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LES PARABOLES DE L’EVANGILE DE LUC (3)



LA  PARABOLE  DU  RICHE  CULTIVATEUR  (Luc 12 : 16-21)

     Avertissement contre l’avarice
     Riche, mais insensé
     Etre « riche quant à Dieu »
    

             Après la demande d’un Juif : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi l’héritage » (Luc 12 : 13), le Seigneur a prononcé la parabole du « riche cultivateur ».
             Jésus refuse ce que cet homme voulait obtenir de Lui. Il lui répond : « Homme, qui m’a établi sur vous pour être votre juge et pour faire vos partages ? » (v. 14). S’il avait accepté, il lui serait arrivé la même chose qu’à Moïse (Act. 7 :  27), quand celui-ci voulut arbitrer une querelle entre deux frères. Dans les deux cas, le peuple n’était pas prêt à recevoir le Sauveur et le Libérateur. La similitude de langage est frappante.

    
Avertissement contre l’avarice

            Dans ce chapitre 12 de Luc, le Seigneur se voyait déjà rejeté ; c’est pour cela qu’il préparait ses disciples à être persécutés par les Juifs (v. 1-12). Si son peuple terrestre l’avait reçu avec foi, il aurait alors exercé un jugement juste (Es. 11 : 3-4). Mais l’ayant rejeté et finalement crucifié, ce peuple a perdu sa position de bénédiction terrestre : il ne s’agissait plus d’introduire la justice sur la terre ni de « partager des héritages » sur la terre, mais d’amener au salut tous ceux qui le recevraient par la foi. Pour ceux-là, il y avait maintenant une part meilleure en haut, un héritage céleste.
            Derrière le désir apparemment légitime de cet homme, le Seigneur voyait l’avarice du cœur humain. Cela l’amène à avertir : « Faites attention, et gardez-vous de toute avarice ; car quelqu’un a beau être dans l'abondance, sa vie ne dépend pas de ses biens » (v.15).
L’avarice (ou cupidité) est appelée une « idolâtrie » (Col. 3 : 5), et celui chez qui elle domine est un « méchant », même s’il est « appelé frère » ; il doit être mis sous la discipline de l’assemblée (1 Cor. 5 : 11-13).
            Le Seigneur montre dans la parabole qui suit, que la soif de biens terrestres est plus qu’un mal : c’est une folie. Le principe de vie d’un homme (non pas sa manière de vivre) ne dépend nullement du fait d’être riche ou pauvre, mais seulement et uniquement de Dieu.



Riche, mais insensé

            L’avertissement du Seigneur contre l’avarice n’a vraisemblablement pas été saisi dans toute sa portée. Aujourd’hui, il n’en va pas autrement. Aussi Jésus explique-t-il par une parabole le sérieux et la portée de cette question.
 

                        Un homme riche et honorable

            « Le domaine d’un homme riche avait beaucoup rapporté » (v. 16).
            Dans sa parabole, le Seigneur ne signale rien d’autre que le fait que cet homme était riche. Il n’y avait rien de honteux à cela ; Abraham l’était. Ses richesses n’avaient pas été acquises malhonnêtement ; il n’était pas un oppresseur exploitant les pauvres. Non, il s’agissait d’une personne respectable. Sa récolte était tellement bonne que les celliers et les greniers existants ne pouvaient pas la contenir.
            Le Seigneur Jésus illustre ici l’avarice dans sa forme la moins repoussante : un homme riche et honorable mais vivant exclusivement pour les choses de la terre. C’est tout. N’y a-t-il pas d’innombrables exemples semblables dans le monde aujourd’hui ?
 

                        Des considérations raisonnables, mais égoïstes

            « Et il calculait en lui-même, se disant : Que dois-je faire ? car je ne sais pas où amasser mes récoltes. Puis il dit : Voici ce que je ferai : j’abattrai mes greniers,  j’en bâtirai de plus grands et j’y amasserai tous mes produits et mes biens ; et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais bonne chère » (Luc 12 : 17-19).
             C’était tout à fait raisonnable à vue humaine ; il réfléchit comment mettre à l’abri son abondante récolte de blé et ses autres fruits. Mais remarquez  les mots « je », « mon », « mes » dans sa réflexion : treize fois ! Quel égoïsme ! Pas le moindre remerciement à Dieu pour ces riches bénédictions ? Il ne veut pas, sans doute, perdre son temps à de semblables considérations.
            Son seul problème est pour le temps présent : comment multiplier et conserver sa richesse ? Ce qui vient après ne l’intéresse pas. L’intendant injuste de Luc 16 fait l’inverse. Combien il est dramatique de se satisfaire dans le contentement de soi, et de tout oublier quant au salut de son âme immortelle !
            Cet homme se félicite de tous ses biens ; il se promet du repos, la jouissance de ses biens et de la joie. Quelle présomption dans une telle autosatisfaction ! Peut-on trouver la vraie paix sur un tel chemin, la paix avec Dieu ? Des millions de gens lui ressemblent en cela. Et n’y a-t-il pas, pour nous croyants, le danger d’être plus ou moins infectés par cet esprit ? Nous ne parlons peut-être pas aussi crûment « à notre âme », mais nos actes ne manifestent-ils pas souvent le même état d’esprit ?
 

                        Une illusion fatale !

            « Mais Dieu lui dit : Insensé ! Cette nuit même, ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, qui l’aura ? » (v. 20).
             Quel contraste ! Alors que l’homme parlait de « beaucoup d’années », Dieu lui répond : « cette nuit même… » ! Quoi que l’homme se propose de dire à son âme, Dieu la lui redemande, de manière soudaine, inattendue. Il était un insensé, Dieu le dit. « Ne te glorifie pas du jour de demain, car tu ne sais pas ce qu’un jour enfantera » (Prov. 27 : 1). Dieu appelle cet homme riche un insensé, car dans sa folie, il a commis deux erreurs funestes dans son raisonnement : il considérait que la vie lui appartenait - et pour longtemps - et il n’a tenu aucun compte de Dieu.   
            Quand Dieu redemande l’âme à quelqu’un, il reprend la vie naturelle qu’Il a donnée. Le sort en est alors fixé pour l’éternité. L’« âme » est la partie responsable de l’homme. Quand l’âme du croyant quitte le corps, elle va dans le paradis avec le Seigneur Jésus (Luc 23 : 43) ; et quant à l’âme de l’incrédule, elle va dans l’hadès (16 : 22- 23). C’est toute la différence entre le ciel et l’enfer.
            L’âme est immortelle (Matt. 10 : 28). Prétendre qu’avec la mort tout est fini, est un terrible mensonge de Satan, le « père du mensonge » (Jean 8 : 44).
            Le Seigneur Jésus fait aussi ressortir la folie de cet homme en ajoutant : « et ce que tu as préparé, qui l’aura ? » (v. 20). Cet homme a consacré toute sa vie à se préparer des biens pour lui-même, et il s’est fermé à des pensées plus élevées. Et maintenant quand sa vie se termine de manière imprévue, la question est posée : pour qui sera tout cela ? 

 

Etre « riche quant à Dieu »

            « Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche quant à Dieu » (Luc 12 : 21).
             Le Seigneur donne maintenant l’application morale de la parabole. Celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n’est pas « riche quant à Dieu » est un insensé, et à la fin il n’a rien.
            Être « riche quant à Dieu » signifie d’abord avoir la foi ; pour les croyants, la richesse se trouve en Dieu. Ils sont « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Eph. 1 : 3). Ici, le Seigneur Jésus ne va naturellement pas jusque-là, parce que l’œuvre de la rédemption n’était pas encore accomplie.
            La parabole du « riche cultivateur » illustre ce passage de 1 Tim. 6 : 7-11 : « Nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter… Mais ceux qui veulent devenir riches tombent en tentation et dans un piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : pour s’y être livrés, certains se sont égarés de la foi et se sont eux-mêmes transpercés de beaucoup de douleurs. Mais toi, homme de Dieu, fuis ces choses-là, et poursuis la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur d’esprit ».
            Si nous avions vu le riche cultivateur et tous ses biens, nous aurions peut-être pensé : Quelle belle propriété possède cet homme ! Mais le Seigneur Jésus dit que ceux qui possèdent des biens entrent difficilement dans le royaume des cieux (Marc 10 : 23). Combien il est important que nos pensées soient formées par la Parole de Dieu, et non pas par les idées du monde !
            « Ne crains pas quand un homme s’enrichit, quand la gloire de sa maison s’accroît ; car, lorsqu’il mourra, il n’emportera rien ; sa gloire ne descendra pas après lui, Quoique pendant sa vie il bénît son âme (et on te louera, si tu te fais du bien), il s’en ira jusqu’à la génération de ses pères : ils ne verront jamais la lumière » (Ps. 49 : 16-19). Dans le Psaume 62, nous lisons : « Si les biens augmentent, n’y mettez pas votre cœur » (Ps. 62 : 10).
            « Les soucis du monde et la tromperie des richesses étouffent la Parole », a dit Jésus  (Matt. 13 : 22). La parabole que nous venons de considérer en est une solennelle illustration.
 
                        Recherchez premièrement
                        Le salut, la paix de l’âme ;
                        La joie de l’Esprit, sa flamme,
                        Cherchez-les premièrement.

                        Ne cherchez pas avant tout
                        Plaisirs, trésors qui pâlissent !
                        Avant que vos jours finissent ;
                        Cherchez Jésus avant tout.

                        Ne cherchez pas avant tout
                        Succès, gloire passagère ;
                        Que sont les honneurs sur terre,
                        Cherchez Sa gloire avant tout.



                                                                        D’après Ch. Briem


A suivre