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LES NOURRITURES DU CROYANT (8)

 

7 – « A celui qui vaincra, je donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu » (Apoc. 2 : 7)

C'est dans le lieu rempli de gloire où Dieu demeure, comme il sied au caractère du dernier livre de la Parole, que nous trouvons la dernière chose à manger.
            Manger, ici, relève d'un privilège particulier et d'autant plus doux pour le cœur qu'il est donné par le Seigneur lui-même. Il est donné à titre individuel selon une promesse et un appel proclamés au sein d'un ensemble, mais le droit au festin n'est que pour le vainqueur seul ! Ephèse est la première des sept assemblées auxquelles le Seigneur adresse un message solennel, approprié à l'état pratique de chacune d'elles. Celle d'Ephèse représente l'Eglise primitive considérée déjà comme déclinante, bien qu'il faille un œil spirituel pour le discerner. Le Seigneur, en effet, découvre à Jean le douloureux secret de la chute, bien qu'il n'y ait pas encore d'actes extérieurs par lesquels on pouvait la mesurer. Au contraire, de réelles qualités et d'heureux fruits s'affirmaient à Ephèse (v. 2-3). Cette assemblée ne manquait ni d'intelligence ni de vertus. Mais, hélas, à l'énumération des choses que le Seigneur peut louer succède un MAIS qui découvre le réel état du cœur. Pourrait-il échapper à la connaissance de Celui qui sonde les cœurs? (voir Jér. 17 : 10 ; Apoc. 2 : 23).
            Toutes les ruines ultérieures allaient s'accumuler à partir de cet abandon du premier amour que le Seigneur reproche à Ephèse. L'amour de notre cœur, comme on l'a dit, peut seul satisfaire l'amour de son cœur. « Qu'importe combien de peines vous vous donnez et combien vous travaillez ; si l'amour pour Christ n'est pas le motif de votre service, celui-ci ne sera qu'un airain qui résonne ou une cymbale retentissante, qui meurt avec le son qu'elle rend » (J.N.Darby).
            De la position élevée qui était celle d'Ephèse, l'abandon du premier amour allait entraîner finalement sa mise de côté comme lampe du témoignage sur la terre. Nous ne pouvons oublier que les responsabilités et les visitations en gouvernement sont toujours selon la mesure des privilèges accordés. Comme ensemble, il est bien évident que l'heureux état de l'Eglise du commencement n’a jamais été rétabli. Sauf chez les quelques témoins du Seigneur suscités tout au long de l'histoire de l'Eglise, ce premier amour était entièrement perdu. C'est pourquoi la fraîcheur des affections pour le Seigneur des chers croyants réveillés au début du 19ème siècle a produit et laissé d'incomparables impressions. Au sein de la torpeur générale, leur amour pour le Seigneur, qui ne faisait qu'un avec l'amour pour l'assemblée, a brillé d'un éclat d'autant plus vif que la chair n'en tirait aucun profit. En admirant les fruits du réveil de ce premier amour pour le Seigneur, comment ne pas ressentir quelque mélancolie devant le peu qui subsiste d'un pareil héritage? Mais ni les regrets devant ce lumineux tableau, ni l’accablement, ni, et encore moins, le découragement en portant les regards sur nous-mêmes, ne sauraient nous donner aucune force, ni ranimer quoi que ce soit d'un si remarquable passé. Ce qu'il nous faut, c'est entendre l'appel. Ne l'oublions pas, c'est à l'individu « qui a des oreilles » que l'Esprit s'adresse. Chacun de nous peut pour lui-même réveiller en lui, au lieu de stériles comparaisons, l'amour, qui se traduit avant tout par l'obéissance (Jean 14 : 21 ; 1 Jean 3 : 18). Quelles que soient la ruine et notre faiblesse, le même appel pressant du Seigneur se fait entendre, les mêmes ressources demeurent. Jusqu'à son retour, il n'y aura pas d'autre sentier pour le vainqueur à Ephèse. « Il faut vaincre, non seulement le monde (1 Jean 5 : 4), mais ce qui se trouve dans la sphère de l'Eglise elle-même puisque c'est l'invitation à écouter ce que l'Esprit dit aux assemblées, qui donne occasion de parler de vaincre » (J.N.Darby). Le message du Seigneur s'adresse à l'assemblée, au grand nombre, tandis qu'individuellement c'est le fidèle qui est appelé et encouragé à vaincre au sein de cet ensemble. Et pour soutenir la foi de celui qui lutte, une précieuse promesse est laissée : manger de l'arbre de vie qui est dans le Paradis de Dieu. Etonnante dans sa sphère et sa portée, elle nous fait mesurer le prix qu'a notre amour pour le Seigneur ! A la fraîcheur du premier amour retrouvé se lie une jouissance, déjà présente, du paradis de Dieu, des délices de Dieu, goûtés dans le lieu de sa gloire. Christ en occupe le centre. Ce n'est plus Eden, lieu de charme où Dieu venait visiter l'homme au frais du jour. Dans ce jardin, Il a dû prendre connaissance des faits les plus graves : le péché introduit, sa gloire foulée aux pieds. L'homme en a été chassé pour toujours. Et ce fut la « terre sombre comme les ténèbres de l'ombre de la mort, et où il n'y a que confusion » (Job. 10 : 22).
            Maintenant, grâce merveilleuse, cet homme chassé d'Eden, Dieu le prend et l'introduit dans son paradis. « Toutes choses sont faites nouvelles ; et toutes viennent du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ » (2 Cor. 5 : 17-18). Il ne se trouve plus qu'un seul arbre dans ce lieu de délices. La vie a triomphé ! Elle jaillit pour nous de Golgotha. Le vainqueur à Ephèse en goûte déjà les douces prémices. Ce ne sont pas les joies d'Adam recouvrées, si grandes qu'elles aient pu être. Ce sont les « paroles ineffables qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer » (2 Cor. 12 : 4), domaine de la vie éternelle goûtée dans une nature nouvelle, celle de Dieu lui-même, et à laquelle nous avons part sur le fondement de la rédemption. Mêlée à bien des larmes sans doute, au travers de mille épreuves et de luttes incessantes, c'est déjà la part que le vainqueur serre dans son cœur en saluant le bienheureux rivage ! (Apoc. 22 : 1-4).

 

Et Lui, pour couronner leur attente fidèle,
            Ouvrant aux saints ravis la demeure éternelle,
            Au festin de l'amour les introduira tous.

           

D’après P. Ft – « Messager Evangélique » (1977 p. 137-140)

 

A suivre