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Appelés du Seigneur

 
 

            « Dieu, qui nous a sauvés et nous a appelés d'un saint appel, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein, et sa propre grâce. Cette grâce nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, mais elle a été manifestée maintenant par l'apparition de notre Sauveur Jésus Christ » (2 Timothée 1 : 9-10a).

 

La porte étroite et le chemin resserré

            Notre Seigneur n'avait pas son semblable pour dire beaucoup de choses en peu de mots. C'est ainsi que la courte parabole des deux portes et des deux chemins, en Matthieu 7 : 13-14, contient de profondes vérités, de la plus haute importance pour tous les hommes et particulièrement pour les jeunes qui se trouvent encore au début de leur vie terrestre.

 
                           La porte large et le chemin spacieux

            La plupart des gens espèrent que leur chemin les conduit vers un bon but. Pour chacun d'eux la « porte large », par laquelle ils sont déjà entrés au jour de leur naissance, présente une inscription différente. L'un y lit : « Fais ce que tu dois, advienne que pourra ». Un autre : « Garde les commandements ». Un troisième : « Fie-toi aux sacrements, au baptême, à la cène et autres moyens de grâce tangibles que l'Eglise te communique ». Beaucoup disent : « Le bon Dieu te sera favorable si tu fais des bonnes œuvres ». Et ainsi de suite.
            Mais d'innombrables voyageurs ne se soucient absolument pas du terme de leur court trajet. Ils ne pensent qu'à « jouir » de la vie.
            Si différente que puisse être la règle de vie de chacune de ces personnes, dont la plupart se disent être chrétiennes – une chose leur est commune : elles ne sont pas encore entrées par la bonne porte.

            Dès lors, elles se trouvent devant Dieu dans leur état naturel, c'est-à-dire dans un état de perdition qui est décrit dans de nombreux passages de la Bible par des expressions des plus sérieuses et des plus explicites. Un trait caractéristique de l'homme naturel est la propre volonté. Satan se sert de l'esprit de l'homme indépendant de Dieu et de sa Parole comme moyen pour attirer après lui de « nombreuses personnes » sur le chemin spacieux. « La vraie liberté, leur dit-il, est de pouvoir faire ce que vous voulez ». Et ainsi ils s'engagent dans ce chemin, se laissant de préférence conduire par leurs propres pensées dans les choses religieuses que plusieurs pratiquent et soutiennent avec un grand zèle.
            Combien un tel chemin est solennel ! Il commence avec la porte large, promet la liberté pour jouir de la vie dans un monde où règne le péché, le libre choix dans tous les domaines de la science et de la vie avec un esprit « large », et se termine par la « perdition ».

            La « porte large » ne donne accès à Dieu que comme Juge (Eccl. 11 : 9).

  
                           La porte étroite

            Jésus dit : « Je suis la porte : si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé » (Jean 10 : 9). Et dans un autre passage : « Personne ne vient au Père si ce n’est par moi » (Jean 14 : 6).
            Par ces paroles, le Seigneur donne clairement à comprendre qu'en dehors de Lui il n'y a pas d'autre porte qui conduise le pécheur au « salut » et au « Père ».
            Celui qui veut entrer par la « porte étroite » doit déposer devant elle son volumineux bagage d'opinions et d'enseignements humains sur la vie, le péché, la rédemption, Dieu et l'éternité. Dans son état naturel, il ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3 : 3-7) ; la chair et le sang ne peuvent en hériter (1 Cor. 15 : 50).

            Il doit aussi renoncer à son « penchant » pour les choses du monde.
            Mais, dans la conscience de sa culpabilité et de sa misère, il peut frapper – et il lui sera ouvert (Matt. 7 : 8).

            Celui qui vient ainsi par la foi au Seigneur Jésus ne reçoit toutefois pas seulement le pardon de ses péchés, il s'est produit un changement en lui-même.
            Il a été transporté de la position de pécheur à celle de juste (Rom. 5 : 19). Il était autrefois « ténèbres », mais maintenant il est « lumière dans le Seigneur » (Eph. 5 : 8). Autrefois « mort dans ses fautes et dans ses péchés », il est maintenant « vivifié avec le Christ » (Eph. 2 : 1, 5). Il est né de nouveau par l'eau de la Parole de Dieu et par le Saint Esprit qui habite maintenant en lui (Jean 3 : 3, 5). Cet Esprit rend témoignage en lui qu'il est un enfant de Dieu. Il n'est plus dans la chair corrompue mais dans l'Esprit (Rom. 8 : 9, 16). La chair est bien encore en lui, mais il peut maintenant marcher par l'Esprit qui est appelé un Esprit d'amour, de puissance et de sobre bon sens (Gal. 5 : 16 ; 2 Tim. 1 : 7). Affranchi de la puissance de Satan, du péché et du monde, son cœur, dorénavant, ne désire plus vivre pour sa propre volonté mais selon la volonté de Dieu (1 Pier. 4 : 2).
            Tout cela, et beaucoup plus encore, est contenu dans le merveilleux salut que le pécheur reçoit par grâce lorsque, par la foi, il entre par la « porte étroite ».

            Le Seigneur dit à chacun : « Luttez pour entrer par la porte étroite » (Luc 13 : 24). Car bientôt elle sera fermée (v. 25) !

 
                           Le chemin resserré

            Jésus Christ n'est pas seulement « la porte ». Il est aussi « le chemin ». Il dit de lui-même : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14 : 6). C'est un fait dont il faut nous souvenir quand nous pensons au « chemin resserré ».
            Généralement, le croyant qui vient d'entrer par cette porte est encore étreint par la grâce dont il est l'objet. Son cœur est rempli de la joie du salut. Le fait qu'il possède un tel Sauveur le rend heureux. D'abord, il ne s'aperçoit pas du tout que le chemin sur lequel il s'est engagé est « resserré ». Par amour pour le Seigneur, il est prêt à renoncer à tout et il ne demande pas « quelle est ma volonté ? » mais : « quelle est la volonté du Seigneur ? » Il n'y a par conséquent aucune place vide dans son cœur. Il est semblable aux disciples desquels il est dit : « Ils quittèrent tout et le suivirent » (Luc 5 : 11) et qui, à la question du Seigneur : « Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? » donnèrent la belle réponse : « Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ; et nous, nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu » (Jean 6 : 67- 68) !
            Heureux celui qui dès le début demeure avec détermination en Jésus et dans son chemin, et n'est pas contraint à faire quant à lui-même des tristes expériences. « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole » (Ps. 119 : 9).

            Mais l'année comporte des jours, des heures et des moments divers. Et si le Seigneur tarde, le chemin du croyant le conduit à travers le printemps, l'été et l'automne de sa vie. Tout au long de ces périodes, il faut veiller et prier, se nourrir du Seigneur, être toujours là pour Lui, le servir et « combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude v. 3).
            Cependant, bien souvent, les yeux et le cœur peuvent se détourner du Seigneur au cours du long voyage de la vie ! L'éloignement intérieur de lui, même s'il ne devait durer que quelques heures ou quelques jours, aura chaque fois pour conséquence que nous commençons, d'une manière ou d'une autre, à ressentir l'« étroitesse » de notre chemin. Plus un tel état se prolonge, plus nos regards se posent avec envie sur ceux qui suivent le « chemin large ». Car si nous ne marchons pas par l'Esprit, la « convoitise de la chair » se réveille : les choses de ce monde nous attirent à nouveau et très rapidement les pieds suivent le penchant naturel du cœur !

            Les croyants, chez qui se manifeste un tel état, se sentent mal à l'aise parmi leurs frères et sœurs désireux de suivre fidèlement le Seigneur et recherchent ceux qui sont de leur avis. Ils trouvent beaucoup à critiquer. « Vous êtes trop étroits », disent-ils. Les exhortations de la Parole qui délimitent le « chemin resserré » leur sont présentées, mais ils se fâchent et trouvent que l'on ne devrait pas s'attacher d'une manière aussi « légale » à de tels « détails sans importance ». Ah ! ils ne s'aperçoivent pas que la faute leur incombe et qu'ils n'ont plus leur place sur le chemin resserré à cause de leur penchant pour le chemin large.
            En lisant ces lignes, vous devez peut-être reconnaître : c'est là mon état ; alors revenez avec votre cœur agité, insatisfait et peut-être malheureux à Celui qui vous a aimé et qui s'est donné lui-même pour vous (Gal. 2 : 20) ! Vous l'avez abandonné. C'est là le fond du problème ! Son amour pour vous n'a pas changé et Il vous attend, vous qui, dans le monde, êtes devenus froids et vides. Il veut vous réchauffer. Vous ne pouvez pas vous approcher de Lui sans être subjugué par son amour. Dans sa lumière, vous reconnaîtrez aussi distinctement comment et dans quelle direction vos pas ont dévié ; auprès de Lui, il ne vous sera pas difficile de vous en humilier.

            Celui qui est revenu à Lui se place de nouveau, par ce fait même, sur le « chemin resserré ». Car le Seigneur Jésus est aussi « le chemin ».
          Mais alors pourquoi le chemin du Seigneur est-il qualifié de « resserré » ? Parce qu'il conduit à travers ce monde gouverné par Satan et corrompu par la convoitise, le péché et la violence. Il faut donc, à chaque pas, rechercher les traces du Seigneur. En Le suivant, tous nos efforts seront récompensés !

 
                          Un exemple encourageant

            L'apôtre Paul est pour nous l'exemple lumineux d'un pèlerin fidèle sur le « chemin resserré ». Lui aussi autrefois, alors qu'il était un zélateur religieux pensant servir son Dieu, est venu à la « porte étroite ». C'est Christ lui-même qui l'a rencontré sur le chemin de Damas, telle une lumière du ciel « plus éclatante que la splendeur du soleil » (Act. 26 : 13). C'est à cause de lui que Paul est entré par « la porte », et fixant les yeux sur Lui, il l'a suivi dans le chemin resserré. Son œil a aussitôt discerné en Lui l'excellence de sa Personne qui, pour son cœur, surpassait tout ce qu'il y avait sur cette terre.
            Le but de sa vie était désormais de Le posséder entièrement. Il poursuivait ce but alors même que cela l'amenait à faire la perte de toutes choses dans ce monde. Il regardait comme une perte ce qui avait été pour lui jusqu'ici un gain (Phil. 3 : 7) ; non pas avec résignation, mais une grande énergie de foi, il a renoncé consciemment à tout ce qui pouvait l'empêcher d'atteindre ce but. Et maintenant il nous dit : « Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, et considérez ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous » (v. 17).
            Sur le chemin resserré, le cœur du croyant jouit maintenant déjà de l’immense étendue des bénédictions célestes ; et bientôt nous marcherons avec le Seigneur dans les espaces infinis de la gloire, là où nos cœurs ne seront dirigés que vers lui et où les chemins ne devront plus être délimités.

 

Légumes et eau

            Les jeunes gens qui furent transportés de Jérusalem à Babylone, sur l'ordre de Nebucadnetsar, devaient prendre une décision (Daniel 1).
            Le tout-puissant roi païen avait ordonné qu'ils soient instruits et élevés selon un programme déterminé pendant trois ans pour qu'ils puissent ensuite se tenir dans le palais du roi et y occuper une charge. Ils devaient :

                   - étudier les lettres et la langue des Chaldéens ;
                   -
manger, chaque jour, une portion fixe des mets délicats du roi et boire du vin qu'il buvait.

            Qui penserait à s'y opposer ? N'étaient-ils pas des prisonniers ? Ne leur était-il pas offert une vie agréable, une brillante carrière ? Aussi la plupart des jeunes gens se sont-ils tout simplement soumis à l'ordonnance du roi (v. 15).
            Mais un travail s’était fait dans le cœur de Daniel. Il était un jeune homme qui marchait dans la foi avec Dieu. Par conséquent, il aimait ses commandements. Ceux-ci étaient valables partout et en toutes circonstances, même dans la captivité. Les « mets délicats du roi » ne se composaient-ils pas pour la plupart de viande, et de viande d'animaux qui étaient considérés comme impurs par la loi de l'Éternel (Lév. 11) ? Si délicats qu'aient été ces mets, il ne voulait pas comme Israélite, se souiller par ce moyen. Il ne voulait pas non plus boire du vin que le roi buvait, quand bien même il n'y avait aucun commandement précis à ce sujet ; il n'était défendu qu'au nazaréen et quelquefois au sacrificateur. Pourtant, comment un repas se passait-il lors d'une fête païenne ? L’abus du vin libérait les freins moraux et l'on n'y faisait plus du tout la distinction « entre ce qui saint et ce qui est profane, et entre ce qui est pur et ce qui est impur » (Lév. 10 : 10). Le vin est « moqueur » et il les conduisait à louer les faux dieux (Dan. 5 : 4). Daniel ne voulait non plus rien avoir à faire avec tout cela.
            C'est pourquoi il demanda dès le début au prince des eunuques de lui permettre de ne pas se souiller par les mets délicats et le vin du roi. Ses trois amis se joignirent à lui ; un témoignage fidèle est une stimulation pour les autres.
            Des légumes et de l'eau, durant trois ans au moins, à la même table que ceux qui jouissaient des mets délicats et buvaient du meilleur vin ! N'était-ce pas dur ? Les quatre jeunes gens n'étaient-ils pas à plaindre ?
            N'oublions pas qu'ils le faisaient pour plaire à Dieu, pour lui obéir, pour marcher avec lui. Dieu ne reste pas leur débiteur. La suite de leur histoire révèle qu'ils avaient « choisi la bonne part » :

                   - Leurs visages avaient meilleure apparence et étaient plus gras que ceux de tous les jeunes gens qui mangeaient les mets délicats du roi (v. 15). Dieu bénissait leur nourriture.
                   - Dieu donna aux quatre jeunes gens « de la science et de l'instruction dans toutes les lettres et dans toute la sagesse » (v. 17). Nebucadnetsar lui-même dut constater que dans les choses qui réclamaient de la sagesse et de l'intelligence, ils étaient dix fois supérieurs à tous les devins et enchanteurs. A celui qui se sépare du mal pour Dieu et le craint, Dieu donne de l'intelligence dans ses pensées et ses secrets (Ps. 25 : 14).
                   - Ils avaient des communications confiantes avec Dieu dans la prière et Il écoutait leurs demandes (2 : 18-19 ; 6 : 11, 23).
                   - Dans leurs épreuves, Il leur donna des preuves merveilleuses qu'Il était auprès d'eux et qu'il était leur Dieu (3 : 24, 25 ; 6 : 23).
                   -
Par l'ange, Il appela Daniel « bien-aimé » (9 : 23 ; 10 : 11, 19). Il pouvait faire l'expérience de l'amour de Dieu dans une mesure particulière.

            Seulement des légumes et de l'eau tous les jours, dans une abstinence et un renoncement continuels, et pourtant dans l'abondance !
            Ashpenaz pensait à tort que les quatre jeunes gens présenteraient des visages tristes en ne se nourrissant que de légumes et d'eau ; de même, beaucoup d'enfants du monde s'imaginent aujourd'hui qu'un chrétien, qui prend sa profession de foi au sérieux, ne peut être qu'un hypocrite. Certes, le croyant qui marche avec le Seigneur se conservera pur du monde (Jac. 1 : 27) en renonçant à ses mets délicats qui lui sont offerts de tous les côtés. Mais s'il se nourrit du Seigneur Jésus, qui est effectivement méprisé du monde, il est alors « plus gras » que les autres. Il ne lui manquera rien. Le Seigneur ne dit-il pas : « C’est mon Père qui vous donne le véritable pain qui vient du ciel... Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim ; et celui qui croit en moi n'aura jamais soif » (Jean 6 : 32, 35) ?
            Ce sont au contraire les personnes qui ne connaissent pas le Seigneur Jésus qui souffrent de faim et de soif ! Les mets délicats du prince de ce monde ne peuvent jamais satisfaire leurs vrais besoins spirituels.

 
 
L'homme ordinaire aux yeux du monde

            Il est banal à tous égards : il n'est pas particulièrement beau, ni particulièrement intelligent ou riche. Rien ne le distingue du « commun des mortels » : aucun don particulier ni aucune qualité sportive dont on fait tant de cas aujourd'hui dans le monde.
            « L'homme ordinaire » est très répandu. Personne ne le tient en grande estime. On le croise avec indifférence. Il est vrai que l'on est bien aise de l'avoir dans les ateliers et dans les entreprises ; mais là aussi il n'est qu'un parmi d’autres ; il n'est qu'un numéro.
            Devant Dieu, il n'y a pas d'homme ordinaire. Celui qui vient à Lui en fera l'expérience. Le bon Berger s'en va après celui qui est perdu jusqu'à ce qu'il l'ait trouvé. Chaque fois qu'un pécheur se repent, il y a de la joie au ciel. Le bon Berger appelle ses propres brebis par leur nom. Celui qui appartient à son troupeau peut dire : « Même quand je marcherais par la vallée de l'ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi » (Ps. 23 : 4) ; c’est une expérience personnelle.
            Déjà la manière dont Dieu mentionne dans son Livre l'un ou l'autre de ses humbles enfants montre combien ils ont de valeur pour son cœur : le Seigneur observait la veuve qui jetait deux pites au trésor par amour pour Dieu (Marc 12 : 41-44). Le parfum de grand prix répandu par la femme de Béthanie sur la tête de Jésus a été une telle joie pour lui qu'il a veillé à ce que cet acte soit connu dans le monde entier (Matt. 26 : 6-13). Pierre et Jean étaient des pêcheurs comme beaucoup d'autres, « des hommes sans instruction et du commun » (Actes 4 : 13), mais ils représentaient beaucoup aux yeux de Celui qu'ils suivaient ! Cela ne nous encourage-t-il pas ?

 

Que sommes-nous pour lui ?

            Dans le Cantique des cantiques, nous trouvons une description donnée par le Saint Esprit des relations d'amour entre le roi bien-aimé et son épouse. Ce cantique est avant tout une image de la relation du Messie futur avec le peuple d'Israël, son épouse terrestre ; cette relation se manifestera lorsque ce peuple se tournera vers le Seigneur dans une vraie et profonde repentance et Le servira de son plein gré avec un cœur renouvelé et vivifié par l'Esprit. Mais au sens figuré, ce livre a aussi beaucoup à nous dire, à nous qui appartenons à l'épouse céleste. Nos relations d'amour avec le Seigneur Jésus, fondées sur son œuvre rédemptrice parfaite, étant déjà présentement intimes et indissolubles, nous sommes autorisés à nous appliquer plusieurs paroles de l'époux et de l'épouse du Cantique des cantiques, particulièrement lorsqu'elles se réfèrent à l'amour mutuel.
            Mais nous aimerions nous arrêter maintenant sur quelques expressions de l'époux qui nous montrent d'une manière imagée et émouvante le plaisir qu'Il éprouve en son épouse et ce qui Le remplit de joie. Elles nous encourageront à une plus grande fidélité et à plus de dévouement. Nous nous posons souvent la question : Le Seigneur qu'est-il pour moi ? Mais nous voulons maintenant nous demander : Que suis-je pour Lui, et que trouve-t-Il en moi et dans ma vie ?

 

                           « Tu es toute belle, mon amie, et en toi il n'y a point de défaut » (Cant.  4 : 7)

            Nous trouvons plus d'une douzaine d'exclamations semblables dans ce cantique. S'il ne s'agissait là que d'une relation toute naturelle entre personnes, nous n'en serions pas étonnés. Dans la littérature de ce monde, il y a de nombreux hymnes dans lesquels les poètes louent la beauté éphémère d'un être. Mais ici, c'est le Seigneur lui-même qui parle ; ses descriptions des traits physiques de son épouse ne sont que des symboles de sa beauté morale et spirituelle. Son admiration pour elle et son ravissement parlent à notre cœur.
            « Je suis noire » (1 : 5) ; cela nous rappelle qu’un jour nous avons dû confesser que nous étions des pécheurs corrompus. Mais nous avons été justifiés par la foi « dans le Christ », rendus agréables à Dieu dans le Bien-aimé (Eph. 1 : 6). Le Christ Jésus « nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1 : 30). En Lui nous avons été transportés de la position de pécheurs dans celle de justes et de saints. Lorsqu'Il contemple son épouse, Il voit ainsi en elle la perfection de sa propre beauté.
            Mais le Seigneur se réjouit non seulement de la beauté de son épouse, qui est un résultat de son œuvre accomplie, mais aussi des manifestations de la vie qu'elle possède par la foi en Lui. Il considère, avec un tendre intérêt, chaque mouvement, et trouve son délice lorsque ces choses émanent de cette source.

 
                           « Que de charme ont tes amours, ma sœur, ma fiancée » (Cant. 4 : 10).

            Jésus est venu chercher et sauver des pécheurs qui ne se souciaient pas de Lui. S'ils écoutent son appel et Le reçoivent par la foi, de ces cœurs, qui jusque-là étaient morts pour Dieu, jaillit alors l'amour pour Lui. « Que de charme » il a pour notre Seigneur ! Avec quelle satisfaction Il le remarque ! Plus l'état de perdition dans lequel se trouvait un homme est profond, plus le miracle est grand le jour où il commence à s'attacher à son Sauveur.
            Lorsque Jésus était à table chez Simon le pharisien, Il était attentif à chacun des détails du témoignage d'amour de la pécheresse connue de toute la ville. Il voyait comment elle était entrée dans la maison malgré le mépris qu’on lui manifesté, comment elle sacrifiait pour Lui le parfum de grand prix, arrosait ses pieds de ses larmes, les couvrait de baisers, les oignait et les essuyait avec ses cheveux.
            Quel encouragement de penser que notre Seigneur prend en considération, avec une grande joie, chaque manifestation de notre amour pour Lui et chaque offrande que celui-ci Lui apporte ! Cet amour ne peut jamais provenir de la chair. Son terrain nourricier est l'amour du Seigneur pour nous. Si nous sommes occupés de Lui par l'Esprit, alors son amour nous remplira. La seule question est la suivante : N'y a-t-il rien qui y fasse obstacle ?

 
                          « Je te compare, mon amie, à une jument aux chars du Pharaon » (Cant. 1 : 9)

               Le véritable amour se montrera dans l'obéissance. Il en résulte une interaction. Le Seigneur dit : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour » (Jean 15 : 10). L'amour pour le Seigneur se manifeste par la soumission à sa Parole : cela rend possible une communion paisible avec son amour et celui-ci appelle en retour notre amour.
            Puissions-nous davantage être comparés aux juments nobles attelées aux « chars du Pharaon » ! Ce n'étaient pas des animaux paresseux et têtus. Un léger coup de bride suffisait pour les mettre au trot et les guider çà et là, selon la volonté du souverain ! Notre Bien-aimé nous a rachetés par son sang précieux (2 Pier. 2 : 1), « achetés à prix ! » (1 Cor. 6 : 20). N'a-t-Il pas un droit illimité à notre entière obéissance ? De plus, son approbation, sa louange et ses regards de satisfaction sont une stimulation plus efficace que le fouet.

 
                          « Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur » (Cant. 1 : 12)

            Il est assis à table. Son âme aimerait se rassasier. De quoi ? De l'odeur du nard de sa fiancée qui monte jusqu'à lui !
            Nous oublions si facilement, dans notre vie quotidienne, qu'en nous aussi, croyants, la chair veut constamment se manifester avec son égoïsme, son orgueil et sa souillure. Toutes les « œuvres de la chair » répandent la mauvaise odeur de la corruption qui déshonore le nom du Seigneur et porte préjudice au témoignage chrétien.
            C'est pourquoi il nous est dit : « Marchez par l'Esprit, et vous n'accomplirez pas la convoitise de la chair » (Gal. 5 : 16). Le Saint Esprit produira alors dans nos cœurs et dans notre vie le « fruit de l'Esprit », lequel comprend « l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (v. 22). Toutes ces manifestations de la nouvelle nature dans la puissance du Saint Esprit sont des parfums de grand prix pour le Seigneur Jésus. Les hommes peuvent ne pas en percevoir grand-chose. Mais rien ne Lui échappe. Combien cela nous encourage à marcher dans la puissance de l'Esprit, aussi en ce qui ne se voit pas et est tout petit !
            Dans un sens particulier, le nard est un symbole de l'adoration ; cela nous fait penser à Marie de Béthanie qui a oint les pieds du Seigneur avec un parfum pur de grand prix (Jean 12). Elle avait saisi les occasions de s'asseoir à ses pieds et d'écouter sa Parole par laquelle plusieurs gloires de sa Personne lui avaient été révélées. Aussi son cœur débordait-il d'adoration. Combien le Seigneur aime et est réjoui lorsque nous entrons devant Lui à sa Table et que, dans l'adoration, nous répandons le parfum de ses perfections et de ses gloires devant Lui et devant le Père. N’est-ce pas une preuve que notre âme est beaucoup occupée de Lui ?

 
                          « Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince ! » (Cant.  7 : 1)

            Le Bien-aimé fait attention à tout. Il voit marcher sa Sulamithe et admire ses pieds qui témoignent qu'elle est une fille de prince.
            Combien le Seigneur se réjouit aussi de nos pas quand notre marche correspond à la haute position à laquelle nous sommes parvenus en Lui ! Le fait qu'il connaisse notre sentier et soit au fait de toutes nos voies (Ps. 139 : 3), devrait nous stimuler à Lui plaire. La Parole nous dit : « Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'évangile du Christ », c'est-à-dire en accord avec ce qui nous est donné (Phil. 1 : 27) ; « nous vous avons… suppliés instamment de marcher d'une manière digne de Dieu qui vous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire » (1 Thes. 2 : 12). Paul dit aux Ephésiens : « Je vous exhorte... à marcher d'une manière digne de l'appel dont vous avez été appelés » (4 : 1) - conformément à la position céleste en Christ décrite dans l'épître qu’il leur adresse. Toute cela est devenu notre sûre part en Lui ; elle nous rend capables de « marcher d'une manière digne du Seigneur afin de lui plaire à tous égards » (Col. 1 : 10).

 

                  D'après W. Gschwind – Extrait de « Conseils pour la vie nouvelle »