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Les trois derniers Cantiques des degrés

 
 

Lire : Psaumes 132, 133, 134

             Les Cantiques des degrés (Psaumes 120 à 134) nous montrent un aperçu prophétique des voies de l’Eternel envers son peuple. Dieu va renouer ses relations avec la maison d’Israël, après l’enlèvement de l’Eglise ; donc c’est encore futur. Nous attendons le Seigneur Jésus qui va venir, mais ensuite Dieu aura de nouveau des relations avec son peuple Israël. C’est ce que nous pouvons voir dans les quinze Cantiques des degrés qui aboutissent à ce que nous lisons dans ces trois psaumes. La fin, c’est de bénir l’Eternel. On peut dire, dans le langage du Nouveau Testament, que c’est adorer Dieu. C’est la fin heureuse d’un chemin ascendant qui se termine en gloire. La Parole nous présente ici ce qui est le plus élevé. Pourquoi peut-on parler ainsi ? Parce qu’il s’agit du repos de Dieu. Nous lisons dans le Psaume 132 : « L’Eternel a choisi Sion… C’est ici mon repos à perpétuité ; ici j’habiterai, car je l’ai désirée » (v. 13-14).

            L’ordre de ces psaumes est important : le Psaume 132 donne d’abord quelques principes ; puis le Psaume 133 parle de cette paix qui règne dans le peuple de Dieu, parmi « les frères » ; enfin, le Psaume 134 parle de l’adoration, mais aussi de ce qui caractérise une réunion autour du Seigneur Jésus pour la prière ou la lecture de la Parole de Dieu.

 

Psaume 132
 : L’arche, centre du rassemblement
 
            Nous n’avons pas l’intention d’entrer dans tous les détails. Mais ce psaume, dans son caractère, est bien nécessaire pour comprendre les deux suivants.
 
 
                        Les afflictions de David, type de Christ (v. 1)
 
            Il est parlé de David au début du psaume : « Eternel, souviens-toi de David, et de toutes ses afflictions ! ». Nous connaissons l’histoire de ce roi par les livres de Samuel. Nous savons qu’il a été persécuté, qu’il a dû s’enfuir, que Saül a voulu maintes fois le tuer ; mais, chaque fois, Dieu l’a préservé, ne voulant pas qu’il meure. Il devait être un jour le roi d’Israël, et auparavant, il a connu beaucoup de souffrances ; en cela aussi, il est une image du Seigneur Jésus, qui a souffert sur la terre. Son fils Salomon est aussi un type du Seigneur, mais il s’agit du roi de gloire.
            Ce premier verset du psaume nous parle aussi de Golgotha qui est le centre de l’histoire du monde : le Fils de Dieu, devenu homme, a dû souffrir. Il est mort, Il a porté nos péchés et a ôté le péché du monde. Là, Dieu a été glorifié au sujet du péché, qui a toujours été un blasphème contre Lui. Golgotha est aussi pour nous le lieu vers lequel nous regardons, où se trouve cette croix, et nous sommes émus quand nous la voyons.

            Les afflictions du Seigneur Jésus, sa mort sur la croix, sont la base de tout ce que Dieu va encore accomplir jusqu’à « l’état éternel ». Il n’y aura alors plus de péché - il sera ôté du monde. Dans le millénium, ce n’est pas encore parfait ; seules les personnes converties, dont le péché sera pardonné, y entreront. Il y aura aussi ceux qui vont naître durant ce royaume ; chacun devra se convertir, mais ils ne se convertiront pas tous. Donc le péché sera là encore. Mais un jour, quel bonheur, le péché sera entièrement aboli !
 
 
                        Le désir de David : donner à l’arche sa vraie place (v. 3-5)
 
            On peut penser que ce psaume a été écrit par Salomon, le fils de David, car il y a une prière qu’il a prononcée (v. 8-10). Il parle aussi d’un fait historique : David avait cherché l’arche de l’Eternel pour lui donner une place près de lui, une place en Sion (2 Sam. 6).
            Nous savons que l’arche de l’Eternel paraît pour la première fois en Exode 25 où Dieu exprime la pensée d’habiter au milieu de son peuple. Il cherche un lieu de repos. Aujourd’hui aussi, Il cherche un lieu de repos au milieu de son peuple sur la terre - auquel chaque chrétien appartient.

            Lorsque le Seigneur Jésus était sur la terre, Il a beaucoup travaillé, Il a fait beaucoup de choses, de miracles. Il a parlé de grâce et d’amour. Nous Le voyons dans les rues, dans différents lieux, dans la maison d’un pharisien, au bord du lac… Mais le Seigneur Jésus avait-il un lieu de repos ? Nous pouvons peut-être citer Béthanie. Là, le Seigneur Jésus a trouvé un lieu de repos. Maintes fois, Il est retourné à Béthanie. Et pour quelle raison ? Qu’est-ce qui caractérisait ce lieu de repos ? La piété, l’attente du Seigneur Jésus, dans le respect de son autorité. Nous voyons Marie aux pieds du Seigneur Jésus ; elle écoute en paix, dans la tranquillité, ce que le Seigneur Jésus veut lui dire. Et nous trouvons là aussi, en particulier, cet « esprit d’adoration » auquel Marie est parvenue. Nous connaissons tous les passages qui nous en parlent. Cela doit nous toucher que le Seigneur Jésus ait trouvé là, dans cette maison, un lieu où il aimait se trouver, au milieu de toute l’inquiétude, de toutes les circonstances pleines d’opprobre et de haine qu’Il a rencontrées !

            Le Seigneur Jésus se trouve aussi dans ce Psaume 132. Nous lisons que David a cherché une place pour l’arche de l’Eternel. En Exode 25, elle est quelque chose de merveilleux. C’est un objet que Dieu a fait construire, constitué de deux matériaux différents : le bois de sittim et l’or. Il y a l’arche, mais aussi un couvercle, le propitiatoire. Il était recouvert d’or fin, comme l’arche elle-même. Dans cette arche nous trouvons une très belle image du Seigneur Jésus, vrai Homme sur la terre, mais en même temps aussi vrai Dieu éternel représenté par cet or qui recouvrait le bois dont l’arche était faite. L’arche trouve aussi ici sa place. David l’avait cherchée pour l'avoir près de Lui, à Jérusalem (en Sion). Avons-nous aussi cette pensée d’être près du Seigneur Jésus ? Attire-t-Il notre cœur ?
 
 
                        Le vœu de David, un exemple pour nous
 
            Nous pouvons faire encore une application, dans un sens pratique, en voyant dans les versets 3 et 4 l’attitude de ceux qui suivent le Seigneur. Nous ne considérons pas ici David comme un type du Seigneur Jésus, mais comme un homme, « un croyant », qui a une aspiration. Nous voyons au verset 5 que le vœu de David est de trouver « un lieu pour l’Eternel », alors que dans les deux versets précédents, nous avons ce que David ne voulait pas faire. Cela doit nous parler : Avons-nous un tel but ? L’apôtre Paul parle à Timothée de son « but constant » (2 Tim. 3 : 10). Nous devons avoir aussi le désir de servir notre Seigneur, de Lui obéir, de travailler pour Lui. Nous pensons parfois que les vœux ne mènent à rien. Pourquoi ? Nous sommes souvent si faibles pour les accomplir ! Quelquefois nous prenons de bonnes résolutions au début d’une année. Nous pensons que nous allons faire ceci ou cela, mais après quelques semaines nous constatons que cela ne s’est pas réalisé. Nous continuons encore à faire, hélas, ce que nous nous étions proposé de ne plus faire. Mais cela ne veut pas dire que nous ne devions pas avoir un « but constant », celui de suivre le Seigneur. Barnabas a bien enseigné les croyants d’Antioche - après avoir « vu la grâce de Dieu » et s’être réjoui - « à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur » (Act. 11. 23). Etre attaché au Seigneur de tout son cœur, voilà un vœu. Il relève de notre responsabilité devant Celui qui nous a aimés, qui nous aime et qui veut que nous Le suivions vraiment de « tout notre cœur ». Pour cela, il importe de connaître Sa volonté. C’est clair, c’est facile à comprendre. Je crois que les jeunes comprennent bien que s’ils veulent vraiment montrer, par exemple, leur amour pour leurs parents, ils doivent connaître ce qui leur plaît et chercher à le faire. Ainsi, ils seront la joie de leurs parents. C’est la même chose dans le chemin avec le Seigneur. Il faut connaître Sa volonté et aussi vouloir la faire, montrant ainsi notre amour pour Lui.
            Il est dit au verset 3 : « Si j’entre dans la demeure de ma maison, si je monte sur le lit où je couche », et au verset 4 : « Si je permets à mes yeux de dormir, à mes paupières de sommeiller ». Nous avons un lieu où nous pouvons rencontrer le Seigneur, d’une façon tout à fait spéciale, là où le Seigneur a promis sa présence (Matt. 18 : 20), un lieu vraiment de toute beauté. C’est d’ailleurs un lieu de repos pour nous aussi. Sommes-nous prêts à y venir, ou y a-t-il quelque chose qui nous paraît plus important ? On trouvera toujours une raison, mais on ne trouvera pas la bénédiction. Permettons-nous à nos yeux de « dormir » quand nous sommes réunis autour du Seigneur Jésus, dans ce lieu de repos où nous aimons Le voir, où il y a l’arche de l’Eternel ? Les frères, les sœurs, les enfants ne dorment pas, mais chacun se veut attentif à ce qui est dit par un frère, à ce qui est dit en fait par le Saint Esprit quand Il veut nous employer. Les sœurs n’ont pas la liberté de parler dans les réunions en assemblée ; l’apôtre Paul nous l’enseigne très clairement (1 Cor. 14 : 34). Mais est-ce que cela les conduit à de l’inactivité ? Non, l’activité est d’autant plus grande quand elle se trouve dans le cœur et dans le silence, dans des prières pour les frères. Ne l’oublions pas, c’est important. Il y a peut-être un frère que le Saint Esprit veut employer ; or, il est timide et n’a peut-être pas la liberté de s’exprimer. Alors prions pour lui, afin que l’Esprit de Dieu puisse agir vraiment par son moyen. Que les frères écoutent, qu’ils soient obéissants à l’action de l’Esprit en eux.
 
 
                        L’aspiration de Salomon : que l’Eternel entre dans son repos (v. 8)
 
            L’arche trouve ici une place, une habitation, qui est en accord avec le repos pour Dieu : là, se trouve le trône de Dieu ; c’est là où Il veut habiter au milieu de son peuple. C’est d’ailleurs une pensée que Dieu avait déjà dès le commencement, au moment de la création. Dieu désirait avoir du repos. Il a créé les cieux et la terre ; puis, le septième jour, il s’est reposé de ses œuvres. Nous trouvons dans le Nouveau Testament la pensée qu’un repos est encore à venir ; il reste « un repos sabbatique pour le peuple de Dieu » (Héb. 4 : 9). Ce sera le millénium, lorsque le Seigneur Jésus sera roi, « roi de paix » ; alors, il y aura vraiment du repos sur la terre quand Il règnera. Chrétiens, avons-nous affaire avec ce « royaume » ? Certains diront peut-être non, en pensant que le royaume est pour le peuple d’Israël. Il nous concerne cependant pour deux raisons : tout d’abord, nous aussi nous allons d’une certaine manière y participer, parce que nous serons au ciel, et nous verrons tout cela. Nous serons avec Celui qui est le roi de ce royaume, le Seigneur Jésus. D’autre part, tout ce qui parle du Seigneur Jésus doit nous intéresser, et donc tout ce qui sera à Sa gloire sur la terre ! Cela doit vraiment nous toucher : notre Seigneur a été tellement méprisé ! Il a souffert de la haine des hommes, Il est mort sur une croix. Les hommes ont dit : Nous ne voulons pas que Celui règne sur nous. N’est-ce pas notre joie de savoir qu’il y aura un jour où Il connaîtra aussi la gloire ici-bas ? Ses droits seront reconnus. Dieu va s’en occuper, parce qu’Il a été pleinement honoré et glorifié dans l’œuvre de Christ, l’homme parfait, juste, qui a connu l’opprobre sur la terre, et qui a accompli tout ce que Dieu avait dans son cœur.
 
 
                        Le souhait que les sacrificateurs soient « revêtus de justice » et que les saints « chantent de joie » (v. 9)
 
            Dans l’Ancien Testament, pour le peuple d’Israël, il y avait les « sacrificateurs », c’est-à-dire une certaine catégorie de personnes. Mais aujourd’hui nous pouvons employer ce titre pour chacun de ceux qui s’approchent de Dieu avec des sacrifices de louange (1 Pier. 2 : 5 ; Héb. 13 : 15). Nous sommes sacrificateurs, lorsque nous nous approchons du Seigneur. Etre « revêtu de justice », c’est être en accord avec les pensées de Dieu ; cela demande de la pureté de cœur, et peut-être aussi une confession de nos péchés, avant de nous assembler au nom du Seigneur Jésus. Il est le Saint et se tient au milieu des siens, des deux ou trois. Alors nous devons aussi être « saints ». L’apôtre Pierre enseigne la même chose dans sa première épître : « Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints » (1 : 15).
            « Que tes saints chantent de joie » ; le mot « saint » est le même mot qui est traduit par « pieux ». Il désigne ceux qui sont caractérisés par la piété. Elle est dans le cœur et doit y régner, mais elle doit aussi se montrer extérieurement ! Elle se montre dans les détails, les goûts qui sont les nôtres, par notre comportement extérieur ; elle se traduit dans la façon de penser, de parler. Nous voyons là ce côté pratique qui parle à chacun de nous, frères et sœurs, de différentes manières. Les hommes pieux « chantent de joie » : il y a des choses sérieuses dont ils sont occupés et pourtant ils sont dans la joie ; c’est une joie spirituelle, il ne faut pas l’oublier. En Néhémie 8, nous lisons : « Ce jour est saint, consacré à notre Seigneur. Et ne vous affligez pas, car la joie de l’Eternel est votre force » (v. 10). Ils devaient se réjouir dans le Seigneur. Les deux choses vont ensemble. Il y a tout le sérieux que nous avons à montrer, et en même temps une joie sainte, spirituelle, qui doit nous caractériser parce que nous sommes les objets de l’amour et de la grâce. « Amour de mon Sauveur », chantons-nous parfois. Cet amour habite-t-il dans notre cœur ? Alors nous goûtons une joie inaltérable.
 
 
                        Les réponses de l’Eternel (v. 13-16)
 
            « Car l’Eternel a choisi Sion ; il l’a désirée pour être son habitation : C’est ici mon repos à perpétuité ; ici j’habiterai, car je l’ai désirée » (v. 13-14).
            Nous avons dans ce psaume les principes de ce que nous pouvons connaître aujourd’hui, quant au lieu où le Seigneur Jésus a son repos. Nous pensons à ces réunions autour du Seigneur Jésus en réalisant que c’est là que nous trouvons le repos. Nous en sommes très heureux. Combien de fois, au cours de ces réunions, nous avons pu nous retirer des circonstances de la vie journalière, du stress de notre métier, de notre travail ! Nous nous trouvons peut-être le mercredi soir à la réunion pour la prière et le vendredi soir réunis à nouveau pour ouvrir la Parole. C’est un lieu de repos : on devient tranquille dans la présence du Seigneur. Les choses de la terre n’occupent plus nos pensées ; le Seigneur seul est devant nos yeux. C’est ce repos que nous pouvons goûter, un repos spirituel bien sûr, celui de l’âme. Le Seigneur Jésus y trouve aussi son repos. D’une part, Il est Celui qui agit par le Saint Esprit et d’autre part Il est Celui qui a tous les droits. C’est là aussi que le repos se trouve parce que le Seigneur Jésus est personnellement présent, sans que nous le voyions. Il ne trouve pas de joie dans le monde, seulement du mépris. Il est ignoré, on se montre indifférent envers Lui - c’est une attitude très grave, qui caractérise les gens du monde. Ce n’est pas comparable à la haine qui se montre dans les persécutions contre ceux qui appartiennent au Seigneur, mais de l’indifférence envers le Fils de Dieu, envers Celui qui est le Sauveur du monde, qui est venu pour sauver, pour montrer son amour jusqu’à la mort ; Il n’a pas eu « de lieu où reposer sa tête » (Luc 9 : 58). Mais il y a un lieu où Il est heureux de trouver des cœurs qui pensent à Lui, qui sont là pour Lui, comme à Béthanie où les cœurs battaient pour le Seigneur. Que ce soit le cas pour nos cœurs également !
 
 
                        Force, lumière et gloire (v.17-18)
 
            « Je ferai germer la corne de David (la corne qui parle de force), j’ai préparé une lampe à mon oint. Je revêtirai de honte ses ennemis ; et sur lui fleurira sa couronne ». Force, lumière et gloire : voilà encore trois mots qui nous rendent heureux parce qu’ils annoncent ce que le Seigneur recevra. Mais il faut aussi se rappeler pratiquement que la force se trouve en Lui, la lumière aussi, et que la gloire est liée à sa Personne. Nous connaîtrons aussi la gloire, un jour, quand nous serons avec Lui pour toujours.
 
 
Psaume 133 : Les frères habitant unis ensemble
 
            « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! C’est comme l’huile précieuse, répandue sur la tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements ; comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; car c’est là que l’Eternel a commandé la bénédiction, la vie pour l’éternité ».
 
                        Ce qui est « bon » et « agréable : que l’unité des frères soit réalisée
 
            « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! » (v. 1). Quand on habite « unis ensemble », on éprouve vraiment ce que c’est que la paix. L’Esprit de Dieu attire nos regards sur ceci : il est bon et il est agréable que des frères habitent unis ensemble. Il n’est pas dit  qu’il est « bon et agréable », mais « qu’il est bon et qu’il est agréable ». Ce sont deux expressions vivantes. Cela est « bon », c’est-à-dire pour le bien ; c’est utile et important. C’est la pensée de Dieu parce qu’Il nous donne toujours ce qui est bon. Mais c’est aussi « agréable » ; dans une version allemande, on a employé un autre mot (lieblich) qui montre que c’est quelque chose de beau et de précieux, qui doit nous être cher. C’est agréable à Dieu, au Seigneur aussi, de voir des frères unis ensemble. Il aime voir des croyants ayant un seul cœur, ayant la même pensée, bien qu’ils soient différents - une pensée qui est celle du Seigneur. C’est d’ailleurs toujours le problème qu’il peut y avoir quand il n’y a pas de paix parmi les frères ; on ne s’oriente pas vers la volonté du Seigneur, on a sa propre opinion et on l’estime bonne !
            S’il est agréable au Seigneur de voir les frères unis ensemble, c’est agréable aussi pour les frères eux-mêmes, pour l’assemblée locale et par conséquent pour toute l’Assemblée de Dieu. C’est agréable pour les sœurs de voir que les frères sont unis ensemble, qu’ils ont une même pensée, qu’ils se soumettent à la pensée du Seigneur, qu’ils prennent aussi une attitude de soumission les uns envers les autres. Qui suis-je ? Ai-je le droit d’avoir mes propres pensées, ma volonté propre ? Non, « unis ensemble » exclut toute propre volonté. C’est agréable et cela plaît au Seigneur. Il ne s’agit pas de cette paix qu’il peut y avoir entre un frère qui habite à Paris et un frère qui habite à Bordeaux. Non, ce sont ceux qui « habitent » ensemble, que le Seigneur a placés ensemble. Je peux être en paix avec mon frère qui se trouve éloigné de moi, car nous n’avons pas toujours à faire l’un à l’autre. Mais être bien uni avec mon frère qui est à mes côtés, qui a peut-être un caractère difficile, cela est toujours plus ardu. N’oublions pas combien il est vrai qu’habiter « unis ensemble » est bon et utile pour le bien de l’assemblée.
 
 
                        L’huile précieuse, une image du Saint Esprit, source de l’unité
 
            « C’est comme l’huile précieuse, répandue sur la tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements » (v. 2). Ici, l’auteur de ce psaume fait allusion à ce qui se passe en Exode 31, lorsque Dieu donne l’ordre de faire une huile précieuse. L’huile, en général, parle du Saint Esprit. Nous le trouvons partout dans l’Ecriture. C’est une pensée très connue. Nous voyons que l’Esprit Saint veut opérer cette paix entre des frères unis ensemble.
            « Et l’Eternel parla à Moïse, disant : Toi, prends des aromates les plus excellents : de la myrrhe franche (selon d’autres : qui découle), cinq cents sicles, et du cinnamome aromatique, moitié autant, deux cent cinquante sicles, et du roseau aromatique, deux cent cinquante, et de la casse, cinq cents, selon le sicle du sanctuaire, et un hin d’huile d’olive. Et tu en feras une huile pour l’onction sainte, une préparation composée, d’ouvrage de parfumeur, ce sera l’huile de l’onction sainte » (Ex. 30 : 22-25). Puis il est parlé de ce qui devait être oint ; d’abord la tente d’assignation et l’arche du témoignage. Ensuite, au verset 30, il est dit : « Et tu oindras Aaron et ses fils, et tu les sanctifieras pour exercer la sacrificature devant moi ».

            Cette huile précieuse était composée de quatre ingrédients. Il y avait d’abord la myrrhe qui nous parle des souffrances, des douleurs de Celui qui s’est offert lui-même par le Saint Esprit à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14). Il y avait, semble-t-il, deux sortes de myrrhe : celle qui sortait d’un buisson quand on l’incisait, et celle qui sortait toute seule et découlait d’elle-même. Il semble que c’est une image du Seigneur : Il est entré de lui-même dans les souffrances, connaissant d’avance tout ce qui allait lui arriver. A Gethsémané, quand Dieu lui a donné une coupe de souffrances à boire, Il a dit : « Que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : 42). La casse était le dernier aromate, provenant d’un arbre qui parle de gloire, de grandeur. Nous le retrouvons dans le Psaume 45 où nous avons la myrrhe (les souffrances), l’aloès (la mort) et la casse (la gloire). La myrrhe et la casse étaient présentes dans la même proportion. Il y avait deux autres aromates (le cinnamome aromatique et le roseau aromatique), chacun en quantité moitié moindre. Le roseau met en évidence cette qualité de se courber, tout en tenant ferme ; il ne casse pas, il n’est pas atteint par la tempête. Le cinnamome a une agréable odeur et montre toute la perfection de l’homme Christ Jésus, conduit par le Saint Esprit.

            « C’est comme l’huile précieuse » : c’est une huile qui parle du Seigneur Jésus. Si les frères habitent unis ensemble, cela plaît à Dieu, car cela évoque l’attitude du Seigneur Jésus. Il faut que notre vie soit conforme à la sienne, à sa façon de vivre, à sa façon de penser et d’agir. Ne faisons rien de nous-mêmes, mais pensons au modèle que nous avons en Lui.

            L’huile « descendait sur la barbe, la barbe d’Aaron… sur le bord de ses vêtements ». Le bord de ses vêtements désigne ici le cou. Dans d’autres psaumes, comme dans le Psaume 73, nous trouvons au contraire l’image de l’homme naturel, décrit sous différents aspects : « C’est pourquoi l’orgueil les entoure comme un collier, la violence les couvre comme un vêtement » (v. 6). Ce sont ses caractéristiques. Mais ici, chez le souverain sacrificateur, l’image est tout à fait différente. C’est l’huile, le Saint Esprit, les qualités qui sont dans cette huile sainte, qui sont l’ornement de sa personne. Cela doit être aussi notre ornement. Quelle différence entre l’orgueil décrit au Ps. 73 et l’obéissance, la soumission, le cœur plein d’amour pour Dieu, pour le Seigneur ! Il nous faut ressembler au sacrificateur.
 
 
                        La rosée, symbole de la bénédiction divine
 
            « Comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ». Dans l’Ancien Testament surtout, la rosée est une image du « rafraîchissement » que Dieu donne. Elle fait aussi fructifier les plantes. Autrefois d’ailleurs, avant le déluge, c’était par son moyen que tout pouvait pousser et porter du fruit. La rosée vient ici de l’Hermon, une grande montagne couverte de neige une bonne partie de l’année. Cette rosée qui vient « d’en haut » représente la bénédiction que Dieu tient en réserve pour ceux qui sont bien « unis ensemble ».
            « C’est là que l’Eternel a commandé la bénédiction, la vie pour l’éternité ». C’est le bonheur de chacun et la gloire du Seigneur si nous sommes en paix les uns avec les autres. C’est aussi une condition préalable pour être ensuite en mesure de réaliser le Psaume 134.
 
 
Psaume 134 : L’adoration
 
            « Voici, bénissez l’Eternel, vous, tous les serviteurs de l’Eternel, qui vous tenez durant les nuits dans la maison de l’Eternel ! Elevez vos mains dans le lieu saint, et bénissez l’Éternel ! Que l’Eternel, qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion ! »
 
            Dans ce psaume, on peut distinguer trois sortes de réunions : en vue de l’adoration, de la prière et pour la lecture de la Parole de Dieu.
 
 
                        L’expression de la louange
 
            Si nous ne sommes pas unis ensemble, il peut y avoir une adoration personnelle. C’est vrai, mais l’adoration en commun, l’adoration de l’assemblée sera ternie s’il y a de la mésentente entre frères et sœurs. Quand il est parlé de façon générale des frères, il y a bien sûr avec eux des sœurs. « Vous… qui vous tenez durant les nuits dans la maison de l’Eternel ! » (v. 1) ; ce qui signifie qu’ils ne dorment pas ; ils sont là pour le Seigneur ! Ce sont ceux-là qui sont des « serviteurs de l’Eternel » ou du Seigneur. Nous aimons volontiers être parmi eux ; c’est un privilège. Chacun de nous doit en faire partie, dans l’obéissance et dans l’amour.
            Dans l’adoration, nous sommes appelés à apporter. Bien sûr, ce que nous pouvons apporter, le Seigneur nous l’a d’abord donné ! Nous n’avons rien : il faut bien le comprendre, mais le Seigneur donne ce qu’il faut ! Il veut nous occuper des choses célestes ; elles sont en relation avec Lui et nous pouvons les présenter à Dieu le Père. Il se réjouit quand nous Lui parlons du Seigneur Jésus, de tout ce que nous avons trouvé en Lui, pendant la semaine, en lisant la Parole. Chers jeunes amis chrétiens, quand vous lisez la Parole, cherchez le Seigneur Jésus. Demandez-vous, par exemple : « Est-ce que je trouve dans ce passage quelque chose du Seigneur Jésus, peut-être dans un type ou une image, une qualité qui se trouve en perfection chez Lui ? ». Alors votre cœur étant occupé de Lui, vous vous réjouirez en Lui ; la communion ainsi réalisée se traduira par des heures d’adoration que vous pourrez avoir. Peut-être ne dites-vous rien, parce que vous êtes encore jeunes, mais votre cœur parlera. Quand un frère prononcera une action de grâces, vous penserez : Oui, ce qu’il a dit est tout à fait vrai. Les sœurs penseront aussi la même chose ; l’une d’elles est venue me dire, un dimanche : « J’avais pensé exactement au même cantique ». Le Seigneur avait placé cela dans son cœur et l’Esprit de Dieu l’a aussi opéré au milieu de l’assemblée. Combien c’est heureux s’il en est ainsi ! Nous pouvons adorer ensemble « en esprit et en vérité » (Jean 4 : 24).
 
 
                        La prière
 
            « Elevez vos mains dans le lieu saint, et bénissez l’Eternel ! » (v. 2). « Elever les mains » est une expression qui parle de la prière. Nous connaissons ce passage de la première épître à Timothée au chapitre 2 où il est question du fait que les hommes doivent élever des mains saintes. C’est la prière. Elle est importante également. Ne pensons pas que la réunion de prière ait moins d’importance que la réunion du culte ! Bien sûr le Seigneur a dit : « Faites ceci en mémoire de moi », mais pour s’y préparer, il faut s’adonner à la prière. Nous ne devons jamais négliger les réunions de prière. Chers amis, c’est de toute importance de se mettre à genoux devant lui, de lui faire part de ce qui nous manque. C’est une attitude de cœur qui plaît au Seigneur parce que nous montrons ainsi que nous sommes dépendants de Lui, et nous avons confiance qu’Il veut bien nous donner ce qui nous manque.
 
 
                        La bénédiction par le moyen de la Parole de Dieu
 
            « Que l’Eternel, qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion ! ». II n’est pas question ici d’apporter quelque chose à Dieu. Il s’agit de recevoir des bénédictions de Sa part. Il nous les donne par sa Parole.
 
            N’est-il pas très souhaitable que nous soyons occupés, déjà sur la terre, du Seigneur Jésus dans ces trois attitudes :
               - regarder vers Lui pour lui apporter notre louange et notre amour aussi ;
               - être sur nos genoux pour Lui dire, en réalisant toute notre petitesse, tout ce qui nous manque, tous nos besoins, avec confiance et dépendance ;
               - être là encore, à Ses pieds, pour apprendre de Lui, comme cela avait lieu à Béthanie. Marie de Béthanie était aux pieds du Seigneur Jésus pour apprendre. C’est là qu’elle a appris l’adoration.

            Ces trois choses vont ensemble. Quel lieu de repos et de bonheur que celui que le Seigneur nous a donné, où nous pouvons aller encore aujourd’hui, assurés de Sa présence personnelle ! Quelquefois des gens disent : « Nous aussi, nous nous réunissons au nom du Seigneur Jésus ». Qu’est-ce que cela implique de se réunir au nom du Seigneur Jésus ? Le respect de sa Personne, de son autorité, et un plein accord avec la vérité touchant sa Personne et son œuvre. Tenons ferme le chef (Col. 2 : 19), attachés à la vérité qui « est en Jésus » (Eph. 4 : 21). Il est vrai homme et vrai Dieu, Il est éternel. Il a toujours été « dans le sein du Père » (Jean 1 : 18), il est égal à Dieu. Tout ce qui porte atteinte à cette vérité doit être absolument mis de côté. Gardons la vérité concernant la perfection, la grandeur, la gloire de notre Seigneur et gardons aussi la vérité quant à la perfection de son œuvre. Ainsi nous pourrons L’honorer, être autour de Lui dans ce lieu de repos pour Lui et pour nous aussi.

 

                                                                                                   R. Br - D’après une méditation (30-03-13)