bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Un cœur gardé près de Christ

 

Celui qui a suivi de près la marche des chrétiens, et qui s'est occupé des âmes avec un cœur tant soit peu zélé pour la gloire du Seigneur, et avec un vrai désir du bien-être spirituel des chers enfants de Dieu, n'aura pas manqué de s'apercevoir de la fatale influence que le monde exerce sur eux quand il trouve l'entrée de leur cœur.

 
En nous tenant près de Christ, nous serons gardés des pièges de l’Ennemi et nous ne serons pas troublés

Dieu seul - si ce n'est le cœur qui en a souffert - sait par quels subtils moyens et sous quelle aimable apparence l'esprit du monde envahit souvent le cœur du chrétien. Toutefois, les voies par lesquelles le monde s'insinue dans le cœur, ne sont jamais la manifestation de Christ à l'âme, ni la puissance de sa présence : c'est pourquoi ceux qui par la grâce se trouvent près de Christ, sont garantis de l'influence de ces sentiments et peuvent les juger, ainsi que tout ce qui tend à frayer dans le cœur un chemin du monde ou aux désirs en rapport avec le monde.
         Ici-bas, nous sommes en lutte avec l'Ennemi ; il cherche à nous surprendre lorsque nous ne sommes pas sur nos gardes ; et pour cela, il sait se transformer même en ange de lumière ; si nous ne sommes pas près de Christ, et si nous n'avons pas revêtu l'armure complète de Dieu, il nous est impossible de résister à ses ruses. La difficulté principale n'est pas de résister à la puissance de Satan, car Christ a vaincu pour nous ce terrible ennemi ; mais c'est de découvrir les pièges qu'il nous tend, et surtout de distinguer que c'est lui qui est en action.
         Dans nos luttes avec l'Ennemi, il s'agit donc de connaître l'état de nos propres cœurs. L'œil simple, c'est-à-dire le cœur rempli de Christ, discerne la ruse, et l'âme a recours au Sauveur pour sa délivrance ; où même, ses affections étant fixées sur Christ, le cœur n'offre pas de prise aux efforts de l'ennemi. Un cœur simple et plein du Seigneur échappe à bien des choses qui troublent la paix de celui qui ne s'en tient pas près. Grâce à Dieu, l'âme troublée et tourmentée trouve une ressource et un complet rétablissement dans la grâce de Celui qu'elle a eu la folie d'oublier ; seulement elle jouit des fruits de la grâce à travers plus de peines et d'exercices de cœur. Mais qu'elle ait courage : Il sait délivrer aussi bien que compatir.

  
Deux principes règlent les voies de Dieu à l’égard des croyants dans ce monde
 

D'un côté, Dieu garde le cœur pour lui faire discerner ses propres intentions ; et de l'autre, Christ intercède pour nous, à l'égard de tout ce qui peut être appelé infirmité. Il y a des difficultés réelles sur le chemin, et il y a des faiblesses en nous, et hélas ! une volonté qui n'aime pas à être bridée, et qui se trahit sous mille formes de pensée et d'action. Nos faiblesses, comme notre volonté, tendraient à nous empêcher d'arriver au but de notre voyage ; mais il y a une différence dans la manière dont Dieu agit à l'égard de nos faiblesses, et à l'égard de notre volonté et des pensées qui en sont le fruit. « Car la parole de Dieu est vivante et opérante, plus pénétrante qu'aucune épée a deux tranchants : elle atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur » (Héb. 4 : 12). Dieu juge par sa Parole nos pensées et nos intentions. Rien ne Lui échappe, aussi est-Il fidèle envers nous ; sa parole est dans le cœur comme un œil auquel rien n'est caché. « Tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire (v. 13).

  
Dieu parle à nos consciences et agit dans nos cœurs par sa Parole : écoutons-Le !
 

La tendance de notre cœur naturel est de se bercer des illusions qu'il aime, mais rien n'est caché; aucune de nos pensées ni de nos intentions ne l'est aux yeux de Celui à qui nous avons affaire; et non seulement cela : sa parole est simple, nette et claire ; elle parle dans notre conscience, sachons l'écouter. Souvenons-nous que, quand Dieu parle, nous avons affaire à Celui qui parle aussi bien qu'à ce qu'Il dit. Voudrions-nous Lui résister et Le provoquer à jalousie? Nous ne pourrons éviter qu'Il ait prise sur notre conscience.
         Au lieu de regimber contre les aiguillons, pensons plutôt au but que Dieu se propose. Il pourrait nous laisser à nous-mêmes, nous laisser marcher dans les choses qui, si sa grâce n'intervient, peuvent rendre toute la traversée du désert triste et humiliante pour nous. Il pourrait nous dire comme à Israël : « Ephraïm s'est attaché aux idoles, laisse-le faire» (Osée 4 : 17). Terrible châtiment, plus dur que la punition extérieure la plus sévère ! Mais notre Dieu ne veut pas nous priver de la clarté de sa face et de la douceur de sa communion. Car Il ne châtie pas volontiers : c'est une « œuvre étrange », comme Il le dit (Es. 28 : 21). Mais le mal est toujours mal à ses yeux, et Il ne peut pas le permettre.
         Dieu veut que notre conscience voie chaque chose comme Il la voit Lui-même. Son œil est sur nous, sur notre cœur. L'œil de notre conscience est éclairé sur ce qui se passe dans notre cœur par cette Parole qui lui révèle Dieu.

         Ce qui se trouve dans mon cœur, est-ce la pensée d'un pèlerin, la pensée de celui qui aime Dieu, une pensée selon la volonté de Dieu, une pensée qui convient à quelqu'un que Christ a aimé assez pour s'abaisser jusqu'à la mort pour lui ? La pensée qui m'occupe, est-ce que je la permets comme étant agréable à Christ, à Celui qui s'est donné pour moi afin que je sois sauvé ? Il m'aime, Il sait ce qui tend à me faire tomber dans le désert. Il ne veut pas gouverner par des principes autres que les siens, autres que la sainteté, autres que ceux qui font les délices de l'homme nouveau, autres que la nature divine. Il ne peut se renier Lui-même (2 Tim. 2 : 13).

 
Dieu exerce aussi son gouvernement à l’égard de ses enfants

Voici maintenant un autre point que je désire faire remarquer. Dieu avertit ses enfants par sa Parole, et s'ils n'écoutent pas, Il intervient par sa puissance pour les arrêter, afin de pouvoir les bénir (voir Job 33 : 14, 30). Dans les voies de Dieu le salut n'est pas mis en question ; Il regarde ses enfants et châtie ceux qu'Il aime. Dieu ne retire pas ses yeux de dessus les justes, et Il dit aussi aux fils d'Israël par le prophète Amos : « Je vous ai connus, vous seuls, de toutes les familles de la terre, c'est pourquoi je visiterai sur vous toutes vos iniquités » (3 : 2).
         Dans la première épître aux Corinthiens, nous voyons que lorsque les chrétiens participaient à la cène du Seigneur indignement, Dieu les frappait ; aussi plusieurs étaient faibles et malades, et d'autres même dormaient (11 : 30), c'est-à-dire étaient morts. L'apôtre, en faisant remarquer cela, ajoute : « Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, c’est le Seigneur qui nous discipline, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (v. 31-32). Solennelle pensée que d'être sous la main du Seigneur qui punit le mal partout où Il le trouve ! Il est un feu consumant (Héb. 12 : 29), et lorsque le moment est venu, le jugement commence par sa maison.
        
Quelle différence entre de tels rapports avec Dieu et la joie de son amour et de sa communion, lorsque nous n’avons pas contristé son Esprit et que nous marchons sous Son regard et à la clarté de Sa face.

 
Le Seigneur peut parfois se servir de l’épreuve pour nous faire vivre dans sa communion

Je ne doute pas qu'une grande partie des maladies et des épreuves des chrétiens ne soient des châtiments envoyés de Dieu pour les choses mauvaises à ses yeux, desquelles la conscience aurait dû prendre connaissance, et qu'elle a négligées. Dieu a été obligé de produire en nous l'effet qu'auraient dû produire les exercices d'âme devant Lui.
         Il serait cependant injuste de penser que toutes les afflictions soient des châtiments, lors même qu'elles le sont quelquefois, elles ne nous sont pas toujours envoyées pour des fautes. Il se trouve dans l'âme des choses qui tiennent au caractère naturel et dont on a besoin d'être corrigé pour vivre davantage dans la communion de Dieu et pour le glorifier dans tous les détails de la vie. Ce que nous ne savons pas faire sous ce rapport, Dieu le fait pour nous.
         Il y a cependant beaucoup d'enfants de Dieu qui commettent des fautes que leur conscience devrait sentir, et qu'ils découvriraient si leur âme était dans la présence de Dieu. Jacob a lutté toute sa vie contre lui-même, et Dieu pour le bénir a dû lutter avec lui. Pour cela aussi, Il n'a pas voulu lui révéler Son nom. L'histoire d'Abraham est toute différente. Paul reçut une écharde dans sa chair pour prévenir le mal ; c'est que le danger ne provenait pas de sa négligence, mais de l'abondance des révélations qu'il avait eues.

         Que Dieu nous donne, ainsi qu'à tous ses enfants, de rechercher chaque jour Sa divine présence.

 

                                       D’après une méditation de J-N. Darby -« Messager évangélique » (1953 p. 158-162)