bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Orpa et Ruth

 

Lire : le livre de Ruth

 

            Ces deux jeunes filles, Orpa et Ruth, avaient la même origine. Toutes deux appartenaient au peuple idolâtre de Moab, aux ennemis d'Israël. Mais la grâce de Dieu les avait rencontrées. Elles étaient entrées en relation avec la famille d'Elimélec de Bethléhem en Juda et, par elle, avaient beaucoup entendu parler du Dieu vivant et vrai d'Israël, du Créateur des cieux et de la terre. Jusqu'à quel point cette lumière de la vérité pouvait-elle avoir touché leur cœur et leur conscience ? Cela devait bientôt se manifester. Non seulement Elimélec, mais aussi ses deux fils, leurs maris, moururent, laissant seules Naomi et les deux jeunes femmes. Maintenant que les liens conjugaux étaient dissous, allaient-elles aussi se détourner de Naomi et de son Dieu, et retourner à leur ancienne vie ?

  

Orpa et Ruth désirent l’une et l’autre suivre leur belle-mère

            Dès que leur belle-mère se lève pour s'en aller dans sa patrie, à Bethléhem, Orpa et Ruth s'attachent à elle et se mettent en route avec elle. Et lorsque, en chemin, Naomi invite chacune d'elle à retourner dans la maison de sa mère, elles élèvent leur voix et pleurent. Et elles lui disent : « Non, mais nous retournerons avec toi vers ton peuple » (1 : 10).
            N'est-ce pas touchant ? Cela ne témoigne-t-il pas d'un grand attachement ? Certes, mais ce n'est pas encore une preuve suffisante que la grâce ait changé leur cœur. Le fait d'accompagner leur belle-mère pouvait très bien n'exprimer que la force des relations humaines.
            Aujourd'hui aussi, parmi les chrétiens, il y a de nombreux suiveurs. Ils ont reçu une éducation chrétienne. Ils connaissent beaucoup de vérités de l'Evangile. Ils se sentent attirés par le cercle des croyants et peut-être se comptent-ils parmi eux. Leur attachement à la famille ou aux amis croyants peut même les engager à suivre avec eux un grand bout du chemin de la séparation du monde et des systèmes religieux. Mais cela ne suffit pas. Tôt ou tard, ils seront placés devant des décisions qui mettront en lumière s'ils sont dans une relation personnelle avec le Seigneur, s'ils le recherchent et le suivent ou si ce sont les personnes et les choses de cette terre qui les intéressent.

            Naomi ne veut rien cacher à ses belles-filles. Elle essaie de leur dépeindre ce qu'elles pourraient attendre de sa part dans le pays étranger pour elles, en poursuivant le chemin parcouru jusqu'alors. Elle tient avant tout à les rendre toutes deux attentives au fait qu'il lui est impossible, quant à elle-même, d'exaucer leur désir légitime de fonder un foyer.
            Combien de jeunes filles, parvenues à ce point critique, se sont déjà écartées du chemin ! Jusque-là, elles marchaient avec les enfants de Dieu, se sentaient à l'aise parmi eux, ont pu jouir avec eux, dans l'Assemblée qui est « le temple du Saint Esprit », de son action et goûter la bonne parole de Dieu (Héb. 6 : 4-6). Peut-être étaient-elles même sauvées, mais elles ont négligé les relations intimes avec le Seigneur. Chez les unes comme chez les autres, les penchants et les désirs naturels ont prévalu. Et quand ceux-ci ne se réalisent pas dans le chemin étroit suivi jusqu'ici, elles commencent à prendre d'autres chemins plus larges, qui, elles l'espèrent - peut-être inconsciemment
-, les conduiront à ce but.
            Orpa est une jeune fille de cette catégorie.

Orpa abandonne finalement le chemin de Bethléem et retourne vers ses dieux

            A la suite des paroles de Naomi, ses belles-filles élèvent toutes deux leur voix et pleurent encore. Puis Orpa se jette au cou de la femme âgée et lui donne... le baiser d'adieux. Il lui en coûte d'abandonner Naomi et tout ce qu'elle a reçu et expérimenté en relation avec elle ; les larmes le prouvent. Mais dans son cœur, l'autre penchant est plus fort. Placée devant la décision la plus importante de sa vie, elle ne choisit pas l'Eternel, le Dieu vivant et vrai et son peuple, mais suit l'aspiration de son cœur naturel vers « son peuple », assujetti aux dieux de Moab. Elle se livre ainsi à l'emprise des démons qui se logent derrière eux. Pauvre Orpa !
            Quand Satan, le prince de ce monde, veut séduire les jeunes gens qui ont grandi dans une maison chrétienne sous l'influence de la Parole et du Saint Esprit, il place devant leurs yeux ce qu'il y a de plus beau, de meilleur et de plus noble dans le monde. Mais dès qu'ils se laissent remplir de ces choses ou de ces personnes, ils s'engagent dans un chemin qui les éloigne de la sphère d'influence des choses divines et les entraîne toujours plus sous l'esclavage du « chef de l'autorité de l'air, de l'esprit qui opèrent maintenant dans les fils de la désobéissance » (Eph. 2 : 2). Et où finira ce chemin ?

  

La grande décision de Ruth est prise par la foi en l’Eternel, le Dieu d’Israël

            Combien l'exemple de Ruth est rafraîchissant et stimulant ! Chez elle se montre l'énergie de la foi. Elle est fermement résolue d'aller avec Naomi, quoi qu'il lui en coûte. Mais ce n'est pas un plus grand amour pour sa belle-mère qui l'y pousse. Elle n'est pas une suiveuse. Elle cherche plutôt refuge sous les ailes du Dieu d'Israël (2 : 12). C'est lui qui l'attire. Pour s'approcher de lui, elle est prête à reléguer les plus fortes revendications de la nature et même à les sacrifier !
            Ne nous donne-t-elle pas en cela un bel exemple de l'application de cette parole : « Mais cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice » (Matt. 6 : 33) ? Si nous donnons la première place dans notre cœur au Seigneur et à ses intérêts, Il s'occupe alors lui-même de nos intérêts : « Tout cela », tout ce qui concerne votre propre vie sur la terre, « vous sera donné par-dessus », nous assure-t-Il. Et il dit aussi : « Votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela » (v. 32). « Il a soin de vous ». Précieuse promesse !
            Ruth avance fidèlement sur le chemin de la foi. Une obéissance simple à la Parole de Dieu, dans laquelle l'instruit une Naomi expérimentée, caractérise chacun de ses pas consignés ici. Avec un grand zèle et avec dévouement elle accomplit, envers sa belle-mère, le moindre service qu'elle discerne comme étant la tâche placée devant elle par Dieu. Ses yeux sont fixés sur l'Eternel, elle ne les laisse pas s'égarer. Elle ne veut pas agir par elle-même et ne va pas après les jeunes hommes, pauvres ou riches (3 : 10). Délicieux fruits de la grâce que Dieu peut produire d'un cœur entièrement tourné vers Lui !

 

La foi de Ruth est richement bénie

            Dieu permet qu'en allant glaner les épis, Ruth se trouve fortuitement dans la portion de champ de Boaz et le rencontre lui-même. Il est alors intéressant de suivre le dialogue entre les manifestations de l'obéissance de la foi de Ruth et celles de la grâce et de la bonté infinies dont Dieu veut la combler dans la personne de cet homme craignant Dieu - un type de notre Seigneur Jésus.
            A peine Ruth est-elle là que Boaz l'a déjà remarquée et qu'il est exactement informé de son comportement, de son travail et de son zèle, de la manière dont elle honore sa belle-mère et la sert avec dévouement. Il répond à chaque acte de sa foi toujours plus hardie et le récompense par des bénédictions inespérées et croissantes. Plus elle avance dans le champ de la grâce, plus cette dernière abonde envers elle, de sorte que, consciente de son indignité, elle en est complètement subjuguée (2 : 13). Enfin Ruth, la pauvre Moabite, est même conduite, selon le conseil de Dieu, dans la maison de Boaz et trouve en lui-même la plus haute bénédiction.
            Par les expériences de la vaillante jeune femme, Naomi aussi - pour ainsi dire la sœur plus âgée dans la foi, qui lors de son arrivée à Bethléhem déclarait : « Le Tout-Puissant m'a rempli d'amertume » (1 : 20) - est rafraîchie dans la foi. Elle dit maintenant : « Béni soit-il (Boaz) de l'Eternel, qui n'a pas discontinué sa bonté envers les vivants et envers les morts ! » (2 : 20). Obed, le fils de Ruth, devient pour elle un « homme qui a le droit de rachat », un « restaurateur de son âme » et un « soutien de sa vieillesse » (4 : 14-15).

  

L’exemple de Ruth nous encourage à suivre avec fidélité le chemin de la foi tracé dans la Parole

            En considérant ce récit, nous pouvons bien nous poser encore une fois la question : Comment Ruth a-t-elle trouvé une telle bénédiction pour elle-même et pour d'autres ? Par ceci, qu'elle a recherché l'Eternel seul et l'a suivi sans relâche sur le chemin de la foi et de l'obéissance.
            Aujourd'hui, dans la période de l'Eglise de Christ, chaque croyant, déjà au jour de la nouvelle naissance est béni « en Christ » de « toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes (Eph. 1 : 3). La plénitude divine de ces bénédictions est aussi glorieuse et infinie que Dieu lui-même. Celui qui demeure attaché au Seigneur de tout son cœur (Act. 11 : 23) et qui, dans la puissance de l'Esprit habitant en lui, avance avec fidélité sur le chemin de la foi tracé dans la Parole, acquiert une jouissance croissante de ces bénédictions. Il est toujours plus saisi par les richesses de la grâce de Dieu en Christ, et il trouve un merveilleux « repos » dans les relations indissolubles avec le Seigneur Jésus, dans l'amour de son cœur qui surpasse toute intelligence.
            Pour un tel croyant, les bénédictions terrestres sont reléguées au second plan. Même si elles lui demeurent refusées, il a cependant une vie richement remplie, heureuse ; il sera en bénédiction et sera un « restaurateur de l'âme » pour d'autres.

  
 

                                                         D'après W. Gschwind – Extrait de « Conseils pour la vie nouvelle »