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ENRACINÉS ET ÉDIFIÉS EN LUI (2)



La position du croyant en Christ

            Christ est là, au ciel, agréé de Dieu, à cause de l'œuvre qu'Il a accomplie, et c'est là ce qu'il me faut. La justice a été montrée en ce que Christ est assis à la droite de Dieu. Dieu l'a pris hors du monde, il m'en retire aussi, et me dit : La justice est là, à ma droite. Là est ma justice.
           
« Ensemble » avec Christ, sur la croix, dans le tombeau et dans les lieux célestes ! Ainsi, le Seigneur glorifié peut partager avec tous les croyants la victoire sur la croix, la puissance de sa résurrection et la plénitude de sa vie glorieuse.
           
Etre en Christ, c'est être là où Il se trouve, c'est être ce qu’Il est, c'est partager ce qu'Il possède.
           
Etre en Christ, c'est être dans les lieux célestes ; c’est là que le chrétien est vraiment chez lui. Il est pèlerin sur la terre ; sa patrie est le ciel.
           
Etre en Christ, c'est être ce qu'Il est. Christ est la tête, chaque chrétien est un des membres du Corps. Tête et Corps ont une seule et même vie. Ainsi la même vie anime Christ dans les lieux célestes et le chrétien sur la terre.
           
Etre en Christ, c'est avoir part à ses richesses. Tout ce qu'Il possède, nous le possédons aussi. Toutes les bénédictions spirituelles, la joie, la paix, la victoire, la puissance, la sainteté sont en nous, en Christ, dès l’instant où nous Lui appartenons. Enfants de Dieu, nous sommes ses héritiers, cohéritiers de Christ, de sorte que tout ce que le Père a donné au Fils, Il le partage avec nous. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Eph. 1 : 3). « Celui même qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Rom. 8 : 32).

            Nous sommes élus en Christ, avant la fondation du monde. Nous appartenons, dans les conseils de Dieu, à un système établi par lui en Christ avant que le monde existât ; un système qui n'est pas du monde quand celui-ci existe, et qui subsistera après que la « figure de ce monde » aura passé. Notre place en Christ nous a été donnée avant que le monde existât. « Dieu... nous a sauvés et nous a appelés d'un saint appel, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein et sa propre grâce. Cette grâce nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, mais elle a été manifestée maintenant par l'apparition de notre Sauveur Jésus Christ » (2 Tim. 1 : 9-10). « L'espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles » (Tite 1 : 2).
           
Nous avons une vie en Christ ; cette vie est cachée avec Lui, en Dieu, en sûreté dans son éternelle source. Quand Christ apparaîtra, nous apparaîtrons aussi avec Lui. Compter sur le Seigneur toujours présent, c'est la sainteté. Cette grâce de la foi est la chaîne qui lie l'âme à Christ et fait que le Sauveur et le racheté font un. Un canal est alors ouvert par lequel la plénitude de Christ est répandue abondamment en nous. Le sarment stérile devient une portion du cep fécond. Une seule et même vie circule dans la plante entière.
           
Ne cherchons rien en dehors de Christ, réjouissons-nous d'être nous-mêmes en Lui, un avec Lui et par conséquent, un avec toute sa plénitude. N'attendons pas que la foi produise la sainteté, mais réjouissons-nous de la parfaite sainteté en Christ comme d'un fait ! Réalisons qu'étant un avec Lui, d'une manière inséparable, cette sainteté est la nôtre et, acceptant ce fait, nous en constaterons la réalité.
           
Je n'ai pas « à faire » de moi un sarment. Je le suis, du moment que Jésus me le dit. Je suis une partie de lui-même ; à moi de le croire et d'agir en conséquence. Je suis un membre de Christ, et je peux prendre de sa plénitude tout ce dont j'ai besoin.
           
Quelle chose merveilleuse d'être réellement un avec un Sauveur ressuscité et glorieux, d'être un membre de Christ ! Pensons à tout ce que cela implique. Christ peut-il être riche et moi, pauvre ? La Tête peut-elle être bien nourrie et le corps, mourir de faim ?

           
Toutes les choses qui nous rendront heureux dans le ciel, nous les possédons dès maintenant. Si vous désirez savoir ce qui rend un chrétien heureux dans la vie et dans la mort, c'est le fait que le Christ qu'il possède aujourd'hui est le même Christ qu'il aura dans le ciel. Il est chez lui là où Celui qu'il aime et connaît le mieux, se trouve déjà.
           
Il n'est pas possible que le Chef et les membres soient acceptables dans des mesures différentes. La Tête et les membres sont un. Cette vérité est à la fois le fondement de la confiance la plus haute et de l'humilité la plus profonde : elle donne la plus entière certitude, « toute assurance au jour du jugement » (1 Jean 4 : 17), attendu qu'il est impossible qu'il soit mis quoi que ce soit à la charge de Celui auquel nous sommes unis ; et elle nous donne un profond sentiment de notre néant, attendu que notre union avec Christ est fondée sur la mort du vieil homme et sur l'abolition complète de tous les droits et de toutes les prétentions de la nature humaine.
           
Il y a dans notre cœur une tendance continuelle à faire reposer notre paix et notre acceptation sur quelque chose qui est en nous ou qui vient de nous, bien que nous admettions que ce « quelques chose » soit un fruit du Saint Esprit. De là vient que nous regardons constamment en nous-mêmes, tandis que le Saint Esprit voudrait toujours nous faire regarder en dehors de nous ! La position du croyant ne dépend pas de ce que lui est, mais de ce que Christ est. S'étant approché de Dieu « au nom de Jésus », il est identifié avec Lui et accepté en son nom, et il ne peut pas davantage être rejeté que Celui au nom duquel il s'est approché de Dieu. C'est notre heureux privilège de pouvoir, dans la confiance de la foi, renvoyer toute accusation et tout accusateur à Christ et à l'expiation qu'Il a accomplie. Tout, pour nous, découle de Lui. Nous nous glorifions en Lui continuellement. Nous n'avons aucune confiance en nous-mêmes, mais en Celui qui a accompli toutes choses pour nous. Nous nous attachons à son nom ; nous nous confions en son œuvre ; nos regards sont arrêtés sur sa Personne, et nous attendons son retour.
           
Inséparablement uni à Christ, le croyant partage nécessairement son acceptation auprès de Dieu et son rejet par le monde. Ces deux choses vont ensemble : la première nous constitue adorateurs et citoyens du ciel ; la seconde nous constitue témoins et étrangers sur la terre ; la première nous introduit « au-dedans du voile » ; la seconde nous fait « sortir hors du camp » ; et l'une est aussi parfaitement réalisée que l'autre.
           
La connaissance de notre position, absolument parfaite et établie en Christ, est la chose même dont le Saint Esprit se sert pour nous exciter à tendre vers la perfection pratique. Nous ne devons jamais mesurer notre position par notre état ; mais, au contraire, toujours juger notre état par notre position. Abaisser la position à cause de l'état, c'est donner le coup de mort à tout progrès dans le christianisme pratique.
           
Le croyant est « mort au péché ». Comment ? Il est mort en Christ. Par nature, il était mort dans le péché. Par grâce, il est mort au péché. Quels droits peut-on avoir sur un homme mort ? Aucun. « Christ est mort une fois pour toutes au péché » et le croyant est mort en lui. « Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ, ayant été ressuscité d'entre les morts, ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui. Car en ce qu'il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché ; mais en ce qu'il vit, il vit à Dieu » (Rom. 6 : 8-10). Que résulte-t-il de tout cela pour les croyants ? « De même vous aussi, considérez-vous vous-mêmes comme morts au péché, mais comme vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (v. 11). Telle est, devant Dieu, la position inaltérable du croyant, de sorte qu'il a le saint privilège de jouir de la délivrance du péché. Il ne domine plus sur lui, quoique le péché habite encore en lui.
           
Le chrétien possède la nouvelle nature, qui ne peut aucunement produire les fruits de la vieille nature. Christ ne pèche pas ; sa vie en nous ne peut pécher. Celui qui demeure en lui ne pèche pas. « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, car la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu'il est né de Dieu » (1 Jean 3 : 9).
           
Comment Jésus nous donnerait-il ce commandement : « Demeurez en moi », sans nous assurer la grâce et la puissance de le faire ?
           
La vie en Christ est une source inépuisable de bonheur. À mesure que Christ prend plus pleinement possession de l'âme, elle entre dans la joie de son Sauveur qui devient la sienne à toujours. La joie est un trait caractéristique de celui qui vit en Christ, et nous savons tous en apprécier la valeur ; elle est la meilleure preuve que le cœur est réellement satisfait. Aussi n'y a-t-il pas, chez le chrétien, d'attrait plus irrésistible, de prédication plus persuasive et qui manifeste mieux au monde la réalité de l'amour divin, que le rayonnement de cette joie ; elle triomphe des épreuves de la vie. Pour le bien même du croyant, elle est un élément indispensable ; car la joie du Seigneur est sa force. En elle se retrempent sa confiance, son courage et sa patience. Avec un cœur joyeux, aucun travail ne lasse, aucun fardeau n'accable, et Dieu Lui-même est notre force et notre chant de victoire.


Christ en nous, croyants

            Dans la pensée de Dieu, Christ et le chrétien sont tellement unis que Christ étant à la fois dans les lieux célestes et sur la terre, le chrétien est à la fois sur la terre et dans les lieux célestes. Le chrétien sur la terre, c'est Christ rendu visible au monde. Nous devons donc avoir une telle plénitude de la vie de Christ que ceux qui le discernent en nous se sentent attirés à Lui.
           
Etre chrétien, c'est faire de Christ le centre de sa vie. C'est être transformé à l'image de Christ, de gloire en gloire et de jour en jour. Etre chrétien signifie que Christ anime notre esprit, notre cœur, notre volonté. C'est laisser Christ occuper tant de place en nous, que nous n'ayons plus aucune vie en dehors de Lui.
           
Christ qui est la source de notre vie, qui est notre vie, en est aussi l'objet. C'est ce qui caractérise toujours la vie de Christ en nous ; Lui-même en est l'objet, Lui seul. Christ est personnellement l'objet dont la vie se nourrit. Il est tout revêtu à nos yeux de l'amour qu'il nous a montré dans sa mort. Nous vivons par la foi au Fils de Dieu qui nous a aimés et s'est donné pour nous.
           
La conscience de notre relation avec Christ s'applique à tout : rien ne se fait sans Lui. Il est présent comme le premier mobile de nos actes et ce qui leur imprime leur vrai caractère, et le cœur est occupé de Lui en les accomplissant. Tout se rapporte à Lui : nous ne mangeons pas sans lui, nous ne buvons pas sans Lui ; ce que nous disons, ce que nous faisons, est dit et fait au nom du Seigneur Jésus. La conscience de sa présence, le sentiment que tout se rapporte à Lui, qu'on ne peut rien faire, sinon charnellement, sans Lui, parce que la vie que nous avons de Lui, agit avec Lui et en Lui, ne se sépare pas de Lui et l'a Lui-même pour objet en tout, de même que l'eau remonte à la hauteur d'où elle est descendue - voilà le vrai caractère de la vie du chrétien.
           
La nature se confond souvent avec la grâce aux yeux inexpérimentés des hommes, mais la conscience intelligente qu'on a de Christ comme objet du cœur, la conscience de sa présence, du sceau de son approbation quand on pense à lui, ne se confond avec rien : rien n'y ressemble, aucune belle apparence n'en peut prendre la place. Quand Il se révèle au cœur et que le cœur marche avec Lui et s'entretient avec Lui, ne cherchant que le regard de sa face, le sceau de sa faveur sur l'âme en toutes choses : alors Christ est connu, bien connu. Il n'y a que Lui qui se communique ainsi en grâce à l'âme qui marche dans les voies de sa volonté exprimée dans sa Parole.
           
Ceux qui sentent le plus profondément qu'ils sont morts en Christ et qu'ils ont subi en sa Personne le châtiment du péché, atteignent les plus hauts sommets de la vie divine. Celui-là est le plus saint, qui possède le mieux Christ au-dedans de lui et qui se réjouit le plus complètement dans son œuvre accomplie. C'est l'imperfection de la foi qui entrave la marche et est la cause de beaucoup de chutes.
           
Dieu ne me donnera pas l'humilité, ou la patience, ou la sainteté, ou l'amour, comme des dons isolés de sa grâce. Il ne détaille pas sa grâce, pour nous la distribuer par petites doses, accordant une mesure de patience à celui qui est impatient, un peu d'amour à celui qui n'aime pas, un peu d'humilité à celui qui est orgueilleux, en quantités que nous pourrions recevoir, et sur la base desquelles nous pourrions opérer comme avec une sorte de capital. Il nous a fait un seul Don qui répond à tous nos besoins – son Fils Jésus Christ. « De sa plénitude en effet, nous tous nous avons reçu et grâce sur grâce » (Jean 1 : 16). Et lorsque je regarde à Lui, pour qu'Il vive en moi, Il sera humble et patient, et plein d'amour, et tout ce dont j'ai besoin - à ma place. Il est tout ce que je ne peux pas être, et que je dois pourtant être. « Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie » (1 Jean 5 : 11-12). La vie de Dieu ne nous est pas donnée comme un objet séparé ; elle nous est donnée dans le Fils. C'est « la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Rom. 6 : 23). Notre relation avec Christ est notre relation avec la Vie.
           
Je refuse d'agir de ma propre volonté ; je dépends de Lui pour qu'Il agisse, et j'entre ensuite pleinement et joyeusement dans l'action qu'Il a commencée. Ce n'est pas de la passivité, c'est une des vies les plus actives que de se confier au Seigneur de cette manière ; de tirer de Lui la Vie, de le prendre pour qu'Il soit ma vie même, de le laisser vivre sa vie en moi.
           
Ce qui occupe Christ et ce à quoi Il pense, c'est ce qui devrait nous occuper et ce à quoi nous devrions penser. Si Christ est notre vie et, par l'Esprit, la source de nos pensées, nous aurons ses pensées en toute chose. Nous devons être au milieu des circonstances dans lesquelles nous nous trouvons comme Christ y serait ; c'est cela, la vie chrétienne. Il n'est jamais nécessaire que nous fassions un mal quelconque, que nous agissions selon la chair. Bien qu'elle soit là, nous n'agirons pas sous son impulsion si nous sommes remplis de Christ, car c'est Lui qui nous suggère nos pensées.
           
Devenir la possession de Christ signifie bien plus que nous ne pensons au premier abord. Christ possède-t-il mon corps, mes yeux, mes oreilles, ma langue, mes mains et mes pieds ? Possède-t-il toutes mes facultés, ma mémoire, mon intelligence ? Possède-t-il mes pensées ? Mon être entier est-il vraiment à la disposition de Christ pour accomplir sa volonté ?
           
Seigneur, pénètre partout où tu voudras dans mon cœur, fais ce qu'il te plaira. Tu es ici chez toi.
           
Tout ce qui est indigne de Christ est indigne d'un chrétien.
           
Nous sommes en Christ devant Dieu ; Christ est en nous devant le monde. Ces deux choses sont inséparables. C'est l'union avec Christ par le Saint Esprit, mais envisagé du côté de Dieu, d'une part, et du côté du monde, de l'autre. « Christ en vous, l'espérance de la gloire » (Col. 1 : 27) ; il a plu à Christ de nous unir à Lui par le Saint Esprit, nous remplissant de l'espérance d'une chose, encore à atteindre : la gloire, que Lui-même a atteinte, mais dont l'union avec Lui nous donne la certitude absolue.


Marc Tapernoux