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Avertissement donné par la vie d’Achab

Les péchés de Jéroboam
            Le choix par Achab du chemin de Jéroboam
            L’appel à la conscience d’Achab
            Insensibilité d’Achab à une nouvelle preuve de la bonté de Dieu
            La vigne de Naboth convoitée par Achab
            L’annonce du jugement par Elie
            L’alliance avec Josaphat
 

La Parole de Dieu nous montre à quels excès l’insatisfaction peut nous amener. Parmi les tristes exemples conservés à ce sujet pour notre instruction, l’un des plus tristes est certainement celui d’Achab, le fils du roi Omri. Ce dernier avait bâti la ville de Samarie (1 Rois 16 : 24) et voulait rivaliser avec Jérusalem que l’Eternel avait choisie pour y mettre la mémoire de son nom. Déjà à l’égard d’Omri, l’Ecriture dit : « Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Eternel, et il fit pis que tous ceux qui avaient été avant lui. Et il marcha dans toute la voie de Jéroboam… et dans ses péchés… » (v. 25-26). Or, son fils Achab est allé encore plus loin : il a surpassé dans le mal « tous ceux qui avaient été avant lui » (v. 30). Il a marché, comme son père, dans les péchés de Jéroboam (v. 26, 31).

 

Les péchés de Jéroboam

En quoi consistaient ces péchés ? Cet homme avait reçu en partage dix tribus d’Israël perdues par Roboam (1 Rois 12 : 20-24). Jéroboam craignait que les fils d’Israël aillent adorer à Jérusalem et soient tentés de retourner vers le fils de Salomon. Pour écarter ce danger, il avait imaginé, entre autres, de faire deux veaux d’or et de les placer à Béthel et à Dan, à la disposition de son peuple (v. 26-29). Sans doute estimait-il, comme un de nos contemporains que la religion était l’opium du peuple et que dans ces conditions il fallait en conserver « un peu ». Jéroboam avait donc habilement déclaré : « C’est trop pour vous de monter à Jérusalem ; voici tes dieux, Israël ! qui t’ont fait monter du pays d’Egypte » (v. 28).
            Hélas, avec le temps, ses calculs politiques s’étaient avérés payants et la résistance aux  pratiques idolâtres s’était émoussée. Une grande partie du peuple, séduit par ses mensonges éhontés, avait abandonné l’Eternel. Ne retrouve-t-on pas des calculs semblables à notre époque de déchristianisation sournoise ?

 

Le choix par Achab du chemin de Jéroboam

Achab, successeur sur le trône d’Israël, avait choisi, comme la majorité des rois d’Israël le feront, le chemin de Jéroboam. Il n’y avait aucune crainte de Dieu dans son cœur. Sa conduite personnelle ne tarde pas à le montrer ! En effet l’Ecriture dit : « Et il arriva que, comme si c’était peu de chose qu’il marchât dans les péchés de Jéroboam, fils de Nebath, il prit pour femme Jézabel, fille d’Ethbaal, roi des Sidoniens » (1 Rois 16 : 31). Cette femme méchante et idolâtre aura constamment sur lui une influence déterminante, dont les effets seront dramatiques.
            Achab sert Baal et lui bâtit une maison où il dresse un autel. Il se prosterne devant lui et construit également une ashère consacrée à une autre affreuse idole, l’Astarté des Phéniciens. Il fait plus de mal que tous les rois d’Israël avant lui, « pour provoquer à colère l’Eternel, le Dieu d’Israël » (v. 32-33). L’abominable Jézabel l’a certainement poussé à introduire ce culte de Baal en Israël : Achab n’a offert aucune résistance.
            Bien qu’elle ne soit que l’épouse du roi, Jézabel gouverne. C’est elle qui veut exterminer tous les prophètes de l’Eternel. Abdias, fourvoyé dans cette mauvaise compagnie, réussira toutefois à en mettre cent à l’abri dans une caverne (18 : 4). Achab est, semble-t-il, indifférent devant toute la cruauté de sa femme. Il est subjugué par la volonté de fer de cette Sidonienne et il la laisse faire !
            L’Ecriture déclare : « Certainement il n’y eut point de roi comme Achab, qui se vendit pour faire ce qui est mauvais aux yeux de l’Eternel, sa femme Jézabel le poussant. Et il agit très abominablement, en allant après les idoles… » (21 : 25).

 

L’appel à la conscience d’Achab

Fidèle et d’une grande patience, l’Eternel veut parler à la conscience de ce roi infidèle, avant de le juger. Il cherche d’ailleurs à réveiller tout son peuple Israël qui suit sans résister ce chemin de destruction. La royauté a failli, la sacrificature est réduite au silence. Alors Dieu suscite un prophète : Elie le Thishbite. Cet homme se tient continuellement devant Lui (1 Rois 17 : 1), toujours prêt à obéir aux instructions divines.
            C’est Elie qui répare l’autel de l’Eternel sur le mont Carmel (18 : 30-31). Il prie et le feu du ciel tombe sur l’holocauste (v. 38). Le peuple se prosterne et reconnaît, très momentanément : « L’Eternel, c’est lui qui est Dieu » (v. 39). Elie ordonne alors de se saisir des 450 prophètes de Baal présents et il les met à mort au torrent de Kison (v. 40). Puis il prie à nouveau et demande à l’Eternel d’envoyer de la pluie, après les trois ans et demi de sécheresse totale que vient de connaître le pays. Sa fervente supplication est exaucée (Jac. 5 : 16b-18). Achab, toujours asservi à ses passions, retourne au palais « pour manger et pour boire » (v. 42a). Ensuite, il raconte à Jézabel tout ce qu’Elie vient de faire, et, en détail, comment il a tué par l’épée tous les prophètes de Baal (19 : 1).
            Alors, Jézabel envoie un messager à Elie, s’engageant « devant ses dieux » à mettre Elie à mort avant le lendemain, à la même heure (v. 2) ! Ce dernier qui avait jusqu’ici tout surmonté (Eph. 6 : 13, 18) est subitement découragé devant la violence verbale de cette « tigresse ». Il ne tient plus ferme, en s’appuyant sur son Dieu ; « voyant cela », il s’enfuit au désert (v. 3). Quel avertissement la Parole adresse encore aujourd’hui à chaque serviteur du Seigneur ! Dieu seul a le pouvoir de tenir ses serviteurs debout (1 Cor. 10 : 12).  
            Débarrassé d’un « gêneur » - du moins le croit-il -, le couple royal semble libre de continuer à suivre son chemin pervers. Il pense probablement ne plus entendre parler de ce prophète qui, selon Achab, troublait Israël (1 Rois 18 : 18). Mais Dieu, qui prend grand soin de son serviteur, en a décidé tout autrement. « Quand les voies d’un homme plaisent à l’Eternel, il met ses ennemis même en paix avec lui » (Prov. 16 : 7). Ce ne sera certes pas le cas avec Achab : il ne connaît aucune pause dans le chemin de perversion qu’il suit.

 

Insensibilité d’Achab à une nouvelle preuve de la bonté de Dieu

Le roi de Syrie rassemble ses troupes et, avec l’aide de 32 rois, il assiège Samarie. Un autre prophète est alors envoyé vers Achab. Cet homme de Dieu lui annonce que l’Eternel, dans sa grande miséricorde, veut sauver Israël d’une déroute certaine et préserver son héritage.
            Israël va alors être à deux reprises vainqueur de cet ennemi puissant. Les Syriens n’avaient-ils pas osé prétendre que l’Eternel n’était qu’un « Dieu de montagnes » et affirmer, remplis de prétention, qu’Israël serait facilement battu dans la plaine. Dieu voulait, par de tels miracles, parler à la conscience et au cœur de son peuple : « Vous saurez que je suis l’Eternel » (1 Rois 20 : 28).
            Toutefois la bonté manifestée à l’égard d’Achab, dans une telle situation, apparemment sans issue, ne le touche pas. Nos cœurs aussi sont souvent durs et résistent aux appels divins (Jér. 17 : 9-10).
            Achab, d’un point de vue humain, semblait comblé à tous égards. Il continue cependant à suivre le mauvais penchant obstiné de son cœur et cherche sans répit à satisfaire ses convoitises et à répondre à tous ses désirs insensés (1 Tim. 6 : 9).

 

La vigne de Naboth convoitée par Achab

Insatiable, Achab s’intéresse au « petit » héritage de Naboth. Il rappelle sur ce point le roi David et la « petite brebis » d’Urie le Héthien, son fidèle serviteur (2 Sam. 12). Pour répondre à leurs convoitises, ces deux monarques vont tomber dans les péchés les plus odieux. Quel avertissement pour chaque enfant de Dieu ! Sa chair, toujours en lui, est constamment prête à se manifester cruellement, si elle n’est pas tenue dans la mort, là où la croix de Christ l’a mise.
            Naboth avait une vigne à Jizréel, à côté du palais d’Achab (1 Rois 21 : 1). Celui-ci parle avec autorité au Jizréelite : « Donne-moi ta vigne afin que j’en fasse un jardin potager, car elle est proche, à côté de ma maison ». Il lui promet une « meilleure » vigne, ou bien, si cela est bon à ses yeux, la somme d’argent correspondant à sa valeur (v. 2).
            Or le monarque se heurte à une résistance inattendue. Un refus semblable est fréquent si un homme, s’adressant à un croyant fidèle, entend traiter avec lui, « à la façon du monde », une affaire quelconque. Les motifs qui règlent la conduite d’un enfant de Dieu sont en général très différents de ceux qui poussent un incrédule, tel que Achab, à agir.
            Ce dernier pensait très probablement que sa proposition était généreuse ; elle serait acceptée sans problème. Or, au contraire, Naboth lui répond brièvement, fermant ainsi la porte à tout marchandage ultérieur : « Que l’Eternel me garde de te donner l’héritage de mes pères » (v. 3).
            Dans le Lévitique, chacun peut lire en détail les précautions prises au sujet des héritages (25 : 23). On se rappelle peut-être l’anxiété montrée des oncles des filles de Tselophkad. Leurs nièces avaient montré un bel attachement à l’héritage de leur père. Dieu les avait approuvées et Il avait répondu à leurs vœux : elles recevraient chacune une part d’héritage. Aussi les oncles craignaient-ils qu’à l’occasion d’un mariage (probable), l’héritage ne passe à une autre tribu. L’Eternel les approuve également et Il précise que ces filles devront se marier dans leur tribu (Nom. 36 : 2-11).
            Notre Dieu et Père est réjoui de voir dans le cœur des siens de telles dispositions. Chers lecteurs chrétiens, sommes-nous restés fidèles à notre héritage spirituel, ou bien, hélas, sommes-nous prêts à faire bon marché des précieuses vérités que Dieu nous a confiées (1 Tim. 6 : 20, 2 Tim.1 : 14 ; Esd. 8 : 28-29).
            « Et Achab s’en vint à sa maison, triste et irrité, à cause de la parole que Naboth, le Jizréelite, lui avait dite ; car il avait dit : Je ne te donnerai pas l’héritage de mes pères. Et il s’étendit sur sa couche, et détourna sa face, et ne mangea pas du pain » (v. 4). Prenons garde à cette tendance tenace de notre cœur naturel : convoiter ce que nous n’avons pas reçu du Seigneur, et qui souvent appartient justement au voisin (Ex. 20 : 17) !
            Jézabel, sa femme, se rend promptement à son chevet et s’enquiert des raisons de son attitude insolite. Selon son habitude, Il s’épanche auprès d’elle. Elle le flatte habilement ; elle lui prête une autorité qu’elle exerce elle-même indûment. Elle est naturellement prête à prendre tout en mains et à « donner » à Achab la vigne convoitée. Satan connaît nos plus bas instincts et il s’en sert pour nous tromper. Puis il nous laisse plongés dans le profond bourbier du péché. Jézabel, un instrument docile du diable, invite Achab : « Lève-toi, mange du pain et que ton cœur soit gai ; moi, je te donnerai la vigne de Naboth » (v. 7). Elle faisait ainsi sciemment le mal.
            La Parole a conservé les détails de la lapidation de Naboth (v. 12-14). Sur la déposition de « deux faux témoins », il est mis à mort. Plus tard, Jésus Christ, le véritable héritier de la vigne d’Israël sera lui aussi confronté à deux faux témoins, avant la crucifixion (Matt. 26 : 60, 65-66). Naboth est mort « hors de la ville » (v. 13) ; ce sera le cas aussi pour le Seigneur Jésus (Héb. 13 : 12).
            Jézabel s’empresse de l’annoncer à Achab et l’encourage à se lever pour prendre possession de la vigne de Naboth. Il s’y rend ; mais le plaisir que Jézabel lui avait promis s’évanouit brusquement. Dieu a envoyé à sa rencontre Elie le Thishbite.

 

L’annonce du jugement par Elie

Elie, restauré, a repris son service et l’Eternel a mis Ses paroles dans sa bouche pour annoncer au roi un terrible châtiment : « As-tu tué, et aussi pris possession ?... Ainsi dit l’Eternel : Au lieu où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront ton sang, à toi aussi » (v.19).
            Achab dit alors à Elie : « M’as-tu trouvé, mon ennemi ? ». Et le prophète lui répond : « Je t’ai trouvé, parce que tu t’es vendu pour faire ce qui est mauvais aux yeux de l’Eternel » (v. 20). Il lui annonce de la part de Dieu : « Je vais faire venir du mal sur toi, et j’ôterai ta postérité, je retrancherai d’Achab tous les mâles… » (v. 21).  Sa maison subira le même sort que celle de Jéroboam.
            Achab avait agi très abominablement en allant après les idoles, comme le faisaient autrefois les Amoréens, avant que l’Eternel ne les dépossède devant les fils d’Israël (v. 19-26). Sa conduite vis-à-vis du fidèle Naboth a fait déborder le vase de la juste colère de l’Eternel à son égard, comme à l’égard de Jézabel.
            Ce roi Achab connaissait sans doute les grandes lignes de la vie de ses prédécesseurs et le juste jugement dont chacun avait été l’objet de la part de l’Eternel. « Dieu n’est pas un homme, pour mentir, ni un fils d’homme, pour se repentir » (Nom. 23 : 19) ; une sentence prononcée s’exécuterait tôt ou tard.
            Alors, pour la première fois, Achab comprend ce qui l’attend. Il s’y montre sensible, déchire ses vêtements, se couche avec un sac et marche doucement (v. 27). Alors Celui qui « voit dans le secret » et qui est toujours attentif devant le moindre signe de repentance (Jér. 18 : 8-9), dit ici à son serviteur Elie : « Vois-tu comment Achab s’est humilié devant moi ? Parce qu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le mal en ses jours ; mais dans les jours de son fils… » (v. 29). S’agissait-il d’une vraie repentance à salut ? A la fin de sa vie, on le verra toujours poussé par son épouse à faire le mal. Il ne montrera pas ces fruits qui conviennent à la repentance (Matt. 3 : 8).

 

L’alliance avec Josaphat

Nous sommes surpris par le récit des tristes relations entre Josaphat - un roi de Juda, fidèle à Jérusalem où se trouvait le temple - et Achab (1 Rois 22 : 2).  Pourquoi Josaphat vient-il en visite à Samarie ?  Il y tombe dans un piège, acceptant de monter avec Achab, cet idolâtre, contre la Syrie pour reprendre Ramoth de Galaad. C’est pour chaque enfant de Dieu un solennel avertissement au sujet de ses relations avec le monde, même lorsque celui-ci se « colore » de christianisme (2 Cor. 6 : 14-16)
            Comment le roi de Juda peut-il en arriver à dire à Achab : « Moi, je suis comme toi » (v. 4) ? Nous faisons l’expérience que l’action la plus difficile, celle qui demande le plus de courage, sera souvent un simple refus de s’associer au mal (Ps. 1 : 1).
            Le manque de courage moral de Josaphat a failli lui coûter la vie ! Achab lui avait dit : « Je me déguiserai, et j’irai à la bataille ; mais toi, revêts-toi de tes robes ». Son vêtement royal trompe en effet les chefs des chars qui le poursuivent. Cependant, Josaphat crie et Dieu le délivre (v. 29-33).
            La ruse d’Achab ne pouvait pas tromper l’Eternel. Il accomplit contre ce misérable, sans réelle repentance, son infaillible jugement (Ps. 7 : 12-13). « Un homme tira de l’arc à l’aventure et frappa le roi d’Israël entre les pièces d’attache et la cuirasse ». Blessé, il meurt le soir et les chiens lèchent son sang dans le char à l’étang de Samarie (v. 34-38).
            L’alliance funeste de Josaphat avec Achab lui vaut un blâme sévère de la part de l’Eternel. Jéhu, fils d’Hanani le voyant, pose au roi une question qui le sonde et confirme ce que l’Eternel estime au sujet d’Achab : « Aides-tu au méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l’Eternel ? » (2 Chr. 19 : 2). Josaphat écoute la répréhension ! Le courage de Jéhu doit nous encourager à plus de fermeté et à mieux veiller sur nos fréquentations (Ps. 119 : 63).

Que de leçons nous pouvons recevoir tout au long de la lecture du récit de la terrible vie d’Achab !

 

Ph. L    le 15. 11. 2013