bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (27)


Chapitre 27

       1-La fin de Judas : v. 1-10
       2- Jésus devant Pilate : v. 11-26
       3- Du prétoire à la croix : v. 27-32
       4- Jésus sur la croix : v. 33-49
       5- La mort et l’ensevelissement de Jésus : v. 50-66

 
1-La fin de Judas : v. 1-10
 
                        1.1   Jésus livré aux nations (v. 1-2)
 
            Pierre est sorti du palais du souverain sacrificateur en versant des larmes amères ; dans la honte, il a fui cette compagnie qui tient conseil contre Jésus « pour le faire mourir » (v. 1). Comme un refrain, cette expression jalonne la vie du Seigneur. Ses ennemis, en toute circonstance, ont cherché à le mettre à mort.
            C'est le matin de la crucifixion. Cette deuxième réunion du sanhédrin va prononcer formellement la condamnation de Jésus. Il est lié à nouveau pour être emmené et livré à Pilate (v. 2), selon ce qu’Il avait lui-même annoncé à ses disciples : « Le Fils de l’homme… principaux sacrificateurs et… scribes le livreront aux nations » (20 : 18-19).
 
 
                        1.2 Le remords de Judas (v. 3-5)
 
            Judas est « pris de remords » (v. 3). Quelle différence entre une « repentance salutaire » (2 Cor. 7 : 10) et le remords ! Le remords est un regret stérile de ses actes, le dos tourné à Dieu ; il produit la mort, tandis que la repentance qui conduit au salut, ce sont peut-être même des larmes versées devant Dieu, c'est reconnaître son péché en Lui demandant pardon. Plusieurs personnes, dans l’Ecriture, ont dit : « J'ai péché » : Judas, le Pharaon, Balaam, Acan, Saül ; mais leur cœur ne manifestait pas de repentance ; David et le fils prodigue ont eux aussi prononcé ces paroles, mais ils ont également manifesté les fruits d'une repentance salutaire, et Dieu, qui seul lit dans le cœur, a pardonné.
            Voyant que Jésus avait été condamné, Judas se rend vers les anciens et les religieux qui lui disent : c'est ton problème ! Ce sera aussi le leur quand ils diront avec la foule : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! » (v. 25). Ainsi Satan, qui entraîne l'homme à pécher, le pousse au désespoir et au suicide. Une religion de forme laisse l'homme pécheur sans ressource ; mais, grâce au Seigneur, la solution existe : il suffit de se tourner vers Lui et de confesser ses fautes.
            Après avoir jeté l'argent tant convoité dans le temple, Judas va se pendre (v. 5). Tant il est vrai que « la convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, une fois commis, produit la mort » (Jac. 1 : 15). Quand l'homme obtient l'objet de ses convoitises, il n'en éprouve souvent qu'amertume et regret. Les chefs religieux n'ont pas de regrets de la mort de Judas, ni de scrupules de condamner un innocent, mais ils cherchent à faire les choses dans les règles, respecter soigneusement les traditions (Marc 7 : 6-8 ; Jean 19 : 31). Que le cœur de l'homme est méchant et trompeur ! Prenons garde aux motifs qui nous font agir ! Nous serions bien capables de nous comporter comme ces hommes qui cherchaient à enseigner « comme doctrines, des commandements d’hommes » et à observer la tradition des hommes  plutôt que le bien des âmes.
 
 
                        1.3 Le « Champ du sang » et la prophétie de Jérémie (v. 6-10)
 
            Sans honte d’avoir laissé livrer « le sang innocent » (v. 4), le « sang de ce juste » (v. 24), les principaux sacrificateurs achètent le champ du potier (v. 7), devenu « Champ du sang », jusqu'à aujourd'hui : c’est un rappel involontaire mais permanent de cette iniquité (v. 8). Mais même la méchanceté de l'homme sert les conseils de Dieu, comme l'annonçait la prophétie de Zach. 11 : 12. Dans les chapitres 18 et 19 de son livre, Jérémie mentionnait déjà le champ du potier ; c’est là qu’il devait sortir avec les responsables d’Israël, pour y briser un vase. Par ce geste, était symbolisé le jugement de tous ceux qui versent le sang innocent.
 
 
 
2- Jésus devant Pilate : v. 11-26
 
                         2.1 L’interrogatoire (v. 11-14)
 
            Maintenant Jésus comparaît devant Pilate (v. 11-26) : un accusé devant le gouverneur romain. Mais sous quel chef d'accusation ? Le blasphème de sa part de se présenter comme le Fils de Dieu ? Non, il fallait trouver un motif politique : c'est un malfaiteur (Jean 18 : 28-33), un agitateur (Luc 23 : 5), il se prétend roi des Juifs. Or « nous n'avons pas d'autre roi que César », diront-ils plus tard (Jean 19 : 15). A la question peut-être ironique de Pilate : « Es-tu le roi des Juifs ? », Jésus répond par l'affirmative. Un jour viendra, en effet, où tout genou se ploiera devant Lui, le Roi des rois. Mais calomnié par les chefs du peuple, Il se tait, ne se défend pas (Ps. 109 : 2-3 ; Es. 53 : 7 ; Lam. 3 : 26, 28 ; Jac. 5 : 6). Pourtant, Dieu permet que de nombreux témoignages de son innocence, de sa sainteté soient prononcés devant tous (27 : 4, 24 ; Luc 23 : 41, 47). Tous les détails de ces moments sont notés : les paroles, les silences, les gestes, les sentiments - méchanceté, étonnement, envie... Mais, dominant la scène de sa grandeur et de sa dignité, Jésus est le seul calme et paisible, dans la souffrance, car, par amour, Il a tout accepté d’avance.
 
 
                        2.2 Pilate s’adresse aux Juifs (v. 15-24)
 
            Pilate, le « politique », qui tient à sa popularité, veut trouver un biais pour relâcher un homme qu'il sait innocent. Comme c’était la coutume de libérer un prisonnier à la Pâque, on va chercher Barabbas dont le nom signifie : le fils du père ; il a tous les caractères de Satan, son père : voleur, brigand, criminel notoire. Aux quatre questions de Pilate, la foule, poussée par les chefs, réclamera la libération du meurtrier et la mort du juste.
            Tandis que la foule s'agite et crie, la femme de Pilate, extrêmement troublée par un rêve, interrompt la séance du tribunal, pour donner un dernier avertissement (v. 19) dont Pilate ne tient pas compte. Mais se laver les mains devant tous n'ôtera rien du sang qu'il a sur les doigts (Jér. 2 : 22). Sa responsabilité est totale. Les chefs, eux, sont terriblement coupables d'avoir usé de leur emprise pour influencer une foule versatile.
 
 
                        2.3 La condamnation de Jésus (v. 25-26)
 
            Peu de jours auparavant, la foule s’exclamait : « Hosanna au Fils de David ! » (21 : 9) ; maintenant, dans sa haine et son aveuglement, elle répond : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! » (v. 25). Cette terrible phrase taraudera leur conscience (Act. 5 : 28) et sera à l'origine de très nombreuses épreuves du peuple juif à travers les siècles et jusqu'à la grande tribulation future. Comment peut-on refuser cette seule, vraie « ville de refuge » pour échapper au vengeur du sang (Deut. 19 : 9), Jésus Christ lui-même ? C'est en Lui que nous avons le pardon des péchés. Son sang versé à la croix est le seul moyen de salut, la seule façon d'échapper au jugement de Dieu. La seule bonne attitude est celle du brigand crucifié enfin repentant.
            Barabbas est relâché (v. 26a). Jésus est livré pour être crucifié, après avoir été fouetté, sans motif (v. 26b). Seul au milieu des pécheurs, sur le chemin qui Le conduit au Calvaire où Il va glorifier Dieu, l’homme parfait accepte tout ce que les hommes Lui font subir. Il se laisse conduire à la croix « comme un agneau à la boucherie » (Es. 53 : 7).
 
 
 
3- Du prétoire à la croix : v. 27-32
 
                        3.1   Moqueries et crachats des soldats (v. 27-31)
 
            Le Seigneur Jésus avait annoncé la méchanceté des hommes (20 : 18-19) :
                    - « Le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs » : c'est ce qui s’est produit à la suite de la trahison de Judas (26 : 46-48).
                    - « ils le condamneront à mort » : c'est la conséquence de leur haine et de leurs faux témoignages (v. 1, 22, 23).
                    - « et ils le livreront aux nations pour se moquer de lui, le fouetter... » : Pilate fait flageller - par cruauté gratuite ou parce que c'était l'habitude - un homme qu'il sait innocent (v. 26). Terrible souffrance due à ce fouet à pointes de fer (tribulum), pour Celui qui « a donné son dos à ceux qui frappaient, ses joues à ceux qui arrachaient le poil » et qui n’a « pas caché sa face à l'opprobre et aux crachats » (Es. 50 : 5-6 ; Ps. 129 : 3) et à la soldatesque, ces hommes brutaux qui lui ont fait comme à Jean le Baptiseur, « tout ce qu'ils ont voulu » (17 : 12).
                    - « et le crucifier... » : c’est ce que nous voyons à partir du verset 32.
 
            Tout ce que le Seigneur a annoncé avec précision et sobriété s'accomplit. Il connaît son chemin d'avance, ses souffrances de la part des hommes, leurs insultes, leurs moqueries avant la crucifixion, suivies des trois heures exposé à la vue de « ceux qui passaient par là » et enfin des trois heures de ténèbres.
 
            Pourquoi avoir assemblé contre un prisonnier sans défense « toute la cohorte » (v. 27), au moins 500 hommes ? Pour assister eux aussi à ce spectacle ? Mais quel contraste entre sa grandeur et leur bassesse, sa douceur et leur violence, sa pureté et la souillure humaine ! Les Écritures s'accomplissent pour Celui qui est l'offrande volontaire. Il a tout enduré, il a méprisé la honte. Satan s'est servi de tous ses agents recrutés au sein de toutes les catégories sociales : ils se trouvent devant la croix (Ps. 69 ; Ps. 22 : les « chiens », les « taureaux de Basan », le « lion rugissant », les « cornes des buffles »). Les soldats s’amusent à ridiculiser « le roi des Juifs ». Dévêtu pour être fouetté, il est ensuite revêtu d'un manteau d’écarlate ; une couronne d'épines, symbole d'un sol maudit (Gen. 3 : 18), est posée sur sa tête ; dans sa main est placé un roseau en guise de sceptre : autant d’emblèmes royaux donnés au Seigneur par dérision. Ces Romains, qui auraient dû agir avec dignité, le frappent et l'outragent sans retenue. Ils fléchissent les genoux devant Lui avec une moquerie insensée ; mais un jour tout genou se pliera devant Lui (Phil. 2 : 10). Il sera proclamé « Roi des rois » et plusieurs diadèmes couronneront sa tête ; Il régnera avec « un sceptre de droiture » (Ps. 45 : 6). Si le Seigneur n'a rien dit, c'est qu'Il s'était volontairement mis sous les conséquences de la malédiction de Dieu à cause du péché, prenant notre place sous le jugement divin.
 
 
                        3.2 Vers la croix (v. 32)
           
            Dans les évangiles de Matthieu et Marc, Jésus est le sacrifice pour le péché, offert hors de la porte, alors que dans Jean, Il est l'holocauste, l'offrande volontaire : « Portant lui-même sa croix, il sortit… » (Jean 19 : 17).
            C'est un simple passant venant des champs, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus (Marc 15 : 21), qui est chargé de la croix. N'était-ce pas un honneur ? Pourtant, ce ne devait pas être facile de cheminer ainsi à côté d'un condamné à mort. Sa vie n'en aura-t-elle pas été changée ?
 
 
 
4- Jésus sur la croix : v. 33-49
 
                              4.1 Le crucifiement (v. 33-38)
 
            Notre Seigneur a été « crucifié en faiblesse » (2 Cor. 13 : 4), à Golgotha, le « lieu du Crâne » (v. 33), lieu d'exécutions capitales, qui évoque la souillure. L’Ecriture s'accomplit dans les moindres détails : « Il a été compté parmi les transgresseurs » (Es. 53 : 12), crucifié entre deux brigands, à la place centrale, Lui qui bientôt sera « au milieu du trône » (Apoc. 5 : 6). Pour atténuer ses souffrances, on Lui présente le breuvage amer réservé aux suppliciés (v. 34 ; Ps. 69 : 21), dont Il ne veut pas. On partage ses vêtements (v. 35 ; Ps. 22 : 18). Et on place un écriteau au-dessus de lui : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs » (v. 37). Oui, Il est bien le roi. Tous peuvent le lire et c'est la réponse aux questions continuellement posées au cours de son ministère (12 : 23 ; 13 : 55 ; 21 : 10 ; 27 : 11 par exemple). Mais même ressuscité, Il restera « Jésus, le crucifié » (Matt. 28 : 5).
 
 
                        4.2 Les défis des hommes (v. 39-44)
 
            Sous les injures de « ceux qui passaient par là », Jésus se tait. Toutes les classes sociales sont présentes « à ce spectacle » (Luc 23 : 48). Tous les hommes sont coupables de cette infamie. Et sans pitié pour la douleur d'un crucifié, ils le défient.
 
            Ceux qui passent devant la croix, en hochant la tête, lancent à Jésus cinq défis pour se moquer d'un homme qui paraît vaincu et faible :
                    - « Toi qui détruis le temple... sauve-toi toi-même » (v. 40a) : ce premier défi est une allusion aux faux témoignages à la suite desquels il a été condamné.
                    - « Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix » (v. 40b) : cette insinuation se trouve pour la première fois dans la bouche de Satan lorsqu’il a tenté le Seigneur dans le désert  (4 : 3, 6). Le « si » veut dire « puisque tu dis que ». « Il s'est fait Fils de Dieu » (Jean 19 : 7). C’est le réel motif de sa condamnation.
                    - « Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même » (v. 42a) : tout en se moquant de Lui, les hommes religieux reconnaissent qu'Il est homme de bien.
                    - « S'il est le roi d'Israël, qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui » (v. 42b) : par ce quatrième défi, ils réclament un miracle pour croire, mais combien en ont-ils vus pendant plus de trois ans et ils l'ont rejeté. Si le Seigneur était descendu de la croix, non seulement ils n'auraient pas cru davantage, mais nous aurions tous perdu le seul moyen de salut.
                    - « Il s'est confié en Dieu, qu'il le délivre maintenant s'il tient à lui » (v. 43) : ce dernier défi est très grave ; plus qu'une insolence, c’est un blasphème, car il s'adresse à Dieu. C'est la citation du verset 8 du Psaume 22. Comme le diable, ils peuvent citer la Parole, mais de quelle manière ? Ils mettent en doute l'amour de Dieu pour son Bien-aimé.
 
            A ces défis, le Seigneur a répondu en restant sur la croix par obéissance à son Père, parce qu'il fallait qu'il en soit ainsi (Luc 24 : 46) ; par amour pour ces hommes, Il a même dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23 : 34).
 
                        4.3 « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (v. 45-49) 
 
            De midi à quinze heures, les ténèbres ont couvert toute la terre. Dans cette nuit profonde - qui rappelle les trois jours de la neuvième plaie d'Egypte (Ex. 10 : 22) - le Seigneur Jésus a été « fait péché pour nous » (2 Cor. 5 : 21). Durant ces trois heures d’obscurité totale et de silence dont la Parole ne dit rien de plus, le Saint et le Juste a connu l'insondable et le terrible jugement de Dieu contre le péché « Je suis l’homme qui ai vu l’affliction par la verge de sa fureur », dit-il déjà par la bouche de Jérémie (Lam. 3 : 1).
            A la fin de ces trois heures, Jésus s’est écrié d’une voix forte : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (v. 46) ; c’est la parole centrale, la quatrième des sept paroles de la croix. Pourquoi ? « Parce qu'il a porté le péché de plusieurs « (Es. 53 : 12), Il est le parfait sacrifice pour le péché. Lui a connu l’abandon de Dieu ; mais, nous, ses rachetés, nous ne le connaîtrons jamais. Il a crié et quelle « réponse » a-t-Il eu à son cri (Ps. 69 : 3, 17 ; Ps. 22, 2, 21) ? - Il a été « exaucé à cause de sa piété » (Héb. 5 : 7), par la résurrection.
            Le Seigneur va remettre son esprit entre les mains du Père mais quelqu'un lui donne à boire du vinaigre, peut-être encore par moquerie, mais en tout cas afin que l'Ecriture soit accomplie, Jésus dit : J’ai soif (Jean 19 : 28).
 
 
 
5- La mort et l’ensevelissement de Jésus : v. 50-66
 
                              5.1 Jésus remet son esprit (v. 50) 
 
            Jésus crie d'une voix forte, non comme un crucifié chez lequel la mort survient par épuisement ou étouffement, mais dans la pleine possession de ses moyens ; Il donne sa vie de lui-même (Jean 10 : 17-18).
 
 
                        5. 2 Des événements surnaturels (v. 51-53) 
 
            Des signes extraordinaires accompagnent alors la mort de Jésus :
                    - l'épais rideau du temple, séparant le lieu saint du lieu très saint, se déchire en deux, depuis le haut, de la main de Dieu, jusqu'en bas (v. 51a) : le chemin « nouveau et vivant » jusque dans le sanctuaire de la présence divine est « ouvert pour nous… par le sang de Jésus » (Héb. 10 : 19).
                    - un tremblement de terre (v. 51b), comme en Sinaï, quand la Loi a été donnée (Ex. 19 : 18), démontre que le joug de la Loi est brisé car « Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi » (Gal. 3 : 13).
                    - des croyants ressuscitent (v. 52), car la mort du Seigneur est source de vie ; ils entrent, après sa propre résurrection, dans ce qui est encore appelé « la ville sainte » (v. 53).
 
 
                        5.3 Le témoignage du centurion et de ceux qui étaient avec lui (v. 54) 
 
            Tous les spectateurs peuvent constater : « Véritablement celui-ci était Fils de Dieu ». Il est entré dans la mort en vainqueur (Héb. 2 : 14 ; Col. 2 : 15). Lui seul avait « la puissance sur le jour de la mort » (Ecc. 8 : 8), car il avait dit aux siens : « Je laisse ma vie afin que je la reprenne… j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre » (Jean 10 : 17-18).
 
 
                        5.4 Les femmes restées près de la croix (v. 55-56)
 
            C'est déjà le soir, veille du sabbat. Les femmes, pleines de dévouement, qui ont suivi Jésus discrètement « depuis la Galilée » et qui ont mis tous leurs moyens au service du Seigneur durant son ministère, n'ont rien perdu de la scène. Restent-elles pour « embaumer » le corps de Jésus ? Nous retrouvons les différentes Marie, celles qui aiment tant le Seigneur. Pourtant il en manque une : Marie de Béthanie qui avait répandu son parfum précieux sur la tête de Jésus qui déclare lui-même, comme on l’a vu dans le chapitre précédent, qu’elle « l’a fait en vue de ma mise au tombeau » (26 : 12).
 
 
                        5.5 Joseph d’Arimathée (v. 57-61) 
 
            Maintenant, Joseph d'Arimathée s'approche. Cet événement concernant l'ensevelissement du Seigneur est précisé dans chaque évangile. Dieu a permis que des soins particuliers soient prodigués au corps de son Bien-aimé. Si la haine l'a crucifié, l'amour l'a enseveli.
            Dans cet évangile, il est parlé d'un « homme riche... disciple de Jésus » (v. 57). Le roi d'Israël « a été avec le riche dans sa mort » (Es. 53 : 9). Dans Marc, c'est un « conseiller honorable » qui a enseveli l'humble serviteur (15 : 43) ; dans Luc, l’évangile de l’homme parfait, il est un « conseiller, homme de bien et juste » (23 : 50-51) ; dans Jean, pour le Fils de Dieu, il se révèle « un disciple de Jésus » (19 : 38).
            Il lui a fallu beaucoup de courage et d'amour pour se dévoiler comme disciple, quand tout semblait perdu. Comme Nicodème.
            Jésus est mort, a été enseveli, est ressuscité « selon les Ecritures » (1 Cor. 15 : 3). Il est réellement mort. Il est entré volontairement dans la mort. Ce sont des faits absolus, indiscutables qui constituent le fondement inébranlable de l'accomplissement des conseils de Dieu (Luc 24 : 26 ; Act. 2 : 31-32).
             Pilate, après s'être assuré que Jésus était « déjà mort » comme le souligne Marc, donne la permission de remettre son corps à Joseph (v. 58). Celui-ci a tout préparé : un linceul immaculé et un tombeau neuf qu’il avait taillé dans le roc. Le Seigneur a été séparé de toute souillure, dans la mort aussi. Dieu n’a pas permis « que son saint voie la corruption » (Ps. 16 : 10). Il a « goûté la mort pour tout », mais il a été « sauvé de la mort » (Héb. 2 : 9 ; 5 : 7).
            Deux femmes sont là et regardent encore, « assises en face du tombeau » (v. 61).
 
 
                        5.6 La garde au tombeau de Jésus (v. 62-66) 
 
            Mais le lendemain, tous les chefs religieux s'assemblent auprès de Pilate, car ils se souviennent des paroles de Jésus, « cet imposteur » comme ils l'appellent : « Après trois jours, je ressuscite » (v. 63). Seraient-ils les seuls à se souvenir de ses paroles ? Si les disciples l'avaient cru, ils auraient été consolés. Ses ennemis vont sceller la pierre, une pierre « très grande » (Marc 16 : 4) et organiser des tours de garde. Ils pensaient « rendre le tombeau sûr » (v. 66) ; mais leurs mesures de sûreté seront vaines ! Toutes leurs vaines précautions tourneront à leur confusion et feront ressortir la gloire du Seigneur. Mais elles seront aussi la preuve de l'authenticité des faits.
            « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son Serviteur Jésus, que vous, vous avez livré, et que vous avez renié devant Pilate, alors qu’il avait décidé de le relâcher… vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier… vous avez mis à mort le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts » (Act. 3 : 13-15).