bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Frappez, et il vous sera ouvert

 

            Les visiteurs de la cathédrale romane de Durham, en Angleterre, découvrent encore aujourd’hui un heurtoir imposant, fixé sur la face extérieure de la porte d’entrée, à hauteur d’homme. Une partie de ce heurtoir est articulée ; ce n’est au fond qu’une sorte de marteau. Il sert à frapper à la porte et produit ainsi un son qui signale aux occupants la présence de visiteurs désirant se faire ouvrir !
            C’était autrefois le cas des hommes ou des femmes qui fuyaient devant leurs ennemis ou connaissaient la persécution à cause de leur foi en Dieu ; ils cherchaient à se réfugier dans une église ou une cathédrale, dans l’espoir d’y trouver au moins un abri temporaire. Les édifices religieux jouaient ainsi un peu le rôle dévolu, dans l’Ecriture, aux villes de refuge (Jos. 20 : 1-6).
            Il existe toutes sortes de modèles de heurtoirs qui se remarquent encore fréquemment dans les vieilles demeures. Ils nous rappellent les occasions où Jésus emploie le verbe « frapper », à l’intention de ceux auxquels Il s’adresse. 

  

 « Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et il vous sera ouvert » (Matt. 7 : 7 ; Luc 11 : 9).

 
                       Frapper à la porte de la grâce
 

            Il y a une gradation entre les trois verbes dont le Seigneur se sert pour nous engager à Lui présenter nos besoins et nos désirs : « Demandez… cherchez…. frappez ». Le Seigneur s’adresse encore aujourd’hui à ceux qui sont dans leurs péchés. La porte de la grâce est ouverte depuis que le sang précieux de Christ a été répandu à la croix. En effet, « sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission » (Héb. 9 : 22), mais l’immense valeur de ce sang suffit à payer la dette de chaque pécheur qui se repent devant Dieu ; c’est un des merveilleux aspects de la grâce de Dieu !
            Le « heurtoir » sur la porte est une image du chemin que chaque pécheur doit suivre. Le Portier, de son côté, est toujours prêt à répondre à tous ceux qui, réalisant leur extrême misère, invoquent le Seigneur pour être sauvés (Rom. 10 : 13). Très souvent en effet, c’est la détresse qui nous amène à Le prier de façon instante. La repentance doit être sincère pour s’approcher du Dieu saint ; il faut être prêt à se soumettre entièrement à Sa volonté. Ainsi, le pécheur, quelle que soit sa souillure, est pleinement assuré d’être reçu, car « Dieu est amour ». Il a le péché en horreur, mais Il aime le pécheur et veut le revêtir de Christ, avec toutes ses perfections.
            Dieu seul lit dans le secret de nos cœurs (Héb. 4 : 13) et ne méprisera pas un cœur brisé et humilié (Ps. 32 : 5 ; Ps. 51 : 17). Il sait à quel moment notre cœur est enfin véritablement déchiré devant Lui. L’homme serait parfois disposé à déchirer ostensiblement ses vêtements ; il imagine que cela suffit, mais il n’en est rien (Joël 2 : 13).

            Seule, l’action du Saint Esprit produit le désir chez un pécheur de s’approcher humblement de Dieu, en confessant ses fautes (Luc 15 : 17-19). Quand Dieu voit qu’il est dans l’état qui convient, celui-ci est assuré de recevoir une réponse favorable en frappant à la porte de la grâce.

 
                       Prier Dieu, la merveilleuse ressource du croyant
 

            Le Seigneur veut insister sur l’importance de la prière, cette merveilleuse ressource permanente qui nous met instantanément en relation avec Lui. Tous ceux qui sont devenus enfants de Dieu ont le privilège de s’adresser constamment à leur Père par la prière (Es. 65 : 24). La Parole les invite à s’approcher avec confiance du trône de la grâce (Héb. 4 : 16). Dieu est à l’écoute de chacun de ses rachetés - chaque jour, à chaque heure, où qu’il soit et dans n’importe quelle situation qu’il se trouve. Jonas était dans les entrailles d’un cétacé quand il a prié son Dieu avec instance (Jonas 2 : 1-2).
            Certes, Dieu connaît très exactement nos besoins, bien mieux que nous. Mais Il désire que nous lui présentions avec persévérance ceux que nous avons un peu discernés. Il est le « Père des lumières, en qui il n’y a pas de variation ni d'ombre de changement » et « tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut » (Jac. 1 : 17).
            Heurtons donc hardiment et entrons sans crainte dans Sa présence pour Lui exposer nos besoins, lui faire part de nos exercices et déposer nos fardeaux à ses pieds. Faisons monter vers Lui nos prières avec foi et détermination ; elles nous conduiront à goûter une vraie communion avec notre Père. Nos requêtes deviendront ainsi plus intelligentes, plus conformes à Sa pensée.

            Pour assurer ceux auxquels Il s’adressait de l’efficacité de la prière, Jésus s’est servi de l’image d’un père qui aime son enfant et cherche son bien (Matt. 7 : 9-10). Il ne lui donnera pas une pierre au lieu d’un pain, ce serait absolument inutile - encore moins un serpent : ce qui serait vraiment dangereux ! « Combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! » (v. 11), dit Jésus. Et même si dans sa sagesse Il répond négativement à mes demandes, Il me donne des choses meilleures (2 Cor. 12 : 8-9).

            Retenons donc que jamais un pécheur repentant ou un croyant ne frapperont en vain à la porte de la grâce.

  

 « Voici, je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apoc. 3 : 20).

            Les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse donnent un résumé de l’histoire de la chrétienté responsable, présenté sous forme de sept tableaux successifs. Ces courtes épîtres sont adressées à des assemblées en Asie.
            Laodicée, la dernière, correspond à l’état actuel de la chrétienté. Dans sa folie, cette assemblée affirme : « Je suis riche, je me suis enrichi, je n'ai besoin de rien ». Elle ne sait pas qu’elle est « le malheureux et misérable, pauvre, aveugle et nu » (Apoc. 3 : 17). En présence d’une si grande prétention, le Seigneur ne trouve rien qui Lui plaise. Pourtant Il aime toujours les siens, malgré leur tiédeur repoussante. Il les reprend donc et les châtie. Laodicée est invitée à avoir du zèle et à se repentir (v. 19). Mais pour que cette église retrouve l’état de Philadelphie, ce sera plus difficile de revenir que pour Sardes !
            Quelle bonté et quelle condescendance de la part du Seigneur ! C’est au moment où, pratiquement, Il est « à la porte » de son assemblée, qu’Il frappe à celle des cœurs en lançant un appel individuel : « Si quelqu’un …. ». Il semble que tout se passe comme s’il n’existait qu’une seule poignée sur cette porte, située « à l’intérieur ». Elle permet de déverrouiller la porte et d’ouvrir au visiteur - si on le désire ! Or de nombreuses personnes ont entendu les appels du Seigneur, sans se montrer disposés à répondre. Cette occasion leur a peut-être été donnée sur les genoux d’une mère pieuse ou à l’école du dimanche, lors de réunions chrétiennes ou par de tout autre moyen, car « toutes choses Le servent » (Ps. 119 : 91). Mais le Roi de gloire a frappé en vain ! Cette personne s’est montrée volontairement sourde aux appels de la grâce de Dieu, elle n’a pourtant pas le droit d’oublier un seul instant qu’elle doit se préparer à rencontrer Dieu (Amos 4 : 12 ; Job 33 : 14).

            Rappelons ici les paroles d’un cantique qui s’adresse à un pécheur encore perdu, loin de Dieu, dans sa misère - ou également à l’un de Ses enfants, qui n’a plus que des gousses pour tenter de se nourrir dans le « pays lointain » (Luc 15 : 16), car il a - comme Démas - aimé le présent siècle mauvais (2 Tim. 4: 10).

           
                     A la porte d’un cœur, Jésus frappe ce soir,
                     Il est déjà si tard, au dehors tout est noir…
                     Si tendre et si pressant est le ton de Sa voix ;
                     Serait-ce la dernière fois ?…
                     Il t’appelle aujourd’hui, oh ! réponds à Sa voix
                     Serait-ce la dernière fois ?
 

            La réponse ne peut être qu’individuelle, chacun entend personnellement la voix du Sauveur et doit Lui ouvrir sans plus attendre. La précieuse promesse du Seigneur ne s’adresse pas à Laodicée dans son ensemble, mais à un ou quelques fidèles qui répondent à l’appel en ouvrant la porte de leur cœur. Suivent les signes d’une vraie communion intime avec le Sauveur : « J’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apoc. 3 : 20 ; Jean 14 : 23). Ces rachetés sont comptés parmi les « vainqueurs » qui ont souffert au milieu d’une compagnie, en passe d’apostasier, à Laodicée.

 

« Luttez pour entrer par la porte étroite ; parce que beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas. Dès que le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, quand vous vous tiendrez dehors et que vous vous mettrez à frapper à la porte, en disant : Seigneur, ouvre-nous - en réponse il vous dira : Vous, je ne sais pas d’où vous êtes. Alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos rues. Mais il dira : Je vous le déclare, je ne sais pas d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité » (Luc 13 : 24-27).

            Dans ce passage, il est question de ceux qui bientôt frapperont en vain, à la porte du ciel. Le Seigneur en a parlé de façon solennelle au moment où quelqu’un est venu Lui demander : « Seigneur, ceux qui seront sauvés sont-ils en petit nombre ? » (v. 23). Des questions semblables, plutôt oiseuses, sont assez fréquentes - voir celle de Pierre (Jean 21 : 20-23).
            Jésus ne répond ni oui, ni non, mais Il saisit l’occasion pour rappeler à tous qu’une question plus pressante se pose inévitablement à chacun : Fera-t-il ou non partie de ceux qui seront sauvés ? Il est indispensable pour cela de s’humilier, de se repentir et de recevoir avec foi le salut de Dieu
.
            Jésus les avertit que pour la plupart, dans leur état actuel, ils ne pourront pas entrer. Le Maître de maison - Jésus lui-même - à l’heure fixée, se lèvera et fermera la porte. Ceux qui seront restés dehors se mettront à heurter en demandant à entrer ! L’accès leur sera refusé sans appel possible : « Je ne sais d’où vous êtes ». La répétition du motif de ce refus est solennelle. Le salut ne dépend pas d’avantages « extérieurs », ceux dont les Juifs se targuaient. Manger et boire en Sa présence a certes une grande valeur pour les siens… mais le Seigneur appelle « ouvriers d’iniquités » ceux qui viennent se joindre à de telles agapes – sans avoir au préalable reçu son grand salut dans leur cœur.

            Se trouver là où le Seigneur a promis sa présence - dans l’assemblée – encore inconverti, ne peut qu’aggraver la responsabilité finale, si l’on refuse la grâce offerte. Chers lecteurs, examinons-nous soigneusement ; sommes-nous assurés d’être « dans la foi » ? (2 Cor. 13 : 5). Il faut absolument être « nés de nouveau » (Jean 3 : 3, 7). C’est très urgent : rien ne doit nous distraire ou nous retarder, il faut « entrer » sans attendre. Demain est le mot du diable (Marc 9 : 41). Si nous ne sommes pas à Christ (Rom 8 : 9), nous restons volontairement en grand danger de passer d’un instant à l’autre dans l’éternité – mais d’être à jamais loin de Lui, dans les ténèbres de dehors.
 
            Il sera bientôt  - peut-être aujourd’hui même ! - trop tard pour venir à Jésus. Il accueille encore aujourd’hui avec miséricorde celui qui se repent. Il va se lever de son trône de gloire pour exercer le jugement, son œuvre inaccoutumée. Ceux qui  frapperont ensuite, le feront en vain. Si nous le rejetons maintenant, Il nous rejettera alors : quel terrible sort !
 

                                                                       Ph. L     le 31. 01. 13

 
 

                     Il a frappé souvent, toujours ce fut en vain
                     Et la réponse était qu’Il attende à demain !
                     Mais Il insiste encore, suppliant : « Reçois-moi ! »

                     Serait-ce la dernière fois ?

                     A la porte du ciel, Dieu répondra
                     A ceux qui frapperont : « Je ne vous connais pas ! »
                     Oh ! N’attends pas ce jour et regarde à la croix,

                     Reçois le salut par la foi !