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Le Seigneur est réellement ressuscité (1)

 « Quarante jours »
 La résurrection

 
 « Quarante jours »

            « Après avoir souffert, Jésus se présenta lui-même, vivant, avec beaucoup de preuves certaines ; pendant quarante jours, il se montra à eux (les apôtres) et leur parla de ce qui concerne le royaume de Dieu » (Act. 1 : 3).
            C'est en ces termes que le premier chapitre des Actes décrit la courte période qui s'est écoulée depuis la mort de Christ jusqu'à son ascension dans le ciel. Aucun croyant ne peut lire ce verset sans éprouver quelque chose du caractère mystérieux de ces quarante jours.
            « Le matin, le premier jour de la semaine », l'homme Christ Jésus, notre Seigneur, ressuscita. Le verset même qui rapporte ce fait nous dit aussi qu'« il apparut d’abord à Marie de Magdala » (Marc 16 : 9 ; cf. Jean 20 : 11). Il apparut ensuite aux autres femmes qui revenaient du sépulcre (Matt. 28 : 9).
            Après cela, Simon Pierre, qui était tombé si bas, a été apparemment le premier d'entre les disciples à voir le Seigneur, en même temps que le premier homme témoin de la résurrection (Luc 24 : 34 ; 1 Cor. 15 : 5).
            « Après cela, il apparut sous une autre forme à deux d'entre eux qui étaient en chemin », se dirigeant vers Emmaüs (Marc 16 : 12 ; Luc 24 : 13). Puis, au soir de ce jour de la résurrection, « le premier jour de la semaine », le Christ ressuscité lui-même franchit les portes qui étaient fermées par crainte des Juifs, et se tint au milieu des siens. « Les disciples furent remplis de joie quand ils virent le Seigneur » (Luc 24 : 36 ; Jean 20 : 19-20).
            L'apparition du Seigneur Jésus le dimanche suivant eut lieu spécialement à l'intention de Thomas, qui ne s'était pas trouvé avec eux la semaine précédente (Jean 20 : 24).
            L'Ecriture décrit ensuite deux autres rencontres avec le Seigneur ressuscité, en Galilée : d'abord au lac de Tibériade (Jean 21 : 1), où se trouvaient sept de ses disciples (dont cinq appelés par leurs noms), puis sur une montagne dont le nom n'est pas mentionné, vers laquelle Jésus avait envoyé les onze (Matt. 28 : 16). Bien que le passage qu'Il leur adressa là puisse être considéré comme un adieu, nous retrouvons les disciples encore une fois avec le Seigneur, au Mont des Oliviers, près de Béthanie, où « il fut séparé d'eux ». Ayant achevé son ministère, il fut alors « élevé dans le ciel » (Marc 16 : 19 ; Luc 24 : 50 ; Act. 1 : 9-12).
            Outre ces neuf apparitions du Seigneur ressuscité rapportées dans les évangiles, il y en a deux ou trois autres, brièvement mentionnées en 1 Corinthiens 15. Le Seigneur apparut aux « cinq cents frères », à Jacques et à « tous les apôtres » (en admettant qu'il ne s'agisse pas ici de l'apparition sur la montagne de Galilée ni de l'ascension du Seigneur). Ce chapitre cite sept témoins de sa résurrection, en comptant les Ecritures (v. 3) et Paul lui-même (v. 8). Selon les coutumes d'alors, le témoignage des femmes était sans valeur légale. C'est pourquoi 1 Corinthiens 15 ne parle pas des femmes, bien que ce soit à elles les premières que le Seigneur se soit révélé.
            Il est clair que ces onze ou douze apparitions de notre Seigneur (dont neuf seulement sont racontées en détail) ne sont qu'une partie de ces « preuves certaines » que mentionne le premier chapitre des Actes des Apôtres. Aux jours de son abaissement, Jésus avait fait devant ses disciples – ainsi que le dit Jean ‒ « beaucoup d'autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre » (20 : 30). Poursuivant cette pensée dans son dernier chapitre, Jean déclare : « Il y a aussi beaucoup d’autres choses que Jésus a faites : si elles étaient rapportées une à une, je ne pense pas que le monde même pourrait contenir les livres qui seraient écrits » (21 : 25). C'est par ces paroles écrites par la plume de Jean que l'Esprit de Dieu conclut les quatre évangiles, et nous y reconnaissons l'expression d'une âme confondue devant la gloire du Fils de Dieu venu en chair. De la même manière, l'Esprit de Dieu n'a pas voulu nous communiquer davantage sur les quarante jours qui ont suivi sa résurrection ; mais ces quelques récits suffisent, et fournissent à nos cœurs de précieux sujets de méditation.
            « Pendant quarante jours, il se montra à eux et leur parla de ce qui concerne le royaume de Dieu » (Act. 1 : 3). Quel enseignement incomparable que celui qui est sorti de la bouche même du Seigneur ressuscité ! Peu de temps auparavant, ils se demandaient encore entre eux « ce que c'était que ressusciter d'entre les morts » (Marc 9 : 10). Luc nous dit à ce sujet qu'« ils ne comprirent rien de tout cela ; cette parole leur était cachée et ils ne saisirent pas le sens de ce qui était dit » (Luc 18 : 34). Sans doute, maintenant encore, avant la venue du Saint Esprit, étaient-ils limités dans leur capacité de comprendre (voir Act. 1 : 6-8). Mais une nouvelle fois, il pouvait être dit des disciples - qui constituaient alors le résidu fidèle d'Israël - que le royaume de Dieu était au milieu d'eux, et cela dans la personne du Roi (Luc 17 : 21). Il leur ouvrait les Ecritures, si bien que leurs cœurs sans intelligence et lents à croire brûlaient au-dedans d'eux, et « il leur expliquait, dans toutes les Ecritures, les choses qui le concernent » (Luc 24 : 25-27). « Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ souffre, qu'il ressuscite d'entre les morts le troisième jour » (v. 45- 46).
            Quel revoir que celui des disciples avec le Seigneur ressuscité ! La croix du Calvaire et le tombeau avaient anéanti toutes leurs espérances, puis des rumeurs incertaines les avaient remplis d'étonnement (Luc 24 : 21-24). Le deuil et les larmes avaient été leur part, « le tremblement et le trouble » avaient saisi leurs pauvres cœurs (Marc 16 : 5-10). Mais maintenant les paroles de Jésus - « N'ayez point de peur » ; « Paix à vous » - dissipaient toute crainte et leur rendait le calme. Sa promesse : « Je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ôte votre joie » (Jean 16 : 22) s'accomplissait.
            Afin que cette bienheureuse assurance puisse être leur part, « il se présenta lui-même, vivant, avec beaucoup de preuves certaines », pendant quarante jours. Ainsi devinrent-ils les témoins de sa résurrection les plus dignes de foi qu'on puisse imaginer (Act. 1 : 22).
            Et maintenant, la grâce de Dieu nous a accordé de croire en Lui « par leur parole » (Jean 17 : 20). Un ensemble de témoignages, d'une perfection divine, atteste, non seulement pour nous-mêmes mais pour le monde entier, que Christ « a été ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures » (1 Cor. 15 : 4-8).

                                                                                                                     

                        Jésus est ressuscité,
                        A lui soit la gloire !
                        Aux siens il s'est présenté,
                        Aux siens lents à croire.
                        Voyant ses mains, son côté,
                        Touchantes blessures,
                        Ils ont alors écouté
                        La voix qui rassure.

 
 
La résurrection

            Des témoignages miraculeux suivirent le grand cri de triomphe du Fils de Dieu, cri par lequel, son œuvre étant accomplie, « il remit son esprit » pour quitter cette terre :
                    - Le voile du temple se déchira, et ouvrit l'accès à la présence de Dieu.
                    - La terre trembla et les rochers se fendirent ; les sépulcres s'ouvrirent, et « beaucoup de corps des saints endormis » en sortirent – tout en laissant, bien sûr, la préséance à Celui qui est « les prémices de ceux qui sont endormis » (Matt. 27 : 51 ; 1 Cor. 15 : 20).
                    - Lorsque l'épée du soldat romain perça le côté de Jésus, « aussitôt il en sortit du sang et de l'eau » (Jean 19 : 34), preuve mystérieuse, mais divine, du pouvoir expiatoire et purificateur de l'œuvre de la rédemption.

            Ces trois témoignages des résultats bénis de la mort de Christ s'effacent cependant devant cet autre témoignage qui surpasse tous les autres en grandeur : sa résurrection d'entre les morts « par la gloire du Père » (Rom. 6 : 4).
            La veille du jour du sabbat, le soir, s'accomplit la prophétie d'Esaïe qui dit : « Et on lui donna son sépulcre avec les méchants ; mais il a été avec le riche dans sa mort » (Es. 53 : 9). L'Esprit de Dieu nous en donne la précieuse raison : « parce qu'il n'avait fait aucune violence, et qu'il n'y avait pas de fraude dans sa bouche ». Il convenait en effet que son corps soit enveloppé d'un « linceul net » et placé dans le « tombeau neuf » d'un homme riche et honorable, un sépulcre « taillé dans le roc, où personne n'avait jamais été déposé », qui n'avait encore été souillé par la corruption d'aucun corps (Matt. 27 : 57-60 ; Marc 15 : 46 ; Luc 23 : 53 ; Jean 19 : 41).
            « Puis il roula une grande pierre contre la porte du tombeau et s'en alla » (Matt. 27 : 60). Avec soin, Joseph d'Arimathée ferme le sépulcre, posant à son insu les bases d'une preuve irréfutable de la résurrection. La pierre roulée, un peu plus tard, parlera d'elle-même. L'incrédulité des principaux sacrificateurs et des pharisiens ajouta encore du poids à cette preuve, lorsque, se rappelant une parole du Seigneur au sujet de sa résurrection, ils demandèrent à Pilate de renforcer la garde du sépulcre. Une garde spéciale fut alors affectée au tombeau, et la pierre fut scellée. Ils croyaient avoir fait tout ce qui était nécessaire pour se débarrasser définitivement de ce Nazaréen qu'ils détestaient. Comme ils se trompaient ! Ni la « très grande » pierre (Marc 16 : 4), ni la garde, ni le sceau ne pouvaient retenir dans le tombeau le Prince de la vie – celui qui avait le pouvoir de reprendre sa vie comme il avait eu le pouvoir de la laisser (Jean 10 : 18). Les précautions mêmes prises par les ennemis de Jésus devaient servir de preuves de sa résurrection, telles des armes qui se seraient retournées contre eux-mêmes !
            « Or, sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent voir le tombeau » (Matt. 28 : 1) - « l’autre Marie » est la mère de Jacques et de Joses, peut-être la mère de Jésus (voir Matt. 27 : 56, 61 et Marc 15 : 47 ; 6 : 3). Comme il est touchant, le rôle joué par les femmes d'un bout à l'autre de ce récit ! Nous les trouvons debout « près de la croix » (Jean 19 : 25), ou regardant « de loin » et voyant « où on le mettait » lors de son ensevelissement (Marc 15 : 40, 47). Puis « elles préparèrent des aromates et des parfums ; mais le sabbat, elles se tinrent en repos, selon le commandement » (Luc 23 : 56). En Matthieu 28 : 1, nous les trouvons de nouveau au sépulcre « sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine », occupées de nouveau à acheter et à préparer des aromates (Marc 16 : 1).
            Le lendemain matin, « comme il faisait encore sombre » (Jean 20 : 1), Marie de Magdala – qui est spécialement mentionnée dans la plupart de ces récits – court jusqu'au sépulcre, toute seule. Plus tard, « comme le soleil se levait », on voit les autres femmes la suivre (Matt. 28 : 1 ; Marc 16 : 2 ; Luc 24 : 1). Celles-ci sont mentionnées à sept reprises. Quel hommage émouvant est rendu à leur affection pour leur Seigneur, alors qu'au contraire les disciples, presque sans exception, s'étaient enfuis !
            A partir du verset 2, Matthieu 28 rapporte les événements du matin de la résurrection. « Et voici, il se fit un grand tremblement de terre : un ange du Seigneur, descendu du ciel, s’approcha, roula la pierre et s'assit sur elle. Son aspect était comme un éclair et son vêtement blanc comme la neige ». De la résurrection elle-même, il ne nous est rien dit, pas plus ici qu'ailleurs. Marc seul nous informe que cela eut lieu « le matin, le premier jour de la semaine » (16 : 9).
            Ce ne fut pas pour permettre au Fils de Dieu de sortir du tombeau que Dieu envoya un de ses messagers – comment en aurait-il eu besoin ? Mais ce fut pour donner au monde entier, par l'ouverture de ce sépulcre si soigneusement scellé, une preuve sûre et irréfutable de la réalité de la résurrection de Christ d'entre les morts. De la main, l'ange a fait voir que le sépulcre était vide. Matthieu seul rend compte de tout cela. Les récits des autres évangiles commencent à une heure plus tardive. Ce sont eux qui nous montrent clairement que les femmes n'étaient pas encore revenues au moment solennel de l'ouverture du sépulcre.
            Mais cet événement n'eut-il donc aucun témoin ? Bien sûr que si ! Nous lisons : « De la frayeur qu'ils en eurent, les gardiens se mirent à trembler et devinrent comme morts » (Matt. 28 : 4). Ce fut par la bouche de quelques-uns d'entre eux qu'un peu plus tard, les principaux sacrificateurs et les anciens apprirent la vérité. La fuite de ces soldats terrifiés - qui devraient peut-être payer de leur vie leur désertion - et le rapport qu'ils firent des événements, furent pour eux la preuve indéniable de la résurrection de Jésus. S'il en était autrement, pourquoi auraient-ils eu recours à des moyens aussi désespérés que le mensonge et la corruption (Matt. 28 : 12,15) ?
            Tel est l'homme, hélas ! Avant comme après la croix, et même devant le tombeau vide, il est toujours en opposition avec Dieu ! Mais cette lutte contre la vérité lui coûte cher. S'ils n'avaient donné que trente pièces d'argent pour atteindre leur premier but, nous les voyons maintenant donner « une bonne somme d'argent aux soldats ». Quelle écrasante responsabilité pèse sur les épaules de ces ennemis de Christ ! Matthieu 28 : 15 nous dit que le récit qu'ils inventèrent « s'est répandu parmi les Juifs jusqu'à aujourd'hui ». Nous lisons ailleurs que « jusqu'à aujourd'hui », même lors de la lecture de l'Ancien Testament, « le voile demeure sur leur cœur » (2 Cor. 3 : 14, 15). Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas cru le message pourtant bien attesté de la résurrection de Jésus Christ d'entre les morts. Et si nous élevions le moindre doute à l'égard de ce glorieux événement, nous serions, comme dit l'apôtre, « plus misérables que tous les hommes » !
            « Mais, maintenant, Christ a été ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis » (1 Cor. 15 : 20). Lorsqu'Il mourut, son esprit alla dans le paradis (Luc 23 : 43) - non pas dans le lieu des tourments, encore moins dans la géhenne. La doctrine selon laquelle Christ est descendu en enfer est tout aussi erronée que celle qui affirme qu'Il a prêché aux esprits de ceux qui sont perdus. Son corps fut mis dans le tombeau, et bien qu'il demeurât « trois jours et trois nuits dans le sein de la terre » - c'est-à-dire dans la tombe - ce temps est calculé à la manière des Juifs -, « il n'a pas vu la corruption ». Et il n'est pas resté dans le tombeau. « Le matin, le premier jour de la semaine », pour couronner l'œuvre qu'Il avait accomplie à la croix, Dieu le ressuscita, « en déliant les douleurs de la mort, puisqu'il n'était pas possible qu'il soit retenu par elle » (Act. 2 : 24-31 ; Ps. 16 : 8-11).
            C'est ainsi que notre bien-aimé Seigneur fut « démontré Fils de Dieu, en puissance, selon l'Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1 : 4). Il sortit du tombeau comme chef d'une nouvelle création, et comme « Premier-né d'entre les morts, afin qu'en tout il tienne, lui, la première place » (Col. 1 : 18).


                                                                                               F. von Kietzell