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     SUR LA MONTAGNE DE LA TRANSFIGURATION

Dieu rend à son Fils l’honneur et la gloire
Trois témoins de la transfiguration
L’apparition de Moïse et Elie
L’incompréhension des disciples « accablés de sommeil »
La proposition inconvenante de Pierre
La voix du Père dans la nuée
 

            « Nous avons été témoins oculaires de sa majesté… Il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu’une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir. Cette voix venue du ciel, nous-mêmes nous l’avons entendue quand nous étions avec lui sur la sainte montagne » (2 Pier. 1 : 16-18).

            La manifestation en gloire de Jésus répond à sa promesse faite aux disciples une semaine auparavant : « En vérité, je vous le dis : quelques-uns de ceux qui sont ici présents ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venant dans son royaume » (Matt. 16 : 28). Les trois Evangiles synoptiques en font le récit (Mathieu 17 : 1-8 ; Marc 9 : 2-8 ; Luc 9 : 28-36), présentant chacun certains détails complémentaires. L’Evangile de Jean, qui ne rapporte pas cette scène, a plutôt en vue la gloire morale de la personne du Fils lui-même. Jean déclare, dès le premier chapitre : « La Parole devint chair et habita au milieu de nous (et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité » (Jean 1 : 14).
            Quand le Seigneur quitte les « palais d’ivoire » (Ps. 45 : 8), Il ne perd pas pour autant sa gloire. Mais Il la laisse de côté « pour un temps » et revêt volontairement la forme d’esclave (Phil. 2 : 7). La transfiguration donne un « petit aperçu » de sa gloire personnelle inchangeable, éternelle. Elle anticipe la splendeur du « soleil de justice » (Mal. 4 : 2).

 

Dieu rend à son Fils l’honneur et la gloire

            Tout au long de l’Ecriture, Dieu veille avec un soin jaloux sur la gloire qui appartient à son Fils unique et bien-aimé. Jésus s’est abaissé, Il s’est même anéanti. Par obéissance à la volonté de son Père, Il a quitté la gloire suprême, allant jusqu’à la mort de la croix ! Il a alors répondu, à la place des pécheurs dont nous faisons partie, aux droits de la justice divine. Il a porté le châtiment que nous méritions et Il a rendu à Dieu la gloire que nous avions foulée aux pieds.
            Sa transfiguration sur la sainte montagne est la réponse divine anticipée au mépris avec lequel le Fils de Dieu a été alors traité de la part de son peuple, et à toute l’incrédulité rencontrée sur son chemin vers la croix. Les villes où Il avait si souvent prêché en fournissent le triste exemple : elles ne se sont pas repenties. Le Seigneur lui-même a été entièrement rejeté et son ministère l’a été également (Matt. 11 : 20-24).
            Soudain, Jésus est transfiguré devant ses disciples, son visage resplendit comme le soleil, tandis que ses vêtements deviennent blancs comme la lumière (Matt. 17 : 1-2). Ils sont décrits par Marc comme « brillants, d’une extrême blancheur, tels qu’aucun foulon sur terre ne peut ainsi blanchir » (9 : 2-3). Luc précise que ce changement a lieu « alors qu’Il priait ». Il était monté sur la montagne dans ce but. L’apparence de son visage devient tout autre : son vêtement est d’une blancheur resplendissante, comme un éclair (v. 28-29). Sa gloire devient visible aux siens, durant quelques courts instants, sur cette haute montagne qui est une figure de sa domination durant son règne millénaire.
            Si, à ce moment-là, la volonté du Seigneur avait été de « sortir » du monde, Il aurait pu retourner immédiatement vers le Père. Nul doute que sa joie aurait été grande (Jean 14 : 28), mais l’œuvre de la rédemption n’aurait pas eu lieu. Aussi se rend-Il résolument à Jérusalem, « la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés » (Luc 13 : 32-34). Il dresse sa face « comme un caillou » (Es. 50 : 7) et marche volontairement vers la croix. Ainsi des multitudes de pécheurs repentis peuvent être reçus au ciel et occuper la place qu’Il leur a lui-même préparée. Les croyants  contempleront de près, durant l’éternité, la gloire du Seigneur (Jean 17 : 24).

 

Trois témoins de la transfiguration

            Jésus a pris avec Lui Pierre, Jean et Jacques pour les mener à l’écart sur la sainte montagne. Il a été accordé à ces trois témoins, choisis parmi les hommes, de contempler cet « avant goût » de la majesté royale du Fils. Quelle part inestimable pour ces disciples ! Ils avaient déjà été conviés à assister à la résurrection de la fille de Jaïrus, une figure d’Israël. Ils se trouveront ensuite avec Jésus dans le jardin de Gethsémané, à l’approche de l’heure de la croix. Une scène grandiose va se graver ici dans leur esprit et dans leur cœur, et ce merveilleux souvenir les soutiendra durant toute leur vie - une vie bien différente pour chacun d’eux.
             Jacques connaîtra le martyre dans sa fidélité au Seigneur (Act. 12 : 1-2). Pierre montre, dans l’une de ses épîtres, écrite après sa restauration, la place que cette scène occupe dans ses pensées ; il rappelle surtout les paroles de Dieu à l’égard de son Fils (2 Pier. 1 : 16-18). Jean, lui, peut s’en souvenir durant sa très longue course fidèle, et sans doute en particulier au moment où, déjà âgé, il « a part à la tribulation et au royaume et à la patience en Jésus ». Il est alors déporté dans une île désertique, celle de Patmos (Apoc. 1 : 9).

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L’apparition de Moïse et Elie

            Deux hommes - Moïse et Elie - apparaissent en gloire (une gloire attribuée). L’un appartient à l’époque de la Loi, l’autre à celle des prophètes. Ils s’entretiennent avec lui de la mort qu’Il va accomplir à Jérusalem - c’est-à-dire littéralement de sa « sortie » ou de son « départ »  (Luc 9 : 30-31). Ils connaissent les événements à venir et ne montrent aucune crainte en présence du Seigneur.
            Depuis longtemps ces deux hommes de Dieu avaient quitté la terre. Cette scène nous donne une idée de l’activité des saints qui sont présentement dans une sphère invisible à nos yeux de chair. Leur identité est toujours reconnaissable et leur activité n’est pas limitée. Il est accordé à ces disciples de les reconnaître ; ils ne les avaient pourtant pas connus sur la terre !
            Ces deux patriarches avaient quitté ce monde après une vie tout entière au service du Seigneur, mais à fin de leur course ici-bas, une défaillance a mis un terme à ce service.
            Malgré son grand désir d’entrer en Canaan avec le peuple d’Israël, Moïse n’y a pas été autorisé : irrité à cause de la dureté et de l’incrédulité d’Israël, il s’était mis en colère aux eaux de Mériba (Nom. 20 ; Deut. 3 : 25-28). Toutefois, sur le mont Nebo, depuis le sommet du Pisga, il a vu « tout le pays » de loin (Deut. 34 : 1-4). Après sa mort, Dieu lui-même l’a enseveli, de sorte que personne ne sait où repose son corps (v. 5-6). Son esprit est alors retourné à Dieu qui l’avait donné (Ecc. 12 : 7). Il est entré dans la Canaan céleste. 
            Elie découragé avait abandonné son poste au milieu d’Israël et s’était enfui au désert, loin de la terrible Jézabel. Parvenu en Horeb, grâce aux soins de l’Eternel, il avait été chargé d’aller trouver Elisée qui devait prendre sa place (1Rois 19 : 16, 19-21). Peu de temps après, il a été enlevé au ciel, de son vivant, dans un char de feu  (2 Rois 2 : 11-12).
            Leur service achevé (Deut. 3 : 26-27 ; 1 Rois 19 : 16), la part de ces deux hommes, comme celle de tous les croyants, est d’entourer l’Agneau, sur son trône, ainsi qu’un cantique l’exprime : Du repos éternel, activité parfaite, durant l’éternité, les tiens te serviront.
            Un moment de communion très intense a été accordé à ces deux serviteurs : parler avec le Seigneur de sa mort à Jérusalem. Ce sacrifice unique sera un des grands thèmes de la louange durant l’éternité !

 

L’incompréhension des disciples « accablés de sommeil »

            Le Seigneur n’a pas pu s’entretenir avec ses disciples du sujet pourtant si précieux de sa mort : « Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il fallait qu’Il aille à Jérusalem, et qu’Il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’Il soit mis à mort, et qu’Il soit ressuscité le troisième jour. L’amenant à l’écart, Pierre se mit à le reprendre, en disant : Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera pas ! » (Matt. 16 : 21-22 ; Ps. 69 : 20). Les pensées des disciples étaient toujours centrées sur le Royaume ; ils désiraient avec ardeur qu’il soit établi. Ils interrogeront encore le Seigneur à ce sujet au moment où Il sera élevé devant eux dans la gloire (Act. 1 : 6-9). Chers lecteurs chrétiens, que se passe-t-il dans nos cœurs à l’égard du Seigneur, que peut-Il y lire ? On se souvient de l’ignorance des disciples d’Emmaüs ; ils n’avaient pas encore reçu le Saint Esprit, à la différence des croyants de l’heure actuelle (Luc 24 : 25-26 ; Jean 16 : 13). Gardons nos cœurs et nos yeux fixés sur Lui.
            Sur la montagne, « Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil » (Luc 9 : 32). Ces mêmes disciples dormiront aussi à Gethsémané, dans ce jardin où Jésus a tant souffert en leur présence à la veille de la croix. Jésus s’y adresse à Pierre : « Simon, tu dors ? Tu n’as pas pu veiller une heure » ? (Marc 14 : 37).
            Au moment de la transfiguration, la Parole ajoute : « Quand ils furent réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec Lui » (Luc 9 : 32b). Ils peuvent Le contempler ; c’est le rôle du Saint Esprit, souvent, de nous réveiller en nous présentant les gloires de Christ. L’apôtre Pierre, un de ses « témoins oculaires de sa Majesté », pourra parler, avant de quitter cette terre, de « la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (2 Pier.1 : 16-18).

 

La proposition inconvenante de Pierre

            Moïse et Elie vont quitter le Seigneur. Alors Pierre, « ne sachant pas ce qu’il disait » propose à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ; faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie » (Luc 9 : 33 ; Matt. 17 : 4). Pierre parlait au nom des trois : « Il ne savait que dire ; en effet, ils étaient épouvantés » (Marc 9 : 5).
            Mais Pierre parle aussi, dans un sens, au nom de tous les vrais chrétiens. Nous aimerions tellement monter sur la montagne, rester sur les sommets, tout près de Lui ! Dans la « vallée », les besoins, la tristesse et tant de fardeaux difficiles à porter, abondent… Les versets qui suivent en donnent un aperçu (Matt. 17 : 14-21). Cependant chaque enfant de Dieu doit se souvenir que, par de tels moments d’élévation spirituelle (voir aussi 2 Cor. 12 : 1-4), le Seigneur veut nous fortifier pour que soyons en mesure d’affronter ce monde et son prince, car il faudra sans doute redescendre un peu dans la vallée de l’ombre de la mort avant d’être introduits pour l’éternité dans la gloire avec Lui (Jean 17 : 24).
            L’Homme de douleurs nous a précédés dans ce chemin douloureux. Il est ému de compassion envers toutes ses créatures, courbées vers la terre, sous les conséquences du péché : la maladie et la mort. Il nous accorde de suivre ses traces, en prenant soin de « ces petits qui sont ses frères » (Matt. 25 : 37-40).
            L’intervention de Pierre est pour le moins intempestive. Il ne reconnaît pas au Seigneur la place qui Lui revient. Il voudrait, et ses condisciples aussi, que le royaume glorieux du Messie s’établisse immédiatement. Cela signifierait la gloire sans les souffrances et la mort de la croix, dont le Seigneur montre pourtant le caractère inéluctable (Matt. 17 : 22). 

 

La voix du Père dans la nuée

            Le disciple parle encore quand la nuée lumineuse vient les couvrir et la Voix, venant de cette nuée, déclare : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ; écoutez- le » (Matt. 17 : 5). On trouve une parole semblable au chapitre 3 (v. 17). Par ce témoignage répété, le Père met en évidence l’infinie grandeur du Fils, à nul autre semblable.
            Ainsi Jésus reçoit de Dieu « honneur et gloire, lorsqu’une telle voix lui est adressée par la gloire magnifique » (2 Pier. 1 : 17). L’ayant entendue, les disciples tombent le visage contre terre, saisis d’une très grande peur.
            Jésus s’approche alors d’eux, les touche et leur dit : « Relevez-vous et n’ayez pas peur » (Matt. 17 : 7). Ils lèvent les yeux, ils regardent « de tous côtés » et ne voient « plus personne, sinon Jésus seul avec eux (Marc 9 : 8). Lui seul est digne d’être écouté ; Moïse et Elie ont disparu de la scène.
            La nuée a toujours été la demeure de Dieu au milieu de son peuple (Ex. 14 : 20 ; 16 : 10 ; 19 : 16…). La frayeur des disciples est très compréhensible, quand ils entendent la voix divine provenant de cette nuée qui est venue les couvrir !
            Le Seigneur a seul l’autorité suffisante pour dire au siens : « Relevez-vous, n’ayez pas peur ». Sa présence au milieu des siens apporte la paix de Dieu susceptible de garder leurs cœurs et leurs pensées dans le Christ Jésus (Phil. 4 : 7).

 

Ph. L           Le 22. 05. 2014

 

                        Nous te contemplons dans la gloire, ô cher Sauveur
                        Goûtant les fruits de ta victoire, tendre Sauveur.

           

« Contemplant à face découverte, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit (2 Cor. 3 18).