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Naomi restaurée par la patiente grâce de Dieu

 La décision de retour
 Mauvais conseil de Naomi à ses belles-filles 
 La ferme résolution de Ruth qui s’est attachée à Naomi
 L’arrivée à Bethléhem de Naomi, accompagnée de sa belle-fille
 Naomi - « mes délices » - devenue « Mara »
 L’activité de la foi de Ruth, encouragée par Naomi
 Les sages conseils de Naomi à sa belle-fille dont la foi va être comblée
 

               Cinq versets suffisent pour définir la tragique situation dans laquelle se trouve Naomi au début du livre de Ruth. Dieu a « retenu » la bénédiction pour parler à la conscience et au cœur de son peuple qui s’éloigne de Lui (voir, par exemple : 2 Sam. 1 : 21 ; 1 Rois 17 : 1 ; Agg. 1 : 10-12). Il permet la famine à Bethléhem, « la maison du pain ».
           
Au lieu de s’humilier et de chercher la pensée du Seigneur, Elimélec tente d’échapper à la discipline de Dieu sur le pays. Il décide de se rendre en Moab avec sa femme Naomi et ses deux fils, Makhlon et Kilion. Attiré par le monde, il pense trouver du pain en abondance et un insouciant repos dans ce pays idolâtre, ennemi d’Israël ! Quel est le terrible résultat de son éloignement de l’héritage de l’Eternel « pour séjourner aux champs de Moab » (v. 1) ? La mort pour lui et ses fils (v. 3, 5a) ; les larmes, la misère, l’amertume pour sa femme déjà âgée.
           
« Privée de ses deux enfants et de son mari » (v. 5b), Naomi vit désormais avec ses belles-filles d’origine moabite, Orpa et Ruth, devenues veuves elles aussi.

 
La décision de retour

            La suite de ce premier chapitre du livre de Ruth (v. 6-22) nous entretient essentiellement de la grâce de Dieu et de sa « patience » envers Naomi. Il intervient « à chaque pas » pour la guider et l’encourager sur le chemin du retour, toujours ardu pour ceux qui se sont éloignés.
           
Dieu permet d’abord que Naomi entende dire, au pays de Moab, que « l’Eternel avait visité son peuple pour leur donner du pain » (v. 6 ; Ps. 132 : 15). Alors qu’elle avait tout perdu dans ce pays de Moab,  Dieu, dans son immense grâce, avait maintenant délivré son peuple de la famine au pays de Juda.
            Ce ne sont pas les souffrances qui suffisent à nous décider à revenir à Dieu, mais elles peuvent parfois nous être en aide, lorsque nous réalisons toute l’amertume qui résulte de notre éloignement. Nos cœurs sont alors « préparés » à recevoir les bonnes nouvelles de la miséricorde du Seigneur et à jouir de Sa grâce envers les siens. Il ne rejette pas pour toujours, Il aura compassion (Ps. 77 : 7-9 ; Ps. 72 : 13).
            Dans le monde actuel, la diffusion des informations sert surtout à annoncer de mauvaises nouvelles, celles qui attristent et découragent même. Or chacun n’éprouve-t-il pas plutôt, comme Naomi, un grand besoin d’être encouragé. Cette femme, tombée si bas, était sans moyens d’existence et sans appui visible ! Mais, n’est-ce pas au moment où nous confessons que nous n’avons plus de ressources, que notre Dieu Sauveur peut et veut agir en notre faveur ?
           
Il se produit donc un grand changement chez Naomi, à l’annonce de cette bonne nouvelle. Sa « conversion » ressemble un peu à celle du fils prodigue. Lui aussi était dans le pays lointain, mais, « revenu à lui-même», il se souvient du lieu où il pouvait trouver « du pain en abondance » ; alors il se lève et retourne dans la maison paternelle, confessant son péché. Il reçoit aussitôt un plein pardon, il est entièrement restauré (Luc 15 : 13-24).
           
Naomi, elle aussi, « se leva, elle et ses belles-filles… elle partit du lieu elle était, et ses deux belles-filles avec elle ; et elles se mirent en chemin pour retourner dans le pays de Juda » (v. 6-7). Le premier pas sur le sentier du retour consiste à se dégager entièrement de toutes nos fausses associations. Le cœur de Naomi est droit, elle en a fini avec les compromissions de tous ordres. En sommes-nous là, nous aussi ?
 

Mauvais conseil de Naomi à ses belles-filles

              
« Et Naomi dit à ses deux belles-filles : Allez, retournez chacune dans la maison de sa mère. Que l’Eternel use de bonté envers vous, comme vous avez fait envers les morts et envers moi ! L’Eternel vous donne de trouver du repos, chacune dans la maison de son mari ! Et elle les baisa » (v. 8-9).
           
La relation de Naomi avec Dieu a souffert de son long séjour en Moab. Cela ne nous surprend pas ; plusieurs en ont fait personnellement l’expérience, après avoir usé du monde « à leur gré » (1 Cor. 7 : 31), au lieu d’écouter les avertissements de l’Ecriture. Si nous nous écartons du chemin du Seigneur, nous irons vite « à la dérive » (Héb. 2 : 1) ; ce que nous avions entendu de Sa part perdra de son prix pour notre âme.
           
Les paroles de cette veuve trahissent son état intérieur à ce moment-là (Matt. 12 : 34). Dieu va se servir de la défaillance de Naomi pour mettre en évidence le véritable état moral des deux autres veuves. « Toutes choses le servent » (Ps. 119 : 91), même nos manquements humiliants.
           
Force est de constater un état de froideur spirituelle chez Naomi. Elle a longtemps manqué de bonne nourriture pour son âme : son témoignage s’en ressent ! Par sa dignité dans l’épreuve, elle a pourtant déjà « gagné » le cœur de l’une de ses belles-filles. Sans qu’elle en soit vraiment consciente, son comportement a convaincu Ruth de s’approcher du Dieu d’Israël.
           
Il est triste d’entendre Naomi répéter à ses belles-filles, avec insistance : « Allez, retournez… Retournez, mes filles… » (v. 8, 11, 12). Elle prend ainsi inconsciemment une grande responsabilité. Si Dieu nous laisse pour un peu de temps ici-bas, c’est pour que notre lumière brille au milieu des ténèbres morales et que des âmes perdues soient attirées vers Lui.  
           
Pour inciter Orpa et Ruth à retourner dans leur pays, Naomi évoque tour à tour la maison de leur mère, un possible mariage et la douceur d’un foyer… Autant d’arguments uniquement liés à notre vie sur la terre. Le croyant doit réaliser que ce n’est pas l’essentiel. Il faut que les hommes trouvent la paix avec Dieu. Sinon la mort inéluctable, « salaire du péché » (Rom. 6 : 23), sera suivie pour chaque incrédule d’une éternité de malheur, loin de Dieu dont il a refusé la grâce (Prov. 16 : 25 ; Héb. 9 : 27-28 ; Matt. 5 : 25).
           
Naomi pouvait-elle, en toute bonne conscience, « conseiller » de revenir vers des idoles, d’épouser un idolâtre, et de suivre un chemin qui conduisait en enfer ? Or elle appelle même l’Eternel à bénir ses belles-filles, si elles se décident à retourner en Moab. C’était impossible ! Dieu promet de nous bénir uniquement dans son chemin (Gen. 12 : 1-2). Qu’Il nous aide à présenter à notre entourage un tout autre tableau que celui de Naomi. Indiquons clairement le chemin tout brillant de célestes clartés, qui conduit vers le Seigneur et un bonheur éternel.
           
En entendant ces paroles de Naomi, Orpa et Ruth élèvent leur voix et pleurent. « Elles lui disent : Non, mais nous retournerons avec toi vers ton peuple » (v.10). Mais Naomi répète ses conseils erronés. Peut-être s’était-elle souvenue que, même à la dixième génération, selon la Loi, un Moabite ne pouvait pas entrer dans la congrégation d’Israël (Deut. 23 : 3) ? Quel avenir pour ces veuves moabites ? C’était compter sans la merveilleuse grâce de Dieu dont elle fera elle-même l’expérience bénie. Elle répond : « Non, mes filles ; car je suis dans une plus grande amertume que vous, car la main de l’Eternel s’est étendue contre moi » (v. 13). S’estime-t-elle incapable de leur venir en aide ou chérit-elle sa douleur, ce qui est parfois notre cas ? (Ps. 38 : 17 ; 39 : 2).
           
Jusqu’ici, entre Ruth et Orpa, il n’y a pas, apparemment, de grande différence. L’affection d’Orpa est réelle ; elle pleure à la pensée de quitter sa belle-mère et verse même beaucoup de larmes. Mais les pressions exercées par Naomi ont répondu à ses aspirations secrètes. Elle est convaincue de retourner en Moab ! Or, un tel chemin, qui est celui de la chair, a toujours des conséquences désastreuses pour celui qui s’y engage.
           
Le cœur d’Orpa était resté attaché à son pays de naissance, à l’affection de sa famille, à ses amis de toujours et… à « ses dieux » (v. 15). Aussi, le chemin suivi par Naomi lui paraît-il aride et sans issue du point de vue humain.  Elle n’était pas prête à partager son veuvage, sa misère. Naomi est déjà âgée, et fort mélancolique de surcroît. Orpa n’a pas le désir de séjourner au milieu d’un peuple et d’un Dieu inconnus ! Inconnus ? Le temps qu’elle a passé en compagnie de Naomi n’a donc pas eu d’effet sur elle ? La bonne semence est tombée sur un terrain dur. Elle embrasse Naomi et s’en va, sans Dieu, et donc sans espérance.

            Lecteurs croyants, par ce récit, le Seigneur veut nous rendre attentifs à nos paroles ! Nos interlocuteurs discernent vite de quel côté se portent nos regards et où se trouve le centre de nos affections. Le Seigneur seul a-t-Il droit de cité dans mon cœur, ou bien beaucoup d’autres objets y trouvent-ils encore leur place et le captivent ? (Es. 26 : 13). Dans le livre du Cantique des cantiques, nous voyons la Sulamithe décrire en termes émouvants, « choisis » avec amour, son bien-aimé dont elle est entièrement occupée (Cant : 5 : 10-16). Les filles de Jérusalem qui l’écoutent ne tardent pas à lui demander : « Où est allé ton bien-aimé ?… De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi » (6 : 1). Elles voudraient le connaître aussi !

 
La ferme résolution de Ruth qui s’est attachée à Naomi
 
            Orpa  quitte Naomi et « Ruth s’attacha à elle » (v. 14). La foi chez l’une, et l’incrédulité chez l’autre, ont creusé un fossé entre ces deux femmes. Elles se ressemblaient pourtant à bien des égards : elles avaient traversé les mêmes circonstances, mais leurs convictions n’étaient pas les mêmes !
           
Naomi revient à la charge : elle insiste pour que Ruth retourne en Moab en suivant sa belle-sœur. Mais elle s’aperçoit que tout a été bien pesé dans le cœur de Ruth ; elle a calculé la dépense (Luc 14 : 28), sa décision est irrévocable, son choix est celui de la foi. Elle dit à sa belle-mère : « Ne me prie pas de te laisser, pour que je m’en retourne d’avec toi ; car où tu iras, j’irai, et où tu demeureras, je demeurerai : ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai et j’y serai enterrée. Ainsi me fasse l’Eternel, et ainsi il y ajoute, si la mort seule ne me sépare de toi » (v. 16-17). Cette belle confession de foi confirme une réelle conversion (Rom. 10 : 10).
           
Naomi, accablée encore par sa misère, n’avait pas discerné les heureuses dispositions de Ruth. Elle n’avait pas compris son désir de se placer « sous les ailes de l’Eternel » et de mettre toute sa confiance dans le Dieu d’Israël (2 : 12). La décision de Ruth implique de quitter son pays, sa parenté, ses amis et les idoles jusqu’alors familières. Son choix de suivre un tel chemin rappelle un peu celui de Moïse (Héb. 11 : 24-26) Elle est déterminée à se rendre en Israël, malgré son caractère d’« étrangère » (v. 10). Impure aux yeux de tous du fait de ses origines, ne sera-t-elle pas rejetée ? Agir de la sorte est folie pour le monde ! Cependant l’apôtre Paul écrit : « Si quelqu’un parmi vous a l’air d’être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage » (1 Cor. 3 : 18-19). Retenons les grandes leçons spirituelles illustrées par Ruth et Moïse.
           
Dans son premier amour pour l’Eternel, Ruth est prête à Le suivre dans un « chemin non semé » (Jér. 2 : 2), à Lui faire entièrement confiance. Chez elle, « la foi est opérante par l’amour » (Gal. 5 : 6). Une telle foi est communicative ! Alors « Naomi vit qu’elle était résolue d’aller avec elle, et elle cessa de lui parler. Et elles marchèrent les deux jusqu’à ce qu’elles arrivèrent à Bethléhem » (v. 18-19), figure par excellence de l’abri contre la famine spirituelle. Elles sont maintenant unies par la même foi (Phil. 3 : 16). Les soins de la bonté du Seigneur à l’égard de Naomi sont frappants. Il connaît sa faiblesse et Il lui a accordé l’utile compagnie de Ruth ; Naomi l’appelle « ma fille ».
            Ruth est remplie d’amour et de déférence à l’égard de Naomi ; elle désire connaître sa pensée et cherche son assentiment avant d’agir. Naomi sera ainsi aidée à « se reconstruire » ; elle retrouvera peu à peu, après dix ans d’errance, sa paix et sa joie dans le Seigneur.

 
L’arrivée à Bethléhem de Naomi, accompagnée de sa belle-fille
 
            Le retour de Naomi dans sa ville, où leur départ avait sans doute laissé des souvenirs amers, était un moment heureux et pourtant difficile à vivre. Tous ceux qui ont suivi le chemin douloureux du « retour » le comprennent sans peine. Chacun alors s’est probablement demandé comment il allait être « accueilli ». Serait-ce avec hostilité, indifférence, ou avec amour ?
            Hélas, souvent, nous adressons à celui qui revient des paroles maladroites, involontairement blessantes ; peut-être chantons-nous des « chansons » à un cœur affligé (Prov. 25 : 20).  
            « Comme elles entraient dans Bethléhem, toute la ville s’émut à leur sujet ; et les femmes disaient : Est-ce là Naomi ? » (v. 19). Que signifiait cette émotion. Chez certains, de la stupeur : on ne l’attendait plus ! Etait-ce possible ? Mais oui, c’était bien Naomi ! Après tant d’années, les épreuves avaient laissé des traces. Et qui était donc cette jeune femme étrangère qui l’accompagnait ?             
            Avons-nous toujours su chercher par la prière le retour de ceux qui se sont éloignés dans le monde, et se sont égarés de la foi ? C’était le cas de Démas, pour un temps parmi les compagnons de Paul : « ayant aimé le présent siècle », il avait abandonné l’apôtre (2 Tim. 4 : 10).
            A Bethléhem, plusieurs avaient certainement bien connu la famille de Naomi. Beaucoup de questions se pressaient probablement dans l’esprit de ceux qui s’étaient attroupés. Où donc étaient les trois absents, Elimélec et ses deux fils ?

            Sommes-nous « émus de compassion » devant la misère de notre prochain, devant sa maladie, ses craintes de la mort ?
Demandons au Seigneur de nous accorder un cœur qui ressemble au sien ; ne repoussons pas celui qui s’approche. Hâtons-nous de l’accueillir, de répondre à ses besoins. Il s’agit peut-être d’un frère ou d’une sœur (1 Jean 3 : 17). Puissions-nous ressembler un peu au samaritain de Luc 10, une belle figure du Seigneur. Il s’approche, plein de compassion, et bande les plaies de celui qui est à « demi-mort ». Il prend soin de lui, et le conduit dans l’hôtellerie où il sera en sécurité, alors que des hommes « religieux » et haut placés qui passent par là se détournent, faisant semblant de ne pas l’avoir vu (v. 30-37).

 
Naomi - « mes délices » - devenue « Mara »
 
            Naomi est face à tous ces compatriotes interrogateurs. Elle résume son triste parcours et s’en humilie : « Et elle leur dit : Ne m’appelez pas Naomi (mes délices), appelez-moi Mara (amère) ; car le Tout-puissant m’a remplie d’amertume. Je m’en allai comblée, et l’Eternel me ramène à vide. Pourquoi m’appelez-vous Naomi, quand l’Eternel m’a abattue, et que le Tout-puissant m’a affligée ? » (v. 20-21). Elle sent sa folie d’avoir quitté Bethléhem ! Sa coupe alors était comble ; cette famille aurait dû recevoir la discipline de la main de l’Eternel et se confier dans sa promesse de prendre soin des siens durant la famine (Ps. 37 : 18-19). Comment ont-ils pu imaginer trouver une joie durable et de la bénédiction en s’éloignant du lieu que le Seigneur leur avait assigné et en allant vivre chez l’ennemi ?
            Chrétiens, n’oublions pas l’exhortation : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne te décourage pas quand tu es repris par lui ; car celui que le Seigneur aime, il le discipline » (Héb. 12 : 5-6).
            Au lieu de se sentir « repris » par la mort de leur père, les fils d’Elimélec s’étaient enfoncés encore dans le péché. Alors l’Eternel les avait frappés de façon très solennelle. Et Naomi était ramenée « à vide ». Cependant elle s’était soumise à la discipline de l’Eternel ; dans sa grâce, Il allait produire « le fruit paisible de la justice » (Héb. 12 : 11 ; Ps. 30 : 5).

            Job disait : « Les flèches du Tout-puissant sont en moi, leur venin boit mon esprit ; les frayeurs de Dieu se rangent en bataille contre moi » (6 : 4). Si Dieu se sert de flèches, elles ne sont jamais empoisonnées pour ses bien-aimés ! Jacob s’était écrié, accablé par la souffrance : « Toutes ces choses sont contre moi » (Gen. 42 : 36). Il n’en était rien ; sa fin triomphante en est la démonstration (Héb. 11 : 21).
           
Naomi va reconnaître que « l’Eternel n’a pas discontinué sa bonté » (2 : 20). Il est fidèle, même si nous sommes infidèles !  « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28).
            Après cet accueil plutôt favorable, la Parole ne dit pas que Naomi et Ruth aient reçu de l’aide. Après la grande surprise de leur arrivée inopinée, elles ont peut-être été plus ou moins « oubliées » ? Mais Dieu veille toujours sur ses bien-aimés ; les veuves sont l’objet de ses soins vigilants (Jér. 49 : 11). La Parole précise que Naomi et Ruth sont venues à Bethléhem, « au commencement de la moisson des orges » (1 : 22). Quelqu’un a dit que lorsqu’on revient au Seigneur (Jér. 4 : 1), c’est toujours le commencement de la moisson.
            Naomi et Ruth sont très pauvres, elles n’ont pas le droit de récolter des fruits. C’est alors qu’un ami, et même un membre de la famille d’Elimélec, va entrer en scène. Il s’appelle Boaz : « en lui est la force » (Ps. 89 : 19). C’est un beau type du Seigneur Jésus. Lisons ce que la Parole a retenu de cet homme « puissant et riche ». « Sondez les Ecritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5 : 39), dit le Seigneur.

 
L’activité de la foi de Ruth, encouragée par Naomi
 
            Il semblait difficile - presque impossible même - pour Naomi, une parente si pauvre, de demander à Boaz de l’aide. Or les besoins des deux veuves se font de plus en plus sentir. Aussi Ruth, remplie de courage, propose à sa belle-mère : « Je te prie, j’irai aux champs, et je glanerai parmi les épis, à la suite de celui aux yeux duquel je trouverai grâce » ; elle compte sur Dieu, et Naomi lui répond : « Va, ma fille » (2 : 2).
            Ruth connaît-elle les promesses de l’Ecriture (Lév. 19 : 9, 23 : 22 ; Deut. 24 : 19) ? En tout cas, elle est pauvre, étrangère et veuve. Dieu la conduit « fortuitement », mais d’une main sûre : elle entre dans les champs de Boaz (v. 3). C’est lui que Dieu a préparé pour donner à  ces deux veuves la consolation et le repos.
            Précisément, ce jour-là, Boaz vient dans le champ que l’on moissonne ; il y retrouve des serviteurs qui l’aiment (v. 4). Il s’enquiert au sujet de cette « jeune femme » (v. 5). Celui qui était établi sur les moissonneurs rend aussitôt un bon témoignage à son sujet (v. 6-7). Boaz s’approche alors de Ruth ; il parle au cœur de la pauvre glaneuse et la console (Ex. 23 : 9). Il sait tout ce qu’elle a fait pour sa belle-mère après la mort de son mari (Héb. 4 : 13). Elle est ensuite nourrie par ses soins et quitte sa table, rassasiée (v. 14). Diligente, elle continue à glaner (v. 15).

            Ordre a été donné par Boaz de laisser volontairement tomber des « poignées » d’épis à la portée de Ruth (v. 16). Elle glane ainsi jusqu’au soir ; puis elle bat ce qu’elle a glané. Une attitude riche d’enseignements. Elle rapporte un épha d’orge à la maison et donne aussi le reste de son repas à Naomi qu’elle n’a pas oubliée (v. 18). Celle-ci est surprise devant une telle abondance. Les glaneurs ne sont pas habituellement traités de la sorte ! Elle pose à sa belle-fille une question, si importante pour chacun : « Où as-tu glané aujourd’hui, et où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui t’a reconnue ! » (v. 19). Alors Ruth lui précise que le possesseur du champ où elle a travaillé se nomme Boaz. Le cœur de Naomi est rempli de louange envers Dieu : « Béni soit-il de l’Eternel, qui n’a pas discontinué sa bonté envers les vivants et envers les morts ! » (v. 20). Naomi révèle maintenant à Ruth que ce Boaz lui est proche parent ; il a même un droit de rachat sur les terres de son mari défunt !

            Ruth pensait que Boaz lui avait conseillé de se tenir « auprès de ses jeunes gens » jusqu’à la fin de la moisson (v. 21). Or, depuis son retour, Naomi a retrouvé auprès du Seigneur un peu de la sagesse d’en Haut. Elle corrige Ruth avec douceur : « Il est bon, ma fille, que tu sortes avec ses jeunes filles, et qu’on ne te rencontre pas dans un autre champ » (v. 22). Ruth est disposée à l’écouter. Le sommes- nous ? Elle obéira désormais à cette exhortation. Aussi, plus tard, Boaz pourra lui dire, lors de leur rencontre nocturne : « Tu n’es pas allée après les jeunes hommes, pauvres ou riches » (3 : 10). Sans le savoir - mais sans doute Naomi le pressentait-elle -, Ruth s’est gardée pour Boaz (Cant. 7 : 13). Il est grandement souhaitable que chaque jeune fille chrétienne se soit ainsi « gardée » pour le mari auquel Dieu voudra, si telle est sa volonté, l’unir.
 

Les sages conseils de Naomi à sa belle-fille dont la foi va être comblée

            Naomi s’est attachée de plus en plus à Ruth, elle se montre désintéressée. Elle pense avant tout au bien de sa belle-fille. Cherchons-nous d’abord le bien de nos frères et sœurs ? « Et Naomi, sa belle-mère, lui dit : Ma fille, ne te chercherai-je pas du repos ? » (3 : 1).
            Où trouver ce repos et ce bonheur, sinon aux pieds de Boaz, figure de Christ ? Naomi l’encourage à se rendre vers lui, dans l’aire où il se repose, et de lui demander d’étendre son aile sur elle, car il a le droit de rachat (v. 9). Ruth écoute les conseils de Naomi ; la démarche, au demeurant surprenante, est couronnée de succès. Et Boaz renvoie Ruth vers Naomi, chargée de six mesures d’orge.
            Naomi encourage Ruth à être patiente : « Demeure, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment l’affaire tournera ; car l’homme n’aura pas de repos qu’il n’ait terminé l’affaire aujourd’hui » (v. 18). Elle a vu juste : les droits de Boaz à racheter l’héritage d’Elimélec sont reconnus par les anciens à la porte de la ville. C’est un héritage de très peu de valeur, si l’on excepte « l’obligation », si bienvenue pour Boaz, de racheter Ruth : celle-ci a un si grand prix pour lui ! Il est lui-même la belle récompense que Dieu accorde à « la foi de pareil prix » que Ruth avait reçue « en partage » (2 Pier. 1 : 1).

            Cependant Naomi occupe aussi une place de choix dans la scène finale. Elle est, elle aussi, l’objet de la grâce incommensurable de Dieu ! Un fils est né dans le foyer de Boaz et de Ruth : Obed. Il sera le grand père de David et fera ainsi partie de la lignée terrestre du Fils de David, le Seigneur Jésus.
           
C’est à Naomi que les femmes s’adressent : « Béni soit l’Eternel, qui ne t’a pas laissé manquer aujourd’hui d’un homme qui ait le droit de rachat ! Et que son nom soit nommé en Israël. Et il sera pour toi un restaurateur de ton âme, et un soutien de ta vieillesse ! » (4 : 14-15). « Et Naomi prit l’enfant, et le mit dans son sein, et elle lui tint lieu de nourrice. Et les voisines lui donnèrent un nom, disant : Un fils est à Naomi ! » (v. 16-17).

            Rappelons encore que Naomi est une figure d’Israël ; ce peuple est devenu « Lo-Ammi » car il s’est beaucoup éloigné de Dieu. Mais il renaîtra bientôt à la vie (Ezé. 37 : 5) ; il sera à nouveau en complète harmonie spirituelle avec le Seigneur. Placé « à la tête » des nations, il sera aussi béni richement au point de vue terrestre, pendant le millénium.
 
 
                                                           Ph. L           le 12. 08. 11