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Psaume 2

 
 Un monde révolté refusant le joug du Fils de Dieu (v. 1-3)
 L’intervention du Dieu souverain (v. 4-6)
 Le décret divin concernant le Fils (v. 7-9)
 Un dernier avertissement de la part des fidèles


            Le livre des Psaumes - ou : « livre de louanges », selon la signification du titre hébreu - a un caractère prophétique très prononcé. Concernant essentiellement le peuple juif, il exprime en particulier les sentiments produits avant et après le règne de l’Antichrist. Une petite partie d’entre eux, le « résidu », se repentira et reconnaîtra Jésus comme le Messie autrefois rejeté. Beaucoup de Psaumes traduisent la souffrance, l’angoisse et la crainte de ces fidèles ; mais on y trouve également l’expression de leur confiance, de leur joie et de leur reconnaissance. Tels sont aussi les sentiments et les affections du Seigneur Jésus. Il est entré par avance en sympathie dans les afflictions de ce résidu juif pendant la détresse de Jacob.
            Dans leurs circonstances personnelles, les croyants de tous les temps ont pu trouver dans les Psaumes une source inépuisable d’exhortations, de consolations et d’encouragements.
            Les Psaumes occupent une place majeure parmi tous ces écrits prophétiques qui parlent de Christ. C’est de Lui qu’il s’agit justement dans le Psaume 2, le complément du Psaume 1. Ces deux psaumes considérés ensemble servent d’introduction à tout le livre.

 

Un monde révolté refusant le joug du Fils de Dieu (v. 1-3)

« Pourquoi s’agitent les nations, et les peuples méditent-ils la vanité ? Les rois de la terre se lèvent et les princes consultent ensemble contre l’Eternel et contre son Oint : Rompons leurs liens, et jetons loin de nous leurs cordes ! ».

            Aucune indication en tête du Psaume 2 n’en précise l’auteur ; cependant, une citation dans le livre des Actes (4 : 25) montre qu’il s’agit de David. Il n’est pas question ici d’une de ses expériences personnelles dont le Saint Esprit se sert ailleurs pour nous parler de Christ, l’Objet du cœur de Dieu. Dans ce psaume, le Messie est présenté directement comme « l’Oint » (v. 2), « le Roi » (v. 6) et aussi « son Fils » (v. 7).
            L’atmosphère sereine du premier Psaume, qui s’ouvre par un « bienheureux », contraste fortement avec celle du Psaume 2 où la rébellion de l’homme et des nations contre Dieu et son Oint est devenue générale. Les nations s’agitent et se révoltent contre l’autorité divine ; les peuples consultent ensemble contre son Oint, c'est-à-dire « son » Christ (Act. 4 : 26). L’homme sans Dieu n’a plus de loi ; il porte en lui-même les germes de sa destruction. « L’homme de péché » en sera l’expression finale.
            Il ne s’agit pas ici d’une décision que des « grands » imposeraient à leur peuple. Elle est vraiment « populaire ». Leur haine contre Dieu et son Oint, contre Christ, les unit, hélas, mieux que ne le ferait l’amour !

            Le « pourquoi ? » au verset premier met l’accent sur la folie d’une telle entreprise. Les hommes, pourtant comparables à des «sauterelles », s’imaginent pouvoir s’opposer au Dieu des cieux, alors qu’ils sont à peine capables d’un tout petit « saut » dans un univers aux dimensions vraiment extraordinaires.
            Il s’agit de leur part, d’un crime prémédité, d’un projet froidement mûri. Les complots successifs contre le Seigneur quand Il était sur la terre, en donnent une idée (Ps. 31 : 13). Ils ne pouvaient qu’échouer, tant que son heure n’était pas encore venue. L’heure de son rejet faisait partie du propos éternel de Dieu. Il a lui-même livré, « au temps convenable », son propre Fils pour nous tous (Rom. 8 : 32).
            En priant par le Saint Esprit, reçu le jour de la Pentecôte, Pierre et Jean - avec « les leurs », leurs frères - ont été en mesure d’affirmer que les paroles du Psaume 2 venaient d’avoir leur accomplissement. Ils disent : « Oui, en vérité, se sont assemblés dans cette ville, contre ton saint Serviteur Jésus que tu as oint, aussi bien Hérode que Ponce Pilate… pour faire tout ce que ta main et ton dessein avaient déterminé à l’avance » (Act. 4 : 27-28) ! Ces hommes pervers n’étaient donc que les instruments involontaires du conseil divin. Cependant, en fait, les paroles prophétiques de David n’ont reçu à ce moment-là qu’un accomplissement « partiel ». Jésus, Celui en qui la plénitude de Dieu habite corporellement (Col. 2 : 9), était descendu sur la terre. Il a été rejeté et crucifié ; les hommes méchants ont fait ainsi tout ce que la main de Dieu et son dessein avaient déterminé à l’avance. Les Juifs et les nations se sont révoltés ensemble contre Dieu et contre Celui qu’Il avait envoyé. Mais il y aura bientôt un accomplissement « complet » de ces paroles. Le monde se prépare aujourd’hui pour la rébellion finale (2 Thes. 2 : 6-8). Il y aura alors d’abord des jugements terribles - dont rend compte en particulier la bataille d’Armagédon (Apoc. 16 : 16) - avant l’établissement du millénium. Ensuite à la fin de ce royaume millénaire, aura lieu un grand rassemblement final pour le combat autour de Jérusalem. Les hommes égarés par Satan seront consumés par le feu du ciel (Apoc. 20 : 7-10).

            Le chapitre 19 de l’Apocalypse présente Christ - appelé Fidèle et Véritable - assis sur un cheval blanc. Il porte un vêtement teint dans le sang, qui rappelle son œuvre accomplie dans de grandes souffrances. Il sort du ciel pour juger et combattre en justice, suivi par les armées du ciel (v. 11). Jean, invité à contempler cette scène, y voit la Bête, et aussi, comme au Psaume 2, les rois de la terre et leurs armées assemblés « pour livrer combat à celui (Christ) qui montait le cheval, et à son armée » (v.19). 

  

L’intervention du Dieu souverain (v. 4-6)

« Celui qui habite dans les cieux se rira d’eux, le Seigneur s’en moquera. Alors il leur parlera dans sa colère, et, dans sa fureur, il les épouvantera : et moi, j’ai oint mon roi sur Sion, la montagne de ma sainteté ».

            Ces versets montrent quelle est l’opinion de Celui qui habite dans les cieux, à l’égard de cette rébellion constante. Elle est estimée d’une insolence ridicule : « Il se rira d’eux, le Seigneur s’en moquera ».
            Les hommes de nos temps prétendument modernes ressemblent à ceux qui ont attaqué la Bastille lors de la Révolution Française. Ayant abattu la croix de la cathédrale qui s’est brisée sur le parvis, ils ont fièrement déclaré à un passant : « Nous allons détruire tout ce qui vous rappelle encore Dieu ». Ce dernier leur a calmement répondu : « Commencez donc par les étoiles ! ».
            L’homme a bien marché un temps, très court d’ailleurs, sur la lune ; il a envoyé aussi de nombreux vaisseaux se perdre pour la plupart dans l’espace. Peut-il pour autant prétendre entrer en compétition avec Celui qui a mis « sur orbite » des centaines de millions de galaxies et les y maintient « par la parole de sa puissance » (Héb. 1 : 3) ?
            L’homme, il est vrai, a découvert certains caractères de l’atome,  restés jusqu’alors secrets. Puis se servant de la force nucléaire, il a réussi à tuer un certain nombre de ses semblables. Serait-il assez « insensé » pour se comparer un instant à Celui qui dispose du capital nucléaire de billions d’étoiles, qu’Il a lui-même crées ? Avec toute sa technologie, ses talents, sa science et son habileté ; avec toutes ses inventions, fruits de l’intelligence reçue de son Créateur ; il reste un simple mortel très fragile (Dan. 5 : 23). « La terrestre demeure n’est qu’une frêle tente, qu’un vent léger peut renverser », dit un cantique.

            Dieu est Dieu : éternel, incréé, omnipotent, omniscient, omniprésent. Il est adoré par des cohortes incommensurables d’anges. Aussi rien, absolument rien ne peut avoir lieu sur la terre qui soit susceptible d’ébranler quelque peu le trône de Dieu ou être de nature à entraver, même un court moment, l’accomplissement de ses décrets.
            Lors de la crucifixion de Jésus, ses bourreaux ont probablement imaginé un instant avoir remporté la victoire contre Lui. Ils disaient : « Détruisons l’arbre avec son fruit, et retranchons-le de la terre des vivants, afin qu’on ne se souvienne plus de son nom » (Jér. 11 : 19). Aussi le prophète Jérémie demande-t-il à voir la vengeance de Dieu se déployer contre eux ! Or, trois jours plus tard, comme le Seigneur l’avait annoncé à plusieurs reprises durant son ministère (Marc 9 : 9-10 ; Luc 24 : 47 ; Jean 20 : 9…), Il est vainqueur de la mort, de Satan et du monde. Le Fils de Dieu sort sans hâte du tombeau (Jean 20 : 6-7), où rien ni personne ne pouvait Le retenir (Ps. 16 : 10) !

            Celui que « les cieux des cieux ne peuvent contenir » (1 Rois 8 : 27) envoie alors un de ses anges, parmi les myriades de myriades qui le servent, rouler la pierre de ce tombeau vide, où a reposé le corps de Jésus ; puis cet ange s’assied sur la pierre. A quoi ont donc servi, dans de telles conditions, la garde sûre et la pierre scellée soigneusement par les hommes (Matt. 27 : 62-66) ?
            « Alors Il leur parlera dans sa colère, et, dans sa fureur, il les épouvantera » (v. 5). La colère est le mot « technique » employé dans l’Apocalypse pour désigner la grande tribulation. Toute opposition à la volonté de Dieu est d’ores et déjà vouée à l’échec et elle ne peut que rencontrer sa colère et son jugement.

            Nous trouvons par exemple dans l’Ecriture un des instruments de cette opposition : il s’agit d’Abner. Il voulait, pour servir son intérêt personnel, imposer Ish-Boseth, fils de Saül, comme roi sur Israël. Pourtant il savait pertinemment que Dieu avait choisi David. Celui-ci avait même déjà été oint par Samuel ! Après tous ses efforts pour imposer son mauvais choix, et de guerre lasse, Abner a cherché à séduire David. La fin de cet homme a été tragique ! (2 Sam. 2 : 8 ; 3 : 17-19, 27).
            Une partie de la prophétie contenue dans ce Psaume se réalisera donc dans un proche avenir. La première venue de Christ et son rejet n’a pas eu pour effet immédiat le jugement, comme on aurait pu le penser. Jésus n’était pas venu pour exercer le jugement - même s’Il lui appartenait de l’exécuter. Il est venu annoncer la grâce de Dieu et la manifester durant sa vie parfaite ici-bas (Jean 3 : 17 ; 5 : 22 ; Luc 4 : 18-19). Dieu continue aujourd’hui encore à offrir à tous les hommes sa grâce salvatrice - alors même qu’ils ont crucifié son Fils Bien-aimé !

            Cependant son conseil reste immuable : « Et moi, j’ai oint mon roi sur Sion » (v. 6 ; voir aussi le Ps. 89 : 27-28). C’est chose faite - au passé dans le texte. Sion est la montagne sainte mais celle aussi de la grâce - en contraste avec le Sinaï, cette redoutable montagne de feu (Héb. 12 : 18-21). Jérusalem y est bâtie ; Dieu permettra que cette ville soit foulée aux pieds par la Bête, durant la grande tribulation. Ce sera certes un moment terrible mais qui ne changera rien au choix divin. Avec Dieu tout est irrévocablement réglé d’avance.


Le décret divin concernant le Fils (v. 7-9)

 « Je raconterai le décret : l’Eternel m’a dit : Tu es mon fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré. Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et, pour ta possession, les bouts de la terre ; tu les briseras avec un sceptre de fer ; comme un vase de potier tu les mettras en pièces ». 

            Cette déclaration, sortie de la bouche du Seigneur, est de toute importance : « Je raconterai le décret : l’Eternel m’a dit : Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré » (v. 7). C’est le Messie qui parle. Ce roi est l’Oint de l’Eternel, sa domination sera universelle. Dieu le reconnaît comme son Fils !
            Le roi prophète – David, auquel toutes ces choses ont été révélées - avait certainement retenu la promesse reçue de Dieu, au sujet de sa descendance : « J’affermirai le trône de son royaume pour toujours. Moi, je lui serai pour père, et lui me sera pour fils » (2 Sam. 7 : 13-14). Le Seigneur porte, entre autres titres, celui de « Fils de David » !

            Ici, la révélation est plus précise encore : « Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré » (voir Act. 13 : 33). Un mystère extraordinaire a eu lieu ; annoncé à la vierge Marie par l’ange Gabriel : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1 : 35). La Personne du Fils est un mystère insondable : Dieu seul le connaît (Matt. 11 : 27) !

            Toutefois le fait que Jésus soit appelé Fils de Dieu, ayant été engendré de Dieu dans le temps, pendant les jours de sa chair, n’annule en rien le fait qu’Il est, de toute éternité, « le Fils unique, qui est dans le sein du Père » (Jean 1 : 18). Dieu l’a envoyé dans le monde (1 Jean 4 : 9).
            « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et, pour ta possession les bouts de la terre » (v. 8). Satan avait montré à Jésus tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui avait dit : « tout cela, je te le donnerai si, te prosternant, tu me rends hommage » (Matt 4 : 8-9). Jésus a refusé fermement, en répliquant à l’Adversaire : « Va-t-en, Satan, car il est écrit : tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul » (v. 10).

            Mais dans ce Psaume l’offre vient de Dieu : elle concerne la domination prochaine de Christ sur toutes les nations. Sa royauté ne doit pas s’exercer sur Sion seulement – comme l’annonçait le verset 6. Christ n’a encore rien demandé et Dieu ne lui a donc pas encore donné les nations pour héritage. Même à l’heure de l’épreuve suprême, à Gethsémané, sa seule prière était : « Que ta volonté soit faite ». Mais les promesses divines à son endroit sont certaines ; elles sont liées à son titre de Fils de Dieu !
            Lorsque « le jour de la grâce » sera venu à son terme, Christ revendiquera ses droits sur la terre. Ce sera le « jour » terrible de sa vengeance sur ceux qui ont refusé le Seigneur et la grâce qu’Il leur offrait.Christ exercera son jugement sur le monde, un jugement sans miséricorde. C’est ce que le verset 9 décrit par des images remarquables : « Tu les briseras avec un sceptre de fer ; comme un vase de potier, tu les mettras en pièces ».

            Il faut que Celui qui s’est abaissé jusqu’à la mort de la croix reçoive l’honneur d’une domination universelle. Le chapitre 2 de l’épître aux Philippiens établit clairement le rapport entre son abaissement et sa gloire : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se plie tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux, et que toute langue reconnaisse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (v. 9-10).

 

Un dernier avertissement de la part des fidèles

«  Et maintenant, ô rois, soyez intelligents ; vous, juges de la terre, recevez instruction : servez l’Eternel avec crainte, et réjouissez-vous avec tremblement ; baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite, et que vous périssiez dans le chemin, quand sa colère s’embrasera tant soit peu. Bienheureux tous ceux qui se confient en lui ! ».

            Dans la dernière partie du Psaume, se trouve encore un appel aux rebelles ! C’est la conclusion pratique de l’enseignement qui vient d’être donné. Chacun est invité une fois de plus : « Servez l’Eternel avec crainte » - « avec joie », dit le Psaume 100 (v. 2) et 1 Sam. 12 : 20 ajoute : « de tout votre cœur ».
            « Baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite ». Il faut se réconcilier avec Dieu tant que c’est encore le temps de sa patience, « avant que sa colère s’embrase tant soit peu » ! Tel est le message que l’évangile fait encore retentir aujourd’hui (2 Cor. 5 : 20). Les croyants doivent s’acquitter de la noble fonction qui leur est confiée : être ambassadeur « pour Christ » !
            La conclusion est précieuse pour le croyant : « Bienheureux tous ceux qui se confient en lui ! ». Ce Psaume, solennel à tant d’égards, se termine sur une note très encourageante, au moment où, avec rage, l’Ennemi cherche à détruire en employant tous les moyens encore à sa disposition, quoique Christ l’ait vaincu à la croix.

            Toutefois Dieu impose une limite à la méchanceté de Satan (Job 1 : 12 ; 2 : 6). Il lui commande, comme à la mer, image du monde : « Tu viendras jusqu’ici et tu n’iras pas plus loin, et ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots » (Job 38 : 11). La vraie ressource d’un croyant, constamment à sa disposition, est de se confier entièrement en Dieu. Alors il sera vraiment bienheureux, même dans les temps les plus sombres. Il ressemblera, comme le décrit le Psaume 1 à « un arbre planté près des ruisseaux d’eau, qui rend son fruit en sa saison ».

              
 

                                                                                               Ph. L  Le 17. 11. 11