bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

                   Eléazar, fils d’Aaron, souverain sacrificateur

  Eléazar, consacré sacrificateur en même temps que ses frères et son père (Ex. 28 : 1)
  La sacrificature exercée par Eléazar et Ithamar, après la mort de Nadab et Abihu (Nom. 3. 4)
  Eléazar, chef des Lévites, exerçant l’autorité sacerdotale immédiatement après Aaron
  Eléazar, témoin du jugement divin s’abattant sur Coré et les siens (Nom. 16)
 
La génisse rousse amenée par Eléazar hors du camp et égorgée devant lui (Nom. 19 : 3)
  Souverain sacrificateur après la mort d’Aaron (Nom. 20 : 25-28)
  Avec Josué, lors du partage du pays et quand les Lévites reçoivent leurs villes (Jos. 19 : 51 ; 21 : 1)
 

            Moïse avait été appelé par Dieu pour faire sortir son peuple d’Egypte. Mais lui qui brillait autrefois par son intelligence à la cour du Pharaon, est maintenant conscient de toute sa faiblesse. Il la mesure mieux après quarante ans passés à garder des troupeaux en Madian. Seulement il ne sait pas encore compter entièrement sur Dieu ; aussi soulève-t-il toutes sortes d’objections pour ne pas obéir (Ex. 4 : 1, 10, 13). La colère divine s’embrase alors contre lui. L’Eternel lui dit : « Aaron, le Lévite, n’est-il pas ton frère ? Je sais qu’il parlera très bien… Et tu lui parleras… et moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous enseignerai ce que vous ferez » (v. 14-15).
           
Le chapitre 6 de l’Exode nous apprend qu’Aaron avait pris pour femme Elishéba, et qu’elle lui avait enfanté Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar (v. 23). Eléazar, à son tour, a pris pour femme une des filles de Putiel, et elle lui a enfanté Phinées (v. 25).
           
Désormais, Moïse et Aaron seront ensemble devant le peuple d'Israël, souvent rebelle et incrédule ; ils iront, au péril de leur vie, voir le Pharaon brutal et orgueilleux. Ce dernier endurcit son cœur quand ils lui demandent de la part de l’Eternel de laisser Israël partir au désert pour y servir Dieu. Aussi les plaies sur l’Egypte se multiplient sans aucun résultat sur sa conscience. Le Pharaon « continue de pécher » et finalement c’est l’Eternel qui endurcit son cœur (Ex. 10 : 1) ! Une dernière plaie a lieu, la plus terrible : tous les premiers-nés de l’Egypte meurent.
           
Cette nuit-là Israël mange la Pâque (Ex. 12) et le sang de l’agneau est placé sur les poteaux et le linteau de leurs portes. Ils sont protégés de l’ange destructeur. Ils traversent ensuite la Mer rouge et voient tous leurs ennemis morts sur le rivage (14 : 29-31).
           
Un très long séjour commence pour eux au désert, à la suite de leur désobéissance constante et de leur incrédulité. Mais Dieu, dans sa miséricorde, mettra à leur disposition de nombreuses ressources pour parcourir ce « pays non semé » (Jér. 2 : 2) : la manne, l’eau du rocher, une nuée pour les conduire, et aussi la sacrificature. 
 

Eléazar, consacré sacrificateur en même temps que ses frères et son père (Ex. 28 : 1)

            C’est au Sinaï qu’Aaron et ses fils sont choisis par Dieu pour remplir les fonctions sacerdotales, une haute dignité en Israël. La charge de souverain sacrificateur - Aaron est un type de Christ - se transmet de père en fils (Ex. 28 : 1 ; 40 : 12-15 ; Nom. 17  : 5, 17 ; 18 : 1-9 ; Deut. 10 : 6 ; Héb. 7 : 23).
           
Le souverain sacrificateur est le « porte- parole » du peuple devant Dieu, chargé de maintenir devant Lui leur position acquise par la rédemption. Le nom des douze tribus est gravé sur le pectoral, au niveau de son cœur ; il l’est également sur des pierres d’onyx, fixées sur les épaulières qui unissent l’avant et l’arrière de l’éphod, porté également par le souverain sacrificateur. Les tribus d’Israël étaient donc continuellement présentées à Dieu. Une lame d’or, sur le front du souverain sacrificateur portait cette inscription : « Sainteté à l’Eternel ». Il ne devait pas sortir de la tente d’assignation durant sept jours - tout le temps nécessaire pour le consacrer. Sa sainteté était ainsi sauvegardée. Un contact avec le monde profane aurait annulé son investiture (Lév. 8 : 33 ; 10 : 7).
           
Les instructions de l’Eternel à Moïse touchant la consécration d’Aaron et de ses fils se trouvent au chapitre 29 de l’Exode, et dans les chapitres 8 et 9 du Lévitique, le temps est venu pour y procéder.
           
Moïse lave d’abord Aaron et ses fils, pour montrer publiquement que, pécheurs au même titre que tous les autres hommes, ils ont besoin d’être purifiés. Ce lavage illustre la nouvelle naissance qui concerne l’homme intérieur.
           
Toute l’assemblée d’Israël peut ensuite contempler Aaron, revêtu de ses vêtements de gloire et de beauté ! Mais, à la grande différence avec Christ (Héb. 5), ce sacrificateur « pris d’entre les hommes », est obligé d’offrir d’abord des sacrifices pour lui-même. Il doit régler, en figure, la question de ses propres péchés avec Dieu, avant d’être en mesure de s’occuper des fautes du peuple.
           
Les fils d’Aaron, qui lui sont associés, revêtent aussi des vêtements sacerdotaux. Ils doivent offrir trois sacrifices - pour le péché, puis l’holocauste et le sacrifice de consécration. Il y avait donc une différence essentielle entre la consécration d’Aaron (figure de Christ) et celle de ses fils. Aaron était tout entier oint d’huile. Puis le sang était mis sur son oreille, son pouce et son orteil. Les fils, à l’inverse, recevaient d’abord du sang sur les mêmes membres puis de l’huile (mêlée de sang) était aspergée (et non versée) sur eux et sur leurs vêtements.
           
Au chapitre suivant, Aaron offre les premiers sacrifices. Il bénit d’abord le peuple, et s’associe ensuite Moïse. La gloire de l’Eternel apparaît, le feu consume ce qui est sur l’autel, montrant la pleine acceptation des sacrifices et de la sacrificature (Lév. 9 : 6, 24). Le peuple comprend ainsi que l’expiation est faite à son égard (v. 7, 15, 18) ; des cris de joie s’élèvent et tous tombent sur leur face pour adorer (v. 24).   

La sacrificature exercée par Eléazar et Ithamar, après la mort de Nadab et Abihu (Nom. 3. 4) 

             Tous les fils d’Aaron avaient assisté à cette scène de la consécration de leur père, et ils en avaient eu eux-mêmes leur part. Hélas une scène tragique suit. D’après le texte original, il semble bien qu’elle se déroule le jour même de l’inauguration. Le feu sort à nouveau de devant l’Eternel ; ce n’est pas pour consumer des sacrifices mais des « adorateurs » : ils ont osé prendre un feu étranger, au lieu de prendre celui de l’holocauste, pour présenter « ce qui ne leur avait pas été commandé ! D’où ce terrible jugement (comp. Deut. 32 : 22).
           
Dans les deux chapitres précédents, on voit Moïse s’appliquer à faire toujours ce que l’Eternel lui a commandé (8 : 4, 9, 13, 17, 21, 29, 31, 34, 35, 36 ; 9 : 6, 10, 21) ; et il agit de même après la mort de Nadab et Abihu, dans le chapitre 10 (v. 13, 15, 18). La seule attitude qui convienne au croyant, c’est d’obéir. Or ces deux sacrificateurs sont en désobéissance flagrante : à peine consacrés, ils se servent d’un feu « étranger » ! Ils mettent dessus de l’encens et présentent à l’Eternel, « ce qui ne leur avait pas été commandé » (Lév. 10 : 1). Ils sont instantanément dévorés par ce feu sorti de devant l’Eternel (voir Nom. 16 : 35). Ils avaient pourtant déjà eu l’honneur insigne d’accompagner Moïse sur le Sinaï et de voir « le Dieu d’Israël » (Ex. 24 : 1, 9).
           
Nous ne sommes jamais autorisés à changer quoi que ce soit à l’ordre que Dieu a établi ; ne nous fions pas à notre propre appréciation (voir 1 Chr. 15 : 9-13). Ce récit est très utile dans le temps actuel, caractérisé par un si grand déclin spirituel. Gardons-nous soigneusement de vouloir « innover », en particulier durant les moments d’adoration. Laissons-nous guider par la Parole de Dieu ; elle est notre « sûre norme » (Prov. 22 : 21 ; Luc 1 : 3 ; 2 Tim. 1 : 13). Restons sous la direction exclusive du Saint Esprit.
           
Alors « Moïse dit à Aaron : C’est là ce que l’Eternel prononça, en disant : Je serai sanctifié en ceux qui s’approchent de moi, et devant tout le peuple, je serai glorifié. Et Aaron se tut » (Lév. 10 : 3). Il est touchant de le voir prendre cette attitude, au moment où il est frappé dans ses affections les plus chères. Le Psalmiste dit : « Je suis resté muet, je n’ai pas ouvert ma bouche, car c’est toi qui l’as fait » (Ps. 39 : 9).
           
Du fait de leurs saintes fonctions, Aaron et ses fils ne pouvaient pas rendre eux-mêmes à Nadab et Abihu ce que l’on appelle les « derniers devoirs ». Moïse demande aux neveux d’Aaron de se charger de ce douloureux service (Lév. 10 : 4-5). Il recommande à Aaron et ses fils de ne pas découvrir leur tête et de ne pas déchirer leurs vêtements, afin qu’ils ne meurent pas et qu’il n’y ait pas de colère contre toute l’assemblée ! Une pensée que nous devrions avoir si vraiment nous étions guidés par un amour fervent pour le peuple de Dieu.
           
C’était aux fils d’Israël qu’il appartenait de pleurer « l’embrasement que l’Eternel a allumé » (v. 6). La famille sacerdotale ne devait même pas sortir de la tente d’assignation, en vue de suivre peut-être le cortège funèbre (Lév. 21 : 11-12), de crainte de mourir : car l’huile de l’onction sainte est sur eux. « Et ils firent selon la parole de Moïse  » (10 : 7). 
           
Ni les « pensées de la chair » ni les « boissons fortes » ne sont tolérables dans le culte rendu à Dieu. Un des rôles importants du sacrificateur est de discerner « entre ce qui saint et ce qui est profane » (v. 10 ; Jér. 15 : 19).
           
La terrible scène qui venait de se dérouler aurait pu inciter Aaron, Eléazar et Ithamar à renoncer à la sacrificature… Mais Dieu veille à les encourager : Il leur donne une nourriture abondante pour les réconforter. Il agit ainsi également pour les croyants actuels, qui ont maintenant le privilège d’être tous des sacrificateurs (Apoc. 1 : 6).
           
L’adoration devrait être toujours exempte d’infirmité humaine. Elle se discerne pourtant ici chez Aaron et ses deux fils survivants. Sous l’empire de la douleur, ils négligent d’accomplir leur service en relation avec le « sacrifice pour le péché ». Ils ne le mangent pas dans un lieu saint, mais le brûlent (v. 18) !
           
Toutefois le Seigneur est plein de grâce envers les ignorants et les errants, dès lors qu'ils se courbent sous Sa discipline. Aaron répond humblement aux remontrances de Moïse en colère : « Ils ont présenté aujourd’hui leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant l’Eternel, et ces choses me sont arrivées - il pense, en parlant ainsi, à la mort de ses deux fils - ; et si j’eusse mangé aujourd’hui le sacrifice pour le péché, cela eût-il été bon aux yeux de l’Eternel ? Et Moïse l’entendit, et cela fut bon à ses yeux » (19-20).

Eléazar, chef des Lévites, exerçant l’autorité sacerdotale immédiatement après Aaron

            Eléazar faisait partie de la famille sacerdotale. Il en connaissait les privilèges : dans la proximité de Dieu, il pouvait constamment se fortifier avec la précieuse nourriture, déjà évoquée.
           
Il y a d’abord l’offrande de gâteau et ce qui restait des sacrifices par feu. Ces choses se mangeaient avec des pains sans levain, à côté de l’autel (Lév. 10 : 12). C’était la part de tous les fils d’Aaron. En outre, Eléazar reçoit aussi une portion de la poitrine élevée et de l’épaule tournoyée. Les fils d’Aaron et ses filles les mangeaient dans un lieu pur. Tout cela venait des « sacrifices de prospérité » offerts par les fils d’Israël ; ces dons volontaires montraient leur communion avec l’autel.
           
Ces privilèges que nous venons d’évoquer étaient perpétuels, « comme l’Eternel l’a commandé » (v. 15). Les sacrifices représentaient Christ, dans toute sa beauté et dans la perfection de son œuvre. 
           
Les circonstances dramatiques qu’Eléazar avait partagées avec son père et son frère avaient aussi produit de grands changements dans sa vie. Sa relation avec Dieu devient plus intime et son activité nouvelle nécessite de plus grands exercices encore devant l’Eternel. En effet, après la mort brutale et inattendue de ses deux aînés, une responsabilité inconnue jusqu’ici repose désormais sur lui. Si Aaron décède, il doit lui succéder immédiatement dans ces fonctions très élevées de souverain sacrificateur ; il doit donc s’y préparer, en ayant affaire à l’Eternel.
           
Dieu permet parfois que de jeunes frères soient appelés à une plus grande responsabilité dans leur rassemblement. S’ils s’attendent humblement à Celui qui produit en nous « le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil. 2 : 13), ils recevront de Lui toutes les ressources suffisantes. La Parole doit habiter en nous richement. Le Saint Esprit ne doit pas être attristé ; alors Il nous fera marcher dans un chemin qui plaît à notre Dieu !
            Cependant, Eléazar va faire l’expérience de ces riches ressources divines. Elles lui sont indispensables chaque jour au milieu d’un peuple au sujet duquel l’Eternel avait dit : « J’ai étendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle, qui marche dans une voie qui n’est pas bonne… qui me provoque continuellement en face» (Es. 65 : 2-3). Israël marchait d’après ses propres pensées ; c’était « un peuple rebelle et contredisant » (Rom. 10 : 21).
           
Ayant méprisé le pays désirable que Dieu voulait leur donner, tous les hommes faits en Israël sont l’objet d’un jugement aussi sévère que mérité. Ils vont tous périr dans le désert. Leurs petits enfants, prétendus être à leurs yeux une « proie », entreront seuls dans ce bon pays « ruisselant de lait et de miel » (Nom. 14 : 22, 28, 31 ; Deut. 31 : 20). Caleb aussi, animé d’un autre esprit, a pleinement suivi l’Eternel ; il entrera dans le pays avec Josué (Nom.14 : 24). Toutefois ces hommes fidèles doivent porter durant quarante ans - comme leurs frères coupables - la peine des prostitutions de ce peuple (v. 33). Ne doit-on pas traverser aussi des exercices comparables dans l’assemblée de Dieu ? Tenons-nous personnellement soigneusement à l’écart des convoitises, des idolâtries, de la fornication… qui conduisent à une telle déchéance (1 Cor. 10).
           
Au désert des révoltes vont se produire, même au sein des Lévites (Nom. 16 : 1-26). Eléazar partagera tous les exercices de son père Aaron à ce sujet aussi (Nom. 4 : 2-4). Ils étaient Kéhatites : leur privilège était donc de « porter sur l’épaule » (Nom. 7 : 9).

Eléazar, témoin du jugement divin s’abattant sur Coré et les siens (Nom. 16) 

            Le « prince des princes » parmi les Lévites était Eléazar, fils d’Aaron, le sacrificateur ; il était établi sur ceux qui avaient la charge du lieu saint (Nb. 3 : 32). Il n’était évidemment qu’un « type » du véritable Prince des princes, établi sur toutes les charges. Christ seul peut fixer le service confié à chacun, selon son programme d’ensemble (1 Cor. 12 : 5).
           
Eléazar avait aussi la surveillance de l’huile du luminaire, de l’encens des drogues odoriférantes, de l’offrande de gâteau continuelle, et de l’huile de l’onction. Il veillait sur le tabernacle et tout ce qui s’y trouvait, du lieu saint et des ustensiles. C’était un ministère très précieux : il englobait les parties les plus significatives et les plus précieuses du service lié à l’autel : la table, l’autel et les ustensiles ! L’huile, figure du Saint Esprit, était omniprésente (voir Ex. 27 : 20 ; 30 : 22-31).
           
Mais Coré, un Lévite de cette famille de Kéhath, s’élève dans son esprit. Il faisait partie, comme ses trois complices rubénites, des « princes de l’assemblée… hommes de renom » ; il se révolte contre l’ordre établi par Dieu (Nom. 16 : 1-3). Lui qui avait le grand privilège de servir ses frères, ambitionne maintenant la sacrificature que l’Eternel avait confiée à Aaron et sa famille (16 : 3) ! Un prétexte égalitaire - que nous voyons souvent mis en avant - masquait un vif désir de domination.
           
Moïse et les anciens doivent d’abord inviter chacun à se séparer des rebelles (v. 26). Ceux-ci osent alors se présenter devant l’Eternel. Ils sont là, au nombre de deux cent cinquante : chacun avec son encensoir, où se trouve du feu et de l’encens (v. 17). Scène effrayante ! La terre s’ouvre sous leurs pieds et ils sont engloutis vivants (v. 33).
           
Quel triste souvenir c’était pour Eléazar ! C’était de la même façon que ses frères avaient péri ! C’est pourtant lui, Eléazar, que l’Eternel choisit pour aller relever ces encensoirs et en répandre le feu au loin. « Ils sont sanctifiés » dit le Seigneur : ce sont les encensoirs de « ceux qui ont péché contre leur propre âme » - ce que font tous les incrédules (v. 38). Ces encensoirs seront aplatis et plaqués sur l’autel en mémorial, pour les fils d’Israël - afin qu’aucun étranger qui n’est pas de la semence d’Aaron ne s’approche pour brûler de l’encens devant l’Eternel, et ne soit comme Coré et son assemblée. (v. 39-40). Aujourd’hui aussi, seuls les croyants sont des sacrificateurs.
           
L’insurrection semble ensuite gagner toute l’assemblée qui s’élève contre Moïse et Aaron (v. 41). L’Eternel déclare à ses deux serviteurs qu’Il va consumer tout le peuple. Les deux hommes tombent sur leurs faces (v. 43). Puis Moïse dit à Aaron de prendre son encensoir - le seul qui soit agrée - de mettre du feu et de l’encens dessus et de se porter promptement vers l’assemblée, « car la colère est sortie de devant l’Eternel » (v. 46). Aaron court - lui qui a pourtant été si souvent jalousé, insulté, accusé par ses frères - et il se tient entre les morts et les vivants, car la plaie a commencé : il fait propitiation pour le peuple. Quel bel exemple de dévouement et d’amour fraternel il donne à tous, et en particulier à son fils Eléazar ! C’est par leur propre exemple, souvent silencieux, que les parents chrétiens parlent le plus à leurs enfants.


 La génisse rousse amenée par Eléazar hors du camp et égorgée devant lui (Nom. 19 : 3)
           
           
Il appartiendra ensuite à Eléazar, plutôt qu’à Aaron, d’amener au désert la génisse rousse, sans tare et sans défaut (type de Christ). Un autre sacrificateur l’égorgera. Ce sacrifice va répondre aux souillures du peuple de Dieu durant sa longue marche au désert (Nom. 19 : 3). Puis Eléazar faisait une septuple aspersion de sang sur la tente d’assignation. Ensuite la victime était entièrement brûlée et Eléazar jetait dans le feu où elle se consumait du bois de cèdre, de l’hysope et de l’écarlate, différents aspects de l’homme naturel (v. 6). Les cendres recueillies suffiront pour tout le voyage, il ne pouvait y avoir qu’une seule génisse rousse.
           
Du fait de sa participation à ce service, Eléazar est impur jusqu’au soir (v. 7). Certes, il faut s’occuper du « péché » - et du pécheur, pour qu’il soit purifié -mais ce n’est jamais sans conséquence pour un « sacrificateur ».


Souverain sacrificateur après la mort d’Aaron
(Nom. 20 : 25-28)

 

            Aaron meurt (Nom. 20 : 24-29) ; il ne devait pas - ainsi que Moïse - entrer dans le pays de la promesse. L’Eternel les en avait avertis : « Vous vous êtes rebellés contre moi aux eaux de Meriba » (v. 24). Tout le peuple peut donc voir Aaron, son frère Moïse et son fils Eléazar monter sur la montagne de Hor. Là, Moïse dépouille son frère de ses vêtements de gloire et en revêt Eléazar (v. 26 ; Deut. 10 : 6). Puis Aaron meurt au sommet de la montagne et Moïse et Eléazar redescendent. Eléazar va assumer ses nouvelles fonctions !
           
Au chapitre 25 des Nombres, il est question de Phinées, le fils d’Eléazar. Son attitude est très courageuse : alors que le peuple se contentait de pleurer (v. 6) devant un grave relâchement moral, il lui faut tout son zèle pour s’opposer au mal et le punir (v. 7-8) ! Il arrête ainsi la plaie qui a commencé. Dieu lui donne une alliance de paix : ce sera une alliance de sacrificature perpétuelle parce qu’il a été jaloux pour son Dieu (v. 5-13). Sans doute il a été préparé, par l’exemple de son père, à montrer une telle ferveur pour l’Eternel (2 Jean 1 : 4).
           
C’est à Moïse et à Eléazar (Aaron n’est plus là) que Dieu confie ensuite un nouveau dénombrement, « après la plaie ». Les quarante années passées au désert touchent à leur terme. C’est une activité de confiance, puisque « à ceux qui sont peu nombreux, tu diminueras l’héritage » (Nom. 26 : 54).
           
Cinq filles de Tselophkad se présentent. Elles ne manquent pas de courage pour venir ainsi à l’entrée de la tente d’assignation « devant Moïse et devant Eléazar, le sacrificateur, et devant les princes et toute l’assemblée » (27 : 1-2) ! Elles demandent, dans toute l’énergie de leur foi, « une possession au milieu des frères de leur père » (v. 4). Moïse apporte sagement leur cause à l’Eternel. Celui-ci déclare qu’elles ont bien parlé, et Il fait droit à leur requête. L’héritage de nos pères a-t-il le même prix pour nos cœurs ?

            Ce sera l’un des derniers actes de Moïse. Il va être, lui aussi, recueilli. Alors, sans plus s’appesantir sur la peine qu’il éprouve de ne pas entrer dans le pays, il s’efface et demande à l’Eternel d’établir un homme qui sorte devant le peuple… qui soit leur berger (v. 16). L’Eternel lui dit de prendre Josué, « un homme en qui est l’Esprit » (v. 18). « Tu le feras se tenir devant Eléazar, le sacrificateur… et tu mettras sur lui de ta gloire… Et il se tiendra devant Eléazar, le sacrificateur, qui interrogera pour lui les jugements d’Urim… » (v. 19-21). Dieu avait longtemps parlé à Moïse, bouche à bouche (Nom. 12 : 8). Mais Josué n’hérite pas de tous ces privilèges, les communications divines lui seront désormais transmises par le souverain sacrificateur, par Eléazar.
           
A l’instigation de Balaam, un suppôt de Satan, les femmes madianites avaient entraîné les hommes d’Israël à adorer leurs idoles. Moïse reçoit de Dieu l’ordre d’exécuter la vengeance sur les Madianites « avant d’être recueilli vers ses peuples » (Nom. 31 : 1-2). C’est un grand privilège pour Phinées d’être chargé de la conduite de cette guerre sainte - une joie certainement pour son père (Prov. 10 : 1 ; 15 : 20). La guerre doit être impitoyable !
           
Nous aussi, nous sommes appelés à couper - à jeter loin - en nous toutes les occasions de chute (Matt. 5 : 27-30). Le roi de Madian et Balaam sont tués, mais les fils d’Israël ont emmené les femmes captives, brûlant pourtant par ailleurs les villes et tuant leurs habitants. Moïse et Eléazar sortent à leur rencontre et constatent ces tristes faits (v. 15). Moïse se met en colère : il fallait que les femmes coupables soient mises à mort (v. 16). Et les combattants sont appelés à se purifier le troisième et le septième jour, avant d’entrer dans le camp.
           
Si nous « exterminons » vraiment ce qui est un piège pour notre âme, un grand butin spirituel en résultera ; il y aura même du profit pour toute l’assemblée ! Eléazar et Moïse veillent alors à ce que tout soit désormais exécuté scrupuleusement, selon la pensée divine et pour le bien de tous (v. 26, 29, 31, 41, 51-54). Quelle grâce ce fut pour Israël de constater qu’il ne manquait pas un seul homme d’entre eux après la bataille (v. 49) !
           
Cependant, à la veille de son départ, Moïse sera encore « blessé », lui qui avait tant désiré entrer dans le pays. Eléazar entend, lui aussi, la fâcheuse requête formulée par les fils de Ruben et de Gad, deux tribus qui avaient marché et campé ensemble durant de longues années. Bientôt la demi-tribu de Manassé viendra se joindre à eux : les mauvais exemples sont très contagieux, choisissons soigneusement nos compagnies !
           
Leurs nombreux troupeaux ont « envahi » leurs cœurs. Or, le pays où ils se trouvaient alors leur convenait. Ils demandent : « Ne nous fais pas passer le Jourdain » (Nom. 32 : 5). C’était mépriser la promesse faite à Abraham. Leur façon de parler montre, hélas, qu’ils sont fermement décidés à rester, quoiqu’il arrive, en dehors du pays. Devant les vives remontrances de Moïse, ils s’engagent à prendre part à la guerre de conquête de Canaan, en laissant seuls leurs enfants pendant des années !
           
Eléazar va rester seul ; Moïse, occupé jusqu’au bout du bien du peuple de Dieu, le charge de veiller à ce que ces transjordaniens tiennent leurs promesses (v. 28). Ils le feront mais retourneront ensuite dans leurs « possessions », où leur déclin spirituel sera inévitable et s’achèvera par la captivité.
(Jos. 19 : 51 ; 21 : 1)


Avec Josué, lors du partage du pays et quand les Lévites reçoivent leurs villes

            Pour assumer les responsabilités liées au partage du pays entre les tribus, Eléazar, le souverain sacrificateur, est nommé en premier lieu. Son office est essentiel, il prend en mains, avec Josué cette tâche qui requiert de leur part une grande sagesse (Jos. 14 : 1 ; 19 : 51). Dieu dans ses soins vigilants, avait désigné d’avance ses serviteurs (Nom. 34 : 16-29). Eléazar a ainsi le privilège d’accueillir Caleb, cet exemple magnifique de persévérance et de foi.
           
Au chapitre 21 de Josué, c’est le tour des chefs de pères des Lévites de s’approcher d’Eléazar, le sacrificateur et de Josué, fils de Nun. Leur héritage, c’était l’Eternel, ils Lui appartenaient en propre. Mais Dieu avait commandé qu’ils reçoivent des villes pour y habiter. C’est à Silo (le lieu de la paix) qu’Eléazar et Josué achèvent le partage du pays. Six villes de refuge sont établies (image de Christ, notre vraie ville de refuge). Les lévites habitent ainsi au milieu de leurs frères.
           
Josué, fils de Nun, meurt ; ce serviteur de l’Eternel était âgé de cent dix ans. Eléazar, fils d’Aaron, meurt lui aussi, peu de temps après. Il est enterré dans le coteau de Phinées, son fils, une part d’héritage qu’il avait reçu, dans la montagne d’Ephraïm (Jos. 24 : 33). Le « prince des princes » des lévites a donc achevé sa course. Comme le fera plus tard David « en sa propre génération », Eléazar a « servi les desseins de Dieu » (Act. 13 : 36). Quel que soit le rôle que le Seigneur veut bien nous confier, notre humble désir est-il de Le servir de tout notre cœur ?
           
Dieu mène toujours en avant son œuvre dans ce monde,  jusqu’à son achèvement. Il introduira bientôt tous les siens, pour partager la gloire de Sa résurrection. Considérons l’exemple de ces serviteurs de Dieu, et voyant l’issue de leur conduite, imitons leur foi (Héb. 13 : 7). 

                                                                          Ph. L                Le 24. 06. 11