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Les flèches du Seigneur


« Il a fait de moi une flèche polie »
Les caractéristiques des flèches du Seigneur

 

« Il m’a caché sous l’ombre de sa main, et il a fait de moi une flèche polie ; il m’a caché dans son carquois. Et il m’a dit : Tu es mon serviteur, Israël, en qui je me glorifierai. - Et moi j’ai dit : J’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force pour le néant et en vain ; toutefois mon jugement est par devers l’Eternel, et mon œuvre par devers mon Dieu… C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob, et pour ramener les préservés d’Israël ; je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre » (Es. 49 : 2-4, 6).

 

« Il a fait de moi une flèche polie »

Israël a été un serviteur infidèle. Dieu lui substitue Christ, le vrai Israël, un serviteur obéissant en qui Il se glorifiera (Jean 13 : 31). Il le compare aussitôt à une « flèche polie ». Elle était cachée sous l’ombre de sa main, dans le carquois divin, jusqu’au moment choisi par son Père. Nous pouvons penser à l’éternité passée, mais aussi aux trente ans où Jésus a vécu caché à Nazareth. Son ministère entièrement dévoué à Dieu a suivi, jusqu’au moment où Il est allé volontairement à la croix.
            Le Seigneur dit ici : « J’ai consumé ma force pour le néant ». Cependant, Il verra les glorieux résultats du travail de son âme (Es. 53 : 11) : les tribus de Jacob seront rétablies, et les préservés d’Israël ramenés ; mais aussi, les enfants de Dieu, tirés de toutes les nations, seront rassemblés par Celui qui est le salut de Dieu « jusqu’au bout de la terre » !
            Jésus a été obéissant à Celui qui l’a envoyé. Dieu lui a commandé ce qu’Il devait dire et comment Il devait parler. Il a pu déclarer : « les paroles que tu m’as données, je les leur ai données » (Jean 17 : 8). C’étaient des paroles puissantes, des flèches bien polies, pour pénétrer les cœurs et les consciences les plus endurcies. Ces consciences étaient peut-être semblables à des boucliers ou à des cuirasses de fer, mais devant sa Parole, elles ne résistent pas plus que du bois vermoulu.
            Le jour vient où sera manifestée la multitude de ceux que Sa parole a atteint, en leur apportant la vie. Car si les paroles du Seigneur ont transpercé des pécheurs (Luc 7 : 40, 44-46) et le font toujours, elles n’ont pas un effet comparable à celui des « armes humaines ». Ces dernières provoquent la mort du corps, tandis que le Seigneur communique la vie éternelle à des âmes immortelles. Au jour de sa gloire, le Prince de la vie apparaîtra à tout l’univers, en tête du cortège de tous les vivants.
            Tous les rachetés du Seigneur sont également appelés à suivre Celui qui nous a laissé un modèle pour que nous suivions ses traces (1 Pier. 2 : 21). Chaque croyant doit se poser cette importante question : « Que rendrai-je à l’Eternel pour tous les biens qu’il m’a faits ? » (Ps. 116 : 12). « J’ai aimé l’Eternel », déclare le psalmiste au premier verset de ce psaume ;  plus loin, il dit : « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé » (v. 10). C’est aussi notre privilège de prendre la coupe du salut, d’acquitter nos vœux envers Dieu, et de sacrifier des sacrifices d’actions de grâces - « oui, devant tout son peuple » (v. 13-14, 17-18). Mais il y a également bien des occasions de rendre témoignage à ceux qui nous entourent, jour après jour ; nous pouvons le faire d’abord par notre conduite, et aussi par nos paroles.
            Il faut ardemment désirer faire partie de ces « flèches polies » choisies pour être désormais à la disposition de Celui qui les possède entièrement. Les qualités d’une flèche polie ont constamment brillé chez le Seigneur durant son séjour ici-bas. Voyons un peu ensemble ce que la Parole enseigne à leur sujet.

 

Les caractéristiques des flèches du Seigneur

            Aiguës et dirigées vers un but

La partie la plus importante de la flèche est sa tête métallique qui doit être aiguë (Ps. 45 : 5). Parfois le Seigneur permet des afflictions ou des épreuves, avec l’intention de nous former : « Je t’ai choisi au creuset de l’affliction » (Es. 48 : 10). En visite dans une centrale produisant du courant électrique, je demandai l’origine de cette énergie. Elle est produite  par la « friction », m’a-t-on répondu. Ne soyons pas surpris si tout ne se passe pas sans heurts dans notre vie. Dieu peut se servir des plus proches amis pour mieux nous « affiner ».
            Une flèche est droite : « Que votre parole soit oui : oui, et votre non : non ; car ce qui est de plus provient du mal » (Matt. 5 : 37). « Combien sont puissantes les paroles justes ! » (Job 6 : 25). Ce dont le monde a besoin, plus que jamais, au milieu du mensonge ambiant, c’est d’une parole claire, directe : « Ainsi dit l’Eternel … » - cette expression que l’on trouve si souvent dans la Bible annonce un message qu’il faut recevoir en toute confiance.  « Si la trompette rend un son confus, qui se préparera pour le combat ? » (1 Cor. 14 : 8).
            Si l’on portait une appréciation sur notre témoignage, nous en serions probablement honteux. Rendre un bon témoignage, c’est pouvoir dire d’abord : « Je sais qui j’ai cru » (2 Tim. 1 : 12), puis : « Je sais que mon Rédempteur est vivant » (Job 19 : 25), et encore : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois » (Jean 9 : 25). Le grand besoin c’est de rendre un témoignage clair. De plus Dieu ne peut pas se servir d’un homme ou d’une femme tant que leur vie est en désordre.
            Une flèche va toujours de l’avant. On a comparé une vie de foi à quelqu’un qui roule à bicyclette : s’il ne va pas fermement de l’avant et s’il vacille, il se retrouvera bientôt à terre !  L’apôtre Paul disait : « Je fais une chose : oubliant ce qui est derrière et tendant avec effort vers ce qui est devant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (Phil. 3 : 13-14). Ainsi, tout en allant de l’avant, il faut oublier ce que nous laissons derrière et « tendre avec effort » vers le but ! Nous sommes invités par le Seigneur à nous souvenir de la femme de Lot : elle a regardé en arrière, car elle avait laissé ses affections à Sodome, et elle est devenue une statue de sel (Gen. 19 : 26 ; Luc 17 : 32).
            Que de fois les fils d’Israël sont revenus « de cœur » en Egypte (Nom. 14 : 1-4) ! Ils soupiraient : « Il nous souvient du poisson que nous mangions en Egypte pour rien, des concombres, et des melons, et des poireaux, et des oignons, et de l’ail » (Nom. 11 : 5). Quelqu’un a suggéré que si les enfants d’Israël étaient sortis d’Egypte, ils y avaient en quelque sorte laissé leur « nez ». Malgré la distance, ils « sentaient » toujours l’odeur forte de ces aliments qui pourtant, pour la plupart, avaient très peu de valeur nutritive et ne pouvaient pas donner une réponse appropriée aux besoins de leurs corps.
            Parfois un serviteur est appelé par le Seigneur à s’en aller au loin pour y présenter la Parole en réponse à des besoins que Dieu connaît. Il lui est difficile de laisser les siens : une épouse pieuse et aimante, et peut-être de jeunes enfants qui ont, eux aussi, des besoins spirituels ! Satan cherchera à convaincre ce serviteur de se dérober, en alléguant d’autres responsabilités. Parfois l’Ennemi a presque réussi, mais une parole que le Seigneur peut alors adresser à la conscience et au cœur de ce croyant, lui revient : « Nul homme, qui après avoir mis la main à la charrue regarde en arrière, n’est propre pour le royaume de Dieu » (Luc 9 : 62). Que le Seigneur nous aide à « brûler les ponts derrière nous » (voir Elisée 1 Rois 19 : 20-21). Tournons la tête, « comme un caillou », vers le but ; le Seigneur nous soutiendra et ne permettra pas que nous soyons confus (Es. 50 : 7).
            C’est du Seigneur seul que le serviteur dépend. S’il a le désir de suivre les traces de son Maître, il ne se retirera pas du combat spirituel dans lequel il est engagé (Héb. 10 : 38). Jérémie est resté fidèle à Celui qui l’avait enrôlé pour la guerre - au prix de beaucoup de souffrances ! Il dit : « Tu m’as entraîné, ô Eternel ! et j’ai été entraîné ; tu m’as saisi, et tu as été le plus fort… J’ai dit : Je ne ferai plus mention de Lui, et je ne parlerai plus en son nom ; mais la parole a été dans mon cœur comme un feu brûlant, renfermé dans mes os ; je fus las de la retenir, et je ne l’ai pu » (Jér. 20 : 7, 9).

            Rapides et n’ayant qu’un seul objectif

« Je me suis hâté, et je n’ai point différé de garder tes commandements » (Ps. 119 : 60). « L’affaire du roi était pressante » (1 Sam. 21 : 8). Par définition, une flèche ne traverse pas lentement l’air, elle y vole. Quand l’Esprit dit à Philippe : « Approche-toi de ce char et rejoins-le », il accourt (Act. 8 : 29-30). « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul reçoit le prix ? Courez de manière à le remporter », dit l’apôtre Paul aux Corinthiens (1 Cor. 9 : 24). Rappelons aussi la requête de la bien-aimée du Cantique des cantiques : « Tire-moi ; nous courrons après toi » (1 : 4). Le monde, quant à lui, court vers sa destruction ; le croyant doit « racheter le temps » et saisir toutes les occasions d’apporter le message du salut à ceux qui sont encore loin de Dieu. Quelqu’un demandait à Alexandre le Grand le secret de ses victoires-éclairs. Sa réponse a tenu en trois mots : Ne jamais différer ! En revanche, le Pharaon « a laissé passer le temps » - celui de se repentir (Jér. 46 : 17-18)
            La flèche a un seul objectif. Paul dit : « Je fais une chose » (Phil. 3 : 13). Il n’était pas ce que l’on nomme parfois un « maître-Jacques », quelqu’un qui cherche à mener plusieurs choses de front, au détriment de la qualité de son travail. Paul dévouait tout son temps à une seule chose : « Pour moi, vivre, c’est Christ » (Phil. 1 : 21). Le principal but de notre vie de racheté doit être de glorifier Dieu et d’amener des âmes à Christ : faire, en un mot, la volonté de Dieu, rien d’autre. Quel merveilleux privilège de « se dépenser » et d’être au service de l’Evangile (2 Cor. 12 : 15) !

            Cachées dans le carquois et prêtes à obéir au Maître

L’Eternel a parlé ainsi à Elie : « Va-t-en d’ici, et tourne-toi vers l’orient, et cache-toi au torrent du Kérith, qui est vers le Jourdain » (1 Rois 17 : 3). Puis, « après bien des jours », la troisième année, Il dit au prophète : « Va, montre-toi à Achab » (1 Rois 18 : 1). Avons-nous réalisé la nécessité de ces « moments de repos », à l’écart, dans la seule présence du Seigneur ? Il veut dans sa grâce fidèle nous en ménager (Marc 6 : 31).
            Nous vivons dans un temps où tout se passe sous le signe de la précipitation. « Le bruit des peuples est semblable à celui des mers, et le tumulte des peuplades, à celui des grosses eaux » (Es. 18 : 13-14). Que le Seigneur nous soit en aide à ce sujet ; apprenons à « prendre du temps » et à rester près de Lui en étudiant paisiblement sa Parole. « Dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force » (Es. 30 : 15). Nos mains peuvent être pleines et notre cœur désespérément vide ! Prenons tout le temps nécessaire pour nourrir notre âme avec le pain du ciel !

       Dans le jardin où j’aime entrer à l’heure douce de l’aurore,
                   Je me rends seul pour rencontrer Celui que mon âme adore.

                   Il marche avec moi, mon Sauveur, mon Roi, Il me dit que je suis à Lui ;
                   Il est mon soutien, Il est tout mon bien, mon salut, mon divin appui.

Une flèche est obéissante, toujours à la disposition de son maître. Elle ne choisit pas sa direction ; si son maître veut qu’elle aille à l’un des quatre points cardinaux, elle se laisse envoyer sans discussion. Esaïe disait à l’Eternel : « Me voici, envoie-moi » (Es. 6 : 8).
             Philippe aussi, durant un service particulièrement béni à Samarie, entend la voix d’un ange du Seigneur : « Lève-toi, et va vers le midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza ; il est désert » (Act. 8 : 26). Il ne discute pas, il se lève, et conduit par l’Esprit, il amènera au Seigneur la première âme d’un grand continent (v. 27-39). La récompense de l’obéissance, c’est de recevoir de la puissance pour obéir à nouveau ! Que le Seigneur nous trouve toujours sur ce chemin ; il conduit à la victoire de la foi.

            Silencieuses et efficaces, dans la main de l’archer

La flèche doit être dans la main de l’archer : elle n’est, après tout, qu’un morceau de bois mort et ne peut rien faire de son propre chef. Combien la parole du Seigneur est juste : « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15 : 5) ! « Si l’Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain ; si l’Eternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain » (Ps. 127 : 1). Il convient donc de se soumettre à la puissante main du Seigneur, afin qu’Il puisse se servir de son serviteur comme Il l’entend, à sa gloire.
            La flèche « prend vie » grâce à la main de l’archer. Nous devons être morts « au moi » et vivants pour Dieu.
            La flèche ne fait pas de bruit : elle diffère sur ce point de beaucoup d’autres armes de guerre. Elle fait son œuvre en silence. Rappelons un passage du livre de Samuel : « Et Jonathan frappa le poste des Philistins qui était à Guéba, et les Philistins l’apprirent ; et Saul sonna de la trompette par tout le pays, disant : Que les Hébreux l’entendent ! » (1 Sam. 13 : 3). Saül sonne de la trompette, mais c’est Jonathan qui a frappé les Philistins ! Il y a beaucoup de « Saül » pour sonner ainsi de leur trompette et publier leurs hauts faits souvent imaginaires. Mais c’est plutôt de « Jonathan » dont nous avons grand besoin pour frapper les Philistins. Quelqu’un peut être capable de « faire beaucoup de bruit » sans pour autant édifier les auditeurs.

            Une trace laissée sur leur passage

La flèche laisse une trace partout où elle va. Quand Elisée est venu dans la maison de la Sunamite, celle-ci a dit à son mari : « Voici, je connais que c’est un saint homme de Dieu qui passe chez nous continuellement » (2 Rois 4 : 9). Et elle procure au prophète ce que l’on appelle encore aujourd’hui une « chambre de prophète », reconnaissable à son extrême simplicité. Elle invite alors Elisée à s’y arrêter chaque fois qu’il le souhaite. Quel témoignage silencieux de la part de cet homme, quelle bonne impression laissait cette flèche du Seigneur sur son entourage !
            Quand Pierre et Jean sont traduits devant les chefs, les anciens et les scribes, ceux-ci s’aperçoivent qu’ils sont des « hommes sans instruction et du commun » ; ils s’étonnent de leur hardiesse, et ils les reconnaissent pour avoir été avec Jésus (Act. 4 : 13-14). Quel témoignage remarquable ils ont rendu ce jour-là ! Certaines personnes laissent au contraire derrière elles une triste impression : on sent qu’elles connaissent intérieurement le doute ou qu’il y a dans leur cœur de la crainte ou de l’anxiété. Demandons au Seigneur de nous aider à laisser sur notre passage sa « bonne odeur », à sa gloire. Puissions-nous, comme l’exprime un cantique, « faire briller sur cette terre quelques reflets du très saint lieu ».
            Spurgeon avait l’habitude de comparer les « illustrations » données au cours de ses sermons aux plumes d’une flèche. Il cherchait à trouver, ici ou là, diverses images pour s’en servir ensuite à bon escient. De plus, les plumes servent à maintenir la flèche dans la bonne direction. Elles évoquent peut-être ce qui relève du « bon sens » et se montre si utile parfois dans un service pour Christ. Quand Philippe rejoint le chariot de l’eunuque, il ne commence pas à lui demander, à brûle-pourpoint : Es-tu né de nouveau ? Il lui pose une question pertinente : « Comprends-tu ce que tu lis ? » (Act. 8 : 31). Quand le Seigneur aborde la Samaritaine, Il commence par formuler une requête : « Donne-moi à boire » (Jean 4 : 8). L’apôtre dit : « Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il demande à Dieu qui donne à tous libéralement sans faire de reproches, et elle lui sera donnée » (Jac. 1 : 5). Dieu veut nous revêtir de « la sagesse d’en haut » (Jac. 3 : 17).

La flèche est oubliée : si elle a fait son travail, personne ne dira d’elle : Quelle merveilleuse flèche ! On dira plutôt : Quel excellent archer ! Retenons cette leçon si utile : « Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait tout ce qui vous a été commandé, dites : Nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait » (Luc 17 : 10). Tel est notre titre : des esclaves inutiles. Nous ne devons jamais oublier que tout est à la gloire de Celui qui est notre Maître : « Non point à nous, ô Eternel ! non point à nous, mais à ton nom donne gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta vérité » (Ps. 115 : 1).

 

Ph. L  -  Le 25. 03. 14