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La médisance

 Ecoutons les mises en garde de la Parole !
 Tenons notre langue « en bride » (Jac. 1 : 26) 
 Pensons au bien de l’assemblée 
 Confessons nos manquements et humilions-nous devant le Seigneur
 

            « Rejetant donc toute méchanceté, toute fraude, les hypocrisies, les envies et les médisances de toute sorte, désirez ardemment comme des enfants nouveau-nés, le pur lait de la Parole » (1 Pier. 2 : 1).

            La médisance tend toujours à ruiner la réputation du prochain. Il se peut qu'une occasion l'ait provoquée, comme aussi qu'elle soit tout à fait gratuite. Mais même dans le premier cas, il faudrait toujours n'avoir à cœur que le bien de celui qui a commis quelque faute. Lorsque « les proches de Chloé » rapportèrent à l'apôtre Paul le mal qu'il y avait parmi les Corinthiens, c'était en vue d'une restauration, d'une guérison (1 Cor. 1 : 11). Ce n'était pas de la médisance. Mais ce qui est très mauvais, c'est de rapporter les paroles de quelqu'un en cachant ou même en altérant le sens et l'intention de celui qui les a dites. Mephibosheth a été calomnié quand Tsiba a dit à son sujet : « Il est demeuré à Jérusalem; car il a dit : « Aujourd'hui la maison d'Israël me rendra le royaume de mon père » ; et Shimhi, en maudissant David, a prononcé contre lui des calomnies outrageuses et injustifiées (2 Sam. 16). Les injures des pharisiens, adressées à l'aveugle-né en Jean 9 : 28, contenaient du moins quelque vérité.

 

Ecoutons les mises en garde de la Parole !

            La médisance n'est pas seulement une parole méchante en soi ; elle peut aussi être une parole vraie, dite dans une mauvaise intention. Il se peut que nous disions la vérité ; mais à quoi bon, si notre but est mauvais ! Le simple fait que la Parole de Dieu nous met en garde si sérieusement contre toute médisance devrait suffire à nous en détourner comme on se détourne du mal. Nous vivons dans un monde de médisance et de calomnie : Dieu est blasphémé (1 Pier. 4 : 4) ; la voie de la vérité est blasphémée (2 Pier. 2 : 2) ; l’autorité est méprisée, les dignités sont injuriées (2 Pier. 2 : 10) ; des chrétiens sont injuriés (1 Pier. 4 : 4) ; « ils parlent injurieusement de ce qu'ils ignorent » (2 Pier. 2 : 12). « Que ce qui est bien en vous ne soit donc pas blâmé » (Rom. 14 : 16), dit l’apôtre Paul aux Romains (14 : 16).
            N'ayons aucune relation avec ce monde médisant, injurieux, blasphémateur. Purifions-nous bien plutôt de l'œil méchant, des mauvais soupçons, de la méchante langue, des mauvaises œuvres, du méchant cœur d'incrédulité !
            Ce n'est certainement pas en vain que la Parole de Dieu nous met en garde avec insistance contre l'habitude très répandue de parler d'autrui. Les scandales, le manque d'amour, le dédain, le mépris, les divisions en sont les tristes conséquences.
            Quand un frère ou une sœur ont commis quelque faute, nous devrions leur parler dans un esprit de grâce, avec discrétion, sans chercher à dévoiler la faute. En outre, n'oublions pas le sérieux avertissement de Matthieu 7 : 34, quant au fétu et à la poutre dans l'œil.

 

Tenons notre langue « en bride » (Jac. 1 : 26)

            « La langue est un petit membre », mais quelle influence n'exerce-t-elle pas ? « Voyez comme un petit feu peut allumer une grande forêt ! Et la langue est un feu. La langue, un monde d'iniquité » (Jac. 3 : 5). « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue » (Prov. 18 : 21). Les paroles, qu'elles soient orales ou écrites, sont comme des semences portant en elles du fruit, soit pour la vie, soit pour la mort. Toute médisance est un usage mauvais que nous faisons de notre langue.
            Comme nous l'avons déjà fait remarquer, il se peut que tout en disant la vérité, nous employions mal notre langue en ne parlant pas avec amour ; ce ne sera alors ni pour le bien, ni pour le profit de notre prochain, mais pour la satisfaction de nos mauvais penchants, de notre vanité, de notre tendance à la chicane, ou même en vue de notre propre intérêt. Si nous nous tenions davantage dans la lumière de Dieu, si nous sondions avec plus de droiture les replis de nos cœurs, si nous marchions comme devant être manifestés devant le « tribunal du Christ » (2 Cor. 5 : 10), nous veillerions davantage à nos paroles.
           Sachons exprimer la même demande que David : « Mets, ô Eternel ! une garde à ma bouche, veille sur l'entrée de mes lèvres » (Ps. 141 : 3).

 

Pensons au bien de l’assemblée

   Que de souffrances, que de larmes, la médisance n'a-t-elle pas causées ! C'est un des plus puissants moyens dont se sert l'Ennemi de nos âmes pour briser les cœurs, pour diviser des enfants de Dieu, pour ruiner des maisons entières et des assemblées florissantes. Combien, hélas, il est facile à des croyants de tomber dans ce piège ! (Prov. 12 : 13). On passe si légèrement sur ces « transgressions des lèvres », comme s'il importait peu de nuire à la réputation d'un frère ou d'une sœur, oubliant que « l'amour édifie » ! C'est l'amour pour le Seigneur, pour son œuvre, pour les frères, qui garde les croyants de la médisance. Pour tout ce qui tient à la réputation de nos frères et sœurs, agissons dans la sainteté et la fidélité.
            Ne tolérons pas que nos cœurs et nos maisons ressemblent à des dépôts de balayures ; nous détournerons ainsi bien des dommages et nous viendrons en aide à ceux qui seraient enclins à la médisance. « Tu n’iras point çà et là médisant parmi ton peuple », lisons-nous en Lévitique 19 (v. 16). Que ceux qui médisent ne rencontrent pas d'écho parmi leurs frères et sœurs de l’assemblée, mais plutôt une remontrance faite dans l'amour. Peut-être leur conscience sera-t-elle touchée ; alors le feu cessera d’être alimenté et il s’éteindra. 
             Du reste, la médisance n'est pas seulement une manière de parler à notre prochain, par laquelle sa considération, sa réputation, son honneur sont attaqués. Souvent elle juge et parle de lui sans amour ou même avec quelque dédain. Que de coeurs envenimés par ce poison !  Que d'amis, que de familles entières ont été ainsi divisés ! On sème la méfiance ; la désunion s'ensuit, le lien de l'amour est brisé. Le brandon allumé par la médisance ne s'éteint pas quelquefois pas avant la mort.


Confessons nos manquements et humilions-nous devant le Seigneur

            Mais il y a, grâce à Dieu, un remède à ce mal. Humilions-nous devant Dieu. Reconnaissons nos torts sincèrement devant ceux envers qui nous avons péché. « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde » (Prov. 28 : 13).
            N'oublions pas que nous aussi nous avons besoin chaque jour de la grâce et de la patience de Dieu et de celles de nos semblables. C'est par ce moyen que nous trouverons la force de vaincre cette mauvaise habitude. Et si, dans le cercle de nos frères, il y a vraiment lieu à une remontrance, puissions-nous nous servir les uns les autres par une parole d'exhortation fidèle, et dans l'amour de Christ !

 

                                      D’après un article paru dans le « Messager évangélique » (1927 p. 41-44)