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CREUSER PROFONDEMENT

 

 Bâtir en posant les fondations sur le roc - la signification spirituelle


 Une question qui s’adresse à notre conscience 
 Deux maisons bien différentes !
 Prudent ou insensé ?
 Creuser profondément pour trouver le roc 
 Le roc sûr de la Parole de Dieu

            « Pourquoi m’appelez-vous : Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis ? Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, qui entend mes paroles et les met en pratique ; il est semblable à un homme qui bâtit une maison, qui a creusé et fouillé profondément, puis a posé les fondations sur le roc ; or une inondation étant survenue, le fleuve s’est jeté avec violence contre cette maison et n’a pas pu l’ébranler, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais celui qui a entendu, et n’a pas mis en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondations : le fleuve s’est jeté contre elle avec violence et aussitôt elle est tombée ; et la ruine de cette maison a été grande » (Luc 6 : 46-49).

 
Une question qui s’adresse à notre conscience
 
            Nous sommes souvent repris en écoutant les enseignements du Seigneur. Laissons ses paroles nous pénétrer, et donnons-Lui surtout la réponse qui convient ! Sa question incisive (v. 46) s’adresse à notre conscience et nous appelle à une saine réflexion. Nous pouvons L’appeler Seigneur (Maître) et ne pas faire ce qu’Il dit. Parmi ceux qui L’entouraient, certains avaient sans doute assez facilement le nom du « Seigneur » à la bouche. Or, les belles paroles, signe souvent d’une profession extérieure prétentieuse, sont sans valeur devant Dieu.
            Ne sommes-nous pas nous-mêmes parfois légers et inconséquents dans nos prières adressées au Seigneur ? Nous n’avons pas le droit de L’appeler ainsi, si nous ne sommes pas prêts à nous soumettre entièrement à Sa volonté ! Ce n’est alors qu’une forme de mensonge (1 Jean 2 : 4). Si nous devons reconnaître que nous sommes désobéissants à la volonté du Seigneur, pouvons-nous continuer à suivre une telle voie d’égarement ? Il faut renoncer, avec son secours, à toutes nos hypocrisies (1 Pier. 2 : 1), avant de pouvoir discerner la pensée du Seigneur. Laissons- nous scruter par Sa Parole ; elle mettra à nu plus d’une raison profonde de notre comportement. Nous découvrirons sans doute, à notre honte, toutes les laideurs qui se cachent dans notre for intérieur.

            Un chrétien ne doit plus vivre pour lui-même, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour lui (2 Cor. 5 : 15). Désormais, notre désir doit être de Le servir et de L’attendre (1 Thes. 1 : 9-10). Il faut que nos paroles soient en accord avec notre marche. Ce qui occupe le cœur dirige toujours l’activité de nos mains et de nos pieds. Dieu apprécie notre soumission à Sa volonté. Or, pour obéir, il faut être de nouveau. Nous recevons alors de Dieu une nouvelle nature qui nous permet de ressembler un peu à Celui qui, en entrant dans le monde, a dit : « Voici, je viens pour faire ta volonté » (Héb. 10 :  9).

            La fausseté mise en évidence par le Seigneur avait déjà été dénoncée par Ezéchiel, longtemps avant la venue de Jésus sur la terre : « Ils viennent vers toi comme vient un peuple, et ils s’asseyent devant toi comme étant mon peuple ; et ils entendent tes paroles, mais ils ne les pratiquent pas ; car de leur bouche ils disent des choses agréables, mais leur cœur va après leur gain déshonnête » (Ezé. 33 : 31).

            On constate de nouveau la duplicité de notre cœur, au niveau de l’Eglise primitive. Jacques exhorte chacun : « Seulement, mettez la Parole en pratique, et ne vous contentez pas de l’écouter, vous abusant vous-mêmes. Car si quelqu’un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui observe son visage naturel dans un miroir : il s’est observé lui-même, s’en est allé, et aussitôt il a oublié comment il était » (Jac. 1 : 22-24). Une multitude de personnes suivent un tel chemin : il mène à la perdition. Afficher une profession chrétienne, sans la pratiquer, a les mêmes conséquences désastreuses qu’une vie où nous vivons volontairement dans le péché, avec un refus obstiné de croire en Jésus. De nos jours, nombreux sont ceux qui se déclarent croyants mais « non pratiquants », ce qui se traduit par le fait qu’ils ne vont pas dans un lieu de culte ; mais, hélas, toute leur vie montre également leur « orientation réelle ».

            En revanche, dès que le Saint Esprit est venu sceller un racheté (Eph. 1 : 13), il ne peut plus rester égocentrique et passif. Il éprouve un besoin impérieux de manifester pratiquement son amour envers son Sauveur et ceux qui Lui appartiennent. Il est rendu attentif à ces « bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles » (Eph. 2 : 10). La Parole incite les enfants de Dieu à faire du bien à tous, selon l’occasion, « mais surtout à ceux de la maison de la foi » (Gal. 6 : 10).
 
 
Deux maisons bien différentes !
 
            A juste titre, on se sert souvent de cette courte parabole (v. 47-49) pour présenter l’évangile aux âmes ; en mettant en évidence l’avertissement donné dans ce récit, l’évangéliste espère toucher profondément les cœurs. Ces deux maisons illustrent toute la différence qu’il y a entre le « salut éternel » et la « condamnation sans fin » : l’une, fondée sur le roc, reste inébranlable, tandis que l’autre, bâtie sur la terre, s’écroule, complètement ruinée.
            Chaque fois qu’une personne entend la Parole de Dieu, des conséquences éternelles en découleront : le salut ou la perdition, suivant que le message divin sera ou non mis en pratique par l’auditeur. Consciemment ou non, nous bâtissons tous en vue de notre sort éternel !

            Ecouter
les paroles de Jésus, les laisser s’appliquer à notre cœur et à notre conscience, conduira au véritable jugement de nous-mêmes. Il en résultera de bons fruits dans notre marche chrétienne. Nous garderons soigneusement les enseignements de la Parole ; ils nous serviront, en temps utile, à « enrichir » spirituellement son entourage.
            Si notre « profession des lèvres » n’est pas accompagnée par une vie en accord avec nos paroles, elle n’a aucune valeur. La réalité de la vie divine se traduit toujours par des œuvres approuvées par le Seigneur (Jac. 2 : 14, 17-18).

            Chacun des deux hommes, dans la parabole, a senti le besoin de construire une maison pour s’y abriter, s’y reposer, et y goûter beaucoup de joie. L’un de ces deux bâtiments avait peut-être une plus belle apparence que l’autre, son constructeur avait davantage de goût… Pourtant la vraie différence était invisible ; elle se trouvait au niveau des fondations !

            Dans leurs enseignements, les pharisiens insistaient sur tout ce qui était en relation avec l’aspect « extérieur » des personnes et même des choses ; ils minimisaient au contraire l’état « intérieur », pourtant essentiel. L’exemple donné par le Seigneur avec ces deux maisons montre à quel point il est erroné de voir les choses de cette manière. L’aspect extérieur attire notre œil, mais il est souvent trompeur (1 Sam. 16 : 6-7).
 
 
Prudent ou insensé ?
 
            Dans le récit de l’évangile de Matthieu (7 : 24-27), celui qui avait bâti sa maison sur le roc est qualifié de « prudent ». Quant à celui qui a construit sur le sable, il n’est pas seulement imprudent, mais « insensé ». Seul, Luc précise que l’un de ces hommes a « creusé et fouillé profondément » avant de poser les fondations de sa maison sur le « roc », qui est ici une image de la Parole de Dieu. Elle est « vivante et opérante, plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants : elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur (Héb. 4 : 12).
            Chez une personne qui se repent devant Dieu, il n’y a plus rien de simplement « superficiel ». Elle ne déclare pas, par exemple : « J’ai toujours cru ». L’Esprit de Dieu s’est servi de la Parole pour mettre à nu son réel état : convaincue de péché, cette âme est conduite à la confession, au repentir, et il en résulte une véritable conversion.

            Les deux hommes s’estimaient probablement en sécurité dans leur maison, à tort ou à raison ! De nombreuses personnes ne se reposent pas sur un bon fondement ; elles refusent, ou négligent, les vérités du salut que les Ecritures nous présentent.

            L’évangile de Matthieu, évoquant peut-être une soudaine intervention des forces du mal, parle de la pluie qui tombe, des torrents qui dévalent de la montagne et de vents qui soufflent en tempête. Toutes ces intempéries viennent s’abattre sur la maison « bâtie sur le sable » et elle est aussitôt complètement ruinée (v. 26-27).

            Dans l’évangile de Luc, la différence apparaît au moment où le fleuve se jette avec violence sur les deux maisons. Dans les pays chauds, une pluie torrentielle tombe souvent en abondance (Ezé. 38 : 22). Un ruisseau d’apparence anodine peut se transformer en quelques instants en un véritable fleuve qui emporte tout sur son passage. L’épreuve est envoyée pour apporter la preuve de la « solidité » de la foi.

            Au sujet de celle qui était bâtie « sur le roc », Jésus déclare que le fleuve n’a pas pu l’ébranler ! Sa résistance tenait à la fermeté du rocher sur lequel elle été ancrée. Pour l’autre, le Seigneur précise : « Le fleuve s’est jeté contre elle avec violence et aussitôt elle est tombée ; et la ruine de cette maison a été grande ».

            Nous pouvons être connus pour une « apparence » chrétienne tout à fait respectable. Mais Celui qui « voit dans le secret » sait si nous sommes ou non sur le seul vrai fondement, Jésus Christ (1 Cor. 3 : 10-11). Soyons attentifs à de telles mises en garde ! Où passerons-nous l’éternité ? Dans la présence de Dieu, ou loin de Lui, dans les ténèbres de dehors ?

            Le jour approche où la porte de la grâce sera fermée définitivement ; plusieurs viendront frapper, en suppliant : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » (Matt. 25 : 11 ; Luc 13 : 25-26). Certains chercheront à mettre en évidence une vie « hautement religieuse ». La réponse de Jésus sera terrible, les conséquences incalculables : « Je ne vous ai jamais connus ; allez-vous-en loin de moi, vous qui pratiquez l’iniquité » (Matt. 7 : 23).           
 
 
Creuser profondément pour trouver le roc
 
            Le travail de l’un de ces deux bâtisseurs avait pu paraître lent et laborieux, mais il était plus sérieux. Pour le décrire, le Seigneur emploie les verbes « creuser » et « fouiller ». Ils ont d’autres applications sur un plan plus général.
            Dans le temps où nous vivons, nous sommes en danger de chercher à tout faire très rapidement, d’une façon forcément « superficielle ». Ce genre de hâte malsaine a plus ou moins gagné le travail « pour le Seigneur » : il a ainsi perdu souvent de sa qualité. Des prédications trop expéditives manquent facilement de profondeur et parfois même de sérieux. On y met volontiers l’accent sur la joie et la paix éprouvées après la conversion, au lieu d’insister suffisamment sur le travail de conscience, si nécessaire, et la conviction de péché si importante pour devenir véritablement un enfant de Dieu. Le résultat apparent est donc parfois trompeur : il ne correspond en réalité qu’à un travail superficiel dans la conscience et le cœur.

            Cette dangereuse situation est décrite dans une autre parabole. On y voit le semeur répandre de la semence sur le sol. Celle qui est semée sur un terrain « rocailleux » lève aussitôt. Mais il n’y a pas de terre profonde ; alors, à la chaleur du soleil, les épis sont brûlés. Le Seigneur en donne l’interprétation à ses disciples : ce sont ceux qui ont entendu la Parole et l’ont même reçue avec joie… Mais la persécution ou la tribulation surviennent, à cause justement de la Parole, et ils sont aussitôt scandalisés (Marc 4 : 5-6 ; 16-17).

            Chacun, sans doute, doit reconnaître avoir parfois « bâclé » la présentation de l’évangile et n’avoir pas fait convenablement « l’œuvre d’un évangéliste » (2 Tim. 4 : 5). Au début, ceux auxquels nous avons parlé de l’amour de Dieu ont peut-être donné une bonne impression, mais ensuite leur « fragilité » est apparue au grand jour. Un tel travailleur cause du trouble dans sa famille ou pire, dans l’assemblée ; il en résulte de la honte, déjà ici-bas, sur cet ouvrier coupable d’un travail trop expéditif ; il en éprouvera plus tard une perte au « tribunal du Christ » (2 Cor. 5 : 10).

            Dans la parabole « des deux maisons », celui qui a bâti celle qui a résisté aux plus grandes intempéries avait fermement décidé, dès le début, de ne poser les fondements que sur le roc. Il « creusé et fouillé profondément », jusqu’à ce qu’il atteigne le rocher. Chers lecteurs chrétiens, notre décision est-elle toujours aussi ferme ?

            Au moment où le premier des constructeurs se dépêchait d’élever les murs de sa maison, l’autre poursuivait peut-être encore son travail de fouille, à la recherche du solide fondement désiré. Sa façon d’agir manifestait sa sagesse ! Un travail solide demande souvent d’être accompli lentement ; il y a besoin de « pauses », par exemple pour laisser le temps à un ciment de « prendre » ?  Nos pensées se précisent alors pour chercher la volonté du Maître d’œuvre. Le travail accompli n’en sera que plus élaboré et finalement durable.

            Le même principe est toujours valable, que le Seigneur nous appelle à nous occuper d’une dizaine d’enfants, dans une école du dimanche, ou qu’il s’agisse de nous adresser, si Dieu le veut, à des centaines de personnes.

            « Creuser profondément » devrait donc être un des principes de quiconque sert le Dieu saint. Tout ce qui ne se fait pas avec la minutie désirable ne résistera pas longtemps aux effets de l’usure du temps, ou à une épreuve prolongée. En revanche, il peut y avoir des résultats pour l’éternité, « en profondeur », dans notre vie chrétienne, si l’on a connu personnellement une réelle conviction de péché devant Dieu et perdu ainsi toute confiance en soi.

            Recherchons la communion avec le Seigneur. Il pourra peut-être nous envoyer aider des âmes à trouver le chemin du salut et à les encourager à fixer les yeux sur Jésus.

            Désirons plus de réalité dans notre service, en suivant de préférence un chemin humble et caché. Le Seigneur nous a donné l’exemple de l’humilité et de la dépendance. Il ne cherchait pas à plaire à « l’homme » ; ne cherchons pas à être « populaire ». S’il nous est accordé de participer à un service, n’ayons pas le désir secret de jouer un rôle en vue (Gal. 6 : 3). Si nous marchons dans la vérité, le Seigneur veillera à nous faire rester debout (Rom. 14 : 4).
 
 
Le roc sûr de la Parole de Dieu
 
            Si un croyant jouit d’un contact direct avec le « Rocher des siècles » (Es.26 : 4), sous la direction du Saint Esprit agissant en lui par la Parole, il sera rendu capable de résister à la tempête et à ses plus rudes assauts. Le moment venu, il recevra l’approbation de Christ et une récompense appropriée.
            Relisons également ce beau récit de la Genèse (26 : 17-22). La prospérité d’Isaac avait éveillé la jalousie des Philistins. Comme au temps d’Abraham, ils cherchent à le priver de l’eau nécessaire à la vie ; celle-ci lui était fournie par des puits anciens, image de la Parole et des sources de rafraîchissement spirituel dont les générations qui nous ont précédés ont joui avant nous. Il faut puiser pour nous-mêmes et si des Philistins « modernes » bouchent les puits avec de la « terre » et tout de ce qui en découle, recreusons-les avec courage ! (Deut. 6 : 11).

            Pensons aussi au moment où le peuple de Dieu est vu réuni autour du puits de Béer, peu avant sa sortie du désert. Les princes et les nobles l’avaient creusé - avec le législateur - et Dieu avait donné de l’eau (Nom. 21 : 18). Elle avait jailli des sources profondes, pour le rafraîchissement de tous, et elle est prête à le faire encore. Puisons et buvons abondamment (Cant. 5 : 1).

            Cette eau est une figure de ces « trésors » de la Parole mis à jour par des serviteurs de Dieu pour notre enrichissement. Nous sommes responsables de profiter du « ministère écrit » laissé par ces conducteurs (1 Thes. 5 : 12 ; Act. 17 : 11). Ils ont creusé, leur labeur a été fécond ; chaque enfant de Dieu est maintenant invité à sonder les Ecritures, avec les mêmes dispositions d’esprit que les Béréens (Act. 17 : 11).

            La joie remplira alors nos cœurs et les cantiques jailliront de nos lèvres (Jac. 5 : 13). Quelle grâce d’avoir à notre disposition, dans ce monde marécageux, une si merveilleuse « pierre de touche » - la Parole de Dieu - à laquelle nous pouvons constamment revenir ! Ainsi nous serons toujours bénis !     
 
                                                                                            Ph. L          le 19. 03. 13