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Accusations injustes et souffrances de David


David envoyé vers ses frères (1 Samuel 17 : 17-30)
Deux occasions où David aurait pu se venger de son ennemi
La conjuration d’Absalom et la fuite de David (2 Samuel 15)
Le gouvernement de Dieu envers David à la suite du dénombrement du peuple (2 Samuel 24)
 

« C’est une chose digne de louange de supporter des afflictions par conscience envers Dieu, en souffrant injustement … Si vous souffrez en faisant le bien et l’endurez, c’est digne de louange devant Dieu, car c’est à cela que vous avez été appelés ; car aussi Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces… qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas l’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à Celui qui juge justement » (1 Pier. 2 : 19-23).

Dans sa vie agitée et au travers de nombreux combats, David a été accusé injustement et souvent incompris, malgré ses bonnes dispositions. Il y a peu de choses qui mettent autant à l’épreuve la patience des serviteurs de Dieu que l’incompréhension dont ils peuvent parfois être les objets. Il est parfois moins éprouvant d’avoir à faire face à l’opposition du monde que d’être méconnus par ceux que l’on aime et que l’on désire servir. C’est pourtant une situation à laquelle de nombreux serviteurs de Dieu sont confrontés. Non seulement le service lui-même est incompris, mais on leur attribue les motifs les plus bas pour expliquer pourquoi ils s’en sont chargés. Or, ils ont pourtant agi avec simplicité de cœur et le saint désir d’obéir à la pensée du Seigneur ; ils ont cherché à L’honorer et à Le servir en servant les siens.
            David a souffert également de la part de ses ennemis, sans manifester un esprit de vengeance. Il a accepté de passer par la discipline divine, en se confiant dans les compassions de l’Eternel.
            Nous aimerions rappeler à ce sujet quelques circonstances de sa vie relatées dans les deux livres de Samuel.

 

David envoyé vers ses frères (1 Samuel 17 : 17-30)

Isaï a envoyé son fils David prendre des nouvelles de ses frères dans la vallée d’Ela. Ils faisaient partie de la piètre armée de Saül qui s’efforçait de résister aux Philistins, cet ennemi qui avait alors à sa tête un redoutable champion, Goliath (1 Sam. 17 : 17-18).
            David avait obéi à l’ordre d’Isaï et il était porteur pour ses frères de l’envoi généreux de leur père (v. 20). Il les interroge touchant leur bien-être… Or, au moment même, selon son habitude depuis déjà quarante jours, le formidable géant sort à la rencontre des troupes d’Israël et les injurie. David assiste à la fuite éperdue de la pauvre armée, saisie d’épouvante. Son cœur est profondément ému devant une situation aussi humiliante. Il réalise que l’honneur de Dieu est en jeu et pose des questions précises aux soldats qui se trouvent autour de lui. Il parle librement, sans retenue, en présence de ses frères (v. 26-27).
            Son frère aîné, Eliab, l’entend et malgré la vérité de ses paroles, il s’irrite. Il y a tout lieu de penser qu’il regardait David avec un œil jaloux depuis le jour où celui-ci avait été « choisi »  par l’Eternel pour être roi sur son peuple Israël. Le prophète Samuel était alors venu chez leur père, Isaï, et David avait été oint en présence de tous ses frères. L’Eternel, qui ne regarde pas à l’apparence mais au cœur, n’avait pas choisi Eliab (1 Sam. 16 : 6-7 ; 12-13) !
            David venait de déclarer que c’étaient « les troupes rangées du Dieu vivant » (voir Esaïe 37 : 23, 28) qui avaient été outragées par ces « incirconcis », les Philistins (v. 36). Or une « racine d’amertume » (Héb. 12 : 5), de la jalousie, couvait dans le cœur d’Eliab ; elle éclate subitement au grand jour. Ecoutons ses paroles, consignées dans l’Ecriture : « Pourquoi donc es-tu descendu ? et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? Je connais, moi, ton orgueil et la méchanceté de ton cœur ; car c’est pour voir la bataille que tu es descendu » (v. 28). Cette accusation était fausse. L’orgueil était du côté d’Eliab, David en était exempt. Le fils aîné était aveuglé par son ressentiment ; il n’avait pas compris le dévouement de son frère, son attachement fervent à la gloire de Dieu. Bientôt David, avec une grande foi, allait affronter le terrible adversaire de son peuple, en comptant sur l’Eternel seul.
            Ce berger venait du désert où il paissait le bétail de son père Isaï. Là, dans la solitude, en s’appuyant sur son Dieu, David avait frappé le lion et l’ours venus détruire le troupeau, mais il n’en avait fait part à personne jusqu’ici. Tout jeune, il avait donc déjà beaucoup appris à la meilleure des écoles. Il savait que Celui qui l’avait délivré dans le passé pouvait le faire encore, le moment venu (v.34-36).
            Il semble qu’Eliab ignorait tout ce qui concernait son frère dernier-né ; il ne s’en préoccupait pas. Si l’orgueil et la méchanceté dont Eliab accusait David avaient réellement rempli le cœur de son frère, il se serait hâté de publier de Dan à Beersheba ses actes de bravoure ! Si Eliab avait eu de tels exploits à son actif, il aurait sans doute agi de cette manière ! Il « juge » légèrement (1 Cor. 4 : 5) - et nous le faisons souvent -, selon sa propre façon de se conduire, et il est prêt à condamner son frère !  Des jugements aussi sévères mettent en général en évidence l’état réel de celui qui les prononce. En blâmant si fort « les autres », nous montrons ce qui se trame en réalité dans notre for intérieur ! Or Dieu pèse tout à la juste balance du sanctuaire.
            Il est très instructif de voir de quelle manière le fils d’Isaï « traite » les méchantes paroles de son frère : « Et David dit : Qu’ai-je fait maintenant ? N’y a-t-il pas de quoi ? » (v. 29). Sa seconde interrogation s’appuie sans doute sur le fait rapporté au verset 17 : c’est Isaï qui avait envoyé David visiter ses frères. David se détourne de lui (d’Eliab) vers un autre » (v. 30). C’est la meilleure réponse si quelqu’un montre une telle incompréhension des vrais motifs de nos actes, surtout si l’on sait malheureusement que l’envie et la jalousie sont à l’origine de ces accusations. Il est difficile de rester silencieux, en particulier si de telles paroles viennent de l’un de nos frères en Christ. La tentation est forte de lui répondre sur le même ton, ou de chercher au moins à se justifier, à rétablir la vérité, comme on l’affirme. Et on peut même se comporter d’une manière plus contestable encore, en cherchant à « se faire justice soi-même », comme David a voulu le faire plus tard à l’égard de Nabal, dont la conduite était inqualifiable (1 Sam. 25 : 13). Mais Dieu dans sa grâce lui est venu en aide : il l’a arrêté par le moyen d’Abigaïl, son humble servante (v. 32-35).
            Il faut suivre le chemin du Seigneur dans une situation comparable, en « gardant le silence ». Ne regimbons pas devant de telles diffamations (Lam. 3 : 34-38). Rien n’échappe à notre Dieu et Père  (Ps 139 : 1-5). Tôt ou tard, celui qui se confie entièrement en Lui, sera richement béni. Ecoutons le psalmiste : « Remets ta voie sur l’Eternel, et confie-toi en lui ; et lui, Il agira et il produira ta justice comme la lumière et ton droit comme le plein midi » (Ps. 37 : 5-6). Apprenons à tout Lui remettre par la prière et à attendre paisiblement Sa délivrance - elle viendra au moment opportun (1 Pier. 4 : 19). Notre  assurance vient de ce que nous savons que si Dieu permet une épreuve, Il a de sages motifs pour le faire, ignorés de notre part pour l’instant (Jean 13 : 7). Il prend toujours en mains la cause de celui qui Lui appartient. Depuis l’œuvre de la croix, le croyant sait qu’il doit suivre les traces de Celui dont il est écrit : « Il est méprisé, et nous n’avons eu pour Lui aucune estime » (Es. 53 : 3).
            « Celui qui vous touche, touche la prunelle de son œil » (Zach. 2 : 8). Si quelqu’un nourrit de mauvaises intentions à l’égard d’un croyant, il pèche contre  Dieu, qui interviendra en temps convenable. Souvent, hélas, dans de telles situations, par notre façon d’agir, nous perdons une occasion de recevoir de la bénédiction de Sa part. Et que de temps perdu à vaines récriminations, en cherchant à se justifier ! Il faut plutôt s’abandonner, avec nos faiblesses, entre les mains de Celui qui nous a aimés, alors que nous n’avions rien d’aimable.
            Il ne faudrait pas penser que chez David cette façon de se comporter a été passagère. Sa vie a été difficile, ses ennemis nombreux ; les occasions de s’endurcir et de garder de l’amertume dans son cœur après des trahisons ont été fréquentes. Mais il ne s’est pas départi de son amour, ni de son dévouement et de sa dépendance envers son Dieu.
            L’Eternel avait cherché « un homme selon son cœur » et il l’a trouvé en David (1 Sam. 13 : 14 ; Ps. 44 : 21). Le fils d’Isaï a commis plusieurs fautes et parfois même de graves péchés. Mais il a été généralement prompt à le reconnaître ; c’est la bonne attitude !
            Demandons au Seigneur un cœur disposé à écouter la voix du Saint Esprit quand Il veut nous montrer que nous avons commis un péché - il peut s’agir d’une mauvaise pensée, de fâcheuses paroles où d’une façon d’agir, souillée par le péché. Alors, quand notre esprit est brisé et humilié (Ps. 51 : 17) à la suite d’une confession sincère (Ps. 32 : 5), nous pourrons reprendre le chemin montant, dans la communion retrouvée avec le Seigneur.

 

Deux occasions où David aurait pu se venger de son ennemi

                        Dans la caverne (1 Sam. 24 : 1-23)

Sur leur chemin d’errance, David et ses compagnons avaient trouvé un abri dans une caverne. Ils pensent être enfin loin de Saül, qui « respirant menace et meurtre », était à leur poursuite. Or, inopinément, celui-ci entre dans la même caverne qu’eux, avec l’intention de s’y reposer. Les hommes qui accompagnent David y voient un signe clair : à leurs yeux, Dieu livre Saül en la main de David ! Ce dernier se lève… et va couper secrètement le pan de la robe de Saül (v. 5).
            Or, « après cela… le cœur de David le reprit… Et il dit à ses hommes : Loin de moi, de par l’Eternel, que je fasse une telle chose à mon seigneur, à l’oint de l’Eternel, que d’étendre ma main sur lui » (v. 6-7) ! Il retient par ses paroles ses hommes d’agir contre Saül (v. 8). Il honore l’oint de l’Eternel, malgré sa méchanceté, et met en pratique l’exhortation de Romains 12 : 19, qui nous concerne aussi : « Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien- aimés ».

                        Au désert de Ziph (1 Samuel 26)

Saül a paru donner des signes de repentance. Mais les Ziphiens dénoncent lâchement, à deux reprises, la présence de David à proximité de chez eux, cherchant ainsi à plaire au roi. Saül repart alors aussitôt en campagne contre David (26 : 1-2). Le Psaume 54 montre à quel point cette trahison a été douloureuse pour le fugitif. Il implore le secours divin contre ces hommes violents (v. 3).
            Une sortie nocturne de ces « justes » qui étaient les compagnons de David (22 : 2) leur permet de s’emparer de la lance avec laquelle Saül avait déjà cherché à transpercer David. Abishaï voudrait profiter du profond sommeil de Saül pour le tuer. Mais, plein de miséricorde à nouveau vis-à-vis de « l’oint de l’Eternel », David empêche le fils de Tseruïa de passer à l’action. Il refuse de se faire justice, reste ferme dans son épreuve et se confie en Dieu seul.

 

La conjuration d’Absalom et la fuite de David (2 Samuel 15)

Pour épargner la guerre civile à Jérusalem, David s’enfuit devant son fils indigne qui cherche à le tuer. La neutralité n’est plus possible ; certains suivent Absalom (v. 13), d’autres David (v. 18). Un choix s’opère, montrant l’état réel de chacun.
            David gravit en pleurant la montagne des Oliviers, et c’est à ce moment-là qu’il apprend la trahison d’Akhitophel, son compagnon, son conseiller (Ps. 55 : 13). Il n’y a ni amertume ni colère dans le cœur de ce roi ; il fait monter vers Dieu une prière fervente : « Eternel ! je te prie, rends vain le conseil d’Akhitophel » (v. 31). Dieu répondra favorablement à celui qui s’est humilié devant Lui.
            David poursuit son douloureux chemin. Un Benjaminite, Shimhi, lui jette lâchement des pierres et le maudit : « Sors, sors, homme de sang, et homme de Bélial ! ». Il ose mêler le nom de l’Eternel à ses dires (16 : 4-8). Abishaï, qui marche fidèlement aux côtés du roi, propose d’aller lui ôter la tête. David lui répond : « Oui, qu’il maudisse ; car l’Eternel lui a dit : Maudis David ! Et qui dira : Pourquoi fais-tu ainsi ? » (v. 10). Il évoque avec une grande tristesse Absalom, son fils, qui cherche sa vie et, revenant à la malédiction de Shimhi, il ajoute : « Peut-être, l’Eternel regardera mon affliction.. » (v.12). Il se tourne plus que jamais vers son Dieu devant cette attaque pleine de lâcheté. Il accepte la malédiction comme une chose que Dieu a jugée nécessaire et reprend son neveu qui, dans son zèle bouillant, pensait aussitôt à la vengeance (v. 9).

 

Le gouvernement de Dieu envers David à la suite du dénombrement du peuple (2 Samuel 24)

David se rend encore coupable d’une grave faute. Un âge avancé ne nous met pas à l’abri d’en commettre, loin de là ! Il dénombre le peuple, malgré l’opposition raisonnée de Joab (2 Sam. 24 : 1-4). De l’orgueil se montre chez le roi, fier après tant d’errance de dominer sur un peuple nombreux et de disposer d’une armée puissante à vue humaine. Autrefois, il était plus humble et reconnaissait simplement : « Qui suis-je, Seigneur Eternel !… et qui est comme ton peuple, comme Israël » (2 Sam.7 : 18, 23). Chacun doit se souvenir à cet égard de l’avertissement de l’apôtre Paul : « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? ». (1 Cor. 4 : 7). Nous sommes si prompts à nous élever dans nos pensées ! « Si, n’étant rien, quelqu'un pense être quelque chose… » dit l’apôtre (Gal. 6 : 3).
            A nouveau repris dans sa conscience, David se repent. Il dit à l’Eternel : « J’ai grandement péché dans ce que j’ai fait… j’ai agi très follement » (v. 10). Le pardon sera accordé mais le peuple devra traverser un châtiment lié au gouvernement de Dieu. C’est David qu’Il a appelé à choisir de quelle manière le peuple sera frappé. La réponse de son serviteur qui vit près de Lui est belle : «  Que nous tombions… dans les mains de l’Eternel, car ses compassions sont grandes » (v.14). Ce berger connaît personnellement les affections divines. Il se savait sous la discipline de Dieu, mais sa confiance dans l’amour divin n’est pas ébranlée ! Peu après, Dieu montrera les ressources de sa miséricorde ; Il accordera son pardon et commandera à l’ange qui détruisait : « Assez »  (v. 16).

Nous venons de rappeler brièvement quelques épisodes dans la vie de David. On voit de quel esprit cet homme selon le cœur de Dieu était animé. Mais nos pensées doivent se fixer sur Un plus grand que lui : l’homme Christ Jésus. Pour Lui seul, le ciel s’est ouvert et un double témoignage Lui a été rendu. Le Saint Esprit est descendu sur Lui comme l’huile de l’onction qui jadis désignait le roi. Et en même temps, Il a reçu de son Père une douce parole d’amour et d’approbation : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 17).
            C’est Lui qui dit à tous : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur…» (Matt. 11 : 28-29). Comme homme, Il est notre parfait Modèle ; c’est sur Ses traces qu’il nous faut marcher, en posant nos pieds dans l’empreinte de ses pas. « Il n’avait fait aucune violence, et…il n’y avait pas de fraude dans sa bouche » (Es. 53 : 9).
            La grâce était répandue sur ses lèvres (Ps. 45 : 3). Puissions-nous Lui ressembler ! La parole du chrétien devrait toujours être « dans un esprit de grâce, assaisonnée de sel » (Col. 4 : 6). Certains enfants de Dieu semblent penser au contraire que leurs paroles doivent toujours contenir du sel et être, occasionnellement, assaisonnées de grâce. Peut-être en faisons-nous partie ? Que notre parole soit toujours « bonne, propre à l’édification selon le besoin, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent » (Eph. 4 : 29). 

            

Ph. L              le 07. 01. 2014

 

 

                        En paix nous pouvons te suivre, Jésus, dans l’humble chemin
                                    Où Tu consentis  à vivre inconnu du genre humain,

                                    Avec Toi n’ayant personne, semant bienfait sur bienfait
                                    Dans ce sentier où rayonne le cœur de l’homme parfait.

                        Quels biens ce chemin nous ouvre, quels trésors de charité !
                                    Dieu Lui-même n’y découvre que lumière et sainteté.
                                    Et désormais, par Ta grâce, nés de Dieu pour être à Toi,
                                    Nous pouvons suivre Ta trace, Objet béni de la foi !