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Quelques remarques sur les temps actuels


Un seul centre de rassemblement
Servir dans l’humilité
La puissance appartient à Dieu
La pleine suffisance de la grâce de Christ
La ruine irrémédiable de l’Eglise
Penser aux intérêts du Seigneur, sans présomption ni insubordination
 

            C'est un temps d'épreuve que celui-ci, pour les bien-aimés frères qui sont rassemblés au Nom et pour le Nom du Seigneur Jésus, parce que les prétentions et l'énergie de l'homme se manifestent hautement. Ce n'est pas une chose facile de se contenter d'être simplement ce que nous sommes en réalité devant Dieu. Les temps de « réveils » découvrent les pensées de beaucoup de cœurs ; mais apprendre, dans un jour de grâce à se tenir tranquille, et connaître que Dieu est Dieu, c'est ce que la chair ne peut pas faire.
            L'esprit du siècle affecte beaucoup de chrétiens, ils travaillent à restaurer les vieilles choses pour le service de Dieu, au lieu d'être brisés devant Lui par le sentiment de leur propre chute. Je ne doute nullement de leur sincérité ; mais je crains qu'ils ne se soient point jugés, et qu'ils ne connaissent pas l'état actuel de la ruine qui les environne, de telle sorte qu'ils ne peuvent pas avoir confiance uniquement dans le Dieu vivant comme dans le Dieu de toutes les ressources, au milieu d'une scène où l'homme a manqué à tout.
            Nous ne devons jamais nous effrayer de la vérité complète. Confesser ouvertement ce que nous sommes en présence de ce que Dieu est, c'est là toujours le chemin de la paix et de la bénédiction. S'il en est ainsi, quand même deux ou trois seulement se trouvent devant Dieu, il n'y aura pas de désappointements, ni d'espérances déçues. Si les puits creusés aux jours d'Abraham ont été remplis et bouchés par de la terre (Gen. 26 : 18), nous avons affaire à un Dieu qui peut faire sortir de l'eau du rocher frappé (Ex. 17 : 6), et la faire couler dans le désert aride pour rafraîchir son peuple altéré et fatigué.


Un seul centre de rassemblement

            Les voies actives de Dieu, dans tous les temps de bénédiction, consistent à manifester les gloires et l'œuvre du Seigneur Jésus. Plus la longue nuit de l'apostasie devient obscure, plus la lumière de la vie se fait voir distinctement. La parole pour le résidu est : « Sanctifiez le Seigneur -le Christ- dans vos cœurs » (1 Pier. 3 : 15). Il est le seul centre de rassemblement. Les hommes peuvent faire entre eux des confédérations ayant des buts divers ; une communion des saints ne peut être manifestée si chaque ligne ne converge pas vers ce centre vivant.
            Le Saint Esprit ne rassemble pas les saints autour de simples doctrines (si vraies qu'elles puissent être), sur ce qu'est l'Eglise, sur ce qu'elle a été ou ce qu'elle peut être sur la terre. Il les rassemble toujours autour de cette Parole bénie, qui est la même hier, aujourd'hui et éternellement. « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Matt. 18 : 20). Nous pouvons être certains que Satan et la chair chercheront à résister à l'œuvre et à la voie du Seigneur, et feront leurs efforts pour les détruire.
            Nous avons besoin d'être gardés de nous vanter, comme on le fait de nos jours - besoin de nous tenir tranquilles dans la présence de Dieu. Il y a tant d'indépendance et de volonté propre presque partout ! « Nous ferons de grandes choses » est le cri le plus inconvenant que l'on puisse entendre dans ce temps où la lumière a mis à découvert le triste résultat de tous les efforts.
            Dieu nous fait connaître sa vérité comme étant ce qui nous délivre. « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » (Jean 8 : 32). Cette liberté n'est pas celle de la chair parce qu'elle pénètre nos cœurs de toute la réalité d'une séparation qui convient devant Dieu, lequel est saint. On entre dans cette position avec des cœurs brisés et humiliés. Si quelqu'un parle de séparation du mal sans en être humilié, qu'il prenne garde que sa position ne soit simplement ce qui, dans toutes les époques, a engendré les sectes et produit l'hérésie en fait de doctrine.
 

Servir dans l’humilité

            Quant à notre service, considérons notre précieux Seigneur et Maître, dans son profond abaissement, lavant les pieds de ses disciples (Jean 13), et se donnant comme exemple pour qui ? Pour nous certainement. Or, je ne connais aucun service qui soit digne de Lui, et qui Lui soit agréable, s'il n'est pas fait dans l'humilité. Ce n'est pas le temps de rechercher une place pour nous-mêmes. Si l'Eglise de Dieu, si chère à Christ, est déshonorée dans ce monde - si elle est dispersée, ignorante, affligée -, celui qui a la pensée de Christ prendra toujours la place la plus basse. Le vrai service d'amour cherche à donner selon les besoins et ne pense jamais à faire honte de leur nécessité aux objets de l'amour du Maître.
            Les hommes enseignés de Dieu pour son service sortent d'une place forte, où ils ont appris leur propre faiblesse et leur propre néant. Ils trouvent que Jésus est toute chose dans la présence de Dieu; et toute chose pour eux en tout et partout. De telles personnes, sous l'action du Saint Esprit, sont des aides réelles pour les enfants de Dieu ; elles ne rechercheront jamais une place, une distinction, ou de l'autorité parmi le troupeau dispersé.
            La communion de l'homme avec Dieu au sujet de l'Eglise, se montre par une franche disposition à n'être rien en elle, et il sera heureux dans son cœur de se dépenser et d'être dépensé.
 

La puissance appartient à Dieu

            Dans nos souvenirs personnels, nous avons des leçons à apprendre, avec crainte et tremblement. Qu'une pensée de puissance n'occupe jamais nos cœurs. La puissance appartient à Dieu. Il y a eu, voici déjà bien des années, un temps d'excitation ; on cherchait la puissance partout, et l'on aurait traversé les mers pour la trouver. Beaucoup pensaient à l'Eglise, mais c'était plutôt l'Eglise en puissance. Sentant que la puissance était perdue, ils disaient : Comment la regagner ? Dès lors ils s'occupèrent de nouveau des choses terrestres comme s'ils pouvaient opérer sa restauration sur la terre.
            Beaucoup se rappellent comment, dans ce temps-là, Satan avait réussi à mettre l'homme en relief ; le résultat a été le même partout. Quelle que fût la forme de tels efforts, ils furent tous suivis de déceptions et l'on fut invariablement d'accord pour y renoncer (ils manquèrent leur but et il n'en résulta que des sectes). Il y eut des marques d'hostilité furieuse contre le Seigneur Jésus ; ou, si son Nom était laissé sans tache, on préparait la voie à un autre résultat aussi terrible, celui d'annuler la présence du Saint Esprit qui, seul, peut glorifier Jésus.
            Le grand Berger ne peut pas oublier le travail fait en son Nom, avec un cœur  heureux, pour ses chères brebis, pauvres et nécessiteuses. Une « couronne inflétrissable de gloire » (1 Pier. 5 : 4) et une louange abondante, au jour de son apparition, seront la portion de ceux qui agiront ainsi. Dieu reconnaîtra tout ce qu'Il peut reconnaître, et nul ne perdra sa récompense. Je ne suis pas surpris des désappointements qui ont suivi tous les efforts qu'on a faits dans l'Eglise pour introduire une forme quelconque de ministère, d'autorité ou de gouvernement. Dieu ne peut pas permettre qu'on élargisse le terrain sur lequel, dans ces jours, Il s'est plu à placer et à bénir ses saints. Nous savons fort bien quel est le chemin de la chair, laquelle n'a nul souci de la chute de l'Eglise ; c'est de chercher à occuper une place parmi les hommes, là où Dieu ne l'a pas accordée.
 

La pleine suffisance de la grâce de Christ

            Il y a une grande instruction dans la conduite de Zorobabel, rapportée au livre d’Esdras. Le fils et l'héritier de David prend sa place avec le résidu de retour de la captivité ; il est content de travailler à Jérusalem, sans trône et sans couronne ; en bâtissant l'autel du Seigneur et la maison de Dieu, il servait simplement Dieu en sa génération. Héritier de la place que Salomon avait autrefois occupée dans les jours de prospérité et de gloire, il ne parle ni de sa naissance, ni de ses droits. Cependant, il est fidèle dans tout le chemin de séparation, de douleur et de luttes qu'il est obligé de parcourir.
            Que le Seigneur nous rende de plus en plus tranquilles et confiants en Lui-même, dans ces jours d'épreuves ! « Lorsque je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12 : 10) ; c'est une leçon que Paul a dû apprendre sous une forme bien humiliante. Si nous parlons de notre témoignage sur la terre, il sera bientôt évident que tout n'est que faiblesse ; et, comme la semence qui se perd sur la route, le témoignage finira de même à notre honte. Mais si le Dieu vivant a, par nous, sur la terre un témoignage à sa propre gloire, alors le sentiment de la faiblesse ne fera que nous amener plus directement là où se trouve la puissance. Un apôtre avec une écharde dans sa chair, apprend la suffisance de la grâce de Christ (2 Cor. 12 : 7, 9). Un petit résidu réuni et assemblé, n'ayant rien en quoi il puisse se glorifier dans la chair, est rendu capable de demeurer fidèle au nom de Jésus, lorsque ce qui semblait avoir de la valeur devant les hommes a manqué.
 

La ruine irrémédiable de l’Eglise

            Ni la colère, ni la prudence, ni les prétentions de l'homme ne peuvent rien dans l'état de confusion où l'Eglise est maintenant. Je confesse librement que je n'ai aucun espoir dans les efforts que beaucoup font pour s'assumer une position ecclésiastique. Lorsque par un tremblement de terre, la maison est minée dans ses fondements, il est bien inutile de chercher à rendre sa demeure agréable. Nous nous trouverons mieux de rester là où nous a placés la ruine qui est l'œuvre de l'homme. Le front dans la poussière, telle est la place qui nous convient, et après tout, c'est celle de la bénédiction.
            Dans l'Apocalypse, c'est en tombant aux pieds de Christ que Jean apprend l'état actuel des assemblées. Il a été ensuite élevé au ciel, afin que, de là, il puisse voir les jugements sur la terre ; mais le mal, dans l'Eglise, ne peut être bien connu que lorsqu'on est humilié aux pieds de Jésus.
            J'ai lu quelque part que plusieurs s'étaient réunis dans une douleur d'esprit telle, qu'ils ne purent pendant un long moment prononcer un seul mot ; mais le sol de la chambre de réunion était mouillé de leurs larmes.
            Si le Seigneur nous accordait encore de telles réunions, il serait sage de fréquenter ces maisons de pleurs. « Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chants de joie » (Ps. 126 : 5). Cela ne s'adresse pas seulement au résidu terrestre, mais aussi à nous.
 

Penser aux intérêts du Seigneur, sans présomption ni insubordination

            Tout ce que nous pouvons faire, c'est de marcher avec vigilance, et tranquillement, pensant aux intérêts du Seigneur Jésus, n'ayant, quant à nous-mêmes, rien à gagner et rien à perdre. Chercher à plaire à Dieu est le sentier de la paix, la place du témoignage. Nous avons besoin de veiller sur nous-mêmes, de peur qu'après avoir été préservés de la corruption du siècle par de bien précieuses vérités qui nous ont été révélées dans notre faiblesse, nous ne soyons pris dans le filet de la présomption, ou de l'insubordination, choses que Dieu ne pourra jamais reconnaître ni tolérer, puisque nous sommes appelés à « nous appliquer à garder l'unité de l'Esprit dans le lien de la paix » (Eph. 4 : 3).
            La Parole de Dieu reste la même, aujourd'hui comme toujours. Rien de ce qui est arrivé n'a changé son dessein, qui est de glorifier le Seigneur Jésus. Si nous sommes humbles devant Lui, tout ce qui est pour la gloire de Christ nous sera d'une grande importance. Que voulons-nous de plus ?

 

D’après J-N. Darby – « Messager évangélique »  (1928 p. 16)