 26-37)

            Paul continue à s’adresser  à ses frères : c’est aux « fils de la race d’Abraham » et à ceux qui parmi eux « craignent Dieu » que la parole du salut est adressée (v. 26). Puis il leur parle du rejet du Seigneur. Il marque une claire différence entre « ceux qui sont venus à son baptême » et ceux qui habitent Jérusalem avec leurs chefs ; ces derniers n’ont pas reconnu Jésus ni la voix des prophètes, lue tous les sabbats (v. 27).  L’apôtre précise que la condamnation, la mort et l’ensevelissement de Christ n’ont été cependant que l’accomplissement des choses qui avaient été écrites de Lui par les prophètes (Act. 4 : 27). Mais ceux qui s’étaient rendus coupables d’un si grand crime s’étaient « de facto » placés sous le jugement de Dieu et devraient en porter les terribles conséquences.
            Toutefois Dieu avait ressuscité Christ des morts (v. 30). C’est le grand témoignage que les apôtres devaient rendre ! Si Christ n’avait pas été ressuscité, notre foi serait vaine, nous serions plus misérables que tous les hommes (1 Cor. 15 : 17-19) ! D’ailleurs, un grand nombre de « frères » ont vu Christ ressuscité (1 Cor. 15 : 4-8) et ils ont rendu témoignage d’une si bonne nouvelle. La résurrection du Seigneur est un point essentiel du témoignage qui doit être rendu, autour duquel gravitent toutes les prédications dans ce livre des Actes.
            L’apôtre confirme ce qu’il vient de dire aux Juifs en se servant de leurs propres Ecritures : « Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré » (v. 33 ; Ps. 2 : 7) ; « Je vous donnerai les grâces assurées de David » (v. 34 ; Es. 55 : 3 ; voir aussi 2 Sam. 7 : 10-29) ; « Tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption » (v. 35 ; Ps. 16 : 10). Ils devaient comprendre que ces passages ne concernaient pas David. En effet, celui-ci s’était endormi et avait vu la corruption. En revanche, le Fils de David, Celui que Dieu a ressuscité, « n’a pas vu la corruption » (v. 37) ! Toutes ces grandes vérités sont donc établies de façon irréfutable par l’Ecriture. Paul annonce alors aux Juifs d’Antioche quelle en est, pour eux, la conséquence : l’offre du salut de Dieu !

                        L’annonce du pardon des péchés

             « Sachez-le donc, frères : par lui (Jésus) vous est annoncé le pardon des péchés » (v. 38). Quiconque croit est justifié de tout ce dont la Loi de Moïse n’avait pas pu le justifier ! Cette Loi nous condamne tous, car, tous, nous l’avons violée. Mais, à celui qui croit, le salut est offert : « Quiconque croit est justifié par Lui » (v. 39).
            Un avertissement solennel suit : « Prenez donc garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les Prophètes… » (v. 40). En citant le prophète Habakuk, Paul annonce le jugement qui allait fondre sur le peuple à cause de son idolâtrie (v. 41). Dieu allait faire une œuvre « de leurs jours », à laquelle ils n’auraient pas cru si elle leur avait été racontée. Mais ce ne serait qu’une « image » de ce jugement qui attendait les Juifs pour avoir rejeté leur Messie et la grâce qui leur était offerte. Dans cette citation d’Habakuk, les « arrogants » sont ceux qui refusent avec mépris une chose bonne. « Comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut… ? » (Héb. 2 : 3). Il a nécessité la venue du Fils de Dieu dans ce monde, ses souffrances et sa mort !       
            C’était vraiment un message solennel : il concernait d’abord Christ - le Seigneur et le Sauveur, mort et ressuscité - et proclamait aussi le salut accordé en son Nom à tous ceux qui croient ! Que tous ceux qui présentent la Parole puissent apprendre, conduits par le Saint Esprit à présenter leur message de cette manière.
            Ceux que Jésus avait envoyés en premier lieu annoncer le salut « étaient des hommes sans instruction et du commun » (Act. 4 : 13), de simples pêcheurs ; tandis que Paul, élevé aux pieds de Gamaliel, était très instruit. Cependant il était, lui aussi, bien déterminé à ne rien connaître parmi ceux auxquels il présentait la Parole, « sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (1 Cor. 2 : 2).
            La force spirituelle de chacun de ces témoins tenait au fait qu’ils prêchaient Christ et qu’ils annonçaient le salut en  Son nom par la foi. S’exprimant avec simplicité, ils s’appliquaient à ne laisser dans l’ombre aucun aspect de l’Ecriture. Ils parlaient avec l’onction du Saint Esprit, attentifs à transmettre ce qu’Il mettait dans leur bouche. Ils s’approchaient ensuite de ceux qui cherchaient la vérité. Une même attitude de cœur est indispensable pour « gagner» des âmes à Christ. Cependant la prédication de la Parole a toujours les mêmes effets : il n’est jamais possible de rester « neutre». Le choix capital s’opère en fonction de notre attachement de cœur à Christ et à ses paroles qui « sont esprit et sont vie » (Matt. 16 : 16-17 ; Jean 6 : 64, 66-68).
 

Les réactions à la suite de la prédication de l’évangile

            On peut comprendre que la « doctrine » et les commentaires que Dieu avait confiés aux apôtres aient bouleversé la terre habitée (Act. 17 : 6) ! Ainsi la prédication de l’évangile avec la puissance de l’Esprit partage ici les auditeurs en deux : les uns acceptent le salut, les autres le refusent. Pour les uns, l’évangile a une « odeur de vie », pour les autres, « une odeur de mort » (2 Cor. 2 : 14-16).  Pendant son ministère ici-bas, Jésus avertissait les foules : « Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre, ...mais l’épée : car je suis venu jeter la division entre un homme et son père, entre une fille et sa mère… Celui qui aime père ou mère plus que moi n’est pas digne de moi » (Matt. 10 : 34-38 ; Luc 12 : 49- 53).

                        Le désir d’entendre davantage la parole de Dieu (v. 42-44)

            Au moment où Paul et Barnabas sortent de la synagogue, on leur demande de parler le sabbat suivant des questions qu’ils viennent d’aborder (v. 42). Toutefois, plusieurs Juifs et prosélytes suivent alors Paul et Barnabas, et ceux-ci, en parlant avec eux, les exhortent « à persévérer dans la grâce de Dieu » (v. 43).  C’est le meilleur conseil que l’on peut donner à de jeunes convertis. Cette persévérance dans la grâce de Dieu est un signe indiscutable de la conversion.
            Ces hommes qui suivaient les apôtres n’attendaient pas le « sabbat suivant » pour écouter encore le message de la grâce, si différent de celui qu’ils entendaient dans la synagogue ! Attention : « plus tard » ou « demain » sont souvent des mots chuchotés par le diable  (Act. 24 : 25) ;  il cherche toujours à retarder le plus possible le moment où la Parole sera entendue et le risque pour lui qu’elle soit reçue. Il craint fort que les auditeurs n’écoutent et se convertissent. Satan cherche constamment à avoir prise sur nous : nous n’ignorons pas ses intentions (2 Cor. 2 : 11). Dieu nous dit : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas  vos cœurs » (Héb. 3 : 7, 15 ; 4 : 7). « C’est maintenant le temps favorable… c’est maintenant le jour du salut » (2 Cor. 6 : 2). Aurons-nous encore une nouvelle occasion d’écouter les appels divins ? Nous pensons à Bartimée, l’aveugle. Il a compris que Jésus seul pouvait lui rendre la vue et il entend qu’Il passe ; en effet, Jésus sort de Jéricho, suivi d’une grande foule. Alors l’infirme crie : « Fils de David, aie pitié de moi ». Sa supplication bruyante dérange, comme ailleurs celle de la femme cananéenne (Matt. 15 : 22, 24). « Beaucoup le reprirent pour le faire taire » (Marc 10 : 48). Mais il criait d’autant plus fort. Jésus s’arrête et commande : « Appelez-le ». L’atmosphère, hostile jusqu’ici, change. On appelle l’aveugle : « Bon courage, lève-toi, il t’appelle ». Bartimée jette loin son vêtement, se lève d’un  bond et vient à Jésus qui lui dit : « Que veux-tu que je te fasse ? ». Il présente sa requête : « Rabboni, que je recouvre la vue ». Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a guéri » (v. 46-52). C’était la dernière fois que Jésus passait par là. Il se rendait à Jérusalem, où Il allait être crucifié (v. 33-34).
            Amis lecteurs, ne soyons pas négligents : quelles que soient nos circonstances difficiles, saisissons aujourd’hui ce qui pourrait être la dernière occasion de nous jeter dans les bras du Seigneur.

                        L’opposition et la persécution (v. 45-52)

            Au second sabbat, presque toute la ville est assemblée « pour entendre la parole de Dieu » (v. 44). Dieu mène ses serviteurs en triomphe dans le Christ (2 Cor. 2 : 14). Mais l’Ennemi ne reste jamais inactif, et l’opposition ne tarde pas à se manifester. Les premiers à rejeter Christ, ce sont les conducteurs religieux ! Ils s’opposent à ceux qui apportent pourtant des « bonnes nouvelles de salut » et s’acharnent à contredire l’enseignement des apôtres
            On chasse souvent les envoyés du Seigneur ; ce fut le cas ce jour-là à Antioche de Pisidie. Les conducteurs « remplis de jalousie » blasphèment et contredisent les paroles de Paul (v. 45). Toutefois dans leur épreuve, Paul et Barnabas reçoivent le secours d’en Haut. Ils « s’enhardirent jusqu’à déclarer : « C‘était à vous d’abord qu’il fallait annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous la rejetez et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les nations » (v. 46). L’Ecriture annonçait en effet que Jésus serait donné « pour être une lumière des nations », le salut de Dieu « jusqu’au bout de la terre » (Es. 49 : 5-6). Ceux des nations qui entendirent cela « s’en réjouirent et glorifièrent la parole du Seigneur ; et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. La Parole du Seigneur se répandait à travers tout le pays » (v.48-49).
            Des femmes de haut rang et les notables de la ville, poussés par les Juifs, suscitent une persécution contre les deux apôtres et les chassent de leur territoire (v. 50). Ils y reviendront courageusement pour fortifier les disciples et les exhorter à persévérer dans la foi ; ils les avertiront que c’est « par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut  entrer dans le royaume de Dieu » (Act. 14 : 22). Il faut s’en souvenir aussi de nos jours !
            Expulsés, les apôtres secouent la poussière de leurs pieds (Matt. 10 : 14) et se rendent à Iconium (v. 51). Pour un temps, la porte se ferme pour annoncer l’évangile dans cette ville d’Antioche, mais les disciples sont « remplis de joie et de l’Esprit Saint » (v. 52).

 

Ph. L            le 25. 09. 14