bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
                                       APPARITIONS ET ENCOURAGEMENTS DU SEIGNEUR A PAUL
 
            L’Ecriture nous donne, en particulier dans le livre des Actes, le récit de différentes visions de Paul et des révélations divines qui lui ont été faites. Plusieurs passages mentionnent aussi les encouragements que le Seigneur a adressés directement à son serviteur.
 
Les premières révélations du Seigneur à Saul

                           Sur le chemin de Damas (Act. 9)

            Saul de Tarse, adversaire acharné des chrétiens, se propose de ramener à Jérusalem, liés de chaînes, tous les disciples de Jésus qu’il trouvera. Il est porteur de lettres émanant du souverain sacrificateur, qui l’accréditent pour poursuivre sans entrave sa mauvaise œuvre. Plusieurs personnes sont avec lui pour l’aider.
            Soudain, comme ils approchent de Damas, en plein midi, une lumière brille du ciel comme un éclair. Saul tombe à terre et une voix lui dit : « Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? » (v. 4). « Qui es-tu, Seigneur ? » (v. 5), demande-t-il. Aussitôt il entend : « Je suis Jésus que tu persécutes. Mais lève-toi, entre dans la ville ; et on te dira ce que tu dois faire » (v. 6).

            Ainsi, la puissance de Dieu arrache à Satan l’un de ses instruments les plus énergiques. Le Seigneur enrôle à son service cet homme qui pourra se présenter lui-même comme ayant été « un blasphémateur, un persécuteur et un violent », auquel « miséricorde m’a été faite (1 Tim. 1 : 13).
            Aveugle, Paul est conduit par la main jusqu’à Damas. Un profond travail s’accomplit dans son âme. Le Seigneur, qui a les yeux sur lui, charge alors un disciple nommé Ananias d’aller rendre visite à ce nouveau converti, de lui ouvrir les yeux et de le baptiser. Ananias hésite, connaissant la réputation de cet homme, mais Jésus le rassure (v. 15-16). Il se rend auprès de Saul et lui dit : « Saul, frère, le Seigneur, Jésus qui t’est apparu dans le chemin par où tu allais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de l’Esprit Saint » (v. 17). Aussitôt il tombe des yeux de Saul comme des écailles et il recouvre la vue. Il est baptisé, et après avoir mangé, il reprend des forces (v. 18-19). La haine implacable est désormais balayée de son cœur brisé et humilié. Après quelques jours passés avec les disciples qui sont à Damas, Saul commence à prêcher au nom de Celui qu’il a tant combattu (v. 20).
            Les années suivantes le préparent au ministère qui sera le sien. Le Seigneur a prévu pour lui un temps de retraite en Arabie (Gal. 1 : 17) et un autre où il sera seul à Tarse, sa ville natale (Act. 9 : 30 ; 11 : 25), avant de recevoir la main d’association de la part des autres apôtres (Gal. 2 : 9).

 
 

                      Deux autres récits de la conversion de Paul

 
     Act. 22 : 1-16

            A Jérusalem, devant une foule excitée, Paul rappelle la scène survenue sur le chemin de Damas : la grande lumière, l’apparition de Jésus le Nazaréen ressuscité, et ses paroles solennelles qu’il n’oubliera jamais (v. 11). Puis il rapporte ce qu’Ananias est venu lui dire après sa conversion : « Saul, frère, recouvre la vue… Le Dieu de nos pères t’a choisi à l’avance pour connaître sa volonté, pour voir le Juste et entendre une voix de sa bouche ; car tu lui seras témoin, auprès de tous les hommes, de tout ce tu as vu et entendu » (22 : 13-15).
            Dans le même discours, Paul raconte aussi que plus tard, à Jérusalem, alors qu’il priait dans le temple, une extase lui est survenue dans laquelle il avait vu Jésus ressuscité. Il l’avait entendu lui dire : « Hâte-toi, sors au plus tôt de Jérusalem, car ils ne recevront pas ton témoignage à mon égard » (v. 18). En  rappelant son triste passé, Paul espérait sans doute que les Juifs comprendraient le changement qui s’était produit en lui et recevraient son témoignage. Mais Jésus lui avait dit : « Va, car je t’enverrai au loin vers les nations » (v. 21). Désormais, la nation d’Israël était rejetée. Des individus pouvaient encore être sauvés, mais la nation comme telle était mise de côté.

                      
     Act. 26 : 12-20

            Plus tard, devant le roi Agrippa, Paul rappelle encore la vision qu’il a eue sur le chemin de Damas et cette lumière plus éclatante que la splendeur du soleil. Il rapporte les paroles de Jésus : « Je te suis apparu afin de te désigner comme serviteur et témoin, aussi bien des choses que tu as vues que de celles pour la révélation desquelles je t’apparaîtrai encore » (Act. 26 : 16).
            En fait, Paul a reçu d’immenses révélations. Il nous les a transmises dans ses épîtres, écrites pour la plupart en prison. Ces révélations concernent le corps de Christ, la table du Seigneur, la résurrection, la venue personnelle du Seigneur pour chercher les siens, et bien d’autres sujets. Ainsi, par exemple, l’apôtre peut dire aux Corinthiens : « Car moi, j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné : c’est que le Seigneur Jésus, la nuit où Il fut livré, prit un pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit : ceci est mon corps, qui est pour vous … » (1 Cor. 11 : 23).

 
Des encouragements de la part du Seigneur à son serviteur

            On trouve dans les Actes et les épîtres plusieurs mentions de l’aide constante apportée par le Seigneur à son serviteur, tout particulièrement dans les jours difficiles. On pourrait penser que les jours de joie étaient rares pour l’apôtre, mais l’épître aux Philippiens nous montre qu’il n’en est pas ainsi. En prison, avec des conditions de vie souvent très pénibles, Paul peut se réjouir dans le Seigneur et encourager ses frères à se réjouir aussi.
 

                      A Corinthe (Act. 18)

            Lors de l’un de ses voyages, Paul se rend à Athènes, la ville des philosophes et des discoureurs, où le message divin a eu peu d’entrée dans les cœurs (17 : 18-21, 34). Il se rend ensuite à Corinthe où la situation est bien différente. En faisant des tentes, l’apôtre travaille pour assurer sa subsistance et celle de ceux qui l’accompagnent. Il forme des liens heureux et durables avec le couple Aquilas et Priscilla, qui exercent le même métier que lui. Et chaque sabbat, il prêche dans la synagogue, cherchant à persuader Juifs et Grecs (18 : 1-4). Il est « étreint par la Parole : il rendait témoignage aux Juifs que Jésus est le Christ » (v. 5). Ces derniers lui résistent et blasphèment, de sorte que Paul doit se séparer d’eux et leur déclarer que désormais il se tournera vers les nations. Romains. 9 : 2-5 nous donne un aperçu des sentiments qui étaient dans le cœur de l’apôtre vis-à-vis de son peuple, et de la douleur qu’il éprouvait en voyant ses frères selon la chair persister dans leur rejet du Messie.
            Alors, une nuit, le Seigneur encourage Paul dans une vision : « Ne crains pas, mais parle, ne te tais pas, parce que je suis avec toi ; et personne ne mettra les mains sur toi pour te faire du mal, parce que j'ai un grand peuple dans cette ville » (v. 10). Paul avait besoin de ce message pour apaiser ses craintes ; il est fortifié et demeure à Corinthe un an et demi, enseignant la parole de Dieu (v.11).
 
           

                      Dans la forteresse (Act. 23)

 

            Le troisième voyage de l’apôtre se termine à Jérusalem (21 : 15). Quelques jours après son arrivée, l’opposition des Juifs explose. Toute la ville est en émoi, on cherche à le tuer et le chiliarque doit intervenir (v. 31). Paul est conduit à la forteresse. Mais avant d’y entrer, il a la permission d’adresser encore un message aux Juifs. C’est alors qu’il leur raconte sa conversion (22 : 1-21). Un tumulte encore plus grand s’élève et le chiliarque ordonne de le mettre à la question par le fouet (v. 24). Heureusement, il y échappe. Mais, voulant se renseigner sur cet étrange prisonnier, le chiliarque demande sa comparution devant le sanhédrin. C’est ce qui a lieu le lendemain. Le souverain sacrificateur est présent. L’auditoire comporte des pharisiens et des sadducéens.

            Ce jour-là, il est probable que Paul n’a pas parlé en étant conduit par l’Esprit. Certes, il se montre habile dans ses paroles en se présentant comme un pharisien « c'est pour l’espérance et pour la résurrection des morts que je suis mis en jugement » (23 : 6). Il met ainsi de son côté une partie de son auditoire, les pharisiens qui acceptent la résurrection, et crée une dissension entre eux et les sadducéens qui la nient. Ses adversaires sont ainsi divisés, le tumulte devient général et une fois encore le commandant doit intervenir et mettre Paul en sécurité, de peur qu’il ne soit mis en pièces.
            Après toutes ces épreuves, on peut bien penser que l’apôtre est découragé et a grand besoin d’être réconforté. La nuit suivante, le Seigneur se tient près de lui et lui dit : « Aie bon courage ; de même que tu as rendu témoignage à Jérusalem de ce qui me concerne, il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome » (v. 11). Le Seigneur n'a pas envoyé un ange, il ne lui a pas parlé dans une vision. Il s'est approché lui-même de son serviteur, il ne lui a adressé aucun reproche et lui a confirmé sa mission.

            Toutes les machinations de l’Ennemi n’empêcheront pas l’apôtre de se rendre dans cette ville de Rome où le Seigneur lui-même l’envoie. Toutefois la route sera longue et difficile. Le « prisonnier de Jésus Christ » - comme il s’intitule lui-même - reste d’abord deux ans à Césarée (24 : 27). Puis, lorsqu’on lui offre de le renvoyer à Jérusalem pour y être jugé, il en appelle à César (25 : 9-11). Il sait que la volonté de Dieu à son égard est qu’il rende témoignage à Rome. Lors de son appel déjà, le Seigneur lui avait dit qu’il devrait rendre témoignage devant les rois (9 : 15). Il va y aller comme « un ambassadeur lié de chaînes » (Eph.. 6 : 20). Dans sa bonté, Dieu permet qu’Aristarque et Luc l’accompagnent.

 
 

                      Au cours de la tempête (Act. 27)

 

            Ce chapitre donne le récit du voyage qui amène à Rome l'apôtre prisonnier. Le bateau rencontre de grandes difficultés, emporté à la dérive par un vent violent. Le patron du navire est resté sourd aux avertissements que Paul lui donnait de la part de Dieu (v. 10-11), et voilà le résultat ! La situation devient catastrophique, mais l’apôtre reste aussi calme dans la tempête que devant un gouverneur ou un roi. Appuyé sur le Seigneur, il prodigue ses soins à d’autres. Il les encourage et les invite à manger pour reprendre des forces. Il affirme que le bateau fera naufrage mais que personne ne perdra la vie.
            Mais d’où lui viennent donc toutes ces certitudes ? Non seulement le Seigneur lui avait dit qu’il devait rendre témoignage à Rome (23 : 11), mais dans la tempête, un ange est venu lui dire :  « Ne crains pas, Paul, il faut que tu comparaisses devant César ; et voici, Dieu t'a accordé la vie de tous ceux qui naviguent avec toi » (27 : 24). L’apôtre peut alors dire à ses compagnons : « Courage… j’ai confiance en Dieu : il en sera exactement comme il m’a été dit » (v. 25).
            Et en effet, tout se déroule ainsi. Le navire s’échoue, il est brisé par la tempête. Les naufragés s’appuient sur des planches ou des débris et parviennent tous à gagner la terre. Ils sont recueillis par les habitants de l’île de Malte et bénéficient de leurs soins. Devant ces païens ignorants, par des actes miraculeux, Paul rend alors un remarquable témoignage à la puissance de Dieu (28 : 5, 8-9).
            Puis il s’embarque - avec les autres prisonniers et les gardiens - sur un autre navire, et le long voyage en mer s’achève. Ils se dirigent à pied vers Rome et l’apôtre a la grande joie de voir ses « frères en Christ » venir à sa rencontre ! Les voyant, il rend grâces à Dieu et prend courage (v. 15).

 

                      Dans une prison de Rome (2 Tim. 4)

            Les années s’écoulent. Paul s’approche du terme de sa course. Il écrit : « Dans ma première défense, personne n’a été à mes côtés ; tous m’ont abandonné ; que cela ne leur soit pas imputé. Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié, afin que par moi la prédication soit pleinement accomplie et que toutes les nations l’entendent ; et j’ai été délivré de la gueule du lion » (v. 16-17).
            Plein d’assurance, après de telles expériences de l’amour de son Sauveur, Paul se repose sur Celui qui, jusqu’à la fin, « le délivrera de toute œuvre mauvaise et le conservera pour son royaume céleste » (v. 18).
 
 

Paul enlevé jusqu’au troisième ciel (2 Cor. 12)

 

            Paul parle ici en détail - quatorze ans après - d’une vision exceptionnelle. Il a été enlevé « jusqu’au troisième ciel », « dans le paradis », et il a entendu « des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer » (v. 2-4). Après une vision si extraordinaire, il a été donné à Paul « une écharde pour la chair, un ange de Satan pour me frapper au visage, afin que je ne m’enorgueillisse pas » (v. 7). L’apôtre a supplié trois fois le Seigneur pour que cette écharde lui soit retirée, persuadé sans doute que son service pour Dieu en souffrait.
            Le Seigneur lui a donné cette réponse très encourageante : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (v. 9). L’écharde était donc un effet de la grâce divine. Instruit par son Seigneur et comprenant qu’elle servait à juguler sa chair - ce compagnon gênant - l’apôtre prend désormais plaisir « dans les faiblesses, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ ». Il a compris ceci : « lorsque je suis faible, alors je suis fort » (v.10). Avons-nous appris quelque chose de cette leçon ?

                 Pouvons-nous, en quelque mesure, vivre des circonstances semblables à celles dont nous venons de nous occuper ? Bien sûr, nous ne sommes pas dans la situation de Paul, ce serviteur unique auquel des révélations divines ont été faites et auquel le Seigneur Jésus s’est manifesté personnellement à plusieurs reprises. Néanmoins, nous pouvons expérimenter ce que des croyants d’autrefois ont connu, lorsque, dans la perplexité ou la détresse, Dieu s’est approché d’eux pour les encourager. Jérémie écrit : « J’ai invoqué ton nom, ô Eternel ! de la fosse des abîmes. Tu as entendu ma voix… Tu t’es approché au jour que je t’ai invoqué ; tu as dit : Ne crains pas » (Lam. 3 : 55-57).
            Quelle grâce quand Jésus s’approche de ses rachetés dans les moments de détresse, et leur apporte, par divers moyens, un message spécial d’encouragement ! De nombreux croyants en ont fait bien des fois l’expérience. Rassuré par la présence du Seigneur, l’apôtre éprouvait sa puissante et comprenait le but qu’il poursuivait. Lorsqu’il en est ainsi, l’épreuve devient une occasion de triompher dans les combats que nous avons à soutenir. Et nous pouvons être « plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom.8 : 37).

                                                                                                   Ph. L   - « Messager évangélique » (2013 p. 65-73)