L’avenir selon les prophéties de la Bible (7)
Quand les soixante-dix semaines ont-elles commencé ?
Quel intervalle de temps une semaine représente-t-elle ?
La soixante-dixième semaine s'est-elle déjà écoulée ?
De quelle manière Israël sera-t-il restauré en tant que peuple ?
Comment l'Eternel procédera-t-il pour les faire revenir ?
Israël trouvera-t-il paix et tranquillité en Palestine ?
A quel moment les dix tribus reviendront-elles dans le pays ?
L’AVENIR D’ISRAEL
Une telle perspective soulève plusieurs questions.
Comment et quand Israël réintégrera-t-il la Palestine ?
La Parole de Dieu donne une réponse claire sur ces deux points. Lorsque Nebucadnetsar déporta les deux tribus à Babylone, Jérémie prophétisa que Dieu ferait venir le jugement sur Babylone soixante-dix années plus tard, et qu'Il ramènerait alors le peuple dans le pays (Jér. 25 : 12 ; 29 : 10).
Daniel, qui avait étudié les livres prophétiques, connaissait bien cette prophétie. Lorsque Darius anéantit la puissance de Babylone (Dan. 5 : 25 à 6 : 1), il se prosterne devant Dieu et implore sa grâce en se référant à cette parole de Jérémie (Dan. 9). Il n'évoque pas les promesses données à Abraham, ne remontant dans sa prière qu'à Moïse et à la Loi. La réponse divine, en conformité avec la prophétie, mentionne de riches bénédictions, mais décrit également en détail les jugements qui allaient tomber sur les deux tribus en conséquence de leur infidélité.
Le verset 24 de Daniel 9 précise qu'il est question dans ces prophéties du peuple et de la sainte ville de Daniel, c'est-à-dire de Juda et de Jérusalem ; les versets 2, 7, 16, 18 et 19 ne laissent aucun doute à ce sujet.
Soixante-dix semaines ont été déterminées « pour clore la transgression, et pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour l'iniquité ». Une justice éternelle sera alors établie, la vision et le prophète seront scellés, et le saint des saints sera oint.
Il est bien évident que cette prophétie n'a pas encore trouvé son accomplissement. Jérusalem et Juda pèchent toujours, et leurs iniquités demeurent jusqu'à présent sans propitiation. Point de justice éternelle chez eux ; les prophéties ne sont pas encore scellées (c'est-à-dire, pas encore confirmées, réalisées), et le saint des saints n'a pas encore reçu l'onction.
Mais il est tout aussi clair que la réalisation de ce verset signifiera une pleine bénédiction pour Jérusalem et pour le peuple.
Il nous faut donc déterminer en premier lieu à quel moment les soixante-dix semaines ont débuté et quand elles prendront fin.
Quand les soixante-dix semaines ont-elles commencé ?
Le verset 25 répond à cette question : « depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem ». Si nous ne prenons que le premier verbe en considération, plusieurs interprétations sont possibles. Il pourrait s'agir du retour effectué sous Zorobabel (Esd. 2), ou de celui qui eut lieu sous Esdras (Esd. 7), ou encore sous Néhémie (Néh. 2).
Tous les doutes tombent si nous tenons compte des deux indications données. En effet, dans les premiers cas envisagés, il n'est jamais question de la construction de la ville, mais du temple uniquement (Esd. 1, 7). Bien plus, lorsque les ennemis du peuple accusent à tort les Juifs de rebâtir la ville, le roi ordonne aussitôt de les faire cesser (Esd. 4 : 17-24).
Au chapitre 2 de son livre, Néhémie au contraire reçoit, à sa demande, la mission expresse de reconstruire la ville. C'est donc à ce moment-là que commence le compte des soixante-dix semaines, c'est-à-dire en l'année 445 av. Jésus Christ comme on l'admet généralement.
Quel intervalle de temps une semaine représente-t-elle ?
Il est évident que les semaines de Daniel 9 ne sont pas des semaines de sept jours. Il nous faut donc rechercher quel laps de temps est sous-entendu dans le mot « semaine ».
Un autre passage de l'Ecriture, Lévitique 25 : 8, mentionne le cas d'une semaine qui ne se constitue pas de sept jours. Il est indiqué de manière implicite qu'il s'agit là d'une semaine de sept années, correspondant à l'espace de temps écoulé d'une année sabbatique à l'autre. Ce passage est étroitement lié à Daniel 9, puisqu'il est annoncé en Lévitique 26 : 34 et 35 qu'Israël serait chassé du pays s'il n'observait pas ces sabbats d'années. 2 Chroniques 36 : 21 fait d'ailleurs une relation directe entre cette menace d'exil, la captivité babylonienne et la prophétie de Jérémie, selon laquelle cette captivité durerait soixante-dix ans.
Après ces soixante-dix années de captivité, que les Israélites durent subir pour avoir manqué d'observer les sabbats d'années prescrits en Lévitique 25, Daniel intercède donc auprès de Dieu pour l'avenir de son peuple et de sa ville. Dieu lui répond que la pleine bénédiction leur sera accordée, non pas à la suite de ces soixante-dix années, mais après soixante-dix semaines. On en déduit sans hésitation possible qu'il doit s'agir de semaines d'années.
D'autres preuves viennent supporter cette conclusion. En Daniel 9 : 27, la dernière semaine est divisée en deux moitiés. De nombreux passages de la Bible parlent de la deuxième moitié de cette semaine, et certains en donnent même la durée exacte (voir Dan. 7 : 25 et 12 : 7 ; Apoc. 11 : 1-3 ; 12 : 6 et 14 ; 13 : 5). Il est question d'un temps, et des temps et une moitié de temps, de mille deux cent soixante jours, ou encore de quarante-deux mois. Une semaine se constitue donc de sept années de trois cent soixante jours.
Les versets 25-26 de Daniel 9 le confirment également. Il y est annoncé qu'il s'écoulerait soixante-neuf semaines jusqu'au Messie, le prince, c'est-à-dire quatre cent quatre-vingt-trois années.
Il est généralement admis dans l'histoire profane que le début de ces semaines correspond à l'an 445 avant Jésus Christ. Si nous ajoutons à ces quatre cent quarante-cinq années celles vécues par le Seigneur sur la terre, que nous comptons trois cent soixante jours par année, nous parvenons à peu près à quatre cent quatre-vingt-trois ans. Faute de connaître la date du début et de la fin de ces soixante-neuf semaines au mois et au jour près, il ne nous est bien sûr pas possible de faire un calcul absolument précis.
La soixante-dixième semaine s'est-elle déjà écoulée ?
Nous avons vu qu'il s'est écoulé soixante-neuf semaines « jusqu'au Messie, le prince ». Qu'en est-il donc de la dernière semaine ? Si elle avait immédiatement suivi les soixante-neuf premières, elle serait passée depuis longtemps déjà ; ce qui ne peut être le cas, puisque Juda et Jérusalem n'ont pas encore reçu les bénédictions promises au verset 24.
En outre, le verset 27 annonce qu'il « confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine ». De qui s'agit-il ici ? Est-ce du Seigneur Jésus, comme tant de gens le pensent, qui conclurait une nouvelle alliance avec le peuple d'Israël ? Mais alors, son alliance éternelle ne serait conclue que pour sept années, et cela dans une période qui précède les temps de bénédictions décrits au verset 24. Quelle pensée erronée !
Il ne s'agit donc pas ici du Seigneur Jésus. L'identité du personnage en question ressort néanmoins clairement du contexte. Au verset 26, il nous est d'abord dit que le Messie « sera retranché », et la ville et le lieu saint seront détruits par le peuple du prince qui viendra.
Nous savons bien quel est ce peuple. Le Seigneur en avait parlé à l'avance, et l'histoire nous l'apprend également : ce sont les Romains.
Un prince romain, qui n'était pas encore là lors de la destruction de Jérusalem, doit donc conclure une alliance avec les Juifs pour la dernière des soixante-dix semaines. La suite du verset nous permet de déduire que cet événement aura lieu dans les derniers jours, lorsque les Juifs habiteront de nouveau à Jérusalem et auront rétabli le service du temple. Esaïe 28 mentionne également cette alliance, et la qualifie d'« alliance avec la mort ». Cette expression deviendra facile à comprendre lorsque nous apprendrons à connaître au cours des prochains chapitres le caractère de ce prince impie, chef de l'Empire romain reconstitué.
Les soixante-dix semaines constituent donc bien une unité en soi, mais une unité sujette à interruption. L'Ecriture elle-même divise cette période en sept semaines, soixante-deux semaines et une semaine. Soixante-neuf semaines s'écoulèrent, puis le Seigneur Jésus vint accomplir la soixante-dixième semaine, dans le but d'introduire des temps de bénédiction. Mais son peuple Le rejeta au milieu de la semaine. Il fut crucifié après trois ans et demi. Conformément à la prière de Daniel, qui se fondait sur les promesses données à Moïse, promesses liées à une responsabilité, ce fut le jugement, et non pas la bénédiction, qui tomba alors sur le peuple.
Pour la foi, la première moitié de la soixante-dixième semaine est donc déjà accomplie. En accord avec cela, nous ne trouvons dans les évangiles et dans l'Apocalypse que des indications de temps relatives à la deuxième moitié de cette semaine d'années.
Pour Israël cependant, qui dans son incrédulité exclut les années de service du Seigneur de ses comptes, la soixante-dixième semaine n'est pas encore entamée. La multitude, c'est-à-dire la grande masse du peuple juif, conclura donc dans les derniers jours une alliance avec l'empereur romain impie pour une durée de sept ans.
Il ressort de toutes ces considérations qu'à ce moment-là, le peuple habitera en Palestine, qu'il aura rétabli le rituel juif à Jérusalem, mais qu'il sera encore en majeure partie incrédule.
De quelle manière Israël sera-t-il restauré en tant que peuple ?
Ezéchiel 37 brosse un tableau saisissant à ce sujet. Sous les yeux du prophète, d'innombrables ossements desséchés gisent sur la plaine. Le verset 11 nous révèle ce qu'ils représentent : « Ces os sont toute la maison d'Israël. Voici, ils disent : Nos os sont desséchés, et notre attente a péri ; nous sommes retranchés ! »
Qu'il s'agisse bien ici du peuple dans son ensemble et non pas de personnes décédées, ressort clairement du verset : les morts ne parlent pas.
Dieu le confirme d'ailleurs expressément aux versets 12-13. Il ouvrira les sépulcres des Juifs, c'est-à-dire les différents lieux où ils se trouveront à ce moment-là, loin de leur pays – pour les ramener dans la terre d'Israël. Alors ils sauront que c'est l'Eternel « qui a parlé et qui l'a fait ».
Les premiers versets du chapitre nous montrent que cette restauration ne s'effectue pas en une seule étape. Nous voyons tout d'abord les ossements se rapprocher, puis se recouvrir de nerfs, de chair et de peau. Mais le souffle leur fait encore défaut.
Il n'y a donc de prime abord que des ossements desséchés, absolument sans vie. Celui qui possède la vie de Dieu aujourd'hui n'appartient pas à Israël, mais à l'Assemblée de Dieu. Puis l'Eternel agit dans ces os par son Esprit pour qu'ils se réunissent et forment à nouveau un peuple. L'absence de souffle montre cependant que l'Etat juif se reconstitue dans l'incrédulité. Nous voyons cette prophétie déjà partiellement réalisée depuis 1948. Plus tard, l'Esprit de Dieu opérera de nouveau avec puissance, de sorte que les Juifs recevront la vie.
Les points suivants établissent de façon tout à fait claire que ces versets d'Ezéchiel 37 ne se rapportent pas au retour de Babylone :
1. Le prophète parle au verset 10 d'une « immense armée ». Cette expression n'est guère applicable aux quarante-trois mille personnes revenues de l'exil, et cela d'autant moins si l'on considère ce qu'était une grande armée à l'époque : en 1 Chroniques 21, nous voyons que David pouvait disposer d'une armée d'un million et demi de soldats, sans compter les hommes de Lévi et de Benjamin. 2 Chroniques 13 rapporte que l'un des conflits entre Juda et Israël amena 1,2 million d'hommes sur le champ de bataille, et que du seul côté d'Israël, il tomba ce jour-là cinq cent mille soldats. 2 Chroniques 14 décrit comment Zérach, l'Ethiopien, fit une incursion contre Juda à la tête d'une armée d'un million d'hommes, et 2 Chroniques 17, 14-19 recense plus de 1,2 million d'hommes de guerre pour la seule tribu de Juda.
2. Le peuple tout entier reçoit ici le souffle de vie, ce qui ne peut se rapporter au retour de Babylone. Reportez-vous par exemple à Malachie.
3. Les versets 16-22 annoncent que désormais Juda et Ephraïm constituent non plus deux royaumes, mais une seule nation. Cette réunification ne peut être que future, puisque aujourd'hui encore Ephraïm (les dix tribus) n'est pas revenu en Israël (voir aussi Ezéchiel 20).
4. « Ils habiteront dans le pays que j'ai donné à mon serviteur Jacob... à toujours ; et David mon serviteur sera leur prince à toujours » (v. 25). Nous savons cependant que les Juifs furent à nouveau chassés de leur pays par les Romains.
5. L'Eternel fera avec eux une alliance éternelle, et son sanctuaire sera au milieu d'eux à toujours (v. 26, 28).
Comment l'Eternel procédera-t-il pour les faire revenir ?
Jérémie 16 nous l'apprend. Après avoir chassé les fils d'Israël à cause de leurs péchés, Dieu les ramènera dans leur terre. Pour ce faire, il utilisera aussi bien des pêcheurs, qui les attireront en Palestine, que des chasseurs qui les débusqueront de leurs cachettes, même de leurs retraites les plus sûres. Cette prophétie est d'ailleurs déjà partiellement réalisée. Le peuple sera pourtant encore incrédule. Loin de se confier en l'Eternel, il cherchera de l'aide auprès de nations puissantes. Esaïe 18 nous décrit le pays qui collaborera le plus à leur retour. Il s'agit d'un pays situé au-delà des fleuves de Cush, c'est-à-dire du Nil et de l'Euphrate.
En accord avec les indications données en Genèse 18 : 7-13, on peut voir sur toute carte politique ancienne que les fils de Cush se sont établis sur les territoires localisés entre ces deux fleuves, ainsi que sur leurs rives. C'est là précisément que vivaient les ennemis d'Israël.
Le pays susmentionné, qu'Esaïe 18 ne nomme pas et qui n'était pas connu d'Israël autrefois, adoptera donc une attitude bienveillante envers Israël au moment de son retour. D'après le verset 2, ce pays sera une puissance maritime et commerciale, très active et influente sur le plan politique.
Israël trouvera-t-il paix et tranquillité en Palestine ?
Le monde entier aura les yeux tournés vers la Palestine et vers le peuple d'Israël reconstitué (Es. 18 : 3). Mais l'Eternel restera tranquille (v. 4). Il ne pourra soutenir une entreprise qui s'appuie sur ses propres forces et sur le secours des puissances de ce monde. Au moment où leurs efforts sembleront aboutir et porter du fruit, il exécutera son jugement (v. 5).
Le peuple ne sera pas à nouveau chassé du pays, mais livré cette fois-ci entre les mains de ses ennemis, les nations (v. 6). Le temps de la tribulation de Jacob aura commencé (Jér. 30 : 7 ; Matt. 24 : 21-22).
Mais alors, l'Esprit de Dieu agira dans les cœurs. Dès que la grande tribulation éclatera, Dieu interviendra d'une façon toute particulière ; voyez Daniel 12, ainsi que Jérémie 16 : 19 et Ezéchiel 37. Le peuple sera rétabli en tant que tel, bien que tous les individus n'aient pas la vie de Dieu. Parmi ceux qui sortiront des nations pour regagner la Palestine, certains se convertiront à Dieu, tandis que les autres seront jugés (voyez aussi Es. 66 : 24).
Deux tiers de ceux qui se trouveront dans le pays périront sous les jugements (Zach. 13 : 8). Le tiers restant, quant à lui, sera certes affiné et éprouvé (v. 9), mais l'Eternel répandra ensuite sur lui un esprit de grâce et de supplication, et toutes les familles survivantes « regarderont vers moi, celui qu'ils auront percé, et ... se lamenteront sur lui » (Zach. 12 : 10-14).
A quel moment les dix tribus reviendront-elles dans le pays ?
Ezéchiel 37 nous montre qu'aussi bien Juda (les deux tribus) qu'Israël (Ephraïm, les dix tribus) regagneront la Palestine, où ils seront à nouveau réunis.
Daniel 9 concerne les deux tribus qui furent déportées à Babylone. Celles-ci seront à nouveau dans le pays dans les derniers jours, et rétabliront le service du temple. Comme nous l'avons vu en Zacharie, les deux tiers succomberont en Palestine sous les jugements.
Par contre, aucun membre des dix tribus ne sera jugé dans le pays même. En effet, seul le résidu croyant d'entre ces tribus parviendra en Palestine, comme nous l'enseigne Ezéchiel 20. De même qu'autrefois, à la sortie d'Egypte, tous les incrédules périrent, de même les incrédules des dix tribus seront frappés par le jugement de Dieu après avoir quitté les pays où ils séjournent actuellement, avant même leur arrivée en Palestine.
Il est donc vraisemblable que le résidu pieux des dix tribus n'entrera dans le pays qu'après la grande tribulation.
Les deux tribus ont rejeté le Seigneur Jésus ; de surcroît, comme le Seigneur l'a annoncé en Jean 5 : 43, elles recevront l'Antichrist. C'est pourquoi de terribles jugements tomberont sur elles de la part de Dieu.
Les dix tribus n'ont pas rejeté le Seigneur Jésus, de sorte que les paroles du Seigneur ne peuvent leur être appliquées.
Nous avons vu que les deux tribus, encore obstinées dans leur incrédulité, rentreront dans leur pays et y formeront un état indépendant. Dans ce but, elles s'assureront l'aide d'un peuple maritime puissant. Cette prophétie est déjà partiellement réalisée depuis 1948.
Elles concluront une alliance avec le chef de l'Empire romain – alors reconstitué – pour une durée de sept ans (correspondant à la dernière semaine d'années de Daniel 9). Cette alliance sera bien sûr réduite à néant, et Dieu livrera peuple et pays entre les mains de leurs ennemis. Les deux tiers du peuple périront, tandis que le troisième tiers reviendra à Dieu.
Par ailleurs, Dieu fera réapparaître les dix tribus sur la scène pour les ramener elles aussi dans le pays. Toutefois, seul le résidu croyant parviendra jusqu'en Palestine.
H.L. Heijkoop