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« DONNE-MOI A BOIRE »

 

 

Lire : Jean 4 : 1-42 ; Ps. 110 : 7

           
            Nous proposons de considérer cette belle scène du puits de Sichar où nous voyons Jésus, fatigué du chemin, demander à boire à une femme de la Samarie. Lui-même lui fera connaître « l’eau de la vie », la seule qui étanche à jamais la soif de tous ceux qui viennent à Jésus et croient en Lui.
            Ce récit de Jean 4 ne nous présente-t-il pas aussi l’une des occasions où notre cher Sauveur a bu « du torrent dans le chemin », selon le verset 7 du Psaume 110 ?


Il fallait que Jésus traverse la Samarie

Jésus a quitté la Judée et retourne en Galilée. « Or il lui fallait traverser la Samarie » (Jean 4 : 4). Arrivé à Sichar, fatigué du chemin, Il s’assied au bord de la fontaine ; « c’était environ la sixième heure », la plus chaude de la journée (v. 5-6).
            Durant son ministère ici-bas, le Seigneur était cet homme qui, dans la parabole, « allait son chemin » de Jérusalem à Jéricho (Luc 10 : 33-36). A tout moment, Il était prêt à répondre aux besoins d’une âme. Ses disciples n’avaient pas compris que sa nourriture habituelle était de faire la volonté de Celui qui l’avait envoyé et d’accomplir son œuvre (v. 32, 34).
            Jésus est seul ici à attendre une femme samaritaine ; Il sait qu’elle est aussi fatiguée dans son âme que dans son corps. Incognito, à une heure insolite, elle est venue pour puiser de l’eau indispensable à sa survie, et c’est pour la rencontrer que le Seigneur est justement passé par là.
            Ses disciples sont partis acheter des vivres à la ville (v. 8), sans saisir, semble-t-il, l’occasion de parler à toutes ces âmes « assoiffées » qu’ils rencontrent. Autour de nous se meurt un pauvre monde ; il faut inciter, et peut-être même contraindre, ceux qui nous entourent à se rendre, eux aussi, auprès de Jésus.


La demande de Jésus

La femme s’approche de ce puits creusé, disait-on, par Jacob. La présence d’un homme dans ce lieu, à l’heure la plus chaude de la journée, a dû la surprendre ; mais ce sont surtout les paroles qu’il lui a adressées, avec amour et en cherchant à gagner sa confiance, qui l’ont remplie d’étonnement. En effet, Il lui a dit : « Donne-moi à boire » (v. 8). La soif du Seigneur était d’ordre spirituel, bien plus que physique. Il s’adresse ainsi à nous, au moment où il cherche à parler à notre cœur et à notre conscience. C’est peut-être en vue de notre conversion (Jér. 31 : 20), mais souvent aussi, Il s’occupe de nous lors d’une décision importante dans notre vie. Notre réponse L’honorera-t-elle ? (Jean 12 : 26).
            La femme est stupéfaite d’entendre un « Juif » lui demander à boire (v. 9) ; c’est inconcevable ! Elle connaît le profond fossé qui sépare les Samaritains des Juifs. Elle doit encore apprendre que cet homme, qui s’adresse à elle avec tant de condescendance, a le secret de Dieu !
            L’orgueil insensé des Israélites, pourtant assujettis eux-mêmes aux Romains (Jean 8 : 33), les conduisait à mépriser ce malheureux peuple, transporté déjà depuis longtemps contre son gré par un roi d’Assyrie dans ce pays que Dieu avait donné aux tribus d’Israël. Ils cherchaient à se persuader qu’ils descendaient eux-mêmes de Jacob - « notre père Jacob nous a donné le puits », dit la femme à Jésus (v. 12).

Le « don de Dieu »

Jésus répond simplement à la Samaritaine : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive » (v. 10-11 ; Gen. 26 : 19 ; Jér. 2 : 13 ; 17 : 13 ; Zach. 14 : 8). C’est une révélation capitale, dont chacun doit s’emparer.
            Cette femme était pour l’instant uniquement préoccupée de la nécessité de faire face à des besoins matériels immédiats. C’est aussi souvent notre cas. Elle est lasse, accablée et persuadée à tort que ce puits est le seul moyen d’étancher, passagèrement il est vrai, sa soif et celle de ce voyageur fatigué qui demande de l’aide.
            Comment cet inconnu, sans apparence (Es. 52 : 14), pourrait-Il, lui, vraiment lui apporter une meilleure solution ? Elle demande, sans doute avec ironie : « Es-tu plus grand  que notre père Jacob qui nous a donné le puits ; et lui-même en a bu, ainsi que ses fils et son bétail ? » (v.12). Au lieu de répondre directement, Jésus lui montre la différence entre les ressources « naturelles » - toujours passagères et souvent nocives, créant parfois chez l’homme une « dépendance » dangereuse - et ce qui est d’ordre « spirituel ». Seule son offre généreuse peut libérer une âme des formes redoutables de l’esclavage de la chair, apaiser un cœur et le remplir de joie !


« L’eau de la vie », une source inépuisable

Le Seigneur déclare : « Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif ; celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif, à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle » (v. 13-14).
            Comme la plupart d’entre nous, la Samaritaine avait visiblement bu aux sources toujours décevantes de ce monde (Jér. 2 : 13 ; 14 : 3). Sa recherche d’un bonheur durable avait toujours été déçue ! Elle répond à Jésus : « Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser » (v. 15). Elle faisait partie de ces âmes que Dieu, dans sa grâce immense, veut sauver (Matt. 8 : 17). Mais il lui fallait toucher d’abord le fond de sa misère avant de se saisir de la bénédiction que Jésus lui offrait.


Le réveil de la conscience

Il fallait que cette femme assoiffée de bonheur jette un regard en arrière sur son triste passé. Il est indispensable, pour tout pécheur, de se tourner vers Christ avec repentance. D’ailleurs le prophète invite chacun à le faire : « Regarde ton chemin dans la vallée, reconnais ce que tu as fait, dromadaire légère, qui vas çà et là croisant tes chemins » (Jér. 2 : 23).
            La conscience de cette pécheresse est alors atteinte par la flèche que Jésus juge à propos de lui adresser : « Va, appelle ton mari et viens ici » (v. 16). Toutefois, elle voudrait dissimuler - du moins en partie - son état réel. Elle imite, sans le savoir, Adam et Eve. Ils ont cherché en vain à se cacher au milieu des arbres du jardin d’Eden (Gen. 3 : 8 ; Es. 28 : 20). Elle répond brièvement, avec aplomb : « Je n’ai pas de mari » (v. 17).
            C’est un exemple de ces « demi-vérités » dont on veut se servir, en feignant de donner une réponse honnête. Mais « tout est nu et découvert aux yeux de celui auquel nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). C’est une folie d’espérer échapper un instant au  regard divin (Ps. 139 : 1-12 ; 33-34 ; 90 : 8) !


Avec douceur et grâce, Jésus parle au cœur de cette femme

Jésus estime le moment venu de rappeler à cette pécheresse ses fautes de façon plus précise. Il le fait avec beaucoup de douceur, de vérité aussi, sans la repousser ni la décourager (v. 16-18). En Lui, la grâce et la vérité sont toujours inséparables. Et heureusement pour elle, elle ne se dérobe pas devant la Parole qui discerne les pensées et les intentions du cœur (Héb. 4 : 12).
            Se voyant dévoilée, la Samaritaine aurait pu, comme tant d’autres, chercher à s’enfuir. Mais non, Dieu en soit béni ! Elle reste délibérément près de la seule Source de lumière sur cette terre enténébrée (Jean 8 : 12). Un rayon de cette lumière a pénétré en elle. Elle reconnaît implicitement qu’elle est à découvert : « Seigneur, je vois que tu es un prophète » (v. 20a). Mais elle soulève un point de discorde, tout à fait inutile dans sa situation (v. 20b). Ce n’est que plus loin que nous apprenons qu’elle a été en fait profondément touchée dans son âme (v. 29).
            Les Juifs affirmaient qu’il fallait absolument se rendre à Jérusalem pour adorer. Les Samaritains soutenaient que la montagne de Garizim, plus proche et où une partie du peuple d’Israël avait dans le passé prononcé des paroles de bénédiction (Deut. 11 : 29), faisait aussi bien l’affaire ! Ces questions d’un ordre apparemment « religieux » ne sont souvent qu’un « manteau » qui cache d’âpres discussions où la chair trouve son compte.


L’enseignement de Jésus au sujet de l’adoration

Le premier enseignement donné par le Seigneur à cette femme ne concerne pas sa conduite mais l’adoration ! Il ne la juge pas indigne des plus hautes vérités et l’instruit au sujet de ce service excellent destiné à tous les enfants de Dieu, les objets de sa grâce ; dès leur conversion, ils deviennent des adorateurs - ils le sont pour l’éternité !
            Prenez garde, lecteurs qui vous réclamez facilement d’appartenir au « christianisme ». Aujourd’hui comme hier, une religion de « formes », si riche soit-elle en cérémonies parfois grandioses,  n’a aucune valeur devant Dieu (Es. 1 : 12-15). Demandons au Seigneur de nous garder de toutes les formes d’hypocrisie en usage (Mal. 1 : 6-10).
            Jésus précise à cette femme que « le salut vient des Juifs » (v. 22). Il a Lui-même accepté de naître d’une femme, sous la Loi (Gal. 4 : 4).  Mais quel merveilleux message Il lui adresse, ainsi qu’à nous ! « L’heure vient, et c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; et en effet le Père en cherche de tels qui l’adorent … Il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité » (v. 23-24).  C’est le lot béni qu’a saisi notre foi!
            Rachetés du Seigneur, cette relation d’intimité avec le Père est toute nouvelle ; elle est notre part à tous. C’était le désir du Père et le Seigneur est venu nous sauver pour y répondre. La louange est bienséante devant Lui (Ps. 147 : 1). Prenons-garde à ne pas Le frustrer du fruit de son travail ? Cela n’a pas été le cas avec la Samaritaine.

 

Te chanter, Dieu d’amour, de vérité, de gloire,
            T’adorer, te bénir, nous réjouir en Toi,

            Célébrer de Jésus l’immortelle victoire,
            Est notre lot béni, qu’a saisi notre foi.

Oh ! loué soit ton nom, Ta merveilleuse grâce
            S’est magnifiquement déployée envers nous.

            Nous gisions dans la nuit, et maintenant ta face
            Fait briller dans nos cœurs ses rayons les plus doux.

Nous sommes tes enfants : ton nom si doux de Père
            Nous remplit de bonheur, d’assurance et de paix.

            Ton Esprit, gage et sceau, nous instruit, nous éclaire,
            Et près de Toi toujours nous avons libre accès.


La venue du Messie

En écoutant Jésus, la femme est conduite à penser à la venue du Messie, que les Samaritains attendaient, semble-t-il. Pourtant ils étaient étrangers aux alliances de Dieu avec Israël et n’avaient pas la même espérance, même s’ils avaient entre leurs mains les textes sacrés qu’on leur avait enseignés !
            Elle dit alors à Jésus : « Je sais que le Messie, qui est appelé le Christ, vient ; quand il sera venu, lui, il nous fera tout connaître » (v. 25). Combien elle était loin de s’attendre à la réponse du Seigneur : « Je le suis, moi qui te parle » (v. 26) !
            Les disciples rentraient justement de la ville et ils s’étonnent de voir Jésus parler avec une femme. En effet, les femmes étaient alors tenues pour des esclaves sans valeur, auxquelles on s’abstenait même de parler en public ! Les apôtres ne connaîtront que bien plus tard l’enseignement que Dieu confiera à Paul : « Vous avez revêtu Christ : il n’y a plus… ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus ni homme, ni femme : car vous tous, vous êtes un dans le Christ Jésus » (Gal. 3 : 28).
            Mais la Samaritaine jouissait désormais de son Sauveur et l’adorait comme son Seigneur. Elle était délivrée de la soif ardente qui avait longtemps fait souffrir son âme. Elle connaissait la Source intarissable de la grâce et apprenait à connaître toujours plus Celui dont l’amour est inépuisable !

Le témoignage rendu dans la ville

La promesse de Jésus, faite à l’égard de celui qui vient boire de l’eau de la vie, s’accomplit. L’eau, versée en elle par Jésus, devient une source d’eau jaillissant en vie éternelle (v. 14). Messagère de bonnes nouvelles, elle laisse là sa cruche et revient à la ville, où elle n’hésite pas à confesser de quel bourbier le Seigneur l’a tirée.
            Elle lui rend témoignage : « Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il pas le Christ ? » (v. 29). Ces paroles courageuses vont porter du fruit et réjouiront le cœur du Seigneur. Les hommes sortent à leur tour de la ville et viennent vers Lui. L’Ecriture répète à deux reprises que c’était la conséquence des paroles de la Samaritaine. Elle avait parlé sans crainte de l’amour et de la grâce de Celui qui l’avait sauvée. Avons-nous rendu le même témoignage autour de nous ?
            Il y a ici une heureuse différence avec l’attitude hostile des habitants d’un autre village (Luc 9 : 53). Bientôt en effet, ces hommes de la ville de Sichar disent à leur tour : « Nous-mêmes nous l’avons entendu, et nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde » (v. 42). Ils expriment le désir que le Seigneur reste avec eux (v. 40).

L’eau du puits elle-même ne pouvait pas vraiment rafraîchir le Seigneur, mais quelle joie pour Lui d’appliquer lui-même à tous ces cœurs remplis de misère morale le vrai baume de Galaad (Jér. 8 : 22) ! Il buvait ainsi à une source rafraîchissante dans un monde qui est « une terre aride et altérée, sans eau » (Ps. 63 : 1). Sa véritable « nourriture » était inconnue de ses disciples : c’était de faire toujours la volonté du Père (v. 34). Quelle joie dans son cœur rempli d’amour et quelle gloire éternelle sera la sienne !
 

Ph. L                    Le 06. 08.13