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David à Adullam, Kehila et Ziph

 
 Dans la caverne d’Adullam  
 A Kehila
 Au désert de Ziph
              
                                                
Lire : 1 Samuel 22 et 23
 

            C’est comme une perdrix poursuivie dans la montagne (1 Sam. 16 : 20) que David a dû fuir devant le roi Saül devenu son irréductible ennemi. Une vie errante commençait pour ce pauvre proscrit. Il a dû tout abandonner et, dès lors, les promesses de royauté qui lui avaient été faites paraissaient fortement s’éloigner.
            Son trop court séjour auprès de Samuel le réconforte, mais il sera suivi de deux faux-pas. A Nob, la ville des sacrificateurs, il ment pour obtenir de l’aide, et chez Akish, un prince des Philistins, il se conduit comme un insensé pour s’échapper (Ps. 34 : titre ; v. 1).

  
Dans la caverne d’Adullam

            Cette caverne sert « pour un temps » de refuge à David ; mais heureusement l’Eternel est son constant refuge (Ps. 142 : 5 ; 57 : 1). Il exprime dans ses psaumes les sentiments que l’Esprit de Dieu produit dans son âme. Ses expériences de foi et de confiance ont servi aux enfants de Dieu à travers les siècles ; ils y ont puisé la force et les encouragements indispensables.

                        Un refuge pour la foi

            Celui que la Parole appelle le « doux psalmiste d’Israël » (2 Sam. 23 : 1) dit : « Les justes m’environneront, parce que tu m’auras fait du bien » (Ps. 142 : 7). Les justes ? S’agit-il des hommes cités par le verset 2 de 1 Samuel 22 ? Le monde environnant estimait leur apparence inquiétante ; ils étaient suspects et considérés par leurs contemporains comme des hors-la-loi, le rebut de la société ! Or pourtant ils étaient devenus des hommes de foi (Héb. 11 : 38). Dieu appelle « justes » tous ceux qui aiment son Oint et le reconnaissent comme leur chef ! David est ici un type du Seigneur Jésus lui-même, du vrai « Fils de David ». Depuis que ces hommes - déjà au nombre de quatre cents - sont venus vers David, il ne sera plus question de leur triste passé. Ceux qui se rassemblent autour de Jésus ont échangé leur détresse morale, leur immense dette envers Dieu et l’amertume de leur âme contre « Sa justice ». Ils ont compris qu’ils n’avaient rien à faire valoir. Le monde a montré son incapacité à répondre aux immenses besoins de leur âme. Mais ils ont trouvé en Christ un chef et un objet pour leurs affections !
            Les compagnons de David ont donné des témoignages de leur amour pour le roi rejeté. Ils iront par exemple chercher, au péril de leur vie, l’eau qu’il désire dans le puits de Bethlehem gardé par les Philistins (2 Sam. 23 : 14-16). Le dévouement des rachetés vis-à-vis de Celui qui les a sauvés ne passe pas inaperçu : rien ne sera oublié (Matt. 10 : 42).
 

                        Avec le roi rejeté, en attendant son règne

            Apparemment David semblait n’avoir rien à offrir à ces hommes venus se réfugier auprès de lui, en dehors de sa compagnie et de sa sympathie. Ils partageaient alors ses souffrances, mais plus tard, ils seraient appelés à prendre part à sa gloire royale. La souffrance est la part des croyants qui suivent Christ ici-bas (2 Tim. 2 : 3, 12). Mais bientôt, en contraste absolu avec ceux qui ont leur part sur la terre, ils hériteront de « biens célestes et permanents » (Héb. 10 : 34). Les serviteurs de Saül pouvaient bien obtenir toutes sortes d’avantages et de biens (1 Sam. 22 : 7), mais ils étaient uniquement leur part pendant leur vie sur la terre !
 
                        Le massacre ordonné par Saül
 
            Dans sa folie sanguinaire, Saül va faire passer par le fil de l’épée toute la ville de Nob (v. 19). Des sacrificateurs y vivaient et ils étaient « coupables » à ses yeux d’avoir reçu et aidé David. Un seul échappe à cette tuerie : Abiathar ! Il vient rejoindre l’oint de l’Eternel à Kehila. David est conscient d’être à l’origine de ce drame ; il le confesse au fils de cet Akhimélec, le souverain sacrificateur, qui vient d’être massacré. Nous ne pouvons pas toujours réparer les conséquences de nos fautes ; cherchons cependant à le faire, dans la mesure de nos possibilités.
            David recommande à ce rescapé : « Demeure avec moi, ne crains point ; car celui qui cherche ma vie, cherche ta vie, et près de moi tu seras bien gardé » (v. 23). Or Abiathar est un sacrificateur ; en s’enfuyant, il a emporté un éphod et ne tardera pas à s’en servir en faveur de David qui cherche dans chaque circonstance à faire la volonté de Dieu (1Sam. 23 : ­6).
 
 
 
A Kehila

            Gad, le prophète -image de la divine Parole- était venu lui aussi avertir David de ne pas rester dans la caverne : il devait entrer dans le pays de Juda (1 Sam. 22 : 5). C’est là que David apprend que les Philistins, infatigables maraudeurs, sont à nouveau en campagne. Ils font la guerre à Kehila et pillent les aires (1 Sam. 23 : 1). Dans nos temps prétendument « modernes », ces ennemis n’ont pas changé de tactique : ils s’ingénient toujours à affamer l’âme du croyant en le privant de la nourriture indispensable.

 
                        La délivrance opérée par David
 
            Dans la détresse, on a pensé, semble-t-il, à faire appel à David plutôt qu’à Saül ! On sait où se trouve le secours, mais sera-t-on disposé à rendre au sauveur selon le bienfait reçu ? (Ps. 103 : 2).
            David, on le sait, était lui-même serré de près ; il aurait pu penser que c’était l’affaire de Saül de protéger le pays. Le vainqueur de Goliath n’avait-il pas été tout récemment mis de côté par le peuple oublieux et son roi Saül, jaloux et haineux ? Dans de telles conditions, fallait-il s’étonner de voir l’ennemi intérieur relever la tête avec audace ?
            Dans le cœur de David, il n’y avait pas de place alors pour des sentiments égoïstes, si fréquents, hélas, dans nos cœurs ! Il va agir ici comme s’il était le véritable roi du pays - et cela malgré tous les risques encourus. Cette attitude met de côté toute prudence humaine. Tout jeune, déjà plein de courage, il avait su s’appuyer sur Dieu pour  délivrer ses brebis du lion et de l’ours (1 Sam. 17 : 34-35). Il est maintenant disposé à se porter au secours de cette ville de Juda assiégée par l’ennemi.
            Aussi forte soit la « pression » que des épreuves personnelles peuvent exercer sur nous - si notre cœur est rempli du même esprit que celui de David au Psaume 57, et si notre ressource est la grâce divine -, nous ne verrons pas un croyant dans la détresse sans être pressé de lui venir en aide !

            David interroge l’Eternel : « Irai-je, et frapperai-je ces Philistins ? » (1 Sam. 23 : 2). Il a pris cette excellente habitude de s’enquérir d’abord auprès de Dieu au sujet de Sa volonté. Il ne se sent pas libre d’agir de son propre chef, même s’il s’agit d’ennemis (voir 2 Sam. 5 : 18-19, 22-23). C’est en agissant ainsi que nous nous montrons véritablement dépendants du Seigneur.

            Alors l’Eternel répond à David : « Va, et tu frapperas les Philistins et tu sauveras Kehila » (1 Sam. 23 : 2). David avait déjà expérimenté la délivrance divine, il est prêt à partir ! Mais ses compagnons, maintenant au nombre d’environ six cents hommes, sont remplis de crainte. Ils tentent de décourager David en parlant « des troupes rangées des Philistins ». Or ceux-ci sortaient plutôt par bandes pour faire leurs razzias.

            David doit apprendre à avoir affaire à l’incrédulité des hommes. Ceux-ci font penser aux disciples de Jésus qui « étaient frappés de stupeur  et le suivaient avec crainte » (Marc 10 : 32). Pour encourager ceux qui hésitaient à le suivre, David s’adresse à nouveau à l’Eternel, qui lui répond de façon encore plus précise. « Et David alla avec ses hommes à Kehila, et combattit contre les Philistins et emmena leurs troupeaux, et leur infligea une grande défaite. Et David sauva les habitants de Kehila » (v. 5 ; 2 Chr. 14 : 11).

            Son dévouement ne sera pas récompensé. N’en a-t-il pas été de même avec le Seigneur, Lui qui était venu délivrer son peuple de l’esclavage de Satan ? Aussi ne se fiait-Il pas à eux. « Il connaissait tous les hommes… lui-même connaissait ce qui était dans l’homme » (Jean 2 : 24-25). Il lit aujourd’hui dans chacun de nos cœurs. Peut-il y voir la gratitude de ceux qui ont été les objets d’un si grand salut ?

 
                         La trahison de Kehila
 
            Une nouvelle épreuve formatrice attend David. On rapporte à Saül que le fugitif est entré dans Kehila. Aveuglé, endurci, le roi déclare : « Dieu l’a rejeté et livré en ma main » (v. 7). Il veut tirer partie de la présence de David dans une ville. Il convoque alors tout le peuple pour la guerre, mais David l’apprend et il demande à Abiathar de venir vers lui avec l’éphod. Puis il interroge l’Eternel : Saül viendra t-il et les hommes de Kehila, qu’il vient de délivrer, le livreront-ils à son ennemi ? (v. 12). Cet échange entre David et l’Eternel a lieu avec beaucoup de simplicité. Les questions du fugitif sont claires ; la réponse solennelle de Dieu est simple : « Ils te livreront » (v. 13).
            Les vraies ressources de David, comme les nôtres, sont en Dieu. Nous l’apprenons davantage à chaque étape de notre vie ! Celui qui se tient dans la présence de Dieu peut consacrer toute son énergie à aider et à servir les autres - c’était le cas de l’apôtre Paul (2 Cor. 12 : 15). Si toutes nos ressources sont en Dieu, nous ne chercherons pas à obtenir une récompense de la part de ceux que nous avons servis.
            David, cet homme « selon le cœur de Dieu », vivait alors en marge de la société. Il avait affaire à l’injustice, à la méchanceté. Les hommes dans leur haine, leur jalousie et leur ingratitude, étaient prêts à le trahir. Avertis, David et ses hommes « s’en allèrent où ils purent » (v. 13).
 
 
 
Au désert de Ziph
 
                        La visite de Jonathan
 
            Jonathan  a rejoint David au désert de Ziph, « dans le bois » (v. 16) ; il l’encourage et fortifie son âme en Dieu (v. 16). Ainsi, dans sa miséricorde, le Seigneur peut permettre que nous soyons l’objet d’une véritable sympathie humaine. Le fils du roi Saül, insulté par son père à cause de sa fidélité à David, cherche à fortifier le fils d’Isaï en lui disant : « Tu régneras sur Israël » (v. 17). Mais cet ami de David, jusqu’ici fidèle, s’en retourne « à sa maison » (v. 18). Ils ne se reverront plus, Jonathan mourra avec son père face aux Philistins. David poursuivra sans lui son chemin de souffrance et de rejet.
 

                        La trahison des Ziphiens

            L’hostilité acharnée des Ziphiens va, elle aussi, se manifester à deux reprises (voir aussi 1 Sam. 26 : 1). Pour complaire à Saül, ils l’informent de la retraite où se cache David dans le désert de Juda (1 Sam. 23 : 19 ; Ps. 63). Et lui n’hésite pas à prendre le nom de Dieu en vain pour appeler la bénédiction sur eux (v. 21) !
            Ces Ziphiens font penser à Judas, qui a vendu son Maître, Jésus. Le Roi rejeté a rencontré, plus encore que David, le débordement du mal, la « contradiction des pécheurs contre lui-même » (Héb. 12 : 3). Son cœur, infiniment sensible, en a profondément souffert. 

 
                        Le rocher de la séparation
 
            Le Psaume 54 montre l’état d’esprit de David à ce moment-là : « Des étrangers se sont levés contre moi » (v. 3), dit-il ; mais il ajoute aussitôt : « Voici, Dieu est mon secours » (v. 4). Il en a fait l’expérience à maintes reprises, et tout particulièrement ici. Au moment où Saül et ses hommes semblent sur le point de l’encercler et de se saisir de lui, un messager arrive et dit au roi : « Hâte-toi, et viens, car les Philistins se sont jetés sur le pays (v. 27) ». Ainsi « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8 : 28). Saül, qui respirait menace et meurtre comme plus tard son homonyme (Act. 9 : 1), doit abandonner sa poursuite (1 Sam. 23 : 28).
            En souvenir de cette subite délivrance, on appellera ce lieu : le « rocher de la séparation » (v. 28).
 
 
            Pendant toute cette période si éprouvante de sa vie, David a été à l’école de Dieu - comme Joseph et tant d’autres hommes pieux. Pour les former, Dieu se sert de ses voies merveilleusement variées (Ps. 77 : 13, 19). Il utilise même la méchanceté et l’hostilité des hommes. « Toutes choses te servent », dit le Psalmiste (119 : 91) ; ne l’oublions pas ! Dieu agit de la sorte à l’égard de chacun de ses enfants.
            A mesure que David apprend, il devient plus qualifié pour conduire le peuple d’Israël, à remplir le service auquel il a plu à Dieu de l’employer (Act. 13 : 36 ; Ps. 78 : 70-72).

            Chers lecteurs croyants, nous sommes affligés, « si cela est nécessaire ». Dieu nous fait passer par des épreuves formatrices, qui mettent notre foi à l’épreuve (1 Pier. 1 : 6). Ainsi, Il veut faire de chacun de nous un vase « utile au maître » (2 Tim. 2 : 21), propre au service qu’Il veut nous confier (Act. 13 : 2), en attendant que nous soyons amenés à la pleine et éternelle conformité de son Fils bien-aimé. Par une fidèle discipline, ce Dieu de sainteté fait abonder le fruit chez chacun de ses rachetés, à Sa gloire.

 

                                                                                              Ph. L   le 27. 08. 11

 
 

            Aux jours d’épreuve amère, de luttes, de douleur,
           
Quand, sous la main du Père, il faut verser des pleurs,
           
Ne perdons pas courage, en paix soumettons-nous,

            De ce Dieu grand et sage apprenons à genoux.

            Dieu permet la détresse afin de nous bénir,
            Jamais sa main ne blesse pour nous faire souffrir.
            Le sarment qu’Il émonde c’est celui qu’Il chérit,
            Afin que dans ce monde il porte plus de fruit.