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ELUS EN LUI AVANT LA FONDATION DU MONDE (Ephésiens 1 : 4)

 

            Dieu, dans sa grâce, condescend à lever pour nous le voile qui recouvrait jadis ses conseils éternels quant aux hommes qu'Il voulait associer un jour à sa propre gloire et à sa propre félicité. Cependant le mystère de l'élection fait partie de ces « choses profondes de Dieu » que seul l'Esprit peut sonder (1 Cor. 2 : 10). Aussi avons-nous besoin de son secours pour y entrer quelque peu, à la lumière des révélations que Dieu nous donne à ce sujet dans sa Parole.
            Celle-ci nous apprend que, avant la fondation du monde, Dieu nous a élus en Christ, afin de faire de nous ses enfants bien-aimés, ses héritiers, des cohéritiers de Christ, et nous rendre conformes à l'image de son Fils. Mais dans sa parfaite préconnaissance de toutes choses, Dieu savait que l'homme se révolterait contre Lui. Il était donc inclus dans ses conseils éternels que Christ accomplirait à la croix l’œuvre du salut, afin que ses desseins quant à l'élection puissent s'effectuer en dépit de la désobéissance de l'homme. Ainsi l'élection et la rédemption étaient également nécessaires à la réalisation des conseils divins. Inséparables l'une de l'autre, elles constituent le double fondement de cet admirable propos de Dieu à l'égard de l'homme. L'une et l'autre mettent en lumière sa grâce infinie. En effet, aussi bien le choix de l'élu que son salut sont des actes purement gratuits. Mystère insondable de l'amour divin que, sans le comprendre, nous adorons à genoux ! Comme le Psalmiste, nous pouvons dire : « L'Eternel a fait de grandes choses pour nous » (Ps. 126 : 3).

            Avant d'aller plus loin dans la méditation de ce mystère, nous aimerions faire trois remarques :
                    - Premièrement, il convient de rappeler que le Fils était, comme en toutes choses, un avec le Père dans ses conseils relatifs à notre élection et à l’œuvre de la rédemption. Aussi loin que remontent, dans l’éternité, les desseins de grâce de Dieu, c'est en Christ qu'ils ont été conçus, comme c'est en Lui qu'ils ont trouvé leur accomplissement dans le temps. Toutes nos bénédictions, c'est en Lui que nous les possédons. Hors de lui nous n'avons rien. En sorte que si notre élection et notre appel procèdent de Dieu, c'est « en Lui » (en Christ) que nous sommes élus et « par la grâce de Christ » que nous avons été appelés, ce qui fait de nous des « appelés de Jésus Christ » (Eph. 1 : 4 ; Gal. 1 : 6 ; Rom. 1 : 6).

                    - En second lieu, nous ferons remarquer que les croyants de l'économie de la grâce ne sont pas les seuls qui soient au bénéfice de l'élection, mais bien ceux de toutes les économies. Ce choix de la grâce divine englobe donc les élus depuis Adam jusqu'à la fin du règne de Christ, tant en Israël que parmi les nations. Bien que la part des saints des diverses économies durant l'éternité soit différente, tous sont de bien-aimés élus de Dieu et seront introduits dans la félicité et la gloire de l'état éternel, où l'habitation de Dieu sera avec les hommes (Apoc. 21).
                    - Enfin, il faut bien saisir que l'élection et la rédemption ne constituent qu'une partie du conseil éternel de Dieu. Ce conseil comprend l'ensemble de son propos et de ses voies à l'égard de toutes choses, qu'il s'agisse de Christ, de l'Eglise, d'Israël, des nations, de la création, des impénitents, de Satan et de ses anges. Dieu a tout arrêté par devers Lui dès l'éternité et rien n'échappe à son dessein souverain. « Aura-t-il dit, et ne fera-t-il pas ? Aura-t-il parlé, et ne l'accomplira-t-il pas ? » (Nom. 23 : 19). « Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! A lui la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 11 : 36).

  

Les conseils de Dieu et ses voies de grâce envers les élus 

            Parmi les passages de l'Ecriture concernant le sujet qui nous occupe, il en est trois qui sont comme le résumé des conseils de Dieu et de ses voies de grâce envers les élus :
                    - 1 Pierre 1 : 2 : « Elus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l'Esprit ».
                    - Romains 8 : 29-30 : « Car ceux qu'il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, pour qu'il soit premier-né parmi beaucoup de frères. Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés ».

                    - 1 Corinthiens 6 : 11 : « Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l'Esprit de notre Dieu ».

            Selon ses conseils de grâce, Dieu nous a donc :
                    - Préconnus : Dieu connaissait dès l'éternité ceux qui seraient ses élus. C'est « selon la préconnaissance de Dieu le Père » que nous avons été élus en Christ. Nous voyons briller dans cette préconnaissance les éternels rayons de l'amour paternel : c'est Dieu le Père qui nous a préconnus.
                    - Elus : choisis, désignés par avance à jouir des bénédictions présentes et à venir découlant de l'élection et de la rédemption. L'une des plus glorieuses sera notre conformité parfaite au Seigneur Jésus.
                    - Appelés : Dieu nous appelle par l'évangile (2 Thes. 2 : 14). Mais cet « appel » n'est pas seulement l’invitation que Dieu adresse au pécheur par la prédication de l'évangile ; ce terme désigne aussi l'ensemble des bénédictions spirituelles que l'appel céleste de Dieu apporte à ceux qui Lui obéissent.
                    - Sanctifiés : mis à part pour Dieu, par la puissance du Saint Esprit. « Elus... en sainteté de l'Esprit » (1 Pier. 1 : 2). « Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, dans la sainteté de l'Esprit » (2 Thes. 2 : 13). « Elus... pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui en amour » (Eph. 1 : 4). « Mais vous avez été sanctifiés... par l'Esprit de notre Dieu » (1 Cor. 6 : 11), étant lavés de nos péchés par le sang de Christ et rendus ainsi propres pour la présence de Dieu. « A celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang » (Apoc. 1 : 5). Tous nos péchés ont été expiés à la croix, tout a été réglé là, entre la justice divine et la sainte Victime, de sorte que Dieu peut dire des croyants : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Héb. 8 : 12).
                    - Justifiés : déclarés justes, revêtus de la justice de Christ, devenus « justice de Dieu » en Lui. « Ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés » (Rom. 8 : 30b).
                    - Glorifiés : appelés à partager la gloire de Dieu, dans le ciel. « Ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés » (Rom. 8 : 30c). « Dieu… vous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire » (1 Thes. 2 : 12).

  
L’élection

            Considérons maintenant de plus près ce que la Parole nous révèle au sujet de l'élection.

                        Qu'est-ce que l'élection ?

            C'est le libre choix opéré par Dieu, en vertu duquel il a désigné les hommes qu'il destine à avoir part à sa gloire et à Sa félicité éternelle. Dans son conseil souverain et la plénitude de sa grâce, il nous a élus en Christ avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour (Eph. 1 : 4).
            Dieu, dans son omniscience, voyait d'avance ceux qui accepteraient le salut. Les ayant préconnus, il les a élus et les a prédestinés à la gloire éternelle, en vertu de la rédemption. Il a ainsi, dans sa grâce, tout accompli en dehors de nous pour nous rendre parfaitement heureux.
            Ces vases de miséricorde, il les a préparés d'avance pour la gloire (Rom. 9 : 23). En eux-mêmes, ils n'auraient été que des vases de colère comme les autres et n'auraient jamais recherché Dieu de leur propre chef. « Il n'y a personne qui recherche Dieu » (Rom. 3 : 11). Sans l'élection, tous les hommes auraient suivi Satan et partagé son sort, car par nature ils sont « des enfants de colère », assujettis de leur plein gré au « chef de l'autorité de l'air », ennemis de Dieu « quant à leur entendement » (Eph. 2 : 2-3 ; Col. 1 : 21). Sans l'élection, aucun n'accepterait l'évangile. Ainsi que le Seigneur Jésus l'a déclaré lui-même, il faut pour cela que Dieu tire le pécheur. « Personne ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m'a envoyé ne le tire » (Jean 6 : 44). Mais, précieuse assurance pour le coupable qui s'approche de lui, il dit aussi : « Tout ce que le Père me donne viendra à Moi ; et celui qui vient à Moi, je ne le mettrai pas dehors » (v. 37). Le salut de tous ceux que le Père lui a donnés est assuré. Quelle grâce que le Père en ait choisi quelques-uns pour les donner au Fils, et les amener en sa présence comme de bien-aimés enfants !

            Il importe toutefois de rappeler que la responsabilité de l'homme demeure entière : Dieu a tout fait pour son salut, car il « veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tim. 2 : 4), mais il ne contraint personne. C'est pourquoi chaque pécheur est responsable d'accepter ou de refuser la grâce qui lui est offerte. Lorsqu'on prêche l'évangile, la bonne nouvelle, il faut aussi insister sur les droits du Seigneur, car il est « Seigneur de tous » (Act. 10 : 36). Ceux qui le rejettent comme Sauveur, refusent donc en même temps de reconnaître sa seigneurie universelle. A ce titre, l'homme n'est pas « libre » de mépriser le salut que Dieu lui offre en Christ ; et il ne le méprise pas impunément : s'il le fait, il s'expose au jugement mérité qui atteindra tous ceux qui, aujourd'hui comme jadis, déclarent : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous ! ».
            Par ailleurs notre esprit est incapable de saisir le rapport mystérieux existant entre l'élection selon la grâce et la responsabilité de l'homme, mais nous recevons avec foi et une sainte révérence ce que la Parole nous révèle à ce sujet. D'une part, Dieu a élu ceux qu'il destine à la gloire éternelle et, d'autre part, « il ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Act. 17 : 30). Dès le début de son ministère ici-bas, le Seigneur Jésus prêchait avec force un message analogue : « Repentez-vous et croyez à l'évangile » (Marc 1 : 15). L'homme est responsable de sa décision à l'égard de cette injonction ; il peut obéir, c'est-à-dire croire, ou désobéir, ce qui, nous le répétons, l'expose au jugement éternel. « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3 : 36). « Et voici son commandement : que nous croyions au nom de son Fils Jésus Christ » (1 Jean 3 : 23).

            Notre propos n'est pas de traiter ce sujet de manière approfondie, et les quelques passages précités suffisent à mettre en évidence la responsabilité de tout homme à l'égard du salut, sans que cette responsabilité soit atténuée en aucune mesure par le conseil de Dieu quant à l'élection. Mais à cette responsabilité du pécheur d'accepter la grâce se rattache notre propre responsabilité, à nous croyants, de proclamer la bonne nouvelle du salut autour de nous et de prier pour ceux qui ne connaissent pas encore le Seigneur Jésus comme leur Sauveur. Il nous faut même, selon l’exhortation du Seigneur, « contraindre les gens d'entrer » (Luc 14 : 23). N'a-t-il pas dit aux siens, avant de les quitter : « Allez dans le monde entier, et prêchez l'évangile à toute la création », et « Vous serez mes témoins... jusqu'au bout de la terre » (Marc 16 : 15 ; Act. 1 : 8) ? « Malheur à moi si je n'évangélise pas », s'écriait l'apôtre (1 Cor. 9 : 16). Puissions-nous donc être conscients de notre responsabilité envers les âmes perdues et nous souvenir que nous sommes tous des ambassadeurs pour Christ (2 Cor. 5 : 20).

  
                        Quand Dieu nous a-t-il élus ? 

            La Parole répond à cette question en usant de trois expressions similaires : avant la fondation du monde (Eph. 1 : 4), avant les temps des siècles (2 Tim. 1 : 9 ; Tite 1 : 2), dès le commencement (2 Thes. 2 : 13).
            Dieu a donc formé ce conseil de grâce dès l'éternité. Dans sa sagesse souveraine, il a arrêté, avant que le monde fût, un plan admirable concernant chacun des élus, et conformément à ce dessein il les appelle à l'heure fixée par lui. « Cela montre que nous appartenons, dans les conseils de Dieu, à un système établi par lui en Christ avant que le monde existât, système qui n'est pas du monde quand celui-ci existe, et qui subsistera après que la figure de ce monde aura passé. Notre place en Christ nous a été donnée avant que le monde existât » (J.N.Darby) Bien que ce mystère ne pût être révélé dans son entier qu'après que le Seigneur eût accompli l’œuvre de la croix, l'Ecriture jette, déjà dans l'Ancien Testament, quelques lueurs annonciatrices, quant au conseil de Dieu. C'est ainsi que David s'écrie : « Bienheureux celui que tu as choisi et que tu fais approcher ; il habitera tes parvis. Nous serons rassasiés du bien de ta maison, de ton saint temple » (Ps. 65 : 4). Ce passage contient comme une révélation anticipée – certes incomplète – de l'élection (« celui que tu as choisi »), de l'appel (« que tu fais approcher ») et de l'introduction dans la gloire (« il habitera tes parvis »). Mais c'est le Nouveau Testament qui nous donne une révélation complète de ce mystère.
            « Sa propre grâce... nous a été donnée avant les temps des siècles », écrit Paul à Timothée (2 Tim. 1 : 9) et, au début de son épître à Tite, il parle de « l'espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles » (1 : 2). Le salut, la grâce, l'espérance de la vie éternelle, nous ont été donnés ou promis dès avant la fondation du monde, car ils sont liés indissolublement à notre élection. Comme elle, ils procèdent des décrets que Dieu avait arrêtés dans les profondeurs insondables de l'éternité.

            Cette révélation apporte à notre âme une certitude et une paix inébranlable. Quelle puissance pourrait anéantir un tel conseil et une telle œuvre ? Ayant été conçu et établi en Christ avant les temps des siècles, le plan de Dieu échappe entièrement aux contingences temporelles : il est en dehors et au-dessus du monde et du temps, quand bien même il s'accomplit en partie dans le monde et dans le temps, lorsque Christ fut manifesté. Selon sa parfaite connaissance du passé, du présent et de l'avenir, Dieu a tout arrêté, d'éternité en éternité, en accord avec son Bien-aimé, pour sa propre gloire. Ses pensées procèdent du « Dieu qui ne peut mentir » et elles sont toutes établies en Christ. « En effet pour toutes les promesses de Dieu, en lui (Christ) est le oui et en lui l'amen, à la gloire de Dieu par nous » (2 Cor. 1 : 20).

                        Quel est le fondement de l'élection ?

            La Parole emploie à ce sujet des termes exprimant trois notions liées étroitement l'une à l'autre : la volonté de Dieu, le propos de cette volonté, la grâce de Dieu. Toutes les trois procèdent de la souveraineté du Dieu de lumière et d'amour.

                     - La « volonté » de Dieu :

         Cette volonté est, pourrait-on dire, la source même du conseil qu'il a formé par devers lui dès l'éternité quant à l'élection : Dieu a conçu ce plan admirable « selon le bon plaisir de sa volonté... selon le dessein de sa volonté (Eph. 1 : 5, 11). « Qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? » (Rom. 11 : 34). Un verset de cantique dit très justement :

                                   De la grâce ô divin mystère,
                                   Tu voulus, dès l'éternité...

                     - Le « propos » de Dieu :

         La volonté de Dieu s'est traduite par une décision conforme à son intention. C'est ce que l'Ecriture appelle « son propos » (Rom. 8 : 28), « le propos de celui qui opère toutes choses selon le dessein de sa volonté » (Eph. 1 : 11), ou encore « son propre dessein » (2 Tim. 1 : 9).
         Ce propos – que nous méditerons tout à l'heure – Dieu l'a arrêté et accompli dans « sa grâce » ineffable. « Selon... cette grâce nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, mais elle a été manifestée maintenant par l'apparition de notre Sauveur Jésus Christ » (2 Tim. 1 : 9-10). Ainsi que nous aimons encore à le chanter :

 

                                   Dès les temps éternels, ô mystère insondable !
                                  
Tu nous avais élus dans ta grâce ineffable ;

                                   Tu nous as fait don de ta grâce,
                                   Qui dans nos cœurs, ô Dieu, versa ta douce paix.

            La Parole met donc en évidence la parfaite harmonie existant entre ces trois réalités sur lesquelles repose notre élection, savoir la volonté de Dieu, le propos de cette volonté et sa grâce.
            Cette grâce brille d'un éclat tout particulier en ce que le choix de Dieu a été fait avant notre naissance – bien plus, avant que les mondes fussent créés. On ne saurait imaginer une grâce plus absolue : tout en sachant ce que nous serions, Dieu a pris dès l'éternité la décision irrévocable de faire de nous ses élus et de nous conférer un jour les bénédictions qui s'attachent à ce titre. En présence d'un dessein si glorieux, nous pouvons faire nôtres les paroles d'Esaïe : « Eternel, tu es mon Dieu ; je t'exalterai, je célébrerai ton nom, car tu as accompli des choses merveilleuses, des conseils qui datent de loin, qui sont fidélité et vérité » (25 : 1).

            Ce que nous venons de considérer fait ressortir les trois caractères de la grâce divine. 

                     - La grâce divine :

            Elle est souveraine. C'est selon son propos seul que Dieu, en parfait accord avec le Fils, nous a élus. Il n'a pris conseil que de lui-même. Nul ne peut contester contre lui (Rom. 9 : 20) et lui dire : Que fais-tu ? (Job 9 : 12). Son choix est « selon l'élection de la grâce (Rom. 11 : 5).
            Cette grâce est aussi inconditionnelle. En effet, Dieu n'a subordonné notre élection à aucune condition. S'il en eût été autrement, nous aurions joui d'une paix bien précaire, car notre élection, et, par conséquent notre salut, auraient dépendu de l'observation par nous des conditions auxquelles ils auraient été soumis. Non, le conseil de Dieu est fermement établi en Christ pour l'éternité.

            Enfin, la grâce est, par définition imméritée. Ce troisième caractère touche profondément nos cœurs, car il met en lumière le fait que Dieu ne s'est pas laissé arrêter, dans son choix, par la ruine et l'indignité totales qui caractérisaient ceux envers lesquels il voulait magnifier sa grâce en les prédestinant au salut et à sa gloire. Cette ruine et cette indignité que Dieu connaissait par avance, ne font que souligner l'étendue de la grâce sur laquelle se fonde notre élection.

            Que dire de telles merveilles ? Si Dieu a jeté les yeux sur nous, c'est qu'Il l'a voulu. Il en a décidé ainsi selon son bon plaisir, sans que rien en nous ni dans le monde l'y ait contraint ou simplement incliné (voir Rom. 11 : 34). Il nous a choisis tels que nous serions, dénués de tous mérites, pécheurs, ennemis même. Toute la gloire en revient à Lui seul et nous ne pouvons que nous prosterner devant son insondable grâce et adorer. 

 
                        Quel était le but de Dieu ?

            En choisissant, avant la fondation du monde, ceux dont Il voulait faire des vases de miséricorde, Dieu avait un double but en vue : l'un a trait à lui-même, l'autre, aux élus.

                     - Quant à lui-même :

            Dieu voulait se glorifier par ses conseils éternels de grâce. Il a agi ainsi afin « de faire connaître les richesses de sa gloire dans des vases de miséricorde qu'il a préparés d'avance pour la gloire » (Rom. 9 : 23). De même, il est dit, en Ephésiens 1 : 11-12, que nous avons été « prédestinés selon le propos de Celui qui opère toutes choses selon le dessein de sa volonté, afin que nous soyons à la louange de sa gloire ». Quant à notre adoption, elle est à la louange de la gloire de sa grâce (v. 6).
            Dieu entendait se glorifier lui-même en amenant « plusieurs fils à la gloire » (Héb. 2 : 10).
            Dans ce dessein, comme en toutes choses, le Fils est Un avec le Père. Aussi sera-t-il, comme le Père, pleinement glorifié par les conséquences éternelles de l'élection et de la rédemption. Notre association à sa gloire contribuera à en rehausser l'éclat. Il sera « dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1 : 10), parce qu'ils porteront son image. Voir des êtres tels que nous, rendus parfaitement conformes à Christ en gloire, quel sujet d'admiration pour les créatures célestes ! Quelle gloire pour le Père et pour le Fils !

 
                     - Quant aux élus :

            Lorsque la Parole révèle les bénédictions qui sont la part des élus, elle déclare en plusieurs endroits qu'ils y sont « prédestinés ». Ce terme montre qu'elles sont aussi fermement et définitivement assurées dans les conseils de Dieu que l'élection même. Dieu nous a prédestinés, c'est-à-dire destinés d'avance à les posséder et à en jouir dans leur plénitude.
            Ces bénédictions sont les suivantes :

                    - Le salut. Il s'agit de la bénédiction suprême, car elle comprend toutes les autres. En effet, le salut embrasse toute l’œuvre de la grâce à notre égard : le pardon des péchés, la délivrance du joug de Satan, la justification par la foi, la vie éternelle, l'introduction dans la faveur de Dieu comme ses enfants bien-aimés, et enfin la gloire. L'apôtre rend grâces à Dieu de ce qu'il a choisi dès le commencement les Thessaloniciens « pour le salut, dans la sainteté de l'Esprit et la foi de la vérité... pour que vous obteniez - dit-il - la gloire de notre Seigneur Jésus Christ » (2 Thes. 2 : 13). Cette gloire est de deux sortes : celle que le Seigneur s'est acquise comme Fils de l'homme et que nous partagerons avec lui (Jean 17 : 22) ; celle qui lui appartient comme Fils éternel de Dieu, et que nous contemplerons (v. 24).

                    - Une position céleste de perfection. Dans sa grâce, Dieu nous tient dès maintenant pour saints, irréprochables et agréables (Eph. 1 : 4, 6). Il n'aurait pu nous placer en sa présence si nous n'étions pas tels qu'il pût trouver ses délices en nous, comme il les trouve en Christ. Il nous a élus en lui, selon son propre choix et son propre amour. C'est pourquoi nous pouvons chanter :

                                   Les vœux de ton amour immense
                                   N'auraient pas été satisfaits,
                                   Sans voir au ciel, en ta présence,

                                   Des hommes sauvés et parfaits.

            Par l'Esprit qui nous rend conscients de notre position devant Dieu, nous jouissons de l'amour du Père et de sa faveur. Il nous a « rendus agréables dans le Bien-aimé ». Ce nom exprime les délices ineffables que Dieu trouve en lui. Nous sommes donc, par grâce, les objets des mêmes délices, parce que Dieu nous voit dans son Bien-aimé.

                    - L'adoption. Dieu aurait pu se borner à nous placer en sa présence, sans faire de nous ses enfants ! Mais c'était « le bon plaisir de sa volonté » de nous « prédestiner pour nous adopter pour lui par Jésus Christ » (Eph. 1 : 5). Selon ses conseils d'amour, Dieu désirait avoir auprès de lui des enfants bien-aimés. « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu » (1 Jean 3 : 1). Il voulait avoir des enfants pour la propre joie de son cœur, et cela de toute éternité.
            Nous avons accès à cette relation en Christ, par la nouvelle naissance qui nous communique une nouvelle nature et une nouvelle vie. Cette relation est celle que Christ a lui-même avec le Père. « Va vers mes frères », dit-il à Marie au matin de la résurrection, « et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17). C'est pourquoi le Père nous aime du même amour que le Fils. « Tu les as aimés comme tu m'as aimé » (Jean 17 : 23). Par l'Esprit d'adoption dont nous avons été scellés à la suite de l’œuvre de la rédemption, nous possédons le témoignage intérieur et la jouissance de cette relation. « Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba Père » (Gal. 4 : 6). Dieu nous a prédestinés à cette part infiniment précieuse « à la louange de la gloire de sa grâce » (Eph. 1 : 6). Il l'a fait « selon le bon plaisir de sa volonté ». Quel sujet de louange et de reconnaissance pour nous, dès ici-bas et durant l'éternité !

                    - L'identification avec Christ en gloire. L'amour de Dieu ne pouvait être satisfait que si ses élus étaient rendus un jour conformes à Christ. « Ceux qu'il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, pour qu'il soit premier-né parmi beaucoup de frères » (Rom. 8 : 29). La grâce qui a conçu ce dessein admirable le conduira à son terme glorieux ; Dieu ne se reposera pas jusqu'à ce qu'il voie devant lui tous ses élus, glorifiés et conformes à l'image du Seigneur Jésus. C'est à une telle gloire que Dieu destine ceux qu'il lui a donnés du monde. Il nous veut dans sa maison, revêtus de corps conformes au corps glorieux de son Fils bien-aimé (Phil. 3 : 21). « Comme nous avons porté l'image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l'image du céleste » (1 Cor. 15 : 49). « Quand il sera manifesté, nous lui serons semblables » (1 Jean 3 : 2). « Comment pourrions-nous concevoir, quant à notre état, quelque chose de plus glorieux et de plus heureux que d'être rendus conformes à l'image du Fils de Dieu, de le voir comme il est, et de lui être semblables ? » (J.N.Darby).
            Cependant le Seigneur Jésus conservera éternellement une position de prééminence, selon les conseils du Père et pour la joie de son cœur. Il sera « premier-né entre plusieurs frères » et, comme dit le cantique :

                                   Centre de gloire et de magnificence,
                                   Agneau de Dieu, de splendeur couronné.

            Ses bienheureux rachetés, transformés à son image, contempleront sa beauté,

                                   Et jetant à ses pieds, dans l'extase muette,
                                  
Leurs couronnes de gloire, ils se prosterneront.

            La Parole nous révèle un autre aspect de notre identification avec Christ en gloire : celui de notre association avec lui comme Chef sur toutes choses, dans les cieux et sur la terre. Nous lisons en Ephésiens 1 : 9-12 : « Nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté selon son bon plaisir -ce qu'il s'est proposé en lui-même pour l'administration de la plénitude des temps : tout réunir en un dans le Christ, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre, en lui. En lui, nous avons aussi été faits héritiers, ayant été prédestinés selon le propos de celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté, afin que nous soyons à la louange de sa gloire ».
            « Selon le mystère de sa volonté », Dieu a décidé de donner à Christ la suprématie sur toutes choses (v. 9). Le Seigneur Jésus l'avait déclaré, lui aussi, aux onze, après sa résurrection, leur disant : « Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre » (Matt. 28 : 18). C'est la récompense de son obéissance jusqu'à la mort, par laquelle il a glorifié Dieu. Ainsi le dessein de Dieu « qui opère toutes choses selon le dessein de sa volonté », sera pleinement accompli pour la gloire de Christ et de ses rachetés, associés à son élévation comme Chef sur toutes choses.

                    - La gloire et la félicité de la maison du Père. Dieu ne nous a pas seulement destinés à « la gloire de notre Seigneur Jésus Christ » (2 Thes. 2 : 14), mais aussi « à Son propre royaume et à Sa propre gloire » (1 Thes. 2 : 12 ; 1 Pier. 5 : 10). Il nous est dit aussi, en Romains 9 : 23, qu'il a préparé d'avance des vases de miséricorde « pour la gloire ». De même, le passage déjà cité d'Hébreux 2 : 10 nous confirme le dessein de Dieu d'amener « plusieurs fils à la gloire ». Enfin, le Seigneur Jésus a annoncé à ses disciples, au moment de les quitter, qu'il reviendrait et les prendrait auprès de lui, dans la maison de son Père (Jean 14 : 1-3).
            Dieu appelle donc ses élus « à son propre royaume et à sa propre gloire ». Quelle grâce insondable : le Dieu d'éternité, le bienheureux et seul Souverain, créateur de l'univers, nous destine à son royaume et sa gloire à Lui.

                                   De la grâce ô divin mystère !
                                   Tu voulus, dès l'éternité,
                                   Nous introduire, ô notre Père,

                                   Dans ta propre félicité.

            Nous abordons là ce grand mystère, que l'apôtre appelle « la sagesse cachée que Dieu avait préétablie avant les siècles pour notre gloire » (1 Cor. 2 : 7). Selon ce conseil, Dieu ne se borne pas à nous introduire dans sa gloire, mais nous glorifiera nous-mêmes. « Ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés » (Rom. 8 : 30). Nous refléterons donc la gloire de Dieu. Il nous fera asseoir avec les nobles de son peuple et nous donnera en héritage un trône de gloire (Ps. 113 : 8 ; 1 Sam. 2 : 8). Ce mystère – révélé maintenant à la foi par l'Esprit – consistait précisément en ce propos éternel de Dieu d'introduire l'homme dans la gloire, mais un homme nouveau, délivré de sa vieille nature et doté d'une nature d'essence divine. C'est en Christ que cette œuvre a été accomplie. En vertu de sa mort et de sa résurrection, nous sommes « rendus parfaits à perpétuité » (Héb. 10 : 14). Dieu ne voit en nous que des perfections absolues, parce qu'elles sont celles de Christ.
            C'est ce qu'exprime l'apôtre Pierre, lorsqu'il dit que « le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus » (1 Pier. 5 : 10). Cette gloire de Dieu est nôtre en Christ. C'est en lui que nous y avons été appelés et c'est en lui que nous la possédons. Si nous sommes héritiers de Dieu, c'est en tant que cohéritiers de Christ, « en Lui, nous avons aussi été fait héritiers » (Rom. 8 : 17 ; Eph. 1 : 11). C'est dire que Dieu nous a associés à son Fils si complètement que nous hériterons de tout ce dont il héritera lui-même comme homme, en vertu de son œuvre de rédemption.

                        Comment Dieu accomplit-il son conseil ?

                    - Par la rédemption

            Pour que nous fussions un jour saints et irréprochables devant lui, c'est-à-dire tels que sa gloire l'exigeait, Dieu avait pourvu, dans ses conseils éternels de grâce, au seul moyen par lequel il pourrait les accomplir : le sacrifice de son Fils unique. Il l'avait préconnu dès avant la fondation du monde comme l'agneau sans défaut et sans tache, qui serait manifesté à la fin des temps, afin de racheter les élus au prix de son sang précieux (1 Pier. 1 : 19-20). Lorsque tout fut irrémédiablement ruiné par l'homme, lui, la sainte victime, se présenta devant Dieu en disant : « Voici, je viens pour faire ta volonté ». Un avec le Père, Christ s'offrait spontanément pour faire Sa volonté, qui était de régler la question du péché et d'accomplir ses conseils éternels à l'égard des pécheurs. N'avait-il pas proclamé lui-même, avant les temps des siècles, que ses délices étaient dans les fils des hommes ? (Prov. 8 : 31).
            En Christ, Dieu faisait le premier pas vers l'homme perdu, afin de réaliser ses plans de grâce envers lui, et ce premier pas à conduit le Seigneur Jésus à la croix. C'est là que fut accomplie l’œuvre en vertu de laquelle Dieu allait pouvoir amener plusieurs fils à la gloire. « Mais maintenant, à l’achèvement des siècles, il a été manifesté une fois pour l'abolition du péché par son sacrifice » (Héb. 9 : 26). « Vous savez que lui a été manifesté afin qu'il ôte nos péchés » (1 Jean 3 : 5). « Quand l'accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils... afin qu'il rachète ceux qui étaient sous la Loi, afin que nous recevions l'adoption » (Gal. 4 : 4-5). « En lui nous avons la rédemption par son sang, le pardon des fautes selon les richesses de sa grâce » (Eph. 1 : 7). « Dieu... nous a sauvés et nous a appelés d'un saint appel, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein et sa propre grâce. Cette grâce nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, mais elle a été manifestée maintenant par l'apparition de notre Sauveur Jésus Christ, qui a annulé la mort et a fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'évangile » (2 Tim. 1 : 9-10). « Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva... selon sa propre miséricorde » (Tite 3 : 4-5).
            Lorsque le temps de la patience de Dieu envers l'homme avant l’œuvre de la croix arriva à sa fin – moment que la Parole appelle « la consommation des siècles »
Dieu envoya son Fils. Mais l'homme mit le comble à sa rébellion contre Dieu en rejetant et en crucifiant le Seigneur Jésus. Cet acte donna occasion à Dieu d'accomplir ses conseils de grâce : par la mort de Christ, le péché fut « aboli », « ôté ». Dieu pleinement glorifié par cette œuvre, peut pardonner le coupable repentant et l'introduire en sa présence comme un enfant bien-aimé, saint et irréprochable. Tout cela « selon les richesses de sa grâce », « non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein et sa propre grâce ».
            Ce conseil de Dieu, autrefois caché, a été manifesté par la venue de Christ comme homme ici-bas ; en lui, il a trouvé son parfait accomplissement. Christ, par sa mort et sa résurrection, a annulé la mort et a fait luire la vie et l'incorruptibilité par l'évangile, cette puissance de la vie éternelle qui soustrait l'âme, et bientôt aussi le corps, à l'empire de la mort.

           
                    - Par l'appel :

            L’appel de Dieu comprend, à la fois, l’invitation que Dieu adresse au pécheur par l'évangile qui est prêché, et les bénédictions que cet évangile apporte à ceux qui le reçoivent par la foi. C'est ainsi que l'apôtre, rappelant aux Thessaloniciens leur élection pour le salut, ajoute : « c’est à cela qu'il vous a appelés par notre évangile » (2 Thes. 2 : 14). De même, il écrit aux Galates qu'il a eu le privilège de les appeler « par la grâce de Christ » (1 : 6), lui-même ayant été appelé par Dieu « par sa grâce » (v. 15). En Romains 8 : 28, Paul désigne les croyants comme ceux qui sont appelés selon le dessein de Dieu. L'appel de Dieu, comme l'élection qui en est la cause première, procède de sa souveraineté. En effet, quand Dieu appelle par l'évangile, Il s'adresse à des «  sourds » dans le cœur desquels Il doit opérer en puissance par l'Esprit Saint. « Personne ne peut venir à moi, dit le Seigneur Jésus, à moins que le Père qui m'a envoyé ne le tire » (Jean 6 : 44). « Ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés » (Rom. 8 : 30).
            Mais, avons-nous dit, l'appel selon le propos de Dieu embrasse aussi ce à quoi les élus sont appelés : leur conformité « à l'image de son Fils, pour qu'il soit premier-né parmi beaucoup de frères » (Rom. 8 : 29). Tous ceux que Dieu a choisis, Il les a appelés, justifiés, glorifiés, but suprême de ses desseins de grâce. « Le Dieu de toute grâce… vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus », dit Pierre aux croyants dans la Dispersion (1 Pier. 5 : 10). Paul courait droit au but pour saisir « le prix de l'appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (Phil. 3 : 14). En Ephésiens 4 : 4, il parle de « l'espérance de votre appel » et, en 1 Timothée 6 : 12, il exhorte Timothée à saisir la vie éternelle pour laquelle il avait été appelé. Enfin, Hébreux 9 : 15 mentionne l'héritage éternel qui a été promis à ceux qui sont appelés. Ces divers passages mettent en évidence le but de l'appel de Dieu : notre introduction dans sa gloire éternelle et une parfaite conformité à Christ.
                                 

                                   Père, nous comprendrons, là-haut devant ta face,
                                   Ton immense bonté pour chacun des élus ;
                                   Dans les siècles sans fin nous bénirons ta grâce

                                   Déployée envers nous dans l’œuvre de Jésus.

                                   Sans tes plans souverains, nous n’aurions pas la vie,
                                   Par la foi qui saisit ton salut éternel ;
                                   Nous célébrons déjà cette grâce infinie

                                   Qui nous a préconnus, et choisis pour le ciel.

            L'apôtre exprimait le souhait que les Ephésiens sachent quelle est l'espérance de l'appel de Dieu (Eph. 1 : 18). Qu'en est-il de nous ? Réalisons-nous vraiment notre vocation céleste ? Vivons-nous dans l'anticipation de la gloire ? Quelqu'un a donné, du croyant, cette belle définition : un homme qui a le cœur dans le ciel et le ciel dans le cœur. Nous est-elle applicable ? Nos cœurs tressaillent-ils de joie à la pensée que nous serons bientôt amenés à une conformité parfaite à Christ ? Si tel est le cas, nous porterons, ici-bas déjà, son image – un reflet, combien faible, hélas ! de la perfection dans laquelle nous serons vus en Lui. Que « les yeux de notre cœur » puissent être éclairés, afin que nous discernions « l'espérance de son appel », qui est aussi « une seule espérance de notre appel » (Eph. 4 : 4) : nous marchons tous vers le même but, le même repos, la même gloire. Que la pensée que nous allons bientôt être introduits tous ensemble dans la présence du Seigneur de gloire, nous encourage à marcher bien unis vers ce but.
            Que la méditation des conseils de grâce que Dieu forma à notre égard « dès avant les temps des siècles » et qu'il accomplit en Christ, puisse aussi « affermir notre appel et notre élection » (2 Pier. 1 : 10), c'est-à-dire ce qui constitue le fondement même de notre bonheur présent et éternel. J. N. Darby a écrit : « Nous devons user de diligence pour avoir la conscience fraîche et forte de notre élection, de manière à marcher dans la liberté de l'Esprit. Nous serons ainsi gardés de broncher... Si le cœur est attaché au royaume et que nous marchions dans des voies qui conviennent au royaume, notre conscience est en harmonie avec sa gloire. Le chemin est ouvert devant nous : nous voyons dans le lointain, et nous allons de l'avant sans entraves sur notre chemin. Rien ne nous détourne, parce que nous marchons dans le chemin qui conduit au royaume, occupés des choses qui lui conviennent ». Il faut que la réalité de notre élection éclate aux yeux de tous. C'est ce qui faisait dire à Paul, écrivant aux Thessaloniciens : « Sachant, frères aimés de Dieu, votre élection » (1 Thes. 1 : 4). Il en voyait les fruits dans la vie de ces croyants. Puisse-t-il en être de même pour chacun de nous, afin de manifester ainsi que nous sommes réellement de « ceux qui sont avec Lui, appelés, élus et fidèles » (Apoc. 17 : 14).

                                              

                                                             M. Tapernoux – « Messager évangélique » 1971 (p. 118-179)