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LE  CHOIX  D'UNE  PROFESSION
 
 
Ils habitaient là, auprès du roi, pour ses travaux (1 Chroniques 4 : 23).
 
 
            Avec le choix d'une épouse, il n'y a pas dans la vie terrestre du jeune croyant, de plus grande décision que le « choix » d'un métier. La profession dans laquelle il se sera engagé remplira la plus grande partie de son existence dans ce monde ; petit à petit, sa personnalité en sera fortement marquée ; de plus, c'est  cette profession qui déterminera la sphère de son influence pour le bien ou pour le mal, pour Dieu ou pour le monde.
 
            Mais s'agit-il vraiment d'un « choix » ? Comme quelqu'un l'a dit : « L'homme du monde peut choisir une carrière ; le chrétien doit répondre à un appel divin ». Car enfin, si le Seigneur nous laisse ici-bas après notre conversion, n'est-ce pas pour que « ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15) ? Aussi n'avons-nous pas le droit de choisir selon nos goûts et nos idées ce qui remplira la majeure partie de nos vies. Bien plus : sachant que nous avons un Père qui s'intéresse à chaque détail de notre vie, nous avons le privilège de lui faire confiance dans cette décision capitale, afin de faire sa volonté dans les bonnes oeuvres « préparées à l'avance afin que nous marchions en elles » (Eph. 2 : 10). Ce sera peut-être une occupation beaucoup plus modeste que nous l'imaginions, mais où le Seigneur sait que nous serons mieux à même de le glorifier.
            D'où vient donc que beaucoup ne se sont en somme jamais grandement préoccupés de la chose, se laissant aller au gré des circonstances adverses ou favorables qui les ont amenés à la situation qu'ils occupent maintenant ? Sans doute la providence de Dieu n'abandonne-t-elle pas les siens,  et même souvent, à leur insu, les guide. C'est ce que le Psaume 32 appelle être conduit par « la bride et le mors » (v. 9). Mais le vrai moyen n'est-il pas celui-ci : « Je t'instruirai et je t'enseignerai le chemin où tu dois marcher ; je te conseillerai ayant mon oeil sur toi » ? (Ps. 32 : 8). Communion bénie de l'enfant avec son Père, du disciple avec son Maître, du racheté avec son Seigneur.
            Mais cela implique que le coeur soit exercé devant le Seigneur, avant que le choix ne soit fait. N'est-ce pas en cela que bien souvent nous manquons ? La question fondamentale est d'avoir affaire avec le Seigneur, dans un vrai jugement de nous-mêmes, pour qu'il nous fasse comprendre sa volonté. Prenons le temps de rester à ses pieds, sa Parole en mains, « d'habiter » près de Lui pour qu'il puisse parler. Et si nous avons vraiment le désir d'envisager le métier que lui a en vue pour nous, nous pouvons être assurés qu'il nous le montrera. « Celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres mais il aura la lumière de la vie. » (Jean 8 : 12). C'est une promesse positive, faite à celui qui le suit : voilà la condition !
            Une révélation subite va-t-elle nous illuminer pour toujours ? Non, le Seigneur procède plutôt en conduisant les siens pas à pas. L'essentiel est de ne pas faire un pas sans lui et de ne pas refuser non plus de faire le pas qu'il nous enseigne maintenant. Ne croyons pas qu'il va nous montrer sa pensée, si c'est seulement dans des grandes décisions que nous la recherchons, allant notre propre chemin dans les détails de la vie. Mais si, habituellement, nous avons affaire avec lui pour chaque pas de la route, nous pouvons être sûrs qu'aux « grands carrefours » il nous fera réaliser la vraie dépendance qui l'honore.
            Une difficulté, mais un avantage aussi, est que ces exercices ont pratiquement place au début du chemin du jeune croyant, alors que l'expérience de la vie et la connaissance de lui-même lui font grandement défaut. C'est alors qu'on éprouve le prix de parents croyants avec lesquels on peut librement s'entretenir de ces choses. Les conseils d'amis chrétiens sages et expérimentés ont aussi toute leur place. On peut bien dire qu'il ne saurait y avoir de bénédiction dans une profession -ou dans un mariage- où l'on est entré en opposition à ses parents, si ceux-ci connaissent et aiment le Seigneur Jésus. Nous pouvons être certains que si parents et enfants sont exercés devant Dieu, il ne leur montrera pas des chemins différents. Sans doute, souvent la lumière ne vient-elle pas d'emblée, car le Seigneur veut précisément que nous soyons exercés ; mais elle viendra, soyons-en sûrs, à son heure et selon sa sagesse.
            Le choix d'un travail peut être simple, surtout à la campagne, si on accepte de succéder à ses parents. Ne pas le faire, alors que les circonstances s'y prêtent, est une décision à peser devant le Seigneur. Avant de prendre tout engagement, il s'agit d'être "bien assurés" de la volonté de Dieu (Col. 4 : 12).
            Souvenons-nous toujours que nous sommes laissés ici-bas, non pas pour nous complaire à nous-mêmes, mais pour le Seigneur. La décision prise est importante pour nous et pour les autres, mais combien plus encore pour Dieu ; elle a des conséquences pour cette vie et pour l'éternité ! Être à la place que Dieu veut, en avoir conscience quand les difficultés viennent - elles viendront inévitablement dans toutes les activités - avoir le sentiment intérieur qu'elles sont des épreuves de la foi et non un châtiment pour avoir suivi avec légèreté son propre chemin, quelle stabilité paisible en résulte !
            Si l'un ou l'autre, peut-être déjà engagé dans un métier, des études ou autre occupation, parfois même à la légère, avait le sentiment de ne pas être là où le Seigneur l'aurait voulu, il peut certainement avoir affaire avec lui pour qu'il lui montre « le vrai chemin ». Toutefois, ne pensons pas que, forcément,  les choses seront plus faciles ; justement, dans une nouvelle profession, 1 Cor. 7 : 20 garde toute sa valeur, quoique s'adressant plutôt aux adultes convertis du monde qu'aux enfants de parents chrétiens. Mais si parents et enfants, après avoir ensemble examiné les choses devant le Seigneur, arrivent à la conclusion qu'ils ont fait une erreur initiale, celle-ci peut, dans une vraie dépendance et par sa grâce, être réparée. (Ce qui n'est plus possible, par contre, dans le mariage ! D'où l'extrême importance des « décisions » qui s'y rapportent.)
            Dans toute profession où le Seigneur nous aura conduits, l'essentiel ne sera pas tant ce que nous ferons, que la manière dont nous le ferons. Il est des carrières dites « spirituelles », au service du Seigneur dans son pays ou à l'étranger, où le danger existe de se rechercher soi-même et de faire sa propre volonté. Mais, pour d'autres professions dont les devoirs et les responsabilités sont purement matériels,le risque est tout aussi grand. Pour les unes comme pour les autres, l'essentiel est qu'elles soient accomplies pour Dieu et avec lui.
            N'oublions cependant jamais qu'au début, comme dans la suite de la vie, Dieu peut avoir la volonté de nous appeler plus directement à son service. Nous voyons dans les Evangiles et les Actes qu'en général le Seigneur n'a pas appelé à être des « pêcheurs d'hommes » ceux qui n'avaient aucune expérience de la vie. C'est dans leur travail quotidien, -pêcheurs, médecin, percepteur d'impôts- qu'il les a pris. Il y a une discipline du travail, une expérience pratique des choses et des hommes, qui manqueront presque toujours à ceux qui n'ont jamais, au moins durant quelques années, « gagné leur vie ». « Il a humilié leur coeur par le travail », nous dit le Psaume 107 ; cela doit nous faire réfléchir (Lam. 3 : 27).
            Employer les dernières années de sa vie « à l'oeuvre du Seigneur » est un grand privilège ; mais il n'en reste pas moins que la Parole nous montre des hommes appelés à ce service dans la force de l'âge, ou dès leur jeunesse (ce qui ne veut pas dire leur adolescence) ; si le Seigneur désirait que l'un de nous soit l'un de ceux-là, refuserait-il ?
 
            « Cherchez premièrement le royaume de Dieu » Quels motifs nous décideront-ils dans notre « choix » ? « Et toi, tu chercherais pour toi de grandes choses ? Ne les cherche pas. »
(Jér. 45 : 5). « Permets-moi premièrement… » (Luc 9 : 59), disait un de ceux que le Seigneur Jésus appelait à le suivre. Y a-t-il donc des choses que nous recherchons avant ses intérêts ? Hélas ! Nous oublions souvent que « nul ne peut servir deux maîtres » (Matt. 6 : 24). Encore une fois, cela ne veut pas dire que notre carrière terrestre ne puisse être remplie de devoirs et responsabilités dans les choses purement matérielles ; mais c'est la manière dont nous remplirons les tâches matérielles qui montrera les mobiles secrets de notre coeur.
 
 
            « Ils habitaient là auprès du Roi » ; que le Seigneur nous donne de le réaliser chaque jour de notre vie, au début comme au long de la course ; alors nous serons à sa disposition pour « ses travaux », et au jour de la gloire il pourra nous dire : « Tu as été fidèle en peu de chose, entre dans la joie de ton Maître » (Matt. 25 : 21, 23).
 
                                                                                                                      G.A.