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Les leçons du sanctuaire (5)

Le résidu, ou reste fidèle
La puissance de Dieu manifestée sans apparence extérieure à la fin d’une dispensation
L’exemple de la fin de la période des patriarches
Un autre exemple en 1 Samuel 7
Au temps d’Aggée
Le résidu au temps du Seigneur : Luc 2
Au temps de l’apôtre Paul
Les révélations faites à Jean
 

Le résidu, ou reste fidèle

« Mais il y aura encore là un dixième ; et il reviendra et il sera brouté, comme le térébinthe et le chêne, dont le tronc reste quand ils sont abattus : la semence sainte en sera le tronc » (Es. 6 : 13).

            Mon objet en citant ce verset est de montrer que le droit de Dieu est assuré. Le dixième est ce qui Lui revient. La dîme était ce qui revenait au vainqueur, et Abraham la donna à Melchisédec, le sacrificateur du Dieu Très-haut (Gen. 14 : 20). Mais ce que je désire, avant d’entrer dans ce sujet du résidu, c’est revenir sur ce que j’ai présenté dans les articles précédents.
            J’ai d’abord parlé de l’actualité de la présence du Seigneur. Si vous ne croyiez pas à cette présence, vous admettriez qu’il y avait une plus en Israël qu’il n’y a maintenant dans l’Assemblée ; il y avait alors un tabernacle et une nuée de gloire demeurant sur lui, au milieu du peuple. La présence du Seigneur de gloire n’est connue que par ceux qui sont réunis en son nom. Puis nous avons vu le caractère de la compagnie qui jouissait de sa présence : « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18 : 20). Le plus jeune croyant peut en jouir. Ensuite, nous avons parlé de l’effet que la compagnie du Seigneur a sur l’individu dans son chemin ici-bas ; ayant connu la dignité d’être un sacrificateur dans le sanctuaire, il ne touche pas aux choses impures du monde. Bien qu’il soit en contact avec elles, il en est moralement séparé. Plus il comprendra sa dignité à l’intérieur avec le Seigneur, plus il sera séparé en caractère et position ici-bas parmi les hommes. C’est assez simple. Enfin nous avons vu que Dieu avait un intérêt principal sur la terre et que personne ne pouvait être proche du Seigneur – personne ne pouvait être associé à Lui, jouissant de Lui au milieu des siens – sans acquérir quelque intelligence sur le fait que Christ aime l’assemblée. De plus, il sait que le Saint Esprit est ici pour témoigner de Christ et que l’assemblée est le vase par lequel le témoignage est donné. Rien ne peut réjouir davantage le cœur que le simple fait que, dans ce monde où nous sommes, se trouve le trésor de Christ. Si je regarde au « champ », le monde,  je vois que Son trésor est caché dans le champ. Je vois qu’au milieu de toute la confusion, de la mauvaise administration, et toutes sortes d’extravagances de pensée et d’action, Christ a son trésor sur la terre. Il n’est pas dans les cieux, mais sur la terre – c’est un fait merveilleux.
           Maintenant j’en viens à un sujet d’un intérêt particulier. C’est que, vu que l’intérêt du Seigneur est ici-bas, il y aura toujours ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ; ils sont communément appelés un « résidu », bien que je n’aime pas le mot parce qu’il donne généralement une idée incorrecte. Dans l’Ecriture, le terme original est traduit par « le reste » dans certains passages, et par « le résidu » dans d’autres. Dans les Actes et dans la lettre à Thyatire, c’est « le reste » (Apoc.  2 : 24), et ceci me donne plus l’idée de ce que j’entends par « le résidu ».  Si vous gardez à l’esprit que le Seigneur a un intérêt principal ici-bas, et si vous regardez tout autour et que vous voyez l’état de confusion dans lequel tout se trouve, combien tout est brisé, combien le témoignage est en ruine, qu’avez-vous à faire ? La réponse est simplement d’être fidèle à ses intérêts, de faire partie du « reste » ou résidu.

                        Trois caractéristiques du résidu

            La première est que, tandis que le principal intérêt du Seigneur est le vôtre. Vous êtes sensible au fait que l’Eglise est tombée ; il n'y a aucun effort pour être manifeste, aucun effort pour mettre en place quelque chose, comme si nous n'avions pas perdu notre premier état. Maintenant, si vous regardez autour de vous et que vous suivez l’histoire de l’Eglise, vous trouverez qu’il n’y a pas de vraie compréhension de l’intérêt de Christ. Dieu ne restaure jamais quelque chose qui a échoué. Il continue à avoir un résidu pour présenter et maintenir son propre intérêt. Par conséquent, la première chose qui caractérise un résidu, c’est le maintien des intérêts du Seigneur tandis que l’on reconnaît la faillite dans le témoignage.
            La seconde marque est que vous n’affirmez pas être quelque chose, sinon un pauvre peuple affligé qui se confie dans le Seigneur. Vous êtes très sensible à l’opprobre qui est sur l’Eglise. Quand un homme est sensible à l’opprobre qui est sur sa famille, il sait qu’il ne peut l’inverser en se conduisant comme si cela n’existait pas. On devrait dire : Je ne suis pas insensible à l’opprobre qui est sur ma famille, mais je suis déterminé à ne pas y ajouter ; au contraire, mon grand propos est de montrer que ma vie est en contradiction constante avec cet opprobre. Nous avons perdu notre titre à être crédité par le monde, nous ne présentons pas d’apparence aux hommes ; « comme un térébinthe ou un chêne quand ils perdent leurs feuilles », mais « dont la substance est en eux ». Le Seigneur est avec nous.
            Et le troisième caractère est que je suis plus dévoué au service que jamais. Le dévouement à Dieu est manifesté par le zèle avec lequel je sers son peuple.

                        Deux classes d’opposants contre lesquels il faut lutter 

            Les uns œuvrent à la reconstruction et les autres disent : Oh, cela ne sert à rien, un renard suffira pour tout briser, le témoignage en commun est terminé. Eh bien, dans un sens je respecte ceux qui essaient de reconstruire, bien que je sache qu’ils trouveront que la tentative est vouée à l’échec. Mais aux autres, je dis : votre découragement quant à l’intérêt principal du Seigneur est seulement un reflet de votre propre état ? La même puissance qui a toujours été à notre disposition est encore là, et le même amour pour l'assemblée existe encore. Ce que vous devez désirer, c’est la fidélité : « Il y aura encore là un dixième ». Soyez un vrai résidu. Vous ne devez pas essayer de réformer l’Eglise ; vous ne devez pas essayer de recommencer à neuf, bien que vous ayez en quelque sorte à commencer depuis le début. Vous ne pouvez pas vous déconnecter de l’ancienne famille, l’Eglise. Vous devez supporter tout l’opprobre sur cette famille, vous n’êtes pas honnête si vous ne le faites pas ; mais le principal intérêt du Seigneur est ici-bas.
 

La puissance de Dieu manifestée sans apparence extérieure à la fin d’une dispensation

            Aucune dispensation ne se termine sans une manifestation de la puissance de Dieu exposant son cœur en relation avec son principal intérêt, bien que peu de choses l’indiquent extérieurement. Vous pouvez être selon son plaisir, non pas une fraction « fanée », mais la qualité divine au commencement est révélée dans une grande clarté. C’est comme la lumière avant la mort, elle est révélée plus intensément en opposition au déclin environnant. Il y a deux choses que vous devez garder à l’esprit au sujet du résidu : l’une est que vous êtes une contradiction vivante de l’opprobre sur l’Eglise, l’autre est que vous présentez très sincèrement la pensée de Dieu  - exprimée comme au commencement.
            Je peux vous donner un exemple ici, bien que n’étant pas à sa place, il expliquera ce que je veux dire. La veuve qui donnait ses deux pites dans le trésor du temple n’était aucunement intéressante aux yeux des hommes, mais elle a beaucoup plu aux yeux du Seigneur. Elle donnait tout ce qu‘elle avait. Elle surpassait même Salomon ! C’est le vrai trait du résidu. Je crois que c’était quelque chose de très beau que notre Seigneur a vu comme Il sortait du temple. Les hommes riches donnaient de leur superflu, mais cette pauvre veuve donnait tout ce qu’elle avait ! Pour quoi ? Pour l’intérêt principal de Dieu, bien que nous connaissions l’état désespéré du temple des Juifs alors. Je dis qu’elle surpassait Salomon car Salomon a bâti la maison en se servant de ses grandes richesses, mais ici une pauvre veuve donnait tout ce qu’elle avait pour vivre, pour soutenir sa vie. Ainsi la fin est moralement plus grande que le commencement. Que Dieu veuille que chacun de nos cœurs reste dans la vraie fidélité à son intérêt.

 

L’exemple de la fin de la période des patriarches

             « Et il arriva après ces choses, qu'on dit à Joseph : Voici, ton père est malade. Et il prit avec lui ses deux fils, Manassé et Éphraïm. Et on avertit Jacob, et on dit : Voici, ton fils Joseph vient vers toi. Et Israël rassembla ses forces, et s'assit sur le lit. Et Jacob dit à Joseph : Le Dieu Tout-puissant m'est apparu à Luz, dans le pays de Canaan, et il m'a béni, et m'a dit : Voici, je te ferai fructifier et je te multiplierai, et je te ferai devenir une assemblée de peuples, et je donnerai ce pays à ta semence, après toi, en possession perpétuelle. Et maintenant, tes deux fils qui te sont nés dans le pays d'Egypte, avant que je vinsse vers toi en Egypte, sont à moi : Ephraïm et Manassé sont à moi comme Ruben et Siméon. Et tes enfants que tu as engendrés après eux seront à toi ; ils seront appelés d'après le nom de leurs frères, dans leur héritage. Et moi,... comme je venais de Paddan, Rachel mourut auprès de moi, dans le pays de Canaan, en chemin, comme il y avait encore quelque espace de pays pour arriver à Éphrath ; et je l'enterrai là, sur le chemin d'Ephrath, qui est Bethléhem » (Gen. 48 : 1-7).
            Voici, chers amis, un exemple de la fin d’une dispensation. C’était la fin de la période d’Abraham, et le grand fait du témoignage en ce temps-là c’était d’être un étranger dans le pays, sans possession. Si je regarde à Jacob à une autre période, comme à la fin de Genèse 33, je vois son manquement ; beaucoup manquent ainsi maintenant.  Là Jacob eut un autel qu’il appela El-Elohé-Israël, mais il abandonna son témoignage. Celui-ci était qu’il soit un étranger et un pèlerin dans le pays, or il acheta une portion de champ. Il n’abandonna pas le vrai terrain – comme vous trouverez que beaucoup le disent en ce jour – mais il abandonna son témoignage qui était de ne pas avoir de possession, sinon pour ensevelir les morts. Maintenant au chapitre 48, nous trouvons Jacob, selon l’épître aux Hébreux, « appuyé sur le bout de son bâton » : rien d’imposant à voir, la faiblesse même, Jacob était mourant. Toute son ancienne vigueur, tout ce qui le caractérisait comme un homme de grande activité, tout avait disparu ; mais il adore Dieu, et il bénit les fils de Joseph ! Il est intéressé par les intérêts de l’Eternel sur la terre, mais pour lui il n’a pas de lien avec elle, il est un véritable pèlerin. Il dit que Rachel mourut et qu’il l’enterra sur le chemin d’Ephrath. Il n’avait pas un seul lien avec cette scène. Jamais un homme ne fut aussi complètement dissocié de cœur et d’esprit de la terre comme il le fut à ce moment-là. Ainsi il est l’exemple de ce qui caractérise ceux qui représentent le Seigneur en un temps de ruine. Il est en Egypte, le lieu de l’opprobre. Il n’y a pas d’effort de cacher sa propre faiblesse ; il adore Dieu, en vrai pèlerin ; et il bénit les fils de Joseph ; il est consacré à Dieu et à son peuple.

 

Un autre exemple en 1 Samuel 7

            C’est un exemple particulièrement intéressant parce qu’il se situe à la fin de la période des Juges, qui est d’une manière le type de notre période actuelle. Au temps des Juges, il n’y avait pas de roi, et Dieu personnellement était Celui qui gouvernait, de cette manière un  type de la place du Saint Esprit dans le temps présent. Ils étaient dans un embarras particulier de la part des Philistins ; très semblable à la façon dont les vrais croyants sont entravés par les professants dans l'église aujourd'hui. Ils étaient dans le pays ; ils étaient au bon endroit ; mais les Philistins les avaient tant submergés qu’ils étaient en fait prisonniers dans leurs propres maisons. Ils devaient même aller vers les Philistins pour faire aiguiser leurs outils. Ils étaient dans le pays, mais non autorisés à en profiter. Les Philistins étaient un peuple qui était monté d’Égypte ; vous trouvez leur origine en Genèse 10. La condition d’Israël est lamentable. Que propose Samuel ? Samuel clôt la période. Et il est remarquable qu’il entre par la prière, et qu’il fut donné en réponse à la prière. Nous lisons : « Et Samuel parla à toute la maison d'Israël, disant : Si de tout votre cœur vous retournez à l'Éternel, ôtez du milieu de vous les dieux étrangers, et les Ashtoreths, et attachez fermement votre coeur à l'Éternel, et servez-le lui seul ; et il vous délivrera de la main des Philistins » (1 Samuel 7 : 3).
            Il faut avouer que leur état était très bas ; pourtant il fallait qu’ils en soient délivrés. Samuel ne leur dit pas de faire des démonstrations, mais il dit : « Je prierai l’Eternel pour vous » (v 5). « Et ils s'assemblèrent à Mitspa, et ils puisèrent de l'eau et la répandirent devant l'Éternel ; et ils jeûnèrent ce jour-là, et dirent là : Nous avons péché contre l'Eternel. Et Samuel jugea les fils d'Israël à Mitspa. Et les Philistins apprirent que les fils d'Israël s'étaient assemblés à Mitspa, et les princes des Philistins montèrent contre Israël ; et les fils d'Israël l'apprirent, et eurent peur des Philistins. Et les fils d'Israël dirent à Samuel : Ne cesse pas de crier pour nous à l'Eternel, notre Dieu, afin qu'il nous sauve de la main des Philistins. Et Samuel prit un agneau de lait, et l'offrit tout entier à l'Eternel en holocauste ; et Samuel cria à l'Eternel pour Israël, et l'Eternel l'exauça. Comme Samuel offrait l'holocauste, les Philistins s'approchèrent pour livrer bataille à Israël ; et l'Eternel fit tonner ce jour-là un grand tonnerre sur les Philistins, et les mit en déroute, et ils furent battus devant Israël. Et les hommes d'Israël sortirent de Mitspa et poursuivirent les Philistins, et les frappèrent jusqu'au dessous de Beth-Car. Et Samuel prit une pierre et la plaça entre Mitspa et le rocher, et il appela son nom Eben-Ezer, et dit : l'Eternel nous a secourus jusqu'ici » (v 6-12).
            Vous avez là une grande manifestation de la faveur de Dieu. Ils auraient pu dire : Qu’allons-nous faire dans notre confusion actuelle ? Les Philistins effectivement inondent et entravent tout, même au lieu de la bénédiction. Qu’allons-nous faire ? Il faut insister sur deux choses et les maintenir : la séparation et la dépendance de Dieu. Nous trouvons ces deux choses ici, et Dieu opéra une grande victoire. « Et les Philistins furent abaissés, et ils n'entrèrent plus dans les confins d'Israël ; et la main de l'Eternel fut sur les Philistins pendant tous les jours de Samuel » (v 13). Samuel fut le dernier des juges. Nous voyons donc qu’à la fin de cette période il y eut une compagnie qui s’était véritablement tournée vers l’Eternel, parce que I-Cabod était écrit sur la nation. Ils ne niaient pas leur bas état, l’opprobre de la famille. Qu’est-ce qui pourrait vous donner davantage le sentiment de l’humilité que la prière ? L’attitude même exprime le besoin. Ils répandirent de l’eau, l’eau est la ligne de séparation ; et ils jeûnèrent.  Il y avait une entière abnégation des ressources humaines, et ils se tournèrent vers Dieu dans une absolue dépendance de Lui. Alors Dieu sort dans sa propre puissance : Il tonna. Le tonnerre est une chose en dehors des limites de l’homme. L’étonnement est que nous ne priions pas plus. Vous ne pouvez pas prier sans être accepté, et c’est ce que l’holocauste présente. Nous sommes agréés. « C’est maintenant le temps agréable ». Je crois que s’il y avait plus de séparation et de dépendance, Dieu se montrerait remarquablement pour nous. Ici ils sont dans des circonstances très différentes des jours de Josué ; mais pourtant c’est la même puissance. Il n’y a pas de passage chargé de plus d’instruction pour nous que celui-ci. Il est typique de la période de l’Eglise. Et Samuel à la fin de cette période peut dire près de la pierre, typique de Christ : « L'Eternel nous a secourus jusqu'ici ».

 

Au temps d’Aggée

            Voici encore, avec le livre d’Aggée, un exemple de l’Ancien Testament très instructif. Tout obstacle sera jeté dans votre chemin si vous vous efforcez de résister pour le Seigneur. L’ennemi commence à comploter contre vous dès que vous essayez d’être libérés de l’indifférence. Il en est toujours ainsi. Vous le voyez dans le cas que nous avons considéré : « Et les Philistins apprirent que les fils d'Israël s'étaient assemblés à Mitspa, et les princes des Philistins montèrent contre Israël » (1 Sam. 7 : 7). Au moment où vous cherchez à progresser, vous pouvez être sûrs que la puissance de l’Ennemi est à l’œuvre pour vous faire échouer.
            Les captifs qui étaient revenus de Babylone au temps d’Esdras avaient traversé beaucoup de souffrances. Ils avaient conscience que tout était dans un état de ruine, pourtant ils retournèrent à Jérusalem. Les murailles étaient délabrées et le temple en ruine. Mais ils étaient si assurés de la faveur de l’Eternel qu’ils célébrèrent la fête des tabernacles avant même d’avoir eu une récolte. Et c’est un immense encouragement pour nous, et cela en a encouragé beaucoup ; car s’ils pouvaient surmonter toute obstruction et pouvaient être occupés ici par le principal intérêt de Dieu, combien plus pouvons-nous le faire, nous qui avons le Saint Esprit ! Mais les obstacles furent semés sur leur chemin, et avec tant de succès, que pendant quatorze ans ils cessèrent de bâtir. Ils étaient déroutés bien qu’ils puissent dire qu’ils étaient revenus au bon endroit. C’est maintenant notre danger. D’un côté il y a un danger que comme Jacob, bien que vous soyez retournés sur le bon terrain et que vous mainteniez la vérité, vous ne teniez pas compte du témoignage. Je veux dire par cela la ligne distincte et spéciale de l’intérêt divin. En Aggée, Son intérêt était la maison : « Vous vous attendiez à beaucoup, et voici, ce n'a été que peu ; et vous l'avez apporté à la maison, et j'ai soufflé dessus. Pourquoi ? dit l'Eternel des armées. A cause de ma maison, qui est dévastée, - et vous courez chacun à sa maison » (Agg. 1 : 9-10). Ce n’était pas de la mondanité. Chacun cherchait sa propre bénédiction, et non pas l’intérêt de Dieu ! Israël avait droit à la bénédiction terrestre, mais ils ne faisaient pas de l’intérêt principal de Dieu leur premier intérêt. Ceux qui ont beaucoup souffert pour représenter le Seigneur sont en danger particulier d'être détournés. Il n’y a pas seulement le danger auquel j’ai fait allusion en parlant de Jacob, mais aussi celui d’être déconcertés et empêchés par les opposants, et donc de cesser d’être occupés par le principal intérêt de Dieu. Alors il nous arrive comme à Israël : « J'ai soufflé dessus. Pourquoi ? dit l'Eternel des armées. A cause de ma maison, qui est dévastée ». L’intérêt de Dieu est négligé. Le seul vrai renouveau est dans le zèle pour le principal intérêt de Dieu. « Montez à la montagne et apportez du bois, et bâtissez la maison ; et j'y prendrai plaisir, et je serai glorifié, dit l'Eternel…Et ils vinrent et travaillèrent à la maison de l'Eternel des armées, leur Dieu » (v. 8, 14fin).
            Et plus loin nous lisons au chapitre 2 : « Et maintenant, considérez bien, je vous prie, ce qui va arriver dès ce jour et dorénavant : avant qu'on eût mis pierre sur pierre au temple de l'Eternel, - avant que ces jours fussent, si l'on venait à un tas de vingt boisseaux, il y en avait dix ; si l'on venait à la cuve pour puiser cinquante mesures, il y en avait vingt ; je vous ai frappés par la brûlure et la rouille et la grêle, dans toute l'œuvre de vos mains, et aucun de vous n'est revenu à moi, dit l'Eternel : considérez-le bien, je vous prie, dès ce jour et dorénavant, depuis le vingt-quatrième jour du neuvième mois, depuis le jour où le temple de l'Eternel a été fondé ; considérez-le bien. La semence est-elle encore dans le grenier ? Même la vigne, et le figuier, et le grenadier, et l'olivier, n'ont pas porté de fruit. Dès ce jour-ci, je bénirai » (v.15-19). La grande chose à maintenir, c’est que l’intérêt principal de Dieu soit le nôtre. Le danger est qu’après avoir beaucoup souffert pour arriver au vrai terrain, l’on échoue pour maintenir ce qui est l’intérêt principal de Dieu sur ce terrain.
            Combien notre Seigneur a poursuivi cela magnifiquement ! En Jean 2, quand Il entre dans le temple, il le nettoie ; ce n’était pas le temple bâti par Esdras et qui avait été renversé, mais celui qui avait été rebâti par Hérode, durant quarante-six ans. Je ne connais rien de plus touchant que le fait que le Seigneur se fasse un fouet de cordes et les chasse, disant aux vendeurs de colombes : « Ôtez cela d'ici ; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit : Le zèle de ta maison me dévore » (v. 16-17). Rien de plus touchant. Il y avait deux classes de personnes (comme de nos jours), les pharisiens et les publicains. Les pharisiens essayaient de sauver les apparences ; les publicains trafiquaient sur la ruine de la dispensation, ils étaient des collecteurs d’impôts. Le pharisien étudiait l’apparence dans les œuvres et la marche. Le publicain disait : Tout est ruine, mais je peux faire tourner cela à mon avantage.

 

Le résidu au temps du Seigneur : Luc 2

             Siméon et Anne ont rencontré le Seigneur quand, pour la première fois, il a été amené au temple comme un petit enfant. Siméon attendait la consolation d’Israël. Il n’y avait rien de prétentieux en lui ; c’était un vieillard, mais son cœur était attaché au Seigneur. L’homme et la femme ensemble forment un beau type ; l’homme indique l’énergie, la femme la condition. Siméon recherche et attend la consolation d’Israël et, le Sauveur dans ses bras, il peut dire au Seigneur : « Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix, selon ta parole ; car mes yeux ont vu ton salut » (v. 29). Ayant vu le Seigneur, il peut laisser tout le reste. Anne, de son côté, « ne quittait pas le temple, servant Dieu en jeûnes et en prières, nuit et jour ;  Arrivée elle aussi à ce moment-là, elle louait Dieu, et parlait de lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance » (v. 37-39). Regardez leur belle fidélité à Dieu. Rien aux yeux des hommes : un vieil homme et une vieille femme. Anne avait plus de quatre-vingts ans et voyez son activité. Elle n’est pas imposante et n’attire pas les regards. Mais le principal intérêt du Seigneur était le sien, et elle recherchait assidûment le bien-être du peuple de Dieu.
            Considérons alors notre responsabilité. Le passage d’Esaïe 17 : 6 peut nous en donner une idée. « Mais il y restera un grappillage, comme quand on secoue l'olivier : deux, trois baies au plus haut sommet, quatre, cinq dans ses branches fruitières, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël ». Il n’y avait que quatre ou cinq baies, mais elles étaient toutes de bons fruits. « Il y aura abondance de froment sur la terre, sur le sommet des montagnes ; son fruit bruira comme le Liban ; et les hommes de la ville fleuriront comme l'herbe de la terre » (Ps. 72 : 16). Un autre passage auquel j’ai fait allusion, Sophonie 3 : 12 : « Et je laisserai au milieu de toi un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l'Eternel ». La responsabilité du résidu de nos jours est indiquée par les différents passages rappelés.

 

Au temps de l’apôtre Paul

            « Dans ma première défense, personne n'a été à mes côtés, mais tous m'ont abandonné ; que cela ne leur soit pas imputé. Mais le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié, afin que par moi la prédication soit pleinement accomplie et que toutes les nations l'entendent ; et j'ai été délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera de toute oeuvre mauvaise œuvre et me conservera pour son royaume céleste. À lui la gloire, aux siècles des siècles ! Amen » (2 Tim. 4 : 16-18). Paul avait été le principal serviteur de Dieu en relation avec l’assemblée.  Et c'est après qu'il a été abandonné par tous les saints qu'il écrit cette épître. Comme son expérience est bénie : « Le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié » ! Les saints l’avaient abandonné mais il ne cèderait pas. C’était différent avec Etienne. Il était le résidu du peuple, et les Juifs l’abandonnèrent. Ici les saints abandonnèrent Paul mais c’est beau de voir comme il prie pour eux. C’est après cela qu’il écrit à Timothée : Ne cède pas. Tous en Asie se sont détournés de moi ; nous sommes dans un triste état, mais tu dois tenir ferme. Dieu est fidèle et Il « ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d'amour, et de sobre bon sens » (2 Tim. 1 : 7). Poursuis. « N’aie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier » (v. 8). « Ce que tu as entendu de moi en présence de nombreux témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables à leur tour d’en instruire d’autres » (2 : 2). « Tu as pleinement compris ma doctrine, ma conduite, mon but constant » (3 : 10). Qu’il n’y ait pas une quelconque dilution. « Demeure dans les choses que tu as apprises » (v. 14).
            Les deux derniers chapitres parlent des « temps difficiles » des « derniers jours ». On ne trouve pas ici les énormités grossières du monde païen, décrites en Romains 1, mais il y a pire - un mal subtil. Paul est-il découragé ? Pas du tout. Comme quelqu’un l’a remarqué, il n’a jamais montré plus de courage. Au lieu de dire comme certains maintenant que c’est terminé, il dit au contraire : « Quant aux hommes méchants et aux imposteurs, ils iront de mal en pis, séduisant et étant séduits. Mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises » (3 : 13-14). Ne voudriez-vous pas prendre position pour votre Seigneur bien que vous soyez seul ? Le maître bâtisseur de l’assemblée était seul mais il pouvait dire que le Seigneur l’avait délivré, afin que par lui « la prédication (ou proclamation) soit pleinement accomplie » (4 : 17). En Romains 16 : 25 nous trouvons le même mot : « Or, à celui qui est puissant pour vous affermir selon mon évangile et la prédication de Jésus Christ ». Le cœur ne se réjouit-il pas en un homme comme celui-là ? Il ne dit pas que tout est fini ! Il dit : « Le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié ». Il n’y a rien en Paul pour l’œil humain, il n’y a qu’un pauvre prisonnier comparaissant devant le tribunal romain. Mais le Seigneur s’est tenu près de lui et l’a fortifié afin que les Gentils entendent. Ainsi il était un instrument approprié pour encourager Timothée et lui dire : « Prêche la parole, insiste, que l’occasion soit favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et doctrine » (4 : 2) ; « mais toi, sois sobre en tout, endure les souffrances, fais l'œuvre d'un évangéliste, accomplis pleinement ton service » (v. 5). Quelle belle fin ! Il était consacré à Dieu et servait les autres, bien que réduit à être solitaire dans une prison à Rome.

 

Les révélations faites à Jean

            Jésus a dit à Pierre en parlant de Jean : « Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi » (Jean 21 : 22). « Cette parole se répandit donc parmi les frères que ce disciple-là ne mourrait pas » (v. 23). Et, jusqu’au premier siècle, on a pensé sans doute qu’il était encore vivant. Il y a quelque chose de particulièrement intéressant dans ce passage. Il a été généralement accepté que, lorsque le livre de l'Apocalypse a été donné à Jean, tout était prêt pour que le Seigneur vienne, il n'y avait plus de ce que nous appelons le développement qui prenne place. Et c’est un fait significatif que Jean – si attaché au Seigneur, le disciple bien-aimé – soit celui qui demeurerait jusqu’à ce qu’Il vienne. Il ne dit pas que Jean demeurerait mais, au sujet du serviteur auquel Il avait fait connaître l’état de choses qui existerait à sa venue, Il peut dire : « Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne ». Bien-aimés, Il aura un Jean quand Il viendra. Il aura un Béthanie – un lieu où sa Personne sera connue. Vous dites que Jean est mort. Oui, mais l’amour que Jean avait pour le Seigneur n’est pas mort ; et je dis que l’amour d’un Jean sera là aussi pour Le recevoir quand Il reviendra ! Cet amour vous caractérise-t-il ? Quelle illustration vous donnerai-je ? J’ai entendu parler d’un officier de l’armée qui portait les couleurs ; généralement c’est un officier subalterne qui le fait – aussi longtemps que les couleurs sont préservées, l'honneur du corps est préservé. Cet homme se trouvant environné par des ennemis, déchira les couleurs du drapeau. Puis, les enfonçant dans sa poitrine, il dit : Vous devez me prendre avant de prendre les couleurs. C’est l’homme pour ce jour, un homme qui n’abandonne pas les couleurs. Les couleurs sont le principal intérêt de Dieu à l’heure actuelle.
            Considérez les sept assemblées dans Apocalypse 2 et 3. Jean présente l’histoire des assemblées sur la terre et montre qu’il n’y a pas d’espérance sauf pour celle de Philadelphie, à laquelle le Seigneur déclare, pour ainsi dire : Si vous avez mon caractère, vous aurez ma puissance. Il est « le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David » (3 : 7). Le caractère et la puissance vont toujours de pair. Vous pouvez être sûr que vous n’avez jamais la puissance sans le caractère. Je ne parle pas de ce que le monde appelle le caractère, mais de la séparation pour Dieu, le saint et le véritable. Alors nous sommes comme un beau rayon de lumière traversant tous les sombres ténèbres et sortant à la fin, prêt pour le Seigneur. Lisez Apocalypse 22 : 17a : « L'Esprit et l'Epouse disent : Viens ». Il y a Jean encore. Son amour est là. C’est ce qui caractérise tous les saints, leur appel ; vous ne pouvez en laisser aucun. L’Epouse Le recherche et est attentive à tout ce qui Le concerne – c’est du plus profond intérêt pour elle. L’amour trouve ses délices dans le plaisir de son Objet. Si tu m’aimes, fais paître mes agneaux, sois berger de mes brebis, fais paître mes brebis. Elle est adaptée à Lui, ne s’affairant pas pour se préparer, mais elle travaille ardemment afin que tout puisse être selon le plaisir du Seigneur quand Il viendra. Elle sait ce qui Lui convient. Si je n’étais pas dans des circonstances propres à sa venue, je ne pourrais pas dire : « Viens ». Je ne demanderais pas à un ami ordinaire de venir si je n’étais pas prêt à le recevoir, combien plus le Seigneur ! Plus grand est l’ami, plus je voudrais que tout soit en ordre pour le recevoir. Puissions-nous être comme des hommes qui attendent vraiment le Seigneur, et non pas comme ceux qui ne font simplement qu’en parler. Vous dites que vous serez prêt dans un moment. Sans doute, mais si vous dites : « Viens », vous êtes prêt pour Lui maintenant.
            Eh bien, il y a un immense encouragement pour nous. Si nous sommes complètement consacrés au Seigneur, nous aurons une merveilleuse puissance pour rallier les autres. Nous sommes privilégiés plus que tous les serviteurs de Dieu dans toutes les précédentes dispensations : nous sommes membres les uns des autres, de sorte que si un membre est honoré tous les membres s’en réjouissent. Nous avons le pouvoir de nous aider l’un l’autre, au-delà de ce qui était connu avant la Pentecôte. Si je suis en accord avec mon Seigneur, je suis une bénédiction pour les autres. Je vois la ruine, mais je ne suis pas solitaire ; je fais tout ce que je peux pour servir mes frères. Je maintiens la vérité jusqu’au bout et avec « ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (2 Tim. 2 : 22). La chose que je brûle de connaître c’est la pensée présente du Seigneur. Je veux Le connaître comme Il est à cette minute. Si une épouse est loin de son mari, une lettre datant de six mois la contentera-t-elle ? Non, elle veut de ses nouvelles aujourd’hui. Le Seigneur nous réunit autour de Lui dans le sanctuaire afin que nous apprenions à Le connaître, à connaître Sa pensée présente. Pouvez-vous dire, chers amis, que vous aviez un rendez-vous avec Lui aujourd’hui ? Il m’a amené dans sa salle de banquet, et je me suis assis dans son ombre avec délices ? Ou pouvez-vous dire seulement qu’Il vous a fait traverser une grande douleur aujourd’hui ? C’est la manne qui me soutient dans mes circonstances ; et nous ne pouvons nous en passer. L’autre nourriture est le vieux blé du pays ; la connaissance de l’association avec Lui là où Il est. Je suis déjà là en pensée. Il me secourt dans mes circonstances, il me porte dans les épreuves et les difficultés et la douleur afin que je puisse Lui tenir compagnie dans ses circonstances. Mais ce sur quoi j’insiste c’est, comme Paul le disait : « pour le connaître, lui » (Phil. 3 : 10), c’est-à-dire comme Il est maintenant. Mon cœur languit d’être à côté de Lui afin de pouvoir être dans sa confidence. Dans l’épître aux Ephésiens, rien n’est dit sur sa venue parce que nous sommes là dans sa compagnie, dans les lieux célestes. L’épître aux Philippiens, c’est l’expérience ici-bas du peuple céleste et, par conséquent celui-ci attend qu’Il descende de ce lieu où en esprit il est déjà.
            Jésus dit à l’assemblée à Philadelphie : « Je viens bientôt (promptement) ; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne » (Apoc.  3 : 11). Une couronne est suprême, elle complète, c’est le sommet. La pousse principale est toujours la première concernée dans une gelée ; si elle gèle, l’arbre ne peut pas pousser. Satan vise toujours cette pousse, la meilleure ; il sait très bien que vous ne pouvez pas pousser si vous abandonnez cela. Si votre pousse principale est partie, votre croissance est limitée, il n’y a pas de progrès. C’est une belle parole pour Philadelphie que celle-ci : « Je viens bientôt (promptement) ; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne ». Autant dire : Quand je viendrai, j’aurai ceux qui ont leur couronne sauve. C’est le vrai résidu.
            Que le Seigneur nous donne la grâce, chers amis, d’être vraiment trouvés ici ne recherchant pas notre propre avantage dans ce pauvre monde, mais fidèles aux intérêts du Seigneur,  les maintenant à tout prix, aussi vrais pour son cœur que dans le jour le plus brillant. Comme c’est pour le Seigneur, pour son principal intérêt, nous avons la satisfaction, l’encouragement, le délice du cœur qu’Il sera Lui-même avec nous.

 

D’après J. B. Stoney