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Moïse face aux pièges du Pharaon, figure de Satan

 
 

            Le début du livre de l’Exode montre la compassion de Dieu envers son peuple opprimé par le Pharaon en Egypte. Appelé par l’Eternel pour délivrer les fils d’Israël, Moïse est envoyé vers le Pharaon. Celui-ci refuse d’entendre la demande de l’Eternel ; alors des plaies successives sont envoyées sur son pays, mais le roi endurcit son cœur chaque fois que Dieu cesse de frapper l’Egypte.
            En considérant plus particulièrement les chapitres 7 à 10, nous voudrions faire remarquer les soins divins à l’égard de Moïse. Instruit et fortifié par l’Eternel, il saura déjouer les pièges successifs du Pharaon. Avec Aaron, il aurait pu dire, comme l’apôtre Paul plus tard :« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31).
            Avant de considérer ces récits de l’Exode, nous rappellerons ce que l’Eternel avait promis à Abraham.

 

La promesse de Dieu à Abraham

            Abraham, répondant à l’appel du « Dieu de gloire », est sorti de son pays et de sa parenté, « sans savoir où il allait » (Héb. 11 : 8). Il a obéi par la foi à cet ordre divin accompagné d’une septuple promesse (Gen. 12 : 1-3). Arrivé au pays de Canaan, Dieu lui apparaît à Sichem, au chêne de Moré, et lui dit : « Je donnerai ce pays à ta descendance » (v. 7). Le patriarche bâtit un autel à l’Eternel, il l’invoque, et tend sa tente au même endroit (v. 8).
            Etranger dans le pays de Canaan, Abraham doit pour l’instant s’y promener « en long et en large » (v. 17). Il va habiter Hébron et là aussi, il bâtit un autel à l’Eternel (v. 18). Il avance en âge sans avoir d’enfant ; comment pourrait-il avoir une descendance « comme la poussière de la terre » (v. 16) ? Il en parle à l’Eternel qui vient de l’assurer qu’Il est son « bouclier » et sa « très grande récompense » (15 : 1). Dieu lui promet un fils : ce sera Isaac. Il l’invite à compter les étoiles des cieux et lui dit : « Ainsi sera ta descendance » (v. 5, 18). Abraham « crut l’Eternel ; et il lui compta cela à justice » (v. 6).
            Mais cette « descendance » doit séjourner dans un autre pays, où elle sera opprimée pendant quatre cents ans, jusqu’à ce que l’iniquité des Amoréens vienne à son comble (v. 13, 16). L’Eternel promet de juger cette nation qui les aura asservis et annonce que les descendants d’Abraham sortiront avec de grands biens (v. 14).

            « Les dons et l’appel de Dieu sont sans repentir » (Rom. 11 : 29). « Ce que sa bouche a dit, sa main l’accomplira », affirme un cantique. Aussi, au début de l’Exode, le temps est venu où ses promesses vont s’accomplir. Les fils d’Israël étaient descendus en Egypte où Joseph, l’arrière petit-fils d’Abraham, envoyé par Dieu (Gen. 45 : 5), avait joué un grand rôle en leur faveur. Il avait été établi sur le pays par le Pharaon, qui avait compris qu’en lui était « l’esprit des dieux » (Gen. 41 : 38). Or maintenant Joseph est mort, après avoir assuré à ses frères : « Dieu vous visitera certainement et vous fera monter de ce pays-ci dans le pays qu’il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob » (Gen. 50 : 24).

 

L’oppression des fils d’Israël en Egypte

            L’atmosphère a complètement changé dans le pays d’Egypte : le nouveau Pharaon et son peuple n’ont pas connu Joseph (Ex. 1 : 8 ; Act. 7 : 18). Celui qui avait sauvé l’Egypte et conservé la vie à tout son peuple, est totalement oublié ! Il en est de même dans le monde actuel, dont Satan est le prince : Joseph avait été appelé « sauveur du monde » et honoré comme tel (Gen. 41 : 45), mais Jésus, en tant que Sauveur, a été rejeté. Il n’a aucune place dans le cœur des incrédules.
            Le comportement de ce Pharaon a des conséquences désastreuses ; les fils d’Israël sont assujettis par le nouveau maître de l’Egypte, type incontestable de Satan, à un service impitoyable. C’est une figure de l’esclavage du péché (Rom. 6 : 17). Toutefois, la rédemption est le grand sujet de l’Exode. Dieu entend le cri des captifs, Il voit leur affliction et se souvient de son alliance avec Abraham (Ex. 2 : 24-25). Le peuple d’Israël va être arraché à l’ennemi, « à main forte et à bras étendu » (Deut. 5 : 15).

 

La préparation du libérateur d’Israël

            Dieu se sert d’abord de simples sages-femmes qui Le craignent ; refusant d’obéir à l’ordre du roi, elles laissent vivre tous les nouveau-nés mâles d’Israël (Ex. 1 : 17). Ainsi, les desseins de l’ennemi sont déjoués. La fidélité est précieuse aux yeux de Dieu en tout temps. Il récompense ces femmes (v. 20-21).
            Dieu prépare aussi en secret un sauveur. L’état de misère et de perdition de sa créature ne l’a jamais laissé indifférent. Moïse, « beau à Dieu », est un type de Christ (Act. 7 : 20 ; Héb. 11 : 23). Ses parents pieux « ne craignent pas l’ordonnance du roi » (Héb. 11 : 23) ; ils le cachent durant trois mois, mais sont ensuite contraints de le déposer dans un coffret, sur les eaux du Nil (Ex. 2 : 3). Ils ont mis leur confiance en l’Eternel. Il se sert des larmes du petit enfant. La fille du Pharaon le découvre, s’émeut et le recueille. Finalement le décret du Pharaon n’aura servi qu’à préparer - dans sa propre maison - un rédempteur pour tout Israël !
            Instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, Moïse grandit à la cour du Pharaon. Devenu grand, il va montrer, comme ses parents, une grande foi (Héb. 11 : 24). Il refuse l’avenir brillant qui lui est offert. Il choisit d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu. Il estime l’opprobre de Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte, car il regarde à la récompense (Héb. 11 : 26).

            Moïse sort, de son propre chef, pour servir son peuple ; mais il échoue lamentablement. Il craint le Pharaon et s’enfuit. Il lui faut avant tout apprendre et attendre le moment choisi par Dieu. Pour chercher à suivre Christ et à Lui ressembler, ne comptons jamais sur notre énergie naturelle (Ex. 2 : 12 ; Jean 18 : 10). Attendons patiemment son appel !
            Arrivé en Madian, Moïse trouve son épouse, Séphora, et devient berger au service de son beau-père (Ex. 2 : 15, 21-22). Quarante ans s’écoulent « derrière le désert » ! L’école de Dieu est grandement préférable à celle de l’Egypte (Ps. 32 : 8-9). Finalement, l’Eternel se révèle à lui par une grande vision. Au milieu de la fournaise de l’Egypte, Israël est comparable à ce buisson qui ne se consume pas. Le peuple ne sera pas détruit, mais par un effet de la grâce de Dieu, il sera éprouvé et épuré (Ex. 3 : 1-6).

 

Moïse, serviteur envoyé pour accomplir le dessein de Dieu

            L’Eternel décide d’envoyer maintenant son serviteur Moïse pour délivrer son peuple. Or celui-ci a perdu toute sa superbe et ses illusions. Il soulève donc toutes sortes d’objections à l’appel divin. Il cherche à décliner ce poste d’honneur en se déclarant incapable (Ex. 3 : 11), ignorant (v. 13), sans autorité (4 : 1) ni éloquence (v. 10). Il s’estime vraiment inapte à la mission que Dieu veut lui confier ; il voudrait qu’Il choisisse un autre serviteur (v.13). Il a gardé un souvenir amer de l’insuccès de sa première tentative (5 : 23), et surtout sans doute de l’incompréhension de ses frères (6 : 12) !
            Toutefois, pour se glorifier, Dieu se sert justement de ce qui est faible, vil et méprisé. Tel était maintenant Moïse aux yeux du monde, depuis qu’il l’avait volontairement abandonné pour s’associer à de plus humbles que les Egyptiens (Rom. 12 : 16) ! Qu’importe la « valeur » de Moise : l’Eternel a l’intention de le revêtir de ses propres ressources !
            Moïse doit toutefois mettre d’abord sa maison en ordre, en faisant circoncire son fils par sa mère : c’est la volonté expresse de l’Eternel. Pour servir le Seigneur au milieu de son peuple ou de ce monde, il faut commencer par purifier nos voies personnelles.
            Ensuite Moïse doit se rendre vers Israël - avec Aaron, son frère que Dieu lui a adjoint devant ses protestations incrédules (Ex. 4 : 14-16). Là, il réalise que toutes ses appréhensions étaient infondées. C’est souvent le cas aussi pour nous, à notre honte. L’Eternel a préparé les cœurs : en entendant que Dieu se propose de les visiter (en grâce), ses frères croient et se prosternent devant l’Eternel (Ex. 4 : 31 ; 2 Chr. 29 : 36).

 

L’entrevue du Pharaon avec Moïse et Aaron

            Ensuite Moïse doit affronter le monarque absolu qui régnait sur l’Egypte. Il connaissait très bien, par expérience personnelle, l’ambiance délétère et les pièges tendus à ceux qui étaient là. L’Egypte est une figure saisissante du monde actuel. Dieu allait délivrer son peuple, non seulement de la fournaise de fer (Deut. 4 : 20) et des exacteurs (Ex. 5 : 6), mais aussi des temples, des autels, des mauvaises associations et des « modes » en vigueur dans un monde sans Dieu (Soph. 1 : 8).
            Moïse et Aaron sont chargés d’un message capital pour le Pharaon, expression de la volonté arrêtée de Dieu : « Ainsi dit l’Eternel, le Dieu d’Israël : Laisse aller mon peuple, afin qu’ils me célèbrent une fête dans le désert » (Ex. 5 : 1, 3). Les deux frères refuseront fermement de déroger à cette volonté divine tout au long de leur « bataille » avec l’ennemi. Ils s’appuient sur l’autorité souveraine de la Parole de Dieu ! Leur attitude est un exemple pour tous les croyants. Ceux-ci doivent se souvenir du modèle suprême laissé par le Seigneur lors de sa tentation au désert (Matt. 4 : 4, 7, 10).
            Dieu affirme ses droits sur Israël. Il est son peuple et le Pharaon n’a aucun droit de le retenir en esclavage ! Israël, qui est appelé « son premier né
» (Ex. 4 : 22), doit célébrer une fête à l’Eternel. Il doit se réjouir librement de sa communion avec son Dieu. Ce n’est possible qu’au désert, hors de l’Egypte. Israël et maintenant son peuple céleste doivent être nettement « séparés » de ce monde, dont Satan est le chef. Il en est de même pour tous les chrétiens.
            La réponse du Pharaon montre bien - à l’instar de Nabal (1 Sam. 25 : 10-11) - qu’il est un insensé (Ps. 14 : 1 ; 53 : 1) : « Qui est l’Eternel pour que j’écoute sa voix et que je laisse aller Israël ? Je ne connais pas l’Eternel et je ne laisserai pas aller Israël » (Ex. 5 : 2).

 

L’endurcissement du Pharaon 

            Cette première entrevue se traduit par une aggravation de la servitude des fils d’Israël. Le Pharaon les traite de paresseux ; il prétend que c’est pour cette raison qu’ils crient : « Allons et sacrifions à notre Dieu ». Il commande à ses commissaires de faire peser durement le service sur eux. Ainsi, dit-il, ils n’auront pas le temps de regarder « à des paroles de mensonge » (Ex. 5 : 8-9).
            A la suite d’un si dur labeur, une vague de découragement envahit les fils d’Israël, et elle atteint même Moïse et Aaron (v. 22-23). Dieu ne leur fait « aucun reproche ». Il leur donne une nouvelle révélation de Lui-même en se faisant connaître comme « l’Eternel » (6 : 2). Son Esprit nous encourage toujours en nous révélant son Fils et le cœur plein d’amour de notre Dieu.
            Le Pharaon va « endurcir » son cœur et refuser d’écouter le message de l’Eternel répété à plusieurs reprises par ses serviteurs : « Laisse aller mon peuple » (5 : 1 ; 7 : 16 ; 8 : 1, 20 ; 9 : 1, 13 ; 10 : 3). Il est toujours tragique de voir la propre volonté d’un homme s’affirmer, lorsqu’il cherche à s’opposer à la toute-puissance divine.

 

Les trois premières plaies envoyées sur l’Egypte 

            Les signes puissants restent sans effet sur le Pharaon ; ses devins les imitent, jusqu’au moment où ils devront reconnaître leur impuissance et dire : « c’est le doigt de Dieu » (Ex. 8 : 19). L’Eternel l’avait annoncé (7 : 4), le Pharaon n’écoute pas en dépit des signes et des miracles (Ex. 5 : 1-3). Par la verge d’Aaron, Dieu frappe les eaux du fleuve qui sont changées en sang (7 : 20). Il envoie ensuite des grenouilles (8 : 6), puis des moustiques (v. 17) : sans aucun résultat ! 
            Désormais les plaies vont s'aggraver. Il semble que Dieu les choisit en se servant chaque fois de « dieux » familiers aux Egyptiens idolâtres (Ps. 78 : 43-52). Le Pharaon, d’abord intransigeant, est bientôt obligé de lâcher du « lest ». Il se montre plus  conciliant, mais cherche en même temps à amener le peuple d’Israël à accepter les « compromis » qu’il lui suggère ! En fait, il voudrait écraser ce peuple, en tout cas l’empêcher d’obéir à la volonté divine. Or Dieu désirait qu’Israël lui offre des sacrifices qui Lui soient agréables, en rappelant celui de son Fils (1 Pier. 2 : 5). Le but de l’Ennemi n’a jamais varié : il s’élève contre tout ce qui appelé Dieu ou un objet de vénération, comme le fera bientôt un de ses instruments, le fils de perdition (2 Thes. 2 : 4).

 
 
Le premier piège de l’ennemi : proposer à Moïse de sacrifier dans le pays d’Egypte
 
            Pour essayer de faire tomber par surprise les deux serviteurs de Dieu, Moïse et Aaron, le Pharaon va leur tendre des pièges successifs. Nous avons besoin d’être instruits par le Saint Esprit pour apprendre à résister victorieusement aux séductions du diable (Jac. 4 : 7).
            Seul, le pays de Goshen, donné aux frères de Joseph pour y vivre, est préservé de la quatrième plaie, la « mouche venimeuse » (Ex. 8 : 21). Tout le reste de l’Egypte est ruiné. C’est alors que le Pharaon appelle Moïse et Aaron et leur dit habilement : « Allez, sacrifiez à votre Dieu dans le pays » (v. 25). Le piège est subtil, préparé pour enlacer un cœur qui ne serait plus en communion avec Dieu. Cette soudaine « libéralité » du roi pouvait sembler après tout bien « commode » ! N’est-ce pas une image du danger caché dans tous les « arrangements » que le monde propose au chrétien ? Pourquoi s’obstiner à aller séjourner dans un désert « grand et terrible » (Deut. 8 : 15) avec tout un peuple dénué, en apparence, de ressources ?

            Peut-être, cher lecteur, habitez-vous, comme nous, dans un pays qui semble vraiment « tolérant » à l’égard des chrétiens. Tout nous invite à y vivre sans crainte ; il suffit de nous soumettre à quelques règles vraiment élémentaires : soyons courtois, traitables et laissons chacun adorer comme il l’entend, le « dieu » qui lui plaît ! Ne nous mêlons pas des « croyances » de notre voisin. Peu importe, après tout, vous dira-t-on : sa religion, c’est son affaire !

            Ne manquons pas de prier, sans nous lasser, pour nos frères cruellement persécutés dans plusieurs pays de ce monde et exposés à tant de méchanceté. La vigueur de leur foi et la fraîcheur de leur amour pour Christ nous étonnent ; leur fermeté, leur patience au milieu de la souffrance pour leur foi, sont dignes d’admiration. Et il se confirme une fois encore que le sang des martyrs est la semence de l’Eglise ! En revanche, nous devons confesser que notre propre foi est bien vacillante, notre tiédeur spirituelle évidente. Certes, nous pouvons nous réunir avec facilité, au milieu souvent de l’indifférence de nos concitoyens. Avons-nous réalisé que cette tranquillité est souvent due à notre « timidité » ou même à notre absence de témoignage réel autour de nous ? Nous avons acheté ce « confort » au prix d’un silence humiliant. Peut-être cherchons-nous à oublier les paroles de notre Sauveur : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous... vous n’êtes pas du monde… à cause de cela, le monde vous hait » (Jean 15 : 18-19) ? Mais, direz-vous peut-être : « Je ne me sens pas haï ». Alors, attention ! « Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2 : 15). Ce monde si attirant, si complaisant, a crucifié le Seigneur de gloire et il serait prêt à recommencer !
 
 
Le refus de Moïse de désobéir à ce que Dieu a dit
 
            Ferme et courageux, Moïse répond sans ambages au Pharaon : « Il n’est pas convenable de faire ainsi ; car nous sacrifierions à l’Eternel, notre Dieu, l’abomination des Egyptiens... devant leurs yeux… » (Ex. 8 : 26 ; voir Gen. 43 : 32 ; 46 : 34). Il ajoute résolument : « Nous irons le chemin de trois jours dans le désert, et nous sacrifierons à l’Eternel, notre Dieu, comme Il nous a dit » (v. 26-27). Sa Parole fait autorité à ses yeux et règle sa conduite.
            L’Egypte n’est pas le lieu où l’on peut élever un autel au vrai Dieu. Leur père Abraham en avait fait l’expérience quand il était descendu dans ce pays sans rechercher au préalable l’assentiment divin.

            « Trois jours » - remarquons-le - c’est le temps passé par Jésus dans le tombeau, entre sa mort sur la croix et sa résurrection. Ce sont d’abord les vérités fondamentales que l’Ennemi cherche à nous enlever : elles rappellent sa défaite ! Un culte sans le souvenir de l’œuvre accomplie par le Seigneur ne le dérange pas du tout.

            Chers croyants, « le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne l’a pas connu » (1 Jean 3 : 1). Les « motifs » d’un vrai croyant lui échappent, ils sont du domaine de l’invisible (Héb. 11 : 27). Sans doute, certaines qualités peuvent être appréciées chez un croyant - s’il se montre travailleur, fiable, honnête… - mais les raisons d’une conduite séparée « moralement » du monde échappent aux incroyants et il en résulte alors parfois une grande opposition (1 Pier. 4 : 3-5).


 

Le deuxième piège : une "petite" concession demandée par le Pharaon

            Le second piège de l’ennemi n’est pas sans rappeler le premier ; au fond c’est une habile variante. Faussement conciliant, le Pharaon dit alors : « Je vous laisserai aller et vous sacrifierez à l’Eternel, votre Dieu, dans le désert ; seulement, ne vous éloignez pas trop en vous en allant » (Ex. 8 : 28). Il ajoute comme Jéroboam : « Priez pour moi » (1 Rois 13 : 6). Un cœur peut être partagé ; il est, en fait, ce que la Parole appelle : « un cœur et un cœur » (1 Chr. 12 : 33). Il garde alors sciemment des contacts avec le monde qui ne sont pas strictement indispensables (1 Cor. 7 : 31). On peut, avec un cœur « double », faire beaucoup de tort. Le témoignage est forcément « voilé » (voir le cas d’Abdias : 1 Rois 18 : 3), changeant, devant un monde qui épie les écarts de la conduite des croyants.
            Nous savons, par expérience, qu’il est facile d’élaguer quelques branches tout en restant fortement attaché au « vieux tronc » dont elles sont issues. Dans de telles conditions, de nouveaux rejetons pourront surgir de ce tronc vermoulu et s’élancer à leur tour ! Impossible de faire des progrès spirituels tant que les droits du Seigneur ne sont pas respectés dans ma vie (2 Cor. 5 : 15).
            Restons près de Lui, soyons animés du désir de Lui obéir joyeusement, étant remplis d’affection à son égard. Ses commandements ne sont pas pénibles. Il désire éclairer les « yeux de notre cœur », spirituellement parlant, et nous faire comprendre « quelle est l’espérance de son appel, quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints, et quelle est l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons » (Eph. 1 : 18). Les choses du monde perdront tout attrait pour nos cœurs (1 Jean 2 : 15-16).

 

De nouvelles plaies

            Une cinquième plaie est envoyée, c’est une « grande peste » (Ex. 9 : 3) ; elle épargne toutefois les troupeaux des Israélites dans le pays de Goshen. Elle est suivie d’un « ulcère faisant éruption en pustules sur les hommes et sur les bêtes » (v. 10). Puis Dieu envoie une terrible grêle mêlée de feu, qui épargne toutefois elle aussi les fils d’Israël (v. 23-26).
            C’est Dieu qui désormais endurcit lui-même le cœur du Pharaon - et de ses serviteurs (9 : 12 ; 10 : 1 ; Job 33 : 14). Ce roi a laissé passer le temps de se repentir (Jér. 46 : 17) - et de laisser aller le peuple de Dieu, comme le lui avait demandé inlassablement Moïse. Désormais, même quand il dit : « J’ai péché » (v. 27), il continue à pécher (v. 34) !

            Chers lecteurs, ne tardez pas à vous repentir, Satan vous amuse, vous distrait de bien des manières, mais que ferez-vous à la fin ? (Jér. 5 : 31).

            Ensuite l’arrivée de « sauterelles » est annoncée pour le lendemain (10 : 4). Le délai est court ! On fait venir Moïse et Aaron devant le monarque. Celui-ci a un nouveau « marché » à leur proposer ; peut-être se laisseront-ils séduire ?

 

Une nouvelle ruse du Pharaon et la ferme réponse de Moïse 

            Il leur dit : « Allez, servez l’Eternel, votre Dieu » (Ex. 10 : 8). Puis il demande : « Qui sont ceux qui iront ? ». Moïse répond : « Nous irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec nos fils et nos filles, avec notre menu bétail et avec notre gros bétail ; car nous devons célébrer une fête à l’Eternel » (v. 9).
            Le Pharaon, trompeur, déclare : « Que l’Eternel soit ainsi avec vous, comme je vous laisserai aller avec vos petits enfants ! Regardez, car le mal est devant vous. Il n’en sera point ainsi ; allez donc, vous les hommes faits, et servez l’Eternel, car c’est là ce que vous avez désiré » (v. 10-11). Puis, on les chasse de devant la face du Pharaon.
            Il y a dans de ces versets une leçon solennelle à retenir par les parents chrétiens. Sous la fausse compassion de l’ennemi, on devine ses intentions rusées et perverses - même si elles sont dissimulées sous de beaux sentiments ! C’est bien lui qui donnait récemment l’ordre de tuer tous les nouveau-nés mâles du peuple d’Israël !

            Aucun membre de la famille de la foi, si petit soit-il, ne doit être laissé exposé sans défense aux entreprises ennemies. Jeunes lecteurs, le christianisme n’est pas l’affaire seulement de vos parents. La maison chrétienne est un tout : C’est « toi et toute ta maison » (Gen. 7 : 1), depuis le commencement ! Il vous faut suivre les principes qui vont de pair avec l’atmosphère chrétienne où vous vivez en famille. Acceptez de vous conformer aux bonnes habitudes de vos parents et respectez aussi ce dont ils s’abstiennent pour plaire au Seigneur. Tout cela, même si vous n’avez pas encore compris la valeur et la nécessité de ces choses pour un enfant de Dieu.
            Les parents chrétiens ont la précieuse responsabilité de placer leurs enfants devant le Seigneur, en Lui demandant de les bénir. Ils ont besoin de patience pour les élever pour Lui, dès leur petite enfance. C’est un précieux privilège et aussi un devoir (Eph. 6 : 4). Il est plus facile de « courber » de jeunes branches ; plus tard, cela devient plus ardu. Ne soyons pas négligents, accomplissons fidèlement cette précieuse tâche, ce devoir prioritaire placé devant nous. La foi, hélas, « n’est pas de tous » (2 Thes. 3 : 2) ; mais nous avons l’heureuse et sérieuse responsabilité « d’assembler des matériaux » dans le cœur de notre enfant. Le Saint Esprit pourra s’en servir pour l’amener à Christ.
            La fille du Pharaon avait dit à Jokébed, la mère de Moïse : « Emporte cet enfant, allaite-le pour moi, et je te donnerai ton salaire » (Ex. 2 : 9) ; il est évident que cette pieuse mère en Israël, de la tribu de Lévi, avait agi tout autrement. Elle désirait obtenir, comme son fils plus tard, une autre récompense, de Dieu lui-même (Héb. 11 : 26).
            Chers parents, frères et sœurs dans la foi, allons-nous par un silence journalier coupable (Deut. 6 : 7) - ou pire peut-être par notre propre conduite relâchée, notre égoïsme, nos colères, nos convoitises que tous dans la maison voient - « pousser » nos enfants à tomber dans les terribles filets du monde dans lequel nous vivons ? Que Dieu nous garde d’endosser à la légère une telle responsabilité !

 

La neuvième plaie : des ténèbres sur tout le pays

            Devant les terribles dégâts causés par les « sauterelles », le Pharaon rappelle encore Moise et Aaron - après les avoir pourtant chassés. « J’ai péché, dit-il, contre l’Eternel votre Dieu, et maintenant pardonne, je te prie, mon péché… ». Il cherche à être délivré de cette « mort-ci », des sauterelles (Ex. 10 : 17). Alors Moïse supplie une fois encore l’Eternel, qui enlève les sauterelles, mais endurcit le cœur du Pharaon qui ne laisse point aller Israël.
            Des ténèbres épaisses sont ensuite envoyées sur tout le pays. Quelle grâce : « pour tous les fils d’Israël, il y eut de la lumière dans leurs habitations » (v. 23) ! Chers lecteurs, y a-t-il de la lumière dans nos maisons ? Christ seul est la lumière (Jean 12 : 46 ; 8 : 12). En entrant chez nous, chacun peut-il y voir la vraie lumière, alors que dehors, dans ce monde qui court vers la destruction, tout est terriblement obscur ? (Luc 8 : 16).

 

Une dernière tentative du Pharaon : empêcher le peuple d’offrir des sacrifices

            Le Pharaon appelle encore Moïse et lui dit : « Allez, servez l’Eternel, seulement que votre menu et votre gros bétail restent, vos petits enfants aussi iront avec vous » (Ex. 10 : 24). Moïse,toujours aussi ferme, lui répond cette fois avec audace : « Tu nous donneras aussi de tes mains des sacrifices et des holocaustes, et nous les offrirons à l’Eternel, notre Dieu ; nos troupeaux aussi iront avec nous, il n’en restera pas un ongle, car nous en prendrons pour servir l’Eternel notre Dieu, et nous ne savons pas comment nous servirons l’Eternel, jusqu’à ce que nous soyons parvenus là » (v. 25-26). Il faut en effet se trouver « sur le terrain divin » et « là où Dieu le veut » avant de pouvoir se former une idée juste de la nature et de l’étendue de ses droits. Il faut d’abord s’être retiré d’une atmosphère mondaine pour acquérir l’appréciation convenable de ce qui Lui est dû.
            C’était de la part de l’Ennemi un dernier effort pour empêcher le peuple d’offrir des sacrifices et des offrandes. On reconnaît bien là les efforts de Satan pour nous ravir Celui qui a été le parfait sacrifice. Il cherche - et réussit parfois - à nous priver de la jouissance de Christ, juste avant le culte, au moment précis où nous avons à présenter le Fils au Père ! C’est une perte pour nous mais c’est Dieu surtout qui est frustré de l’offrande précieuse qu’Il est en droit d’attendre de ses rachetés.
            Les soins du Seigneur ont aidé puissamment Moïse à déjouer tous les pièges successifs de l’Ennemi. Si aujourd’hui nous restons dépendants, nous serons merveilleusement aidés.

 

La dixième plaie

            Malgré ses « dernières » menaces (v. 28), le Pharaon est tout près de sa fin. Moïse sait qu’il ne le reverra pas avant qu’il meure (v. 29). Dans la dernière terrible plaie, les premiers-nés de toutes les familles de l’Egypte vont mourir. Simultanément, l’agneau de la Pâque, une figure de Christ, sera offert. La rédemption va donc s’accomplir. En poursuivant Israël dans la Mer Rouge, le Pharaon viendra à sa fin, avec toute son armée (Ex. 14 : 26-29 ; Ps. 136 : 13-15). Israël considère les Egyptiens morts sur le rivage ; il voit la grande puissance de l’Eternel ; alors il craint et croit l’Eternel !


            Chers lecteurs, « le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds » (Rom. 16 : 20). Quelle extraordinaire promesse, si encourageante ! Le temps de la veille et de l’attente sera donc bref. Fortifiés par une telle assurance, prenons sur nous l’armure complète de Dieu ; alors nous serons en mesure de tenir ferme contre les artifices du diable (Eph. 6 : 11).

 
 
                                                                         Ph. L        le 16. 09. 11