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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (23)

 
1-    Jésus s’adresse aux foules et aux disciples : v. 1-12
 
 
                        1.1 L’hypocrisie des pharisiens (v. 1-4)
            Le Seigneur met en garde les foules et les disciples contre la manière d’agir des scribes et des pharisiens ; leur conduite était en contradiction absolue avec la Loi qu’ils enseignaient au peuple. Ils s’étaient « assis dans la chaire de Moïse » (v. 2), prétendant enseigner comme lui, mais ne faisaient aucun cas pour eux-mêmes de la loi de Moïse. « Ils disent et ne font pas » (v. 3), dit Jésus ; cette inconséquence avait déjà été relevée dans une parabole (21 : 30). Ils se montraient très exigeants envers les autres pour l’accomplissement de la Loi, liant sur eux « des fardeaux pesants et difficiles à porter » qu’ils ne voulaient pas « remuer de leur doigt » (v. 4). C’est ce que Pierre dira plus tard à ses frères juifs : « Pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ? (Act. 15 : 10).
            La loi divine demeurait dans toute sa perfection et il fallait appliquer son enseignement à la vie de tous les jours. Quelle différence entre ces hommes religieux et l’apôtre Paul qui confirmera sa doctrine par sa propre conduite (2 Tim. 3 : 10) ! Il dira aux Philippiens : « Ce que vous avez appris, reçu, entendu, vu en moi, faites-le » (4 : 9).
 
                        1.2  L’orgueil des pharisiens (v. 5-7)
            Les conducteurs religieux du peuple faisaient devant les hommes des œuvres qui leur donnaient une apparence de grande piété. Jésus dévoile ici leur hypocrisie : il ne s’agissait que d’une pratique religieuse extérieure, car ils désiraient être « vus des hommes » (v. 5 ; 6 : 1, 2, 5, 16).
            Le Seigneur montre dans ces versets ce qu’étaient « leurs œuvres » :
                    - « Ils élargissent leurs phylactères » (v. 5b). Sur ces bandes de parchemin portées au front et au bras (Deut. 6 : 6-9) étaient inscrits des versets de la Loi ; les pharisiens prétendaient montrer ainsi toute l’importance qu’ils accordaient aux commandements de l’Eternel.
                    - Les « franges » que les Israélites devaient porter aux coins de leurs vêtements avaient un « cordon de bleu » (Nom. 15 : 37-39) ; il fallait qu’ils se souviennent de leur consécration à l’Eternel. Mais ce signe, qui rappelait pourtant le ciel, était devenu purement extérieur ; en donnant plus d’ampleur à ces franges (v. 5c), les pharisiens ne faisaient que manifester leur vanité !
                    - Le désir de jouir de la considération des hommes poussait les pharisiens et les scribes à prendre « la première place dans les repas, les premiers sièges dans les synagogues » (v. 6) ; ils aimaient recevoir « les salutations dans les places publiques » (v. 7). Ils poursuivaient leur propre gloire qui les conduisait à la ruine et à la perdition.
                    - Ils aimaient à être appelés « Rabbi, Rabbi ! » (v. 7), un titre honorifique signifiant « maître ». Cette pratique existe aujourd’hui encore dans la chrétienté : rechercher un honneur qui ne revient qu’à Dieu, en voulant se placer entre Lui et les âmes.
 
 
                        1.3  Humilité des disciples de Christ (v. 8-12)
            « Mais vous, ne soyez pas appelés : Rabbi ; car un seul est votre Maître ; et vous, vous êtes tous frères. N’appelez personne sur la terre votre Père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne soyez pas non plus appelés maîtres, car un seul est votre Maître, le Christ » (v. 8-10).
             Ces exhortations du Seigneur mettent les siens en garde contre l’esprit clérical et les engagent dans un chemin d’humilité. Si certains ont reçu une autorité morale pour conduire le peuple de Dieu (Héb. 13 : 7, 17 ; 1 Pier. 5 : 1-3), ils doivent manifester l’humilité de Celui qui, seul, est digne d’être appelé « Maître ».
           « Vous, vous êtes tous frères », dit le Seigneur pour montrer que tous ceux qui composent la famille de Dieu ont le même prix pour Lui. Ils ont été acquis par le sacrifice de Jésus Christ à la croix. « Il n’a pas honte de les appeler frères » (Héb. 2 : 11).
             « Un seul est votre Père ». C’est ce que Jésus a dit à plusieurs reprises dans le discours sur la montagne (chap. 5-7). Depuis sa mort et sa résurrection, chaque croyant connaît le Père (Jean 20 : 17) ; il a été adopté pour Dieu par Jésus Christ (Eph. 1 : 5) et fait partie de Sa famille. En jouissant des liens fraternels qui unissent les enfants de Dieu, soyons gardés de nous élever les uns au-dessus des autres !

              Jésus montre quelle est la vraie grandeur du disciple de Christ. Elle se voit dans sa manière de servir : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » (v. 11). Il dit en Luc 22 : 26-27 : « Que le plus grand parmi vous soit… comme celui qui sert… Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert ». Lui, le vrai Serviteur, a pris constamment la dernière place, de la crèche à la croix. Il a été « obéissant jusqu’à la mort… c’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut (Phil. 2 : 8-9). Que nous puissions avoir en nous « cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus » (Phil. 2 : 5) et servir dans l’humilité, le renoncement et l’obéissance. « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles » (Prov. 3 : 34 ; Jac. 4 : 6).

 
2- « Malheur à vous, … hypocrites ! » : v. 13-39
 
            Alors qu’Il avait prononcé les « bienheureux » au commencement de son ministère, le Seigneur doit maintenant déclarer à ces hommes hypocrites 7 « Malheur à vous… ».
 
                        2.1 Le royaume des cieux ou la géhenne ? (v. 13-15)
 
            Jésus condamne fermement les conducteurs religieux qui, formant un clergé en Israël, entraînaient au malheur les hommes soumis à leurs enseignements trompeurs. Non seulement ces guides aveugles n’entraient pas dans le royaume des cieux, mais ils empêchaient les autres de le faire (v. 13).
            Combien d’hommes sont aujourd’hui sous l’esclavage de « formes religieuses » qui les empêchent d’accepter « l’amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thes. 2 : 10).
            Ces scribes et pharisiens hypocrites cherchaient à faire des prosélytes, c’est-à-dire que des étrangers devenaient adeptes de la religion juive. Séduits par cette doctrine destructive, ils devenaient des « fils de la géhenne » ; ils étaient voués au jugement éternel !
 
 
                        2.2 Le mépris du caractère sacré de la maison de Dieu (v. 16-22)
 
            Le troisième malheur prononcé dans ces versets concerne le mépris du temple au profit de choses matérielles enviées, bien que celles-ci soient consacrées à Dieu : « l’or du temple » (v. 16), le « don de l’autel » (v. 18). La religion de ces hommes s’appuyait sur les choses visibles ; ainsi, avec l’habitude de jurer pour tout engagement, on avait établi que certaines manières de jurer avaient plus de valeur dans un cas que dans un autre. Le Seigneur appelle « fous et aveugles » ces mauvais guides qui détournaient les âmes du Dieu vivant en les maintenant dans une religion de forme !
            Le Seigneur avait déjà dit sur la montagne : « Moi, je vous dis de ne pas jurer du tout ; ni par le ciel… ni par la terre… Mais que votre parole soit oui : oui, et votre non : non ; car ce qui est de plus provient du mal » (Mat. 5 : 33-37).
 
 
                        2.3 Des offrandes inventées par l’homme (v. 23-24)
 
            Jésus dénonce l’hypocrisie des pharisiens qui se faisaient passer pour de fidèles et stricts observateurs de la Loi. Ainsi ils payaient « la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin » (des plantes sans grande valeur), alors qu’ils négligeaient ce qui était bien plus important : « le juste jugement, la miséricorde et la fidélité » (v. 23). Ces vertus avaient réellement du prix pour Dieu parce qu’elles manifestaient la réalité de la vie divine. Une personne non croyante peut chercher à apaiser sa conscience en « payant la dîme » sur beaucoup de choses, en s’acquittant de « ces choses-ci » tout en délaissant « les choses plus importantes de la Loi ».
            Un jugement sévère est prononcé sur ces « guides aveugles » (v. 24) qui s’en tenaient à de petits détails tout en négligeant de pratiquer ce qui est juste selon Dieu. Ils sont comparés à ceux qui filtraient de l’eau pour ne pas avaler un moucheron, alors qu’ils « avalaient « le chameau » ; apparemment scrupuleux pour des choses insignifiantes, ils étaient sans conscience envers Dieu pour accomplir sa volonté et se rendaient coupables de fautes très graves.
            Chrétiens, prenons garde pour ne pas agir selon de tels principes pervers !
 
 
                        2.4 La recherche d’une belle apparence extérieure (v. 25-28)
 
            Le Seigneur emploie ici deux images pour parler de ces hypocrites qui cherchaient à paraître justes aux yeux des hommes :

                     -la coupe et le plat nettoyés au-dehors, mais « au-dedans… pleins de rapine et d’intempérance » (v. 25) :
            Les oeuvres de la chair étaient fréquentes chez les scribes et les pharisiens : ils pillaient les biens de ceux qu’ils avaient séduits et leur conduite était marquée par un manque de sobriété. Ils auraient dû nettoyer leur cœur premièrement (voir Jac. 4 : 8), afin que leur pureté soit vraiment intérieure (Ps. 51 : 6) et que leur témoignage extérieur soit à la gloire de Dieu.
 
                    -« des tombeaux blanchis… pleins d’ossements de morts et de toute sorte d'impureté » (v. 27) :
            Selon la Loi, si quelqu’un touchait un ossement ou un tombeau, il devait se purifier (Nom. 19 : 16). Mais Jésus avait enseigné à ses disciples que ce qui souille vient de l’intérieur de l’homme et il doit en être purifié (15 : 1-2, 17-20). Or ces pharisiens orgueilleux ne se souciaient pas de cette application spirituelle de la Loi. Semblables à des « tombeaux blanchis », beaux à l’extérieur, ils recélaient en réalité l’hypocrisie et l’iniquité. Ils paraissaient « justes aux hommes », mais ne pouvaient pas tromper Dieu ! C’est devant Lui que nous aussi comme chrétiens, nous devrons tous être manifestés un jour (2 Cor. 5 : 10).
 
 
                        2.5 « Vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes » (v. 29-36)
            Les scribes et les pharisiens bâtissaient des tombeaux aux prophètes que leurs pères avaient tués et ils disaient : « Si nous avions vécu dans les jours de nos pères, nous n’aurions pas été avec eux pour verser le sang des prophètes » (v. 30). Ces prophètes, en rappelant le peuple à la Loi, avaient annoncé la venue de Christ (Act. 7 : 52) ; maintenant qu’Il était lui-même au milieu de ces scribes et pharisiens hypocrites, ceux-ci ne l’écoutaient pas davantage que leurs pères ne l’avaient fait. Ils cherchaient à faire mourir le Prophète par excellence ; ils portaient les mêmes caractères que leurs pères ! Jésus doit leur dire : « Vous êtes témoins contre vous-mêmes… comblez donc la mesure de vos pères ! Serpents, race de vipères ! comment pourrez-vous échapper au jugement de la géhenne ? » (v. 31-33).
            Le Seigneur les met désormais à l’épreuve : « C’est pourquoi voici, moi je vous envoie des prophètes… vous en tuerez, vous en crucifierez… en sorte que vienne sur vous tout le sang juste versé sur la terre… » (v. 34-35). L’envoi des messagers de la part de Dieu est annoncé comme une dernière épreuve à l’égard d’Israël responsable : les apôtres et les prophètes du début du christianisme seront traités avec beaucoup de méchanceté par la nation rebelle. Elle sera d’autant plus coupable qu’elle aura refusé le témoignage de Jésus lui-même, puis celui de l’Esprit Saint.
            Tous ceux qui, au cours des siècles, ont versé le « sang juste » sont placés sous une même sentence de jugement. Ainsi, Jésus conclut-il son discours par ces mots : « En vérité, je vous le dis : tout cela retombera sur cette génération » (v. 36). La solennelle vérité proclamée dans ces versets concerne la fausse Eglise, « Babylone la grande ville » (Apoc. 18 : 21) ; coupable de beaucoup de sang versé, elle sera détruite en un seul jour.
            Lecteurs croyants, tant que dure le temps de la grâce de Dieu, sachons témoigner comme Etienne pour le nom de Jésus, « le Juste » (Act. 7 : 52), dont le sang a coulé pour le salut des pécheurs.
 
                        2.6 Jérusalem, ville coupable (v. 37-39)
            Alors qu’Il va quitter le temple et laisser « déserte » (v. 38) cette maison où Dieu n’avait plus sa place, Jésus est ému de compassion envers Jérusalem, en pensant au jugement qui va tomber sur elle. Dieu avait travaillé en vain pour ramener son peuple rebelle. Il avait envoyé vers lui ses messagers, « se levant de bonne heure… car il avait compassion de son peuple et de sa demeure » (2 Chr. 36 : 15). Et maintenant Jésus doit s’écrier : « Jérusalem, Jérusalem, la ville qui tue les prophètes… que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (v. 37). La pensée de Dieu était de rassembler les enfants d’Israël et de former ce peuple pour Lui-même, pour qu’il raconte sa louange (Es. 43 : 21). L’image de la poule et de ses poussins montre toute l’affection et la protection de Jésus envers cette cité de Jérusalem qui va ajouter à ses crimes le meurtre de son Messie !
            « Vous ne l’avez pas voulu ! » (v. 37 ; 22 : 3 ; Osée 11 : 7). Combien cette parole sera accablante pour ceux qui devront l’entendre un jour ! Le salut en Christ est offert aujourd’hui à tous. Ne le méprisons pas !  
            La gloire divine a dû quitter la ville coupable. A cause du rejet du Seigneur, le temple est abandonné entre les mains des hommes : « Votre maison vous est laissée déserte… Vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (v. 39). En effet, Il reviendra au jour de son triomphe, lorsque tout genou se ploiera devant Lui. Alors seulement, le résidu d’Israël s’écriera en vérité : « Béni soit celui qui vient au nom de l’Eternel ! » (Ps. 118 : 26). Au chapitre 21, cette scène future avait déjà été anticipée par les foules qui criaient : « Hosanna au Fils de David ! » (v. 9).